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4,06

sur 1995 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Notation :
« Exercices de style ». Célèbre texte à contrainte littéraire. Auteur : Raymond Queneau, cofondateur de l'OuLiPo. Raconte une histoire de 99 manières différentes. Celle d'un type dans un autobus. Avec un chapeau, un long cou et un pardessus trop échancré. Chaque version traduit une figure de style particulière. Brillant exemple de stylistique et de linguistique.

Pronostications :
Lecteur, lorsque tu ouvriras ce petit livre de Raymond Queneau, tu seras peut-être étonné de découvrir son contenu. Car, toujours la même histoire tu liras et ce, 99 fois. Et tu verras, les styles seront à chaque fois différents. Raymond Queneau te narrera le bref récit d'un jeune homme à chapeau dans un autobus. Il sera aussi question de bouton et de pardessus. Au fil de ta lecture tu souriras, tu riras et tu apprécieras la maîtrise et la fantaisie d'un auteur hors du commun. Sous tes yeux ébahis, l'Oulipien s'amusera à jongler avec les genres, avec les mots. Alors, quand tu liras ces délirants exercices de style, tu passeras certainement un bon moment.

Précisions :
L'auteur, Raymond Queneau, né le 21/02/1903, mort le 25/10/1976 à l'âge de 63 ans, a écrit « Exercices de styles » en 1947, 1 histoire racontée 99 fois (9 x 11), c'est à dire de 100 - 1 manières différentes. Attaqué la lecture à 16h, le 10/12/2012. Terminé 165 minutes plus tard; 150 pages comptabilisées. 40% de plaisir ludique, 40% de contrainte littéraire. Total : 80% de satisfaction. 3,5 étoiles.

En partie double :
L'auteur et écrivain au nom et patronyme de Raymond Queneau, l'un des créateurs et le cofondateur de l'OuLiPo et de l'Ouvroir de Littérature Potentielle, réfléchit et médite sur une contrainte et une astreinte relative et correspondante à la littérature et aux lettres. C'est ainsi et comme ça, qu'il écrit et rédige « Exercices de style » en 1947. Il y raconte et y narre un bref récit et une courte histoire de quatre-vingt-dix neuf et nonante neuf manières et façons différentes et autres. Divers styles, nombreux genres pour un exercice et une composition grammaticale et syntaxique tout à fait et totalement étonnante et surprenante. Acclamation et hourra pour Monsieur et Sieur Queneau !

Négativités :
Ce n'est ni un peintre, ni un musicien, c'est un littérateur. Ce n'est ni Pérec, ni Calvino, mais c'est un autre membre de l'OuLiPo. Ce n'est ni un roman, ni un long récit, c'est une histoire brève qui n'est ni racontée une fois, ni racontée 2 fois, mais plutôt 99 fois. Elle n'est ni grammaticalement libre, ni affranchie des genres, elle est sous contrainte stylistique. Ce n'est ni ennuyeux, ni barbant, c'est ludique et très plaisant. Ce n'est ni « Zazie dans le métro », ni « Cent mille milliards de poèmes », mais c'est aussi du Raymond Queneau. C'est « Exercices de style », singulier petit ouvrage ni très sage, ni trop sérieux, qui fait sa révolution en variations sur le même thème.

Zoologique :
Drôle de zèbre que voilà, ce Raymond Queneau ! L'un des coqs de la basse-cour de l'OuLiPo et malin comme un singe avec ça ! Voilà-t-il pas que ce fou de Bassan décide de recenser tous les cris des animaux ! Il s'est pris pour un perroquet à répéter 99 fois le même chant de baleine, en le sifflant sur tous les tons comme un merle sur une branche. Ca caquette, ça blatère, ça s'ébroue, ça hennit…Il faut voir ça : un vrai zoo là-dedans ! Foi de moineau, ce n'est pas une tête de linotte, ce Raymond Queneau, et faut bien être un peu taupe pour pas voir le travail de fourmi entrepris. C'est bien simple, nous, ça nous fait ronronner de plaisir.

Moi je :
Moi je l'ai lu le bouquin. Et moi je vous le dis, raconter 99 fois l'histoire de ce type au galurin et au cou de girafe, je ne sais pas vous, mais moi, eh bien, moi je trouve que c'est quand même pas mal foutu ce qu'il a fait là Monsieur Queneau. Moi, ce que j'en dis hein ? C'est pour dire…Enfin moi, je lui tire mon chapeau, moi, à Raymond Queneau.

Par devant par derrière :
Il ne vous reste plus par devant qu'à continuer par derrière. En anagrammes par devant, en polyptotes par derrière, en aphérèses par devant ou apocopes par derrière, et cetera par devant et cetera par derrière…
Amusez-vous bien par devant, et pourquoi pas par derrière…

« Et un auteur oulipien, c'est quoi ? C'est un rat qui construit lui-même le labyrinthe dont il se propose de sortir. »
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Bienvenue dans l'ancien laboratoire du docteur Queneau.
'Faites pas attention au bordel, c'est normal, il avait pour habitude de vivre dans son foutraque lexical. Au loin vous pouvez voir son accélérateur grammatical de particules. Il n'aimait pas qu'on s'en approchait car ça pouvait faire péter l'bazar disait-il.

