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Le chaos en marche tome 1 sur 3

Bruno Krebs (Traducteur)
EAN : 9782070618286
448 pages
Gallimard Jeunesse (02/04/2009)
4.04/5   487 notes
Résumé :
C'est l'année de ses treize ans et Todd va devenir un homme. Il est le dernier garçon de Nouveau Monde, uniquement peuplé d'hommes, où chacun peut entendre la pensée des autres : c'est le Bruit, incessant, obsédant. Mais un jour, Todd découvre un lieu où le bruit se tait...
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Critiques, Analyses et Avis (122) Voir plus Ajouter une critique
4,04

sur 487 notes
Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Ce matin le soleil perce à travers les stores de mon bureau, un léger vent balaye ma peau, putain de sa race je viens de me rendre compte que j'ai oublié mes gâteaux, et mon estomac réclame sa survie, je prends mon portefeuille pour n'y trouver que famine, la machine à gâteaux est à portée de pas, j'entends les petites madeleines pur beurre m'appeler à l'aide, elles durcissent de froid, je ne peux pas rester là, faire comme ci je n'entendais pas la gourmandise qui me tiraille, et puis non insistance à madeleine en danger, ça peut te couter des calories… Je soulève mon t-shirt pour y découvrir à nouveau ce bourrelet qui s'y dessine, souriant d'un pli grassouillet qui me file la dalle, j'ouvre mon tiroir, cachette à monnaie, putain la vraie misère, même pas un youkoulélé et un chapeau pour pousser la mendicité en chanson :

« Ah les crococos, les crocrocos, les crocodiles, sur les bords du Nil ils sont partis n'en parlons plus… »

Quatre vingt dix cents, s'il vous plait, allez quoi faites pas les putes, fouillez vos poches, crachez vos primes, j'ai besoin de bouffer…
Un collègue qui a la main sur le falzar me jette un euro, je dessine mon plus beau sourire, et lui envoi un baiser que la clim balaye d'un air conditionné…

Ah le pied, enculé comme dirait mon paternel, qu'est ce que c'est bon…
Le ventre rassasié je rassois mon cul sur mon siège, et branche mes écouteurs et je balance un peu de musique, et je me laisse fantasmer, j'ai bien du taf mais bon j'ai le sens des priorités, j'ai besoin d'un peu de nudité pour donner à ma motivation prolétaire de quoi bander…

Il était une fois une femme… une femme ou vous seriez prêt à vous perdre dans ses yeux, une femme qui comblerait vos fantasmes, obsession d'une grâce si douce, à cette nudité imaginée, mélange d'une passion éphémère et d'une tendresse sauvage, brune à en crever, les cheveux longs ou vous pourriez y glisser vos mains, vous déposerez vos lèvres sur les siennes, curiosité des langues qui se mélangent, effleurant chaque courbe de son corps dénudé, caressant son visage d'une envie sincère, c'est si beau la complicité, les sourires échangés, les maladresses, un bonheur qui se baise jusqu'à l'orgasme, imaginez comment c'est le kif, fermez les yeux, prenez votre pied à explorer, à vous lâcher, dans un va et vient aux ambigüités d'une évidence ou la simplicité des gestes tendres vous accompagne dans un tourbillon de sentiments animés de cette passion charnelle, qui vous dévore, vous consume, comme une danse, laissez-vous emporter par vos émotions, qui s'enflamment au contact de l'autre et hurler votre passion à la terre entière, laissez échapper l'orgasme jusqu'aux rires et aux câlins…

Hum, quand t'as l'imagination tu peux repousser les limites de la compréhension, t'échapper quelques instants juste comme ça, pour te donner un petit plaisir gratos, moi ça passe toujours par le cul, allez comprendre pourquoi ? Peut-être bien parce que c'est cool et passionné, faut juste savoir y glisser de la douceur avant ta bite, y glisser de la tendresse avant ta langue, et normalement le plaisir devrait être réciproque, enfin je crois, et ce même si tu ne peux pas faire des nœuds avec ta queue…

Voilà il est grand temps de se mettre au chagrin, 10h40, je n'ai encore rien branlé, mes dossiers bien entassés sur le bord de mon bureau, faut que je m'en débarrasse pour continuer à ne rien branler, c'est une mauvaise habitude dont on s'habitue très vite…

