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EAN : 9782755635720
320 pages
Hugo Publishing (17/08/2017)
3.3/5   32 notes
Résumé :
Rose est une femme libre, indépendante, torturée, traumatisée, elle s’est construit une carapace de survie.

Elle fuit l’amour par peur de l’attachement. Elle est perverse, passionnée, cyclique, addict au sexe et à l’alcool mondain. Mais ce soir-là, dans un bar, elle tombe amoureuse d’un être qui lui ressemble, peut être un peu trop. Tout en lui la repousse et pourtant… Lui, c’est Alex, un artiste paumé, un je-m’en-foutiste tout aussi névrosé qu’elle.<... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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⚠️⚠️⚠️ Attention, cet ouvrage s'adresse à un public adulte et averti ! ⚠️⚠️⚠️


Je ne vais pas vous livrer une chronique classique concernant cet ouvrage, car ce n'est pas un roman comme les autres. Il se démarque de par son contenu outrageux et de par le message qu'il vise à transmettre. Il met en lumière l'injustice des sentiments, l'emprise et le déchirement amoureux. Son contenu à caractère pornographique est susceptible de heurter la sensibilité des lecteurs.

Je vais commencer par vous livrer les mots de l'éditeur sur ce livre, ainsi que trois questions qui ont été posées à l'auteure. Ces outils nous sont transmis par l'éditeur et je trouve cela important de les partager avec vous qui avez envie d'acheter ce livre. Cela vous permettra de connaître les tenants et les aboutissants d'un tel ouvrage.

Le mot de l'éditeur :

Dans une vie d'éditeur, il est des textes qui vous marquent et vous « signent » pour toujours. Il en fut ainsi d'Histoire d'O de Pauline Réage pour Jean-Jacques Pauvert, de la Mort Propagande d'Hervé Guibert pour Régine Deforges ou de Baise-moi de Virginie Despentes pour Florent Massot…

Pour ma part, il y eut La femme de papier de Françoise Rey, le Lien de Vanessa Duriès, Dolorosa soror de Florence Dugas et L'Orage de Régine Deforges. Tous ces textes ont été importants car ils ont marqué l'histoire d'une littérature. Ils ont balayé toutes les incertitudes et dessiné d'autres contours. Chacun a apporté sa pierre à l'édifice, et a contribué à renouveler un genre.

Outrage de Maryssa Rachel est l'un d'entre eux. Il s'inscrit dans la veine de ces textes qui vous remuent jusqu'aux tréfonds de vous-même et y déposent une empreinte qui, tel un tatouage, ne pourra jamais s'effacer. Et longtemps après, le livre refermé, perdurera l'écho de tout ce qu'il a provoqué en vous.

Outrage c'est le livre de la démesure amoureuse et de l'urgence sexuelle pour réparer les dégats de l'emprise. C'est le livre de la perte de contrôle et de l'abandon, du renoncement et de l'instinct de survie. Maryssa Rachel parle à nos sens, à notre animalité, dussions-nous en mourir.

Véritable « coup de boule littéraire », Outrage est destiné à devenir un classique.

Franck Spengler

Trois questions à Maryssa Rachel

*Pourquoi avoir écrit un roman qui met en scène l'injustice des sentiments, l'emprise et le déchirement amoureux ?

L'emprise et le déchirement amoureux font partie de la vie ; plus authentiques, plus vrais que les histoires romantiques « il était une fois, une fois il était »… Qui n'a pas connu les amours toxiques, les amours tellement forts qu'ils en deviennent douloureux ?

Je m'aperçois qu'aujourd'hui on ne vante que le beau, que le fort, que les romances contes de fées à deux balles ; des histoires qui font rêver, histoires hypocrites à chialer… On en oublie le sincère, l'authentique, le vrai… J'ai écrit une histoire comme j'aurai voulu en lire.

*Y a-t-il une part autobiographique ? Ou vous êtes-vous inspirées d'expériences de proches ?

Dire qu'Outrage est pure fiction serait totalement faux. Bien évidemment, je me suis inspirée de ce que j'ai pu vivre, en particulier la partie sur l'emprise amoureuse. J'ai connu, comme beaucoup, l'amour mortifère ; on se pense souvent unique à vivre ce genre de passion, et pourtant… En ce qui concerne les escapades sexuelles de Rose, dans la mesure où je ne suis pas novice et que j'ai fréquenté et fréquente toujours les milieux libertins, LGBT, BDSM, fetish, il m'a suffit de piocher dans quelques petites expériences que j'avais pu avoir…

Mais je me suis majoritairement basée sur les fantasmes des hommes et des femmes ; pas de ces fantasmes redondants et mielleux version « mmm, il était si beau dans son costume trois pièces, j'ai envie qu'il me prenne contre le mur, oh oui oh oui… », mais plutôt de ces fantasmes indécents, honteux, inavouables, de ceux qui donnent envie de vomir avant de faire « éclabousser » la jouissance sur les draps sentant l'assouplissant. Bref, j'ai écrit, une fois de plus, ce que j'avais envie de lire…

*A qui ce livre s'adresse-t-il ?