Raymond? S'il aimait son job?
Son métier c'était toute sa vie oui! Même à la cantine il exigeait qu'on lui découpe ses pommes frites en alphabet bien ordonné. C'était un perfectionniste j'vous dis. Il ne comptait jamais ses heures. À 19 heures quand les collègues s'en allaient, il continuait de mélanger ses lettres. In-la-ssa-ble-ment!

Le nez dans ses fioles orthographiques, lui ce qu'il aimait c'était de pousser la langue dans ses retranchements. Alors, un jour, le directeur l'a pris au mot et l'a appelé dans son bureau. "Queneau, je veux vous voir à l'oeuvre? Je veux 99 manières différentes de raconter une seule et même histoire. Vous avez carte blanche!"

Tu penses bien que le Raymond ça l'a motivé. Il en dormait plus la nuit et chipotait ses lipogrammes, apocopes et autres épenthèses. Il y avait des moments où on ne comprenait rien de ce qu'il disait et ça l'faisait marrer de nous voir mettre les bouchées doubles pour déchiffrer son langage. Il avait pas besoin de dico, il était son propre dictionnaire.

Il perdait parfois des voyelles, retournait son labo afin de remettre la main dessus et s'il ne les retrouvait pas alors il s'en accommodait. C'est pour ça que c'était un génie le Queneau, il avait pas besoin de grand chose pour faire de grandes choses.

Un lundi soir, le directeur a rassemblé l'équipe et nous a annoncé le départ de Raymond pour un autre labo. On ne l'a plus jamais revu notre collègue si ce n'est qu'on voit souvent son nom dans les librairies, les ateliers d'écritures et les universités. Il parait qu'il aurait réussi à créer sa start-up. Oulipomachin.

Si quelqu'un a des nouvelles de notre ancien collègue, qu'il se manifeste.
Lien : https://lespetitesanalyses.com
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Ecrire une chronique sur ce titre relève pour moi de la gageure, surtout qu'en ce moment j'ai beaucoup de mal à écrire des chroniques mais quand il s'agit en plus d'un livre qui n'est pas un roman mais plutôt comme son titre l'indique un ensemble d'exercices stylistiques, eh bien je soupire de découragement.
Qu'est-ce que je peux bien vous dire que vous ne sachiez déjà ? Je vais quand même tenter de me plier à … l'exercice.

Exercices de style décline une même histoire mais, à chaque fois, dans un style différent, du plus classique au plus surprenant. Une histoire toute simple, d'une banalité affligeante, une scène du quotidien comme on pourrait la vivre nous-mêmes.

La prouesse est remarquable et on admire là tout le talent d'écrivain de Raymond Queneau car chaque exemplaire de cette histoire est unique et original. On se rend compte à quel point le style est important dans la retranscription d'une atmosphère, de l'état psychologique des personnages. Bref le style est un incroyable vecteur de sentiments et d'informations et j'avoue avoir été bluffée.
Une même histoire peut ainsi à la fois être dramatique ou tourner au burlesque rien qu'en la racontant d'une façon différente.
Exercices de style est un incontournable pour tous les amoureux de la littérature et pour tous ceux qui se destinent à l'écriture.
On pourrait penser que cette lecture soit un peu rébarbative mais il suffit de la déguster petit à petit et non d'une traite afin d'en mieux apprécier la richesse et de garder l'effet de surprise.
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Cet ouvrage, digne représentant de l'OuLiPo, ou Ouvroir de Littérature Potentielle, porte bien son nom. L'exercice en question consiste à raconter une histoire banale au possible de 99 façons différentes.

Si certains styles sont difficiles à lire (Javanais) voire illisibles (Syncopes), d'autres sont drôles (Paysan) et parfois poétiques (Fantomatique) ; la plupart sont simplement surprenants. L'ensemble se lit très rapidement, la plupart des histoires faisant moins d'une page.

Exercices de style est le seul livre acheté pour des raisons scolaires que j'ai encore dans ma bibliothèque. Bien que je ne le considère guère plus que comme une curiosité amusante, j'y reviens de temps en temps avec plaisir.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Dans un autobus de la ligne S, un jeune homme au long cou portant un chapeau orné d'une tresse se fâche et apostrophe son voisin. Il lui reproche de lui marcher sur les pieds dès que quelqu'un monte ou descend du bus. Deux heures plus tard, le même jeune homme se trouve devant la gare Saint-Lazare avec l'un de ses amis qui lui conseille de modifier l'agencement des boutons de son pardessus.

