Le bonheur entre les lignes

"The Silver linnings playbook" est la dernière exclusivité outre-Atlantique qui a marqué les esprits. Et pour cause, cette oeuvre est tout simplement sublime. Un tourbillon d'émotions qui s'entrechoquent constamment pour livrer une lecture sincère, bouleversante et ludique d'une relation hors du commun. Evidemment, beaucoup auront du plaisir à descendre ce roman sous prétexte qu'il propose une fin attendue. Oui, mais voilà, le traitement apporté à chaque personnage, à chaque élément scénaristique, à chaque événement, respire l'honnêteté d'un écrivain attentif et passionné optant pour un déroulement anticonformiste qui ne va jamais là où on l'attend et efface toute linéarité. A mi-chemin entre drame et comédie romantique, le roman nous fait passer par tous les sentiments avec une facilité et un bonheur rarement égalé.

L'histoire n'est pas évidente à décrire, c'est tout simplement une rencontre entre deux personnes qui vont essayer de s'entraider où les nombreux thèmes abordés, pris seuls, peuvent faire un très bon livre, mais mis ensembles en font un excellent. L'écriture est d'une précision diabolique, permettant d'apprécier à leur juste valeur des dialogues bien envoyés et spontanés. Ce qui séduit chez ces personnages borderline, c'est leur capacité à parler avec une totale franchise. Ils sont en marge des règles sociales, et c'est tant mieux. Entre un Pat bipolaire imprévisible, inquiétant, attachant, borné, qui tente de positiver jusqu'à l'absurde et une Tiffany nymphomane, débordant de sensualité, d'espièglerie et de caractère ; on craque littéralement. Ce duo déglingué, qui flirte avec l'autodestruction par entêtement, finira par construire une alchimie que seules les âmes soeurs peuvent avoir. Jamais clairement exposé, sans cesse suggéré, l'alchimie qui règne au sein de ce couple est revigorante et nous oblige à l'identification.

Matthew Quick réussit à être à la fois cinglant et tendre, acide et désarmant. The Silver Linings Playbook est une véritable montagne russe émotionnelle où on passe d'un extrême à l'autre, du passage heureux au passage dramatique, du comique à la violence, de l'amour à la haine, de l'émerveillement à la tristesse et c'est ce fait d'être balancé à chaque fois qui rend cette histoire si intense, si profonde.

Ce livre a été adapté au cinéma sous le titre Happiness Therapy. Film que je n'est pas vu donc ce livre a été une totale découverte pour moi.
Pat sort de l'hôpital et retourne vivre chez ses parents. Son objectif, mettre fin à la période de séparation avec sa femme Nikki... Pendant son séjour, il a entrepris d'écrire ses journée, ses pensées, pour ne rien oublier et pouvoir les raconter à sa femme. Pour la reconquérir, il a pris plusieurs décisions : avoir un corps parfait (du coup il fait douze heure de sport par jour voir plus), courir quinze kilomètre par jour (avec un sac poubelle sur le dos pour transpirer davantage et ainsi perdre du poids), lire les livres que sa femme aime (pour ne plus être un bouffon illetré), et être un homme meilleur. C'est un grand optimiste et il aime les histoires qui finissent bien. D'ailleurs, il voit sa vie comme un film. Un film qui se terminera en beauté avec la fin de la période de séparation d'avec sa femme...
Petit à petit, on va découvrir ce qui cloche chez Pat. Il est angoissé, fait des fixations... Je me suis poser pas mal de questions pendant un bon moment par rapport à Nikki. Ou est-elle ? Pourquoi cette séparation ? Est-elle vivante ou bien morte ? Parce que mise à part Pat, personne ne parle vraiment d'elle et tout le monde évite le sujet. Pat est instable psychologiquement et peut juste en écoutant de la musique entrer en crise violente. Mais pas n'importe quelle musique. Pour cela aussi il faut vraiment attendre la fin pour comprendre.
Sa famille est très présente et l'aide du mieux qu'elle peut ce qui est très bien mais en même temps elle entretient les illusions dans lesquelles se bercent Pat. Contrairement à sa mère et son frère, son père a beaucoup de mal à communiquer avec lui. Il est en colère, a tendance à rejeter tout contact avec lui. En même temps, ce n'est jamais facile de tout bien faire avec un dépressif. Pour lui, il a passé quelques mois en hôpital psychiatrique, onze tout au plus, alors qu'en fait il y a été plusieurs années. J'ai eu de la peine pour lui car pendant tout ce temps il a manqué pas mal de chose dans la vie de sa famille, ou dans celle de tous les jours. Des choses qu'il va découvrir petit à petit. Des choses auxquelles il ne croit pas forcément car pour lui il n'a pas passé beaucoup de temps dans l'horrible endroit.
Par le biais d'un couple d'amis, il va faire la connaissance de Tiffany, une jeune veuve qui est aussi bousillée mentalement que lui. Elle est assez agressive, et ne mâche pas ses mots. Au fil du temps va naître entre eux une sorte d'amitié et ils vont conclure un accord pour s'aider mutuellement... J'ai aussi bien aimé Cliff, le psy qui a mis très rapidement Pat en confiance.
L'histoire est bien écrite et malgré le fait qu'il n'y ai pas de grands rebondissements, on suit Pat avec plaisir sur la voix de la guérison. C'est un personnage touchant et il m'a fait de la peine parce qu'il se berce d'illusions jusqu'à la fin, même quand on lui dit la vérité. On a l'impression d'avoir affaire à un enfant avec sa façon de s'exprimer, d'avoir autant d'espoir... alors qu'en fait Pat a 35 ans. Ainsi, comme un petit enfant, ses journées sont rythmées de la même manière avec beaucoup de régularité, ce qui a aussi un côté rassurant pour lui.
Un livre qui traite d'un sujet difficile, la dépression, mais le sujet est bien exploité et donne une belle leçon de vie. L'auteur ne cherche pas à faire guérir le héros. Il l'oriente mais la guérison est toujours longue et c'est un combat de tous les jours. Bref, j'ai apprécié cette lecture et malgré tout elle m'a fait sourire.
Lien : http://notrecarnetlecture.bl..