Aux écorchés, aux mélancoliques, aux vicieux, aux pervers, aux petites bourgeoises coincées, aux salauds de première, aux amoureux, aux suicidaires, aux névrosés, aux étriqués, aux timides, aux extravertis, aux féministes, aux machos, aux Vanilles, aux Chocolats, aux ménagères impudiques, aux petites salopes lubriques, aux hommes mariés, aux intellectuels… bref, à tout le monde, à partir du moment où ils ont plus de dix-huit ans et qu'ils ont l'esprits ouverts.

Je n'écris pas pour faire rêver, ni pour offrir des histoires mielleuses à souhait, je crois que je ne sais pas faire ce genre d'histoires. J'ai du mal à brosser le lecteur dans le sens du poil, je préfère le provoquer, le chambouler, le perturber, le faire réagir… Je ne veux pas être étiquetée auteure érotique, mes écrits ne sont pas masturbatoires…

L'avis de Marlène

C'est bon, vous êtes toujours avec moi ? C'est le moment de vous faire part de mon avis sur Outrage, ce véritable phénomène littéraire. Avec cette couverture attrayante et ce résumé intriguant, je ne pouvais pas faire l'impasse sur ce livre. Il faut savoir que j'avais déjà lu un roman (Décousue) de cette auteure, je savais donc plus ou moins où je mettais les pieds, mais rien ne pouvait me préparer à ce que j'ai découvert au fil des pages.

Revenons sur la couverture, qui représente à merveille Rose, notre héroïne. La Rose est douce et piquante, le choix de la couverture est subtil, personnellement je la trouve très représentative de l'héroïne et de l'histoire, elle attire l'oeil mais ne laisse pas du tout présager la nature du récit. Est-ce une bonne chose ? Je dirais oui et non. Oui, parce que cela aiguise la curiosité des lecteurs, non parce que ce livre ne doit pas se retrouver dans n'importe quelles mains. le titre, Outrage, ne pouvait clairement pas être mieux choisi, concis et court, il marque, il fait cogiter… Allez-vous êtres outrés à la lecture de ce roman ? Oui, totalement oui ! La quatrième de couverture est assez explicite, le résumé est intriguant, à tel point que n'importe quel lecteur pourrait se jeter dessus sans réellement savoir dans quoi il s'embarque. A mon sens, ici il manque la présence d'avertissement sur le livre, surtout qu'il va sûrement se retrouver en librairie aux côtés de tout le flot de romances à la mode… Mais Outrage n'est pas une romance… Et je suis un peu horrifiée de me dire que le roman va être à la portée de tous les lecteurs, alors qu'il s'adresse à un lectorat plus âgé et plus à même d'apprécier la teneur de l'histoire.

Ce roman est publié par les éditions Hugo & Cie, ne faites pas l'amalgame avec la collection Hugo new romance… Rien à voir. Outrage est un roman destiné à un public averti, le contenu hautement psychologique et sexuel pourrait heurter la sensibilité des lectrices. le roman fait déjà beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux, et ce, avant même qu'il soit sorti. Mais n'est-ce pas là le but d'écrire un tel roman ?

En terminant ce roman, j'étais figée. Statufiée par ce que j'ai lu. Dégoûtée par ce que je n'ai pas réussi à lire. Oui j'ai eu la nausée, je ne suis pas langue de bois, certaines scènes m'ont révulsée. Stimulée intellectuellement par la façon dont l'auteure nous a présenté l'emprise et le déchirement amoureux. Je garde tout de même un goût amer en bouche après mûre réflexion !

Rose, notre héroïne est un électron libre, indépendante, torturée, traumatisée par les abus qu'elle a subi dans sa jeunesse, elle s'est forgée une carapace. Elle fuit l'amour comme la peste, elle prend tout le reste. le sexe, le plaisir, la perversité… Jusqu'au jour où elle va faire la connaissance d'Alex, un artiste, un mec tout aussi névrosé qu'elle. Mais pour lui, Rose voudrait changer. L'aimer exclusivement, mais Alex est le genre d'amour toxique qui détruit pour reconstruire sa partenaire. Alex va la briser, la façonner, l'aimer d'un amour malsain et destructeur. Mais Rose se retrouve dans le tourbillon d'une relation à sens unique. L'emprise psychologique qu'Alex a sur Rose est indéfinissable, mais cette relation la bouffe, l'étouffe et la bête rugit en elle… Et puis vient l'inévitable, la rupture, le déchirement et Rose n'a qu'une solution pour faire taire cette souffrance sourde qui la rend folle, elle va se raccrocher à son addiction au sexe… Noyer ce chagrin, cette brûlure qui la consume.