Pour le bouquin une fois de plus je ne partage l'avis de mes petits camarades... Je ne déteste pas, loin de là mais voilà : je ne suis pas fan...

j'accroche au style de l'auteur mais l'histoire est un peu gonflante...
En caricaturant, je dirais grossièrement que c'est un remake de la seconde mondiale avec les pouvoirs d'un Jedi, les décors de la petite maison dans la prairie et les indigènes de Avatar... Bien sur il y a les deux jeunes héros amoureux qui ne savent pas encore que maman et papa peuvent s'emboiter, le méchant un peu foiré, et le fils du méchant un peu con...

Bref je n'ai pas chialé et je ne cours pas acheter le dernier tome...que je lirais parce que j'aime bien quand même...

II faut reconnaitre que beaucoup de sujets sont traités dans ce bouquin, mais peu importe, l'auteur n'a pas su toucher mon petit coeur de lecteur avide d'évasions fantastiques et héroïques...

A plus les copains
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Dans un monde retranché sur lui-même depuis la guerre avec les Spackle, un monde où les femmes ont disparu, décimées par le terrible virus du Bruit, un monde où règne un brouhaha constant et où les hommes entendent les pensées les plus intimes de chacun comme si elles étaient formulées à voix haute, un monde où les animaux sont doués de parole, le jeune Todd Hewitt s'apprête à fêter ses treize ans et son entrée dans le monde des hommes.


Il est le dernier garçon de Prentissville. Dans un mois aura lieu son initiation ainsi que son passage à l'âge adulte. En attendant, Todd occupe son temps en se promenant dans le marais, accompagné de Manchee, son chien. Mais sa vie s'apprête à être bouleversée lorsqu'au détour d'un chemin il se retrouve confronté au Silence… Dans un univers où le Bruit est omniprésent, cette découverte stupéfiante a de quoi l'inquiéter… Todd se précipite alors retrouver Ben et Cillian, ses parents adoptifs, pour leur raconter sa trouvaille, sans se douter qu'il risque de mettre leur vie en danger en mettant le doigt sur un terrible secret… Commence alors une traque haletante qui conduira le jeune garçon aux confins du Nouveau Monde…


Et bien, cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant captivée par une lecture ! J'avais déjà été séduite par l'écriture de Patrick Ness dans le bouleversant « Quelques minutes après minuit », un texte jeunesse qui abordait le sujet délicat de la perte et de la maladie, et c'est avec un immense plaisir que je le retrouve avec ce roman puissant et passionnant, destiné aux plus grands !


Patrick Ness nous plonge cette fois dans un univers post-apocalyptique dans lequel tous les repères sont bouleversés. Ce qui surprend tout d'abord, c'est l'étrangeté de la langue utilisée. Todd est le narrateur de l'histoire et il utilise un langage relativement oral et familier. Très vite, on comprend l'importance de la langue et le pouvoir des mots dans un univers où le Bruit peut blesser et rendre fou. Todd utilise un langage entremêlé de mots inventés, modifiés par une lettre remplacée (« purain » au lieu de « putain ») ou intervertie (« détorquiter » au lieu de « décortiquer ») , qui en diminue l'impact, faisant fi de l'orthographe au profit d'une langue plus orale (« une esplication » par exemple). Une écriture qui peut déstabiliser donc mais à laquelle on s'adapte vite et qui sert vraiment la force du texte.


Ce qui étonne également, c'est la violence de l'histoire, alors qu'elle est destinée à des adolescents. le protagoniste a beau être jeune, innocent, rien ne lui est épargné de la cruauté et de la barbarie des hommes. L'intrigue ne cesse de monter en puissance, enchaînant les révélations et les rebondissements à un rythme effréné. Impossible pour le lecteur de rester de marbre, tant les personnages sont crédibles et attachants. La tension est telle que certaines scènes m'ont émue aux larmes… Un texte fort donc, qui bouleverse et ne ménage ni le lecteur, ni ses personnages ! « La voie du couteau » est sans doute l'un des romans les plus marquants que j'ai lu en 2014 et annonce une trilogie prometteuse, à ne pas rater !


Un grand merci à Livraddict et aux éditions Folio pour ce partenariat réussi !