Le bonheur entre les lignes, premier roman de Matthew Quick adapté au ciné.
Le premier livre qui m'ait été donné de lire de cet auteur est "Pardonne-moi, Léonard Peacock" Un de mes livre préférés de par son originalité brûlante qu'il donne à son personnage principal. J'en étais toute retournée à la fin de ma lecture. (J'en vient aux faits... )
Et là soudain, j'ai eu l'impression avec ce nouveau livre, ce qui aurait pû être la suite, 15 ans plus tard de "Pardonne-moi...". Les héros ont quasiment la même personnalité, le mode dérangé sur les bords mais gentil quand même, l'amoureux transi repoussé. Bref une parfaite petite suite, mais qui en réalité n'en est pas une! Surtout que "Le bonheur entre les lignes" est plus vieux que "Pardonne-moi, Léonard Peacock" en termes de parution.
Bref ce n'est pas un choix assumé à priori! L'histoire est un peu plate et redondante mais les personnages sont assez cohérents, le héros est certes attachant, mais tout cela manque d'un sérieux pep's! Je ne peux pas vraiment parler de logique, parce-que le héros est dérangé, mais tout de même, quand il se rappelle enfin que sa femme a couché avec un autre homme sous son propre toit et sur leur chanson de mariage, (MOI J'AI ENVIE DE CRIER A L'HAMARTIA !) il reste transi d'amour...
Enfin, jolie histoire. Best seller sûrement, mais je ne reste pas convaincue... Pour un roman sur un homme dérangé mentalement cette histoire manque ironiquement de folie!

J'ai apprécié ce livre, mais je dois avouer m'être attendu à 'plus'.
Certes, ça reste un comédie-drama romantique, mais je m'attendais vraiment à ce qu'il y ai un côté plus poussé sur le côté psychologique. Et peut-être à un peu moins de football américain aussi.
J'ai réellement apprécié tous les personnages (ce qui ne m'arrive pas souvent, c'est vrai...), même si l'histoire est vraiment 'Pat-centrée'.
Il me reste une sensation de 'pas fini', 'pas assez' quelque part là-dedans.

J'ai retrouvé le film (Happiness Therapy), mais l'ambiance générale est différente. Encore plus centré sur Pat et ses ressentis, c'est assez intéressant. Tiffany a un rôle tout aussi important, mais on n'a pas du tout son côté des choses dans le roman. Dommage, je trouve que c'est un personnage très intriguant! Malgré tout, je crois que j'ai préféré le film :-)