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EAN : 9782283033852
417 pages
Buchet-Chastel (16/01/2020)
4/5   6 notes
Résumé :
C'est en septembre 1936 que le reporter polonais Ksawery Pruszynski arrive dans une Espagne en proie à la guerre civile. Il y est envoyé pour couvrir les événements qui secouent la péninsule Ibérique depuis le coup d'État nationaliste du 17 juillet. Sur place, d'abord à Barcelone secouée par l'anarchie et la terreur, Pruszynski aborde le conflit sous l'angle de l'observateur politique de la révolution rouge, menée par le camp républicain. Puis en suivant le siège de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Espagne rouge est un très bon témoignage rédigé à chaud, côté « républicain », sur la guerre d'Espagne : bien écrit, érudit, critique et nuancé.

Si les sympathies de l'auteur, catholique, vont plutôt au camp légaliste, il n'y a pas trace chez lui de ce romantisme révolutionnaire qui, au nom de l'idéal, consciemment ou non, cherche à cacher, à justifier, à embellir, à maquiller la réalité. La réalité de la guerre d'Espagne, comme de toutes guerres et révolutions, c'est l'horreur, la mort. le reste, c'est de la littérature. Une littérature qui promeut la mort, qui repeint, déguise et parfume des cadavres.

Ksawery Pruszyński n'occulte rien : ni l'héroïsme et la grandeur, ni la bassesse et les massacres perpétrées par les « républicains », leurs divisions profondes, irréductibles, entre communistes staliniens, socialistes, anarchistes, trotskistes, républicains de gauche et nationalistes catholiques basques.

Mêlant essai, journalisme, littérature et histoire, Ksawery Pruszyński, bien que ne parlant pratiquement pas l'espagnol, a su comprendre et restituer ce qu'a été la guerre d'Espagne : non pas le combat du Bien contre le Mal mais une tragédie inéluctable.
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La guerre est une horreur, la guerre civile c'est encore pire, me disait Aurélien un ouvrier espagnol réfugié politique républicain qui avait aussi survécu à Mauthausen où les Espagnols furent nombreux. Il me disait ça dans un sabir, savant mélange d'espagnol et de berrichon. L'auteur du livre, journaliste polonais, raconte ce qu'il a vu du côté républicain. Ici peu d'analyses, de contexte historique, les événements au ras des tranchées, des canonnades… le déchainement de violences n'est pas sans rappeler les faits identiques de la guerre civile russe : massacres de civiles, fusillades, exécutions sans procès, haine de classe, destructions des églises… Il réussit à ne pas se défaire totalement d'un peu d'humour accompagné de cynisme, une des rares façons de survivre dans ces situations. Il y constate le tragique “amateurismeˮ des républicains, la guerre dans la guerre entre les communistes (épaulés par le NKVD), les anarchistes et les trotskystes du POUM. Révolution, que de crimes on commet en ton nom. Beaucoup de “conseillers soviétiques seront liquidés au cours de la grande purge, déjà commencée. On s'attendrait à rencontrer, en plus d'Ilia Ehrenbourg, Robert Capa et Gerda Taro. Elle mourra écrasée par un char… Ceci est une autre histoire. Je trouve une caractéristique commune entre les Espagnols et les Russes : le sens du tragique, “Le sens tragique de la vie, titre du dernier livre de Miguel de Unamuno, mort au début de la guerre, de désespoir sans doute.
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Ce journaliste polonais ne vient pas faire le coup de feu, mais faire son métier de journaliste. Il décrite qu'il voit, concrètement, dans les détails et la boue, sous les balles des mitrailleuses éventuellement. Il travaille aux cotés des républicains, ouvriers, communistes ou anarchistes. Il raconte les opinions fortes, exacerbées souvent, mais aussi les haines de l'Eglise, des nobles et des bourgeois, avec leurs lots de destructions et d'assassinats. Il raconte aussi les passions avec les violences entre républicains.
Malraux, Hemingway et autres nous avaient brossé des descriptions héroïques et souvent, hélas, manichéennes de cette guerre civile sanglante.
Ce Polonais nous parle, au jour le jour, à la manière d'Albert Londres, des combattants républicains, très divisés, mal préparés, mal commandés et qui, à la fin n'y croient plus tellement...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On nous parla à plusieurs reprises de familles "fascistes". Il [le mot "fascisme"] était si populaire aussi parce que de façon magique il dispensait de toute explication ou justification. Je crois que très souvent ceux qu'on avait tués pour leur fascisme et ceux qui les avait tués pour cette raison auraient été incapables d'expliquer, même sous peine de mort et autres châtiments, ce qu'était vraiment le fascisme. Ce mot rappelait la fosse commune, où on jetait ensemble, simplement, les cadavres de tous les fusillés. Malheureusement, à chaque pas, on percevait que cette fosse recelait des abimes plus profonds que la sierra Morena. Nous pouvions imaginer sans peine que, de l'autre côté de la ligne de front, il y avait une autre fosse commune, dont le fond et le sens étaient aussi obscurs pour ceux qui y étaient poussés que pour ceux qui les y précipitaient, que cette fosse-là était appelée communisme, qu'elle était de même le seul point commun de ceux que l'on y jetait, et enfin qu'elle était, de même, plus vaste que tous les précipices.
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L'histoire ne se répète pas comme événements mais comme tendances.
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