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3,2

sur 150 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Beaucoup d'écrivains mainstream essaient un jour ou l'autre la littérature de genre. Il y a de belles réussites, dont "l'anomalie" de le Tellier. Et il y a des flops monumentaux, tel que celui de Quiriny.
Dans son cas, on peut incriminer sa désinvolture à l'égard des règles du pacte de crédulité entre l'auteur et le lecteur. En matière de SF/Fantastique, l'auteur a une liberté totale pour poser ses hypothèses de départ, que le lecteur se doit d'accepter, à condition que l'auteur en déduise logiquement les conséquences. Lorsque, comme dans"le village évanoui", l'auteur situe son anomalie, pour reprendre le titre de le Tellier dans notre monde réel, le respect des réalités politiques, sociales, psychologues, économiques, de ce dernier fait partie du cahier des charges.
Or qu'avons nous ici ? L'auteur postule qu'un canton français des années 2010, donc de notre monde, se trouve coupé du reste de ce monde par une barrière invisible. Ce thème a d'ailleurs été traité par des auteurs de genre, tels Stephen King (Dôme) ou plus anciennement Frank Herbert (La Barrière Santaroga).
Mais la suite du roman est traitée avec une absence totale de rigueur.
Pour commencer, un détail : le cadre de l'intrigue est un canton, mais les dimensions que lui donne l'auteur sont celles d'une commune, ce qui traduit déjà son ignorance des réalités de la France rurale et périphérique, qui se manifeste dans la suite du roman.
Le cadre tracé dans les premières pages est tissé de mauvaises généralisations. Peu importe d'ailleurs, car l'auteur ne le respecte pas.
En effet, rien ne fonctionne. l'auteur envisage certes au départ quelques conséquences évidentes.
Ainsi le problème du ravitaillement. Il l'esquisse, mais l'oublie presque totalement par la suite et ne nous dit de la manière dont les citoyens ne sont pas morts de faim durant le premier hiver.
De même le problème des échanges de biens et de services. le directeur d'une agence bancaire l'envisage le deuxième jour : il comprend que la monnaie fiduciaire (billets de banque) va être vite épuisée (sans se dire que de toute façon elle perd toute valeur dans un tel contexte) , et pressent qu'il va falloir revenir à une monnaie métallique ou à une économie de troc. Très bien. Et puis ? La question est oubliée.
De même encore le problème des rurbains qui vivent à la campagne, mais travaille à la ville, dont ils tirent leurs revenus. Comment et de quoi vont-ils vivre, comment s'intégrer au nouveau système ? Il est vrai que ce dernier ne se met pas en place. Dans la pratique, il est évident qu'une telle situation, en l'absence de toute action réelle des pouvoirs constitués, probablement par la mise en place d'un régime autoritaire avec mise en commun des biens et des ressources, aurait débouché très vite sur des émeutes de la faim et la subversion de toute structure organisée. Je garde un silence charitable sur la grotesque ascension et chute d'une dictature sur une partie de la commune...
Par ailleurs, les personnages sont des caricatures de carton pâte, privés de toute dimension psychologique, auxquels il est impossible de s'attacher ou de s'identifier.
Bref le livre ne fonctionne pas.
L'auteur s'en est sans doute aperçu, puisqu'il bâcle une fin sans queue ni tête au bout de 130 pages.
Peut-être me dira- t-on que je n'ai rien compris, que l'auteur a entendu écrire un conte philosophique, une allégorie, une fable politique, et que sais-je encore ? Mais le conte est vierge de philosophie, même pour classe terminale, l'allégorie ne symbolise rien, quand à la fable, politique ou non, elle est dépourvue de toute morale.
Bref, sous quelque angle qu'on l'évoque, c'est raté.
PS,. En lisant une autre critique, j'ai vu qu'un journaliste avait comparé l'auteur à Stephen King pour r Dôme et à Camus pour"la Peste". Pour Stephen King, l'hypothèse de départ est la même, mais c'est bien tout. Quand à Camus, il n'a jamais été injurie ainsi, même par Sartre et ses amis. A croire que le journaliste n'a lu des ouvrages concernés que les résumés éditeur
Preuve s'il en faut une de plus que la plupart des critiques littéraires ne lisent pas les livres, et n'y comprennent rien. Si la question intéresse quelqu'un, il peut lire ma critique d'American Psycho de Brett Easton Ellis.


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Une histoire intéressante mais qui manque un peu de dynamisme. On se lasse un peu.
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