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EAN : 9782809703535
208 pages
Editions Picquier (25/07/2012)
2.88/5   12 notes
Résumé :
Distingué pour ses talents de tueur de rats, T-K est envoyé par son entreprise dans un pays appelé C, ravagé par une épidémie. C'est le début d'un cauchemar:mis en quarantaine, accusé du meurtre de sa femme, il n'aura d'autre issue que dans la fuite avant qu'il ne s'évanouisse dans les égouts de la ville pour disputer leur nourriture aux rats qu'il est chargé d'éliminer.
Roman de la disparition, de l'absurdité de l'existence : dans cette ville, il fera l'appr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'arrive à l'aéroport, l'esprit encore vaseux de la cuite de la veille. L'embarquement comateux, je regarde quand même l'hôtesse de l'air, genre #jenesuispasunvirus et jambes à la coréenne. Un putain de mal de crâne. le whisky ou ce rhume que j'ai choppé et qui s'attache à moi comme des morpions avides de mon sang ambré. le débarquement ressemble au début d'un cauchemar, inspection sanitaire et thermomètre dans le cul, c'est bien meilleur. Fièvre matinale, mal dans sa peau, le coeur qui s'emballe. Ces gars en combinaison d'astronaute, même si j'ai toujours rêvé de devenir cosmonaute, me foutent un peu les jetons. La communication entre nous est difficile, de par leur masque, de par ma compréhension de la langue. Pas la peine de chercher un taxi, on m'emmène direct à mon nouveau lieu de résidence, un hôpital bien gardé. Mais, bon, je ne devais pas être assez atteint, la libération suit son court, je sors dehors, à l'air libre, un nuage m'enveloppe, une fumée blanche que les institutions sanitaires vaporisent à partir de camion citerne naviguant de rues en ruelles. J'entre dans l'immeuble, un appartement à l'étage loué par ma société, le gardien a le masque de circonstance, je me sens perdu dans ce pays inconnu. Et c'est à ce moment-là, je le sens, que je bascule dans un autre monde. Personne ne semble prévenu de mon arrivée, j'essaie de joindre l'autre bout de la planète, malgré le décalage horaire, c'est que je crois que j'ai oublié en partant mon clébard dans mon appartement, la vieille grincheuse du dessus doit être encore en train de pester contre les aboiements intempestifs du chien de mon ex-femme. Une voix me répond, le chien baigne dans une mare de sang avec mon ex-femme. Je savais que cette fois-ci j'avais « un peu » trop bu...

Trois types frappent à ma porte, sans ménagement aucun. L'immeuble a été mis en quarantaine, les restos fermés, les pharmacies dévalisées, ce n'est pas l'heure de la distribution des paniers repas. Que me veulent-ils ? Des flics du ministère ? Je saute par la fenêtre, atterri sur un tas d'ordures qui me sauva la mise en même temps qu'il me parfuma de son jus nauséabond jusqu'à la fin de mes jours. C'est à ce moment-là que ma vie bascula vers un autre monde, étrange où les hommes ne sont plus des hommes, et où ils deviennent simplement des numéros, le numéro peint sur le banc pour lequel ils prirent position, parfois en se battant pour chasser d'autres SDF plus faibles qu'eux. Ma vie en devient même absurde, où je n'ai même plus d'existence, simple SDF, laissé-pour-compte, déchet inhumain, abandonné au milieu des détritus, dans un nuage de fumée et de pesticides, l'odeur de putréfaction tenace. Ma vie se résume ainsi, je bascule - ou je me sens pousser, d'autres SDF voudraient-ils mon banc ? - dans les égouts. le dégoût de ma vie n'étant plus une question de goût quand ma bouche flirte avec ce liquide visqueux et saumâtre, je m'évertue à tuer les rats, par dizaines et centaines. Il faut dire que j'ai une prédisposition pour ça, un vrai tueur, la véritable raison de ma venue dans ce pays en pleine folie épidémique.