Challenge Variétés: Une trilogie
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Voici une critique comparative…
La Horde du contrevent de Damasio (LHC-700 pages) et La guerre du bruit (3 tomes - 1800 pages en tout) de Patrick Ness (LGDB).
Ces 2 récits lus successivement m'ont donné envie d'en parler dans un seul texte et voici pourquoi.
D'abord, les 50 premières pages des 2 ouvrages sont d'une approche un peu rébarbative. Pour des raisons différentes.
LHC déstabilise complètement dès les 1ères pages. de façon inédite. En 40 ans de lecture dédiées à la SF, j'ai pu lire des essais délirant ou abscons mais là j'ai senti un récit unique dans son genre qui mêle l'action à …la poésie : celle des images et des MOTS (français - quel plaisir)!
Une numérotation des pages à rebours (et on devine pourquoi…) et quelques mots d'esprit du troubadour nous tirent quelques sourires…
En lisant les 30 premières pages, je riais du culot de Damasio : j'étais certains que beaucoup détesteraient.
L'intrigue est extrêmement simple : un groupe de 23 personnes, la 34 ème horde remonte un vent de face sur des milliers de km. une course dans le but d'atteindre l'Extrême Aval (Inconnu). La planète reste peu décrite, le bestiaire extrêmement limité mais unique en son genre…
. . Et l'Auteur ,à partir de ces quelques éléments (probablement aidé par un groupe d'écriture vu l'intensité de certains passages dans des domaines tout-à-fait différents) développe.
On rentre immédiatement dans l'action sur un monde qu'on doit imaginer, et dont le vent est le principe vie-vent. Tout à fait inédit : le vent se décode et s'écrit. C'est une voie d'élévation et de courage.
Dans LGDB, tout à fait à l'opposé, on rentre pépère dans la vie agricole d'une planète colonisée depuis peu. L'action se fait attendre. On se demande où est la SF…
2 récits différents donc, qui se jouent de nous sur des registres presque opposés mais combien passionnants finalement…
J'ai plus aimé la fin de LGDB car la tension est montée jusqu'à être pratiquement insoutenable jusqu'à la dernière page. J'avais les mains qui tremblaient. J'étais en colère, triste, angoissé, révulsé, plein d'amour aussi…
Alors que dans la LHC j'ai « décroché » sur les 70 dernières pages un peu « exagérées »…mais là aussi de la colère et de l'amour pour l'humanité.
Pour LHDC quelques conseils avant la lecture (hyper marrant – sinon vous risquez de flancher) :
Pour les lecteurs qui sentent en eux l'envie de lire le livre mais qui sont complètement désorientés par son écriture : Marquer d'un repère (perso, j'ai écorné) les pages (édition Folio) a) qui tout au début donne la composition de la horde, b) page 672 : la position de chaque hordier dans la horde, c) lire page 646 (et 504 !) le descriptif des structures de vent, et 643 les mots du vent, et enfin de 608 à 594 : le descriptif des fonctions et qualités de chaque hordier…Cela n'enlèvera rien au plaisir de lire et vous le rendra plus accessible.
Quand vous êtes arrivé à la page 633 écornez (la façon d'écrire le vent) – amusant et utile pour les fans…
Voilà… vous êtes parés à lire le livre …
L'aventure démarre vraiment lorsque la horde est accueillie sur le « bâteau - char à voile ». Je vous invite à tenir jusque là, après tout va aller très vite…
Dans LGDB rien de tout cela. Si l'élément principal de LHC est le vent, pour LGDB c'est le Bruit.
Càd le son que rendent les pensées sur un monde qui pousse à la télépathie partielle. le Bruit et une tribu humanoïde sur une planète nouvellement colonisée. Une navette d'exploration en éclaireur du convoi suivant de colon, convoi destiné à arriver dans un délai de plusieurs mois, s'écrase sur la planète. Des 3 passagers, seule une ado, Viola, en sort vivante. Une relation d'amitié se noue avec un colon. Ado, agriculteur, et analphabète Todd. C'est plat à mourir.