J'ai décidé de ne pas mettre de note à ce roman, comme je n'essaierai pas de le classifier. Car c'est un Objet Littéraire Non Identifié… On ne peut pas le réduire à une seule catégorie, car le récit est brut, animal et primitif. On dépasse la littérature érotique, car on franchit très souvent la frontière avec la pornographie. La plume de Maryssa Rachel est brute de décoffrage, n'espérez pas avoir des étoiles plein les yeux et des papillons dans le ventre, mais attention aux éclaboussures de fluides corporels en tout genre. L'histoire de Rose est sombre et déchirante. Cette héroïne m'a marquée et prise aux tripes, car tout le côté emprise psychologique est renforcé par le contenu sexuel du récit. Contenu hard, très hard. Attention, Maryssa Rachel ne prend pas de pincette, une bite est une bite et le vocabulaire est des plus cru et hard. Rose est une consommatrice, elle use et abuse de sa sexualité débridée, Rose n'a pas de limites… J'ai pu m'apercevoir que j'en avais, certaines scènes ont été une véritable épreuve, l'auteure m'a perdu avec la scène de zoophilie, à ce moment là je ne pensais pas qu'elle pourrait aller aussi loin, et pourtant elle l'a fait…

Le récit est assez bien construit, car l'auteure alterne le présent de Rose avec des chapitres qui nous permettent de comprendre sa descente aux enfers. Elle a su mettre en scène la violence des sentiments amoureux dans une relation toxique. L'auteure nous démontre que l'humain peut retrouver ses plus bas instincts, se complaire dans l'autodestruction, du moment que l'on étouffe sa souffrance. Les chapitres sont courts, ce qui imprime un rythme étourdissant au récit. On évolue avec Rose, on souffre avec elle, on est pris à partie de ce qu'elle va vivre aux côtés d'Alex. Cet homme que j'ai détesté mais que j'ai compris dans sa complexité. Alex est possessif, jaloux et il désire avoir les pleins pouvoirs sur Rose. La jalousie est un sentiment qui est très bien exploité dans le récit, pour en connaître quelque chose j'ai trouvé que l'auteure a su nous montre que la jalousie est la pire des sensations, et que ce sentiment est destructeur.

Le roman est divisé en deux parties. Si je pensais que la première partie était trash, et bien la seconde m'a démontré que le début était finalement très soft ^^ Dans la première partie, on vit le quotidien de Rose dans sa relation avec Alex. Ses contradictions, ses désirs et ses doutes, mais aussi sa souffrance qui grandit à mesure qu'elle essaye de trouver sa place dans cette relation toxique. La seconde partie est plus choquante encore, elle nous conduit à suivre Rose dans sa déchéance, oublier Alex dans les bras d'autant de partenaires sexuels qu'il faudra. Des vieux, des jeunes, des pervers, des femmes… Rose n'a pas de limites, elle prend tout ce qui vient… du sexe trash, des pratiques épouvantables, j'avoue que j'ai survolé certaines scènes beaucoup trop hard pour moi, et pourtant j'ai une tolérance assez élevé en matière de sexualité, j'ai aussi l'esprit très ouvert, mais pas assez pour cautionner la zoophilie… Là ce fut la douche froide ! J'ai d'ailleurs fait une petite pause après ce passage que je n'ai pas lu dans son intégralité…

Maryssa Rachel ne cherche pas à faire rêver ses lecteurs, elle veut les marquer, les rendre malade, les choquer, les toucher… En ce qui me concerne elle a touché la lectrice qui aime lire au-delà des mots, qui aime comprendre le genre humain dans tous ces travers, dans l'animalité et la perversité. Ce genre d'ouvrages, de pratiques existent depuis la nuit des temps… Ne vous offusquez pas de voir fleurir ce genre de récit…

Mon sentiment n'est pas négatif sur ce roman, car j'ai aimé certains aspects, mais je me dois d'avertir les lecteurs, à mon sens il devrait se trouver en librairie spécialisée, là ça me gêne énormément de me dire que demain il pourra se trouver dans n'importe quelles mains… de jeunes lectrices ne peuvent pas se retrouver à lire ce genre de récit… Les lectrices de romances ne sont pas les cibles d'un tel récit, elles vont démonter le livre en n'y voyant là qu'une succession de scènes pornos hard… Mais derrière tout ce sexe, derrière toutes ces éclaboussures de sperme, se trouve des vérités… Sur l'hypocrisie, sur la société telle que nous la connaissons. Sur le mensonge et sur la complexité des sentiments amoureux.

Outrage n'est pas un livre que l'on décide de lire sur un coup de tête, si ce titre vous intéresse je vous invite à vous renseigner sur l'auteure, à explorer son univers et à ne pas juger si vous ne l'avez pas lu. Je sais de quoi je parle, je l'ai lu, j'ai aimé certains côtés, exécré d'autres. J'ai été outrée au plus profond de moi, me posant des questions existentielles. Comment on peut en arriver à ce stade d'autodestruction ? Comment peut-on aimer telles ou telles pratiques dégradantes ? Dégoûtantes ? Mais qui suis-je pour juger les goûts des autres ? Qui suis-je pour juger la façon dont les autres gèrent leurs souffrances ? Ici, encore il est question de tolérance, Maryssa Rachel est le porte parole de toutes les communautés dans lesquelles elle évolue. Son roman est le reflet d'un monde dont on ne soupçonne pas l'existence.