Et après le pic épidémique, je ne vois que deux options pour la population : attendre le prochain virus ou laisser les rats envahir les rues... Pour ma part, tant qu'il y aura des rats à la surface, mon taf est assuré et les questions sur mon avenir n'a plus aucun sens. D'ailleurs qui se souvient de moi, dans cette autre vie. Chacun sa voie, dont les mystères sont le plus souvent impénétrables. Je referme ce bouquin, sud-coréen qui décrypte à la fois la vision du couple que la condition des SDF dans cette société où les gens semblent marqués de leur hashtag, dans la beauté de ces cendres, au matin calme, ce jus putréfiant et ces rats grouillant à chaque nouvelle épidémie. #jenesuispasunvirus
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Les éditions Picquier nous font découvrir le premier roman d'une jeune coréenne, et le moins que l'on puisse dire est qu'il est particulièrement déroutant. le lecteur en sait très peu sur son héros, T-K, à part qu'il est un dératiseur hors pair. A cause de ce talent, il est envoyé par son entreprise dans un pays appelé C, où sévit une épidémie d'une grippe mortelle, qui décime la population. Mis en quarantaine dès son arrivée, il finit par se perdre dans la ville, ne parlant pas la langue du pays, et se retrouve dans les rues, à tenter de survivre avec les autres SDF. Parmi les rares fois où il parvient à joindre des personnes de son propre pays, il apprend que son ex-femme a été sauvagement assassinée…

Le lecteur a une impression d'irréalité tout au long de la lecture. Y-a-t-il une sorte de complot autour de ce héros que tout le monde, dans cet étrange pays, refuse d'aider ? Qui est-il vraiment et que nous cache-t-il ? Un roman atypique, sombre, dénonçant une société déshumanisée, et qui vous réserve bien des surprises…
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On ne sait pas qui est le héros, on ne sait pas dans quel endroit se passe l'histoire… Au début j'ai vu une troublante similitude avec ce que nous vivons en ce moment de confinement mondial… Ce roman est très bizarre, très noir… Un bon point pour ce roman qui n'est pas trop long et qui provoque malaise et surprise malgré une fin non conformiste.
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un livre qui tourne en boucle autour de sujets inintéressants. L'auteur se répète sans arrêt et raconte des morceaux de vie sans grand intérêt. Pour la première fois j'ai abandonné un livre qui pourtant n'est pas très épais. un livre a remettre dans la boîte a livres ou je l'ai trouvé.
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Ma première découverte d'une plume Coréenne que j'ai emprunté dans un café en Corée du Sud.
Je l'ai choisi au hasard, sans lire la quatrième de couverture. Eh Bien... J'aurai peut-être dû 😬. Ce livre m'a un peu angoissé et vraiment descendu en flèche mon moral, heureusement je l'ai lu en 2 jours !

Avant tout, ce roman est très réaliste, on s'y croirait.
Par contre, les choix du personnage principal, T-K, sont souvent incompréhensibles. Ils sont souent le reflet de ses peurs et de sa lâcheté ce qui m'a un peu perdu. La situation d'épidémie rappelle exactement celle du COVID alors que le roman a été écrit en 2010 ce qui m'a vraiment vraiment déprimé.