Plutôt banal d'abord, un rien lent…mais j'ai ressenti comme un très léger sentiment de malaise qui m'a poussé à refermer le livre sans le lire. Puis je me suis dit : pourquoi ? Je n'avais jamais ressenti cela ! Comme pour la LHC : un sentiment curieux et inédit d'éviter de s'engager comme lecteur. le livre restant accessible par ailleurs, rien d'abscons. J'ai repris le livre et je me suis un peu forcé…
Pour LGDB : incompréhensible, mais cela a attiré suffisamment mon attention pour gérer ce malaise et persévérer. Comme pour LHDC, c'était comme si le livre prenait vie discrètement et qu'il me disait : « attends reste avec moi, je vais te raconter une histoire unique… »
Mais revenons à la horde qui est en chemin…pour la gloire ? sinon pourquoi ? Cette histoire va plaire probablement aux amoureux de la nature, du vent (véliplanchistes,…) et autres amateurs de randonnées…et aux fous d'exploits physiques. Ils auront un ouvrage qui va leur doper le moral… 😊
J'en ai assez dit sur cet ouvrage, je vous laisse le découvrir…
Tout à l'opposé, dans LGDB 1er tome la vie s'écoule gentiment et on découvre petit à petit les particularités de la vie agricole et ce qu'implique de vivre en entendant les voix de ceux qui vous entourent (sauf celles des femmes). 2 personnages au caractère moins sympathique apparaissent : un maire avide de pouvoir, un prêtre inquisiteur et violent, et on avance gentiment dans les stéréotypes. Peu d'humour. Linéaire. Mais … 😉
Le sentiment toujours inexplicable de malaise va crescendo au fur et à mesure que nous suivons les péripéties de nos 2 jeunes héros Viola et Todd qui affirment leurs convictions humanistes…et qui prennent position.
Et vers la fin du 1ertome, enfin, tout s'emballe et on se surprend à vouloir connaître la suite.
A partir du début du tome 2, l'intrigue et l'action reprennent immédiatement sans répit jusqu'au final…la guerre est latente ou déclarée entre personnes humaines rivales ou entre colons et peuple indigène. L'auteur nous fait vivre toute la bassesse dont l'humain est capable, tout l'héroïsme et l'amour aussi, dans un monde où les pensées peuvent être perçues et qui avec un minimum d'éthique…
Le final est magique et que croyez-vous qu'il arrivera à la fin du 3ème tome lorsque Todd et Viola seront amenés à participer de manière fondamentale aux négociations d'un traité de paix avec le peuple indigène. Certainement pas ce qu'on croit… 😊
L'auteur a développé au fil du temps le simple concept d'entendre les pensées de vos voisins. Il y a associé aussi bien l'héroïsme et la bassesse et la stupidité dont on peut faire preuve à tout moment de sa vie…
Si LHC associe une grande aventure humaine au vent, LGDB désigne le « Bruit » comme le noyau de tous les exploits et bassesses humaines.
En synthèse, 2 ouvrages-comètes dans le ciel de la SF, totalement atypique.
Un must même s'il faut s'accrocher pendant les 50 premières pages, pour des raisons opposées.
2 livres à découvrir l'un après l'autre… pour pouvoir jouir de la comparaison.
2 récits qui m'ont laissé vibrant sous le choc…
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La Voix du Couteau de Patrick Ness vaut largement quelques efforts lors du début, bien trop lent, mais riche en informations.
Tournez les pages, ne vous arrêtez pas. C'est un moment ennuyeux, certes, mais nécessaire pour la suite. Accrochez-vous, vous allez y arriver. Dans une cinquantaine de pages, tout va se délier, tout va s'accélérer, la lecture sera bien plus aisée.