Donc, oui, j'ai lu ce livre et j'en ressors profondément retournée. Mon cerveau est encore en ébullition. J'ai été outrée par tous ces corps à corps malsains, par ces scènes porno. Mais n'était-ce pas le but ? Je pense que le pari est réussi pour l'auteure, elle a même failli me faire vomir, c'est pour dire que le roman m'a touché. le style de l'auteure ne plaira pas à tout le monde, elle dresse son majeur face à la société qui souhaite nous convaincre qu'il faut rentrer dans le moule des convenances.

Maryssa Rachel met en lumière tout ce que personne n'ose afficher, nos travers, nos fantasmes malsains, c'est une généralité, ce roman est à lire en mettant vos préférences et vos a priori de côté. Je n'ai pas forcément toujours réussi à passer au-delà de mon dégoût, mais j'ai poursuivi ma lecture dans le but d'accompagner notre héroïne jusqu'au bout.

Enfin, la question finale ? Est-ce que je vous conseille la lecture de ce livre ? Mon avis est assez flou concernant cet ouvrage, je reste sur la réserve quant au contenu, même si le côté psychologique rehausse l'ensemble. Ce livre plaira aux lecteurs avertis, sensibilisés au fait que ce roman n'a pas pour but de vous faire rêver, il a pour but de vous montrer toute l'emprise que l'amour peut avoir, mais c'est surtout une histoire de contexte, ici notre héroïne est déjà dans l'extrême et dans l'autodestruction, tout est amplifié, noirci par ces effusions de sexe. Un roman avec un contenu outrageux, hautement psychologique. J'ai relevé des passages très parlants, qui nous démontre que l'histoire ne se limite pas à la sexualité et aux travers de notre héroïne. Si vous vous sentez assez courageux pour braver l'histoire de Rose c'est que vous avez vraiment envie de découvrir ce que cache cette belle couverture. Maintenant si vous êtes prompts à juger, à dire « c'est de la merde », « c'est dégueulasse »… sans avoir une bonne argumentation derrière… et bien ne vous lancez pas… Pour les autres, en selle et on en parle. ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR !!!


Lien : https://lmedml.com/2017/08/1..
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Manifestement je n'ai pas lu ce livre comme tout le monde...

C'est assez incroyable que tout ce qui se dit sur Outrage soit aussi convenu

As t'on vraiment lu le même livre ?

J'en suis stupéfait, bref, voici ma critique ;-)

Outrage de Maryssa Rachel

Ce livre, paru cet été est arrivé en plein mois d'aout. J'avais lu Décousue, de manière un peu décousue l'an dernier. J'avais aimé autant le style, la sincérité du personnage principal, Rose qui, dans un rythme et un ton direct, nous plongeait dans ses aventures érotiques plutôt excitantes. Un bon livre extrêmement agréable à lire, un collier de perles cassé au fond d'une coupelle en verre dépoli, les perles en vrac, à piocher comme telles.

Le choc est venu avec Outrage.

esclave lina avait adoré Décousue, Je l'ai autorisé à lire Outrage avant Moi. elle ne pouvait plus le lâcher et M'en a lu des passages entiers, toute excitée pour M'exciter. Non, Je ne dirais pas lesquels ah ah. J'ai aussi ouvert le livre un peu au hasard, comme on pioche dans une boite de chocolat en se disant vivement le soir où Je vais tout dévorer et J'ai lu quelques pages. Des propos acérés, des aiguilles de réel plantées dans les apparences pour en faire jaillir le suc… ou le pus…

N/nous étions en vacances à l'étranger, sans internet. Tout ce bazar des abrutis autour du livre n'était pas d'actualité. Je savais déjà que J'avais un truc d'une force incroyable entre les mains., quel bonheur !

Je ne lis pas autant que Je voudrais alors Je Me concentre sur le vrai, l'intensité, le remarquable. En début d'été J'ai lu et porté en Moi durant de longs jours "Méridien de sang" de Cormack McCarty, la récit fondateur de l'histoire des États-Unis d'Amérique : dément, véridique, magistral d'ampleur, de travail et de talent d'auteur.

Alors forcément ces quelques pages d'Outrage M'ont emporté.

Finalement, cette Rose, comme je l'avais pressenti dans Décousue, a vraiment du nerf, les yeux grands ouverts sur elle (le contraire du pleutre médecin incarné par Tom Cruise du dernier film Kubrick) et sur la vie, ce qu'elle vit, sur la conscience échevelée d'elle-même et des êtres qui l'entourent, de près ou de loin aujourd'hui comme hier… Rose s'épanouit enfin dans ces pages et elle semble presque vénéneuse comme la belle image de la couverture du livre, un cliché de l'auteur qui est aussi photographe.

Lorsque Je décide de prendre le livre au début et de Me laisser happer par la vie de Rose sur la période couverte par son récit, Je M'installe dans le canapé du salon et Me laisse dévorer par le récit.

Je ne vais pas redire les banalités des compliments que l'on trouve ici ou ailleurs, transgressifs, grand livre, intense, noir, juste, patati et patatata.. Je suis d'accord avec tout ça, mais il y a plus à dire. C'est pourquoi J'écris : parce qu'il y a plus à dire (ah, comme c'est facile pour un auteur de se faire mousser ah ah).