➡️ En bref, une histoire un peu trop déprimante pour moi, mais si vous aimez les ambiances noires et sinistre, ce livre est pour vous !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Vous entendez ? demande N° 8.
Sans répondre, T-K tourne la tête et tend l'oreille vers l'homme qui respire avec bruit.
- Il faut faire quelque chose, reprend N° 8.
Ensuite, tout ce que T-K arrive à saisir, c'est "si on ne se débarrasse pas de lui". Rien de plus. N° 8 parle à mi-voix et comme en plus il détourne souvent la tête d'un air inquiet, T-K ne peut lire sur les lèvres. Néanmoins, il en devine assez. L'homme veut sûrement dire que si on n'éloigne pas le malade, ils mourront tous.
- Il tousse sans arrêt, crache du sang et vomit, précise N° 8. J'ai vu son visage, il est tout rouge. Il doit avoir de la fièvre.
Il montre son livre à T-K et ajoute :
- J'ai lu là-dedans que la maladie commence par une élévation de la température corporelle. Ensuite, on a des ganglions aux aisselles, à l'aine et dans le cou, et la fièvre grimpe en flèche. Heureusement, moi, je n'ai présenté que le premier symptôme. Une fois que le virus a attaqué le système nerveux, on tombe dans un semi-coma et l'on est victime d'hallucinations. Pour finir, on crache du sang et tout le corps se couvre de pustules. On est pris de frissons et on meurt. Mais avant, le virus a eu le temps de se disperser comme du pollen.
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Tous les efforts déployés par les humains pour dératiser la planète se sont soldés jusqu'à présent par des échecs. Les hommes pourraient bien sûr utiliser des substances plus nocives, à condition de se protéger avec de monstrueux masques à gaz et de solides combinaisons étanches. Mais à force d'accroître la dangerosité des produits, ils finiraient par tuer leurs propres congénères avant même d'avoir anéanti la population des rats. Chaque fois que de nouvelles méthodes de dératisation sont développées, les experts se rendent compte que plus les hommes veulent se débarrasser des rats, plus ils se mettent eux-même en danger. infecter les rongeurs avec le virus de la rage ou le bacille de la peste s'avérait sans doute très efficace, sauf que les hommes seraient les premiers à en pâtir.
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T-K s'aperçoit que même les décharges peuvent offrir de beaux spectacles. Les flammes pourpres qui montent dans la brume matinale ou percent une nappe de gaz désinfectants recèlent autant de beauté qu’un coucher de soleil dans un soleil limpide. Au début, les ordures s'enflamment avec peine, mais au bout d'un moment elles flambent joyeusement en dégageant une fumée noire. Rien n'échappe au brasier. Rien n'échappe au braiser. Ni les déchets domestiques, ni les rats surpris en train de fourrager dans la décharge, ni les cadavres dont on s'est débarrassé discrètement, faute de place dans les morgues des hôpitaux – selon ce que prétend la rumeur – ni les corps des SDF contaminés par le virus et laissés pour morts – là aussi il s'agit de bruit qui court. D'où l'épaisse fumée. Quand l'ardeur du feu s'atténue, des flammèches s'élèvent et retombent au gré du vent ; des cendres grises virevoltent, tels des pétales de fleurs.
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Alors qu'il extrait un morceau de tissu mouillé d'un tas de détritus, T-K dégage un objet dont la forme lui parait familière. Tout d'abord, il ne se rend pas compte qu'il s'agit d'une valise. Elle a perdu ses roues et fait désormais partie des poubelles. Elle est remplie de déchets nauséabonds de toutes sortes. En les extirpant un par un, T-K tombe sur un bout de viande en décomposition qui ressemble au cadavre d'un petit animal. Il ne s'en est pas plus tôt emparé qu'une multitude grouillante d'asticots lui grimpent sur la main. T-K souffle dessus pour s'en débarrasser. Dans la valise, il découvre également des sacs remplis de fruits et légumes pourris. L'odeur est écœurante. Il ne s'y est toujours pas habitué.
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L’agent sanitaire a maintenant introduit le thermomètre dans son oreille droite. Un bip retentit, telle une alarme. T-K est aussitôt pris d’une violente quinte de toux. L’inspecteur s’écarte précipitamment.
Les contrôles sanitaires ont été mis en place pour contrer une épidémie. Une maladie contagieuse a franchi les frontières du pays où elle s’était déclarée et se propage comme une traînée de poudre à travers le monde. Mais personne n’a encore pu identifier avec certitude les vecteurs de contamination. Un médicament est à l’étude, et les Etats, par peur d’en manquer, s’arrachent tous les vaccins disponibles. Heureusement, le taux de mortalité de cette maladie n’est pas très élevé. T-K, qui s’est fié aux déclarations répétées des journaux télévisés de son pays, a cru qu’il suffirait de respecter une hygiène personnelle rigoureuse pour se garder à l’abri de ce virus hautement transmissible.
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