La narration choisie, interne, est déstabilisante on peut penser que l'on entend le Bruit de Todd. Et de “rentrer” dans la tête de quelqu'un est déstabilisant. Tout le monde est si différent dans sa façon de penser. Mais je pense que c'est une expérience riche autant pour le lecteur, que pour l'auteur, qui doit rester cohérent tout en expliquant l'ambiance du monde du personnage.

Todd est le dernier garçon de sa ville, le plus jeune, et, comme tous les autres, frappé par le virus. le virus du Bruit, qui tue les femmes et rend les pensées des hommes bruyantes.
« Un homme, c'est rien qu'un chaos sur pattes »

Todd, depuis sa naissance, a été entouré d'un brouhaha incessant d'hommes qui se lamentent dans l'enfer de Prentissville, tristes pour leur femme, leur mère, leur fille, toutes disparues à cause du virus.

C'est lors d'une balade au marais, que notre narrateur, notre héros avec son chien si attachant, Manchee, trouve au hasard : un trou dans le bruit, un silence. Il va faire part de sa découverte à ses pères adoptifs, Cillian et Ben, qui vont le presser de fuir. C'est là que tout bascule pour Todd : tout ce qu'il savait n'était que mensonges. C'est là que tout commence.

J'ai été charmée par le style de l'auteur. Un style au rythme entraînant, une musique à la pulsation régulière. Un suspense sans faille, qui essouffle le lecteur. Des personnages attachants :
- Todd, ce personnage écrasé par une société totalitaire et violente, est quoiqu'il en pense, très courageux. Il est surtout attachant par sa sincérité et par la cohérence de ses réactions. Pendant la lecture, on peut se dire que si on s'était retrouvé dans la même situation que lui, on aurait réagi similairement ;
- Il y a aussi Viola, une fille, la première fille que Todd ait jamais rencontrée, au caractère fort, et à l'histoire assez mystérieuse. Elle aide beaucoup Todd par son éducation à elle, bien plus complète. Cela va d'ailleurs agacer Todd qui va se sentir jaloux, humilié, agacé, par tant de connaissances ;
- Manchee, le chien de Todd est doté d'une personnalité qui servira, à insérer une touche d'humour à cette histoire si sérieuse et parfois si émouvante.
- Et n'oublions pas tout les autres personnages secondaires dotés chacun, d'un patois particulier (comme Wilf) ou d'une histoire touchante dont un bout à été dévoilée (comme Matthew). Ces personnages permettront à Todd d'évoluer, de devenir un homme, de découvrir la vérité sur son passé et d'acquérir des expériences.

Au contraire, on fait aussi connaissance avec des personnages tout à fait détestables. Je pense :
- Au fanatique Aaron le fou. Cet homme va prendre une place importante au sein de l'histoire. Aaron est un prêtre très violent et permettra à l'auteur d'apporter un point de vue sur la religion et sur le fanatisme afin d'enrichir son récit.
- Mais aussi au maire de Prentissville, qui est un homme dangereux et violent.
- Et à son fils, Mr Prentiss Jr, légèrement benêt mais capable de meurtre, dénué d'innocence.

Une à une, les informations que nous avaient données Todd au début du livre sont détruites. Remplacées par une vérité bien plus sombre qui aborde la violence avec philosophie. C'est de là que vient ce titre, “La Voix du Couteau”. Todd va-t-il craquer ? Va-t-il céder à la facilité ? Va-t-il succomber à la pression de cette société ?
La Voix du Couteau dénonce également la barbarie du peuple et le racisme avec la guerre contre les Spackle, ces êtres qui sont trop différents de l'humain, le prix de ce fait : la vie de leur race. Est-ce que l'homme réagirait véritablement comme ça, s'il se trouvait dans une situation similaire ? N'est-ce pas déjà arrivé ? Certains aspects de l'intrigue de ce livre font vraiment réfléchir.

En conclusion, j'ai adoré ce livre qui m'a fait réfléchir, et qui m'a donné envie de lire les deux autre tomes qui finissent la saga.
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Je voulais écrire cette critique afin de déclarer mon amour à cette trilogie époustouflante et injustement méconnue de Patrick Ness.

Todd fait partie de la première génération de colons sur Nouveau Monde, une planète très similaire à la Terre où ce petit bout d'humanité a décidé de prendre un nouveau départ en revenant à un mode de vie très simple : agriculture, élevage et déplacements à cheval. Mais Nouveau Monde est maintenant constitué uniquement d'hommes car un virus lâché par les Spackles, des extraterrestre indigènes, aurait tué toutes les femmes... Ce virus, c'est le Bruit, qui produit une sorte de brouillard au-dessus de la tête de tout le monde et où se reflètent la moindre de nos pensées. Il en rend plus d'un fou.
Todd, qui est né sur Nouveau Monde, est le dernier garçon de son village et attend son treizième anniversaire avec impatience pour enfin être traité en adulte.
Un jour, alors qu'il se promène dans la forêt, il trouve un endroit où le Bruit se tait. Il va alors être forcé de fuir son village et découvrir malgré lui la vérité sur ce monde qu'il croyait connaître...