Le récit est un chemin de vie dans le Paris d'aujourd'hui, dans le labyrinthe de paravents des apparences plus ou moins opaques ou translucides (trans-lucides écrirait Maryssa Rachel). Ce qui choque au premier abord est l'accord parfait de style, de rythme (qui n'a rien à voir avec la cadence, on est bien d'accord n'est-ce pas ?), de sens, de poésie et d'analyse (sentimentale, sociale, politique, culturelle) dans un grand texte d'une cohérence admirable, patati et patata ! Ta ! Ta !

En 3 parties Rose se laisse tantôt dévorer, tantôt elle dévore la vie, la sexualité, les autres et la réalité. Ai déjà dit que la sexualité est la vie même ? Que la pulsion de mort n'existe que dans les désaxés mythomanes et autres psychopathes qui croient encore à freud ou pire encore à lacan ?

La sexualité est la vie qui partout déborde comme dans une forêt… Une forêt en toute saison dans le temps qui passe et qui de la pourriture fait naitre les champignons et nourrit les arbres qui vibre dans l'air du ciel du désir d'être et de vivre. C'est quand même mieux qu'un bête champ de maïs industriel où tous les plans sont alignées dans une terre morte, tous calibrés, tous sur les marchés des capitaux ds matières premières pour nourrir les retraités américains. Prévert disait en son temps "con comme un porte-avion", aujourd'hui on ajoute "con comme un champ de maïs".

La sexualité est partout comme la vie qui s'envole, s'extasie, qui se meurtrie et qui meurtrie, qui tantôt se cache tantôt explose, la sexualité qui crée et qui détruit, la sexualité qui pourrit et qui nourrit, comme la forêt.

Rose est vivante, joyeuse, amoureuse, hurlante, pitoyable, lucide, assoiffée, dominée autant que soumise, gourmande autant que recluse, elle vit au pays des morts de la terre sèche et morte. Mais elle est sortie des champs de maïs industriels pour entrer dans la forêt, dans la grande forêt, amoureuse d'un des Grands Loups (le sien) qui la peuple aussi.

Rose s'emporte autant qu'elle emporte le flux de la sexualité qui la dépasse et la contient comme la vie nous dépasse et nous contient tous autant que nous sommes.

Rose est mâle et femelle simultanément ou alternativement dans ses pratiques et expériences (homosexuelles ou délirantes jusqu'à la zoophilie).

Ce n'est pas un catalogue de pratiques (le sage montre la lune et l'imbécile regarde le doigt), mais un parcours d'un tumulte extraordinairement vivant comme les grands fleuves s'emportent et emportent le flux des saisons de vallée en vallée dans l'Himalaya, comme le Gange qui lui aussi porte les morts.

Rose chemine en fulgurances, en cris d'une lucidité phénoménale, dans une incroyable détresse, consciente de l'amour du monde sans le voir sans le chercher, juste le vivre. L'amour n'est pas celui dont elle parle, elle en parle comme pour mieux masquer qu'elle le vit et ne veut pas le reconnaitre. L'amour est exigeant, total, l'amour est la seule réalité du monde derrière les mythes et les contraires. L'amour n'a pas de contraire et des fois ça fait rager la petite Rose qui vit pour assembler les contraires.

Rose est l'hermaphrodite de Platon, le couple féminin masculin manifesté, le yin et le yang, Tigres et Dragons qui se pourchassent la bave aux lèvres, les crocs et les langues, le sperme mélangé de cyprine de ces deux grandes créatures mythiques tantôt mâle et tantôt femelle.

Rose est la sexualité. Rose est la vie. Rose meurt et renait transformée encore et encore, toujours entière sous l'apparence fragmentée de ses propos, elle est vouée à la vie impétueuse, délicate, violente, sensible, imprévisible, inspirée, cosmique, elle, vivante.

Elle est une figure mythologique, elle est Kali, la noire, celle du désir qui dévore les hommes et créé le monde d'une force effarante. Ce n'est pas un hasard que ce texte paraît aujourd'hui : le monde en a besoin, même s'il ne le sait pas encore (et peut-être même à cause de ça).

La vie de Mon coté M'impose d'écrire, enfin, bref, J'ai posé Outrage comme pour l'absorber, le savourer. J'ai travaillé et puis un jour "La fin du couple" de Marcela Iacub est arrivé par la poste. Petit livre bien ficelé qui au travers une oeuvre de Tolstoï "la sonate à kreutzer" décrit comment la sexualité au sein du mariage fut modelée par les institutions (et depuis les féministes par le droit français) jusqu'à la schizophrénie qui gouverne aujourd'hui la perception comme l'organisation de la sexualité et du couple mort vivant (à l'image du capitalisme robot tueur bourré de cocaïne d'aujourd'hui, ça c'est Moi qui le dit hi hi). Elle termine le livre avec Charles Fourier que J'évoque dans Mon premier ouvrage en parlant d'Oneida. Je trouve parfait que ce livre arrive alors que Je digère encore l'épopée solaire autant que lunaire de Rose. Oui Marcela, le couple est mort et il est temps d'inventer la suite : écrire plus, vivre plus.

Vivre plus : comme Rose.

Je vais parler de la fin.

Promis, Je ne spoile pas.

Selon Moi Rose a écrit tout ça sauf la fin. La fin c'est Maryssa Rachel qui l'a écrit, la petite Maryssa dans son petit monde peureux où les hommes sont les ennemis des femmes et inversement (ou alors son éditeur lui a suggéré la chose pour garantir l'écriture du 3ème volume qui depuis est achevé). J'avance cette idée-là parce que Je pressens la suite et l'envol définitif du récit dans le troisième à venir. Je peux Me tromper, mais finalement le retournement de cette fin ne sera peut-être encore qu'une étape vers la paix en soi et la création du monde à venir, pourtant déjà là..

Je connais un court métrage réalisé par Maryssa, on y voit un personnage victime, dans un affligeant manichéisme prémâché de haine des hommes pour les lesbiennes de supermarché ou de canal plus…
Je n'aime pas ce truc malgré une réalisation très correcte dont Maryssa n'a pas à rougir.

Toujours la même histoire : il faut en dire plus ! Voir plus grand ! Rose, au secours ! J'aime imaginer que Rose est apparue à Maryssa dans ces moments-là, après qu'elle eut brassé ses inspirations de rez-de-chaussée pour ce court métrage. Maryssa, lassée de le savoir et de le constater, s'est ouverte à plus grand en aimant Rose de cet amour qu'elle porte et c'est ainsi que Rose l'a possédée : Outrage est né porté par le travail énorme et le talent de Maryssa.

Il va être temps de constater et de reconnaitre définitivement la complémentarité ontologique de l'homme et de la femme, du masculin et du féminin de la nature dans la nature. Rose est là pour ça, pour nous aider à le reconnaître, l'admettre, l'accepter, n'est-ce pas Maryssa ? Définitivement (ah ah J'adore ce mot )

Rose est notre féminin masculin réuni dans notre monde français d'une violence inouïe : violence sociale, économique, politique, éducative, contre la nature, pour le profit et la guerre de tous contre tous, dans une injustice et un massacre silencieux et aveugle derrière les écrans et les représentations manipulées. Rose est celle qui fait voler tout ça en éclat de verre, de chair, de latex et de bouteilles de rouge. Rose qui attend le dernier ouvrage pour mettre tout ça en pièces et de cette pourriture nourrir le monde qui vient, qui viendra tôt ou tard, évidemment.

J'aime beaucoup Marcela Iacub qui "milite" pour une République française démocratique et libertine ! Hey Maryssa, on s'organise une rencontre avec elle ?


Enfin, de Mon point de vue :

Il y a un grand texte de Théâtre dans ce livre et curieusement personne ne le voit et personne ne l'a vu ! Ah, les aveugles que voit Rose

Ce n'est pas par hasard, selon Moi, que l'on y trouve "dans la solitude des champs de coton" de Koltès (Je porte encore en Moi Patrice Chéreau et Pascal Gregory, seuls sur scène, entourés du public, pour ce dialogue entre le dealer et son client parfois soutenu par Massive Attack).

Question : qui va porter ce texte sur les planches ?

Qui ? M'sieur l'éditeur vous pouvez organiser ça ? Oui, sans même en changer un mot ou une phrase, juste incarner Rose, Alex et les autres personnages et pour la décence passer les activités sexuelles en narrations (de beaux enjeux de mise en scène, n'est-ce pas ?), J'ai dans l'idée qu'Olivier Py apprécierait Rose, le réel, la chair et l'intégrité du texte, mais son public… Je ne sais pas en fait… Bref.

Voilà, J'ai hâte au suivant et dernier ouvrage (de l'histoire de Rose) de Maryssa Rachel à qui Je dis humblement en le gueulant sur les toits de Paris : MERCI !

Maryssa, Je pense que ce livre est plus grand que toi, que Moi et que nous tous.


Bon, bref, ce n'est que l'avis d'Eros Power, faut pas lui demander d'écrire à l'eau de rose sauf à l'eau de Rose qui est un cocktail luminescent à base de cyprine, de sperme et de vin rouge.

Merci Maryssa, J'aime Rose.
Lien : http://etresoimemesm.com/out..
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Outrage est un roman signé Maryssa Rachel, une auteure française née à Valence, une femme qui s'épanouit dans sa vie de mère mais aussi de personne luttant pour la représentation des autres genres et sexualités dans les médias. En dehors de l'écriture, elle exerce le métier de photographe, depuis maintenant sept ans, ainsi que celui de chroniqueuse au sein de divers médias (Jeanne Magazine, ParisDerrière, Ladypaname). Sur sa page Facebook, on peut y lire qu'elle fréquente diverses communautés : LGBTQ, BDSM, Fetish et j'en passe. Rien qu'avec cette petite description on peut être certain que Outrage n'est pas un livre comme les autres.

Avant de passer à ma critique, j'aimerais souligner et mettre en gras le fait que Outrage n'est pas un livre à mettre entre toutes les mains. L'histoire qui y est racontée ne peut pas être lue par tout le monde, surtout par les plus jeunes. Il contient des scènes pouvant heurter la sensibilité, des pratiques sexuelles extrêmes, des moments très durs et doit être lu en connaissance de cause. Bien, maintenant passons à mon avis.

L'histoire est celle de Rose, une femme libre, indépendante, mais extrêmement torturée, traumatisée par son enfance, et qui depuis n'a eu de cesse de se forger une carapace de plomb pour se protéger des sentiments et du monde. Les seules personnes dans sa vie sont ses amis et S, celle qui partage sa vie, mais avec qui elle vit une relation libre. On entend par là, libre sexuellement, une vie de luxe, de vice et j'en passe. Mais, un soir, dans un bar, Rose rencontre celui qu'elle appelle l'Intrus, et qui porte le prénom de Alex. Lui est un artiste perdu, flingué, et qui s'en fout de tout et des on dit. Rose, malgré le fait qu'elle sache qu'Alex n'est pas un homme pour elle, va s'en rapprocher, s'égratigner, et entrer en osmose avec lui. Un amour aussi passionné, maladif, impulsif que destructeur et source de malheurs pour elle. Après cette rencontre la vie de Rose ne sera plus jamais la même…

Bon, vous avez le pitch. Maintenant par où commencer ? Il est très difficile de faire une chronique de Outrage tant c'est une lecture qui perturbe énormément, marque et qui détonne. Pour les moins présents sur les blogs livresques et sur les réseaux sociaux, lors de sa sortie le 18 août dernier, Outrage a fait parler de lui et pas de la plus belle des manières. En effet, un passage du bouquin a été partagé à de nombreuses reprises sur Twitter, et bien entendu je suis tombée dessus. Je ne parlerai pas du contenu de cet extrait, parce qu'il est facilement trouvable, et que si vous ne le trouver pas, il vous suffit de lire les premières pages du bouquin sur Amazon, par exemple, puisque le passage en question se trouve dans les premières pages. Après l'avoir lu j'ai été comme révulsé, mal à l'aise et j'en suis restée bouche bée. Ce n'est qu'après être tombée sur l'article de Bettie Rose Book parlant du livre et de son ressenti que je me suis mise à cogiter. Oui, le passage qui parle de pédophilie d'une façon très perturbante, choquante et répugnante. Personne de parfaitement constitué ne peut rester impassible face à ce passage, ni face à ce livre d'ailleurs. Je me suis alors mise à lire les premières pages du livre, ayant toujours en tête que j'allais tomber sur des choses pas très net, et puis là, arrive le fameux passage qui a tant fait réagir. Eh bien vous savez quoi ? Certes je ne cautionne en rien ce qui s'y passe, ne le tolère pas, ne l'accepte pas, mais je l'ai compris. Pourquoi ? Simplement parce que dès qu'on a le contexte qui mène ce moment-là, on se rend compte que ce passage est ce qui a façonné la psyché de Rose.

Pour mieux vous faire comprendre comment un tel passage peut « justifier » son existence surtout de la manière dont il est raconté ? Simplement parce que Rose a été brisée dès son enfance par celui qu'elle aimait tant, son père, celui que de nombreuses petites filles prennent en exemple pour imagé leur idéal masculin. Que l'on en soit conscient ou non à l'âge adulte, nos relations avec nos parents (et les autres aussi) nous construisent pour plus tard.

Rose est une femme que l'on découvre de par les mots de Maryssa Rachel qui sont crus, violents, noirs mais aussi lyriques. Des Rose ils en existent des milliers voir des millions dans le monde, femmes, enfants et mêmes des hommes. Ces Rose sont toutes victimes de leurs vécus, de leurs relations avec les autres mais aussi de leur rapport avec eux-mêmes. le regard que l'on porte sur soit chaque jour est déterminant dans notre façon d'avancer dans la vie, si l'on va courber l'échine ou bien se redresser. Certaines Rose s'en sortent, survivent et arrivent à avoir une vie plus ou moins stable, à créer des liens avec les autres, sans pour autant oublier leurs parcours et garder une méfiance – même infime – de l'autre. Puis, il y a les Rose qui tentent de survivre, de rester la tête hors de l'eau et qui sont persuadées d'y parvenir. Elles rient, elles boivent, elles ont une vie sexuelle, s'amusent, bref… elles vivent comme n'importe qui. Mais, il suffit d'une seule rencontre, d'une odeur, d'un geste, d'un mot ou d'un regard pour que les secrets et les tourments les plus sombres remontent à la surface et nous replonge dans les recoins les plus obscurs de nous-même. Eh bien, la Rose de Outrage c'est elle. Elle est forte, intelligente et pleinement consciente de la relation destructrice qu'elle vit avec Alex, mais elle ne peut s'empêcher de se laisser emporter vers le fonds de l'abysse. Qu'on le comprenne ou non, la psychologie humaine est extrêmement complexe, variable et peut à n'importe quel moment contredire la partie bien-pensante de nous-même. Regardez les scientifiques quand ils parlent du cerveau. Un organe fragile, complexe et encore mystérieux. Eh bien, la psychologie humaine est la même chose.