Cette histoire est toute simple et l'auteur la répète 99 fois. La bonne idée de Raymond Queneau, c'est de l'écrire de 99 façons différentes. On peut toutefois reprocher à certaines versions d'être peu lisibles, voire incompréhensibles, comme par exemple celle des " Permutations par groupes croissants de lettres ".
D'autres versions sont heureusement beaucoup plus agréables.
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Un petit livre bien symphatique qui nous donne à voir toute la richesse d' une langue, en l' espèce la langue française.

Il faut avoir une certaine maîtrise de la langue pour pouvoir manier ainsi les mots avec tant de dextérité. J' admire cette oeuvre parce que d' un fait insignifiant et répété de 99 manières différentes, je l' impression d' avoir lu quelque chose de nouveau à chaque fois et cela ne m' a absolument pas ennuyé. J' en suis même venue à me demander au fil des pages, s' il n' allait pas épuiser à un moment ou un autre son registre et serait obligé de tourner en rond...



Et bien non détrompez-vous, il innove sans arrêt et c' est cela qui fait tout l' intérêt de cette lecture! Je trouve qu' il nous ouvre un peu l' esprit pour nous apprendre que les choses peuvent être dites de beaucoup de façons, plus ou moins drôles, la on emprunte souvent un même style. Parfois cela semble assez farfelu, on n' y comprend pas grand chose mais ça reste drôle malgré tout. L' auteur joue sur les personnages, leur ressenti, la situation , on sent vraiment qu' il s' est amusé en écrivant ces textes.

Comme quoi même une histoire des plus banales peut être mise en valeur lorsque l' on sait s' y prendre!
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Voici un sacré livre digne de l'Oulipo!
Une performance, sachant qu'après moulte versions de l'histoire, j'arrivais à découvrir de nouveaux détails sur ce voyage en autobus et son voyageur au long cou.
J'ai bien aimé découvrir des figures de styles que je ne connaissais pas : synchyses, polyptotes, prosthèses.
Certaines histoires m'ont bien plu : en partie double, précisions, autre subjectivité, antonymique, poor lay Zanglay et l'inattendu pour la fin!
Certains passages à thèmes (5 sens, les aphérèses et apocopes, ampoulé et vulgaire) rendaient l'histoire encore plus vivante et appréciable.
Un petit bijou, pour qui aime notre belle langue française, avec de belles découvertes.
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C'est amusant de voir des performances. On se dit qu'on serait incapables de faire la même chose et on est fasciné par le résultat. On n'imagine pas la somme de travail que cela représente. Je salue donc l'effort et le talent de Raymond Queneau, champion toute catégorie de la reformulation.
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L'idée est intéressante : raconter 99 fois la même histoire, de 99 manières différentes. Mais la méthode trouve selon moi, assez rapidement ses limites.


Grand adepte du style et des belles tournures de phrases, j'ai rapidement pensé que cet ouvrage était fait pour moi et que je le dégusterais du début à la fin. Je me suis trompé, ce n'est pas un mauvais livre, sa lecture en est plutôt agréable, j'ai simplement été déçu.
Il est difficile de nier la beauté de certains exercices ainsi que leur diversité à tous -j'ai beaucoup aimé les exercices "sensitifs"-, d'autres sont vraiment drôles et j'ai plusieurs fois ri au cours de ma lecture, il est amusant de constater que chaque nouvelle manière de raconter nous apporte de nouveaux éléments sur l'histoire la plus banale du monde. L'on se rend compte que rien ne pourra jamais retransmettre à la perfection quelque chose que l'on a vécu, il manquera toujours des détails.
Pour autant, le livre ne présente pas grand intérêt lorsque l'exercice consiste à rajouter une lettre dans tous les mots ou à inverser les lettres de ceux-ci, mis à part la pénibilité de la lecture, ces séquences n'apportent rien car elles sont littérairement les mêmes, ne change que le visuel. J'ai l'impression que beaucoup d'exercices sont là pour "faire le nombre" et s'ils ont amusé leur auteur, ça n'a pas été le cas du lecteur que je suis.


Bref, la lecture a été en partie amusante, en partie embêtante et sans intérêt ; l'idée est bonne et méritait un essai, mais je me suis heurté soit à ses limites, soit au mauvais maniement de son auteur -ce dont je doute, il n'est pas le premier venu. Je pense également que j'avais de trop fortes attentes après en avoir lu quelques critiques, il faut selon moi le lire comme un ouvrage sans prétention qui vise à démontrer la diversité du langage, pas comme un chef-d'oeuvre stylistique modifiant la couleur de son encre à chaque exercice.
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Chaque page de ce livre est une nouvelle (et bonne) découverte. Il y en a pour tous les goûts. Grâce à une histoire simpliste, pourrait-on dire une anecdote, détournée quatre-vingt-dix-neuf fois, Queneau met en avant la richesse et son amour pour la langue française, l'écriture et la stylistique. L'importance n'est finalement pas ce qui est dit, mais la manière dont cela est dit. Un bel exercice qui, admettons-le, donne envie de tenter l'expérience à notre tour.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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