C'est un univers très riche mais très bien exploité que nous avons là. Les personnages sont tous très touchants, avec leur défauts (parfois terribles !) et qualités, et c'est comme si on y était vraiment, à vivre leurs épreuves à leur côté... On ne peut s'arrête de lire tant il y du suspense et on a envie de savoir ce qui leur arrive ! Je tiens cependant à préciser que vous rencontrerez des personnages si dénués d'humanité, si abjects qui vous donneront envie de démolir tout plein d'objets autour de vous ! Je vous aurez prévenu... :)

En plus de l'originalité de l'univers, le style d'écriture est pour le moins déstabilisant (du moins au début)... L'auteur a tenté de retranscrire le Bruit de Todd dans son récit, et c'est vraiment comme si on était dans sa tête, avec toutes ses pensées exposées sans aucune censure ou organisation, juste comme elles viennent. Et c'est exactement ce qui fait tout le charme de ce personnage, on a cette impression de le connaître parfaitement ! En tout cas, si ce style vous rebute, sachez qu'on passe sur un style plus classique à partir du tome 2...

L'histoire monte en intensité de tome en tome, le tome 3 étant réellement passionnant ! L'auteur nous transmet l'importance de tout plein de valeurs, comme l'amour surtout, ainsi que la sincérité et l'altruisme. Il montre ce que la soif de pouvoir et la guerre peuvent engendrer sur les esprits humains.

Ce livre fait réfléchir autant qu'il passionne et émeut, je n'ai qu'une chose à dire : foncez ! Et surtout ne vous arrêtez pas au début, une fois dans l'histoire vous ne voudrez plus jamais en sortir !