Parlons un peu d'Alex, voulez-vous ? Lui, ce n'est ni le prince charmant, ni le beau gosse du campus, ni l'homme d'affaires à la Christian Gray. Non, Alex est l'intrus aux yeux de Rose, un loup, son mâle alpha celui qui abuse d'elle dans tous les sens du terme. Alex est aussi torturée que Rose, aussi compliqué qu'elle. Rien que physiquement rien ne semble indiquer qu'il peut plaire comme un Johnny Depp ou un membre des One Direction. Non, Alex est un sauvage, un dominant, un addict, un manipulateur, un jaloux, un pervers, mais aussi brisé, complexe et intelligent que Rose. Ce sont deux êtres qui se font du mal mutuellement mais qui persistent à vouloir se soigner l'un l'autre, se laissant consumer par les vices et leurs névroses.

Comme je l'ai dit plus haut, le style de Maryssa Rachel est cru, tranché, vif, dérangeant, mais intelligent de par le choix de ses mots. Les phrases sont écrites de manière saccadé, courtes, multipliant les adjectifs et synonymes, ce qui a accentué cette sensation de confusion dans mon esprit. Ce que j'entends pas là, et que plus Rose s'enfonçait dans la tourmente et dans ses démons personnels, plus je me sentais perdue dans mon propre esprit. Il est difficile, et presque semblable à du voyeurisme, de regarder un être se détruire autant que Rose. L'environnement qui l'entoure est aussi toxique à mes yeux que sa relation avec lui, et ses amis ne sont pas tous des plus catholique et prévoyants avec elle. Ça a beau être une fiction, je me suis retrouvée plonger dans une sorte de spirale qui m'a fait me demander, comme beaucoup de fois auparavant, où en serais-je si je n'avais pas eu l'attention et l'amour de ma mère ? Certainement que je serais une Rose, ou une demi-Rose. Mais cette dernière, elle, n'a même pas pu trouver du réconfort et de l'aide en sa mère, ni dans aucun autre adulte. Imaginez ce que cela peut donner sur un enfant. Ayant travaillé dans le milieu socio-éducatif, je peux vous assurer que les enfants imitent et prennent en modèles les adultes. Ce n'est pas pour rien qu'ils reproduisent nos comportements comme porter les sacs à main, marcher avec les talons de maman aux pieds, ou nettoyer les meubles avec un chiffon. Ce sont de véritables éponges, qui ne vont pas hésiter à répéter les mots que vous prononcez, dont les grossièretés. En ayant cela en tête, ce n'est pas étonnant de voir un enfant comme Rose devenir une jeune femme ayant une sexualité débridée, qui s'est construite une autre entité pour se protéger. D'ailleurs, elle l'appelle la Bête, la prédatrice, l'animale, et n'hésite pas à dire que c'est elle qui l'a encensé, qui lui a donné l'assurance qu'elle possède et ce sex appeal qui fait que les hommes la sifflent dans la rue.

Pour terminer sur la plume de l'auteure, je l'ai apprécié. Ce n'est en aucun cas un roman qui, à mes yeux, a été écrit « avec les pieds ». Après, ce style peut ne pas plaire à certains lecteurs, ce qui est compréhensible. Moi-même si je reconnais que Maryssa Rachel possède un certain talent, j'ai eu des moments où j'ai simplement dû mettre ma lecture en pause. Mais cela était surtout dû à l'histoire, ou au mélange des deux…

Je ne peux pas dire que j'ai aimé Outrage ni que je l'ai détesté. Il possède ses qualités comme le style lyrique de l'auteure, mais l'histoire a été dérangeante pour moi car cela me plongeait dans des moments de confusion totale. J'ai eu de l'empathie pour Rose, tout en ne la comprenant pas parfois. Outrage est un livre qui ne laisse pas indifférent. C'est un voyage glauque dans la psyché et la déchéance humaine, dans les pratiques sexuelles que je ne pensais même pas possibles, dans les méandres dégueulasses des êtres humains de par la thématique de la pédophilie, de la zoophilie, du viol et j'en passe.

Encore une fois, Outrage est une lecture qui n'est pas adapté aux personnes les plus sensibles. de ce fait, je peux dire et l'écrire noir sur blanc que, oui, Outrage aurait mérité un avertissement sur la couverture où au dos, en mentionnant que c'est un livre pour public averti. Il est possible qu'après cette longue chronique certains d'entre vous n'iront pas le lire, et que d'autres le liront. Je pense que chaque personne se doit de réfléchir mûrement à son choix. Est-ce que je suis prêt à me jeter dans cette histoire ? Est-ce que je suis conscient qu'il est possible que je n'aime pas ? Oui et encore oui. Je ne peux pas dire que je regrette ma lecture. Ce livre me laisse le même sentiment que j'ai eu après avoir regardé le film Requiem for a Dream (2008). le fond m'a dérangé, la conclusion ma dérangé, l'histoire m'a dérangé, chaque détail de l'âme humaine et de ses fracas m'ont dérangé. Mais est-ce que le film de Darren Aronofsky en est pour autant mauvais dans sa réalisation, son message et sa construction ? Non. Personnellement, Requiem for a Dream reste un film qui me laisse le cul entre deux chaises. C'est pareil pour Outrage.