(Mention spéciale à 1017, mon petit alien préféré, et son un en particulier qui m'ont particulièrement émue ^^)
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critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°132 - décembre 2009 - Todd Hewitt habite Prentissville, Nouveau Monde, au bord d'un marais « pourrissant ». Orphelin, élevé par deux hommes qui le considèrent comme leur fils, il n'aime pas ce lieu étrange d'où toutes les femmes ont disparu, victimes d'un virus, et où le Bruit des pensées intérieures « que les hommes répandent hors d'eux-mêmes... même quand ils dorment... », invite chacun au mensonge. L'histoire raconte « qu'il y avait d'autres agglomérations éparpillées à Nouveau Monde, que tous les vaisseaux ont atterri à peu près en même temps, puis que la guerre a éclaté avec les spacks » qui « ont lâché les virus et toutes les autres « agglorémassions » ont été anéanties, complètement ». La ville rescapée rejette la corruption du Vieux Monde et rêve d'un nouvel Eden.
Dans ce récit où l'on devient homme à 13 ans, à la veille de sa cérémonie d'initiation, Todd « entend » le silence, un trou dans le Bruit. Et tout bascule. Les hommes de Prentissville à ses trousses, il doit fuir, avec pour viatique, le journal de sa mère et un couteau. Il se découvre une compagne inattendue, Viola, venue d'un autre monde pour conquérir le sien, à bord d'un engin spatial qui s'est abîmé dans le marais. Dans leur fuite éperdue, ils découvrent des résistants. Mais des innocents et la jeune Viola meurent. Bien que Todd soit confronté en permanence à la tentation de tuer, une sorte de faiblesse, dont ses assaillants se moquent, l'empêche de passer à l'acte. Il lui reste à tenter de devenir un homme autrement.
On entre avec effort dans ce livre dont le langage estropie le nôtre avec un malin plaisir jusqu'au moment où l'on comprend que tout est lié à la confusion qui habite Todd. Et l'on se laisse prendre au jeu de découvrir avec le héros, le sens de ce chaos, de reconstituer, en même temps que lui, le puzzle de sa vie. De ce récit, entre sciencefiction et roman d'aventures, le lecteur ressort brisé, étourdi par un monde où rôde le danger de la pensée unique, où le pouvoir dévoie les consciences. Le mépris de la personne humaine éclate dans les rites de passage à l'âge adulte : dans ce monde, on devient un homme en tuant. Une suite en deux tomes est annoncée, on ne peut que l'attendre avec impatience. Nicole Wells
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Le Bruit, c'est du bruit. Ça craque et ça crépite et ça finit généralement par une grande purée de sons et de pensées et d'images, et la moitié du temps, impossible d'y comprendre quelque chose. L'esprit des hommes est rien qu'un fouillis et le Bruit, c'est comme la version active, respirante de ce fouillis. C'est ce qui est vrai et ce qui est cru et ce qui est imaginé et ce qui est rêvé, et ça dit une chose et son contraire total en même temps, et même si la vérité s'y trouve forcément, comment faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas quand vous captez tout, absolument tout ? Le Bruit, c'est un homme non filtré, et sans filtre, un homme, c'est rien qu'un chaos sur pattes.
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Le Bruit, c'est du bruit. Ça craque et ça crépite et ça finit généralement par une grande purée de sons et de pensées et d'images, et la moitié du temps, impossible d'y comprendre quelque chose. L'esprit des hommes est rien qu'un fouillis et le Bruit, c'est comme la version active, respirante de ce fouillis. C'est ce qui est vrai et ce qui est cru et ce qui est imaginé et ce qui est rêvé, et ça dit une chose et son contraire total en même temps, et même si la vérité s'y trouve forcément, comment faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas quand vous captez tout, absolument tout ? Le Bruit, c'est un homme non filtré, et sans filtre, un homme, c'est rien qu'un chaos sur pattes.
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Mon Bruit écume et bouillonne tant, comme une cocotte sur le feu, je dois m’arrêter un instant pour le calmer.
Le silence, ça n’existe pas. Pas ici, nulle part. Pas quand tu dors, pas quand t’es seul. Jamais.
Je ferme les yeux.
« Je m’appelle Todd Hewitt. J’ai douze ans et douze mois. J’habite à Prentissville, Nouveau monde. Je serai un homme dans un mois exactement. »
Ce truc, c’est Ben qui me l’a appris pour m’aider calmer mon Bruit. On ferme les yeux, et, bien tranquillement, bien distinctement, on se raconte qui on est, à cause que c’est ça justement qui se perd dans tout ce BRUIT.
« Je m’appelle Todd Hewitt »
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On arrive au sommet de la colline et une autre plaine se déroule devant nous, la rivière cascadant pour la rejoindre et puis s'écoulant à travers comme une veine d'argent à travers un rocher plat et partout sur la plaine, marchant d'un côté à l'autre de la rivière, il y a des criatures.
Des criatures comme j'en ai jamais vu des pareilles, de toute ma vie.
Elles sont énormes, font bien quatre mètres de haut, plus peut-être, sous leur fourrure d'argent mitée, avec une grosse queue touffue, et puis des cornes blanches toutes recourbées et un long cou qui s'abaisse jusqu'à l'herbe de la plaine, l'herbe que leur grosses lèvres tondent pendant qu'elles avancent lourdement, puis boivent l'eau en traversant la rivière, et il y en a des milliers, des milliers qui s'étendent de l'horizon à notre droite jusqu'à l'horizon à notre gauche, et le Bruit de toutes, c'est un seul mot chanté à différents moments sur différentes notes, mais un mot qui les relie toutes ensemble, les unit en un seul groupe pendant qu'elles traversent la plaine.
- Ici, dit Viola. Elles chantent "ici".
Elles chantent Ici. Elles s'appellent comme ça, dans leur Bruit.
Je suis Ici.
Nous sommes Ici.
Nous allons Ici.
Tout ce qui compte est Ici.
Ici.
C'est...
Comment le dire?
C'est comme le chant d'une famille où tout est toujours bien, c'est un chant d'appartenir qui vous fait appartenir rien qu'en l'entendant, c'est un chant qui prendra toujours soin de vous et qui jamais vous quittera. Si vous avez un cœur, ça le brise, si vous avez le cœur brisé, ça le répare.
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La vie est pas juste. Non. Jamais.
Elle est vide et débile avec rien que de la souffrance et de la douleur et des gens qui veulent vous faire du mal. Vous pouvez pas aimer rien ni personne à cause que tout vous sera enlevé ou détruit et que vous vous retrouvez seul et obligé de lutter sans cesse, de courir sans cesse pour rester en vie.
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Author Patrick Ness on how to write for young people at ilb 2014, Berlin
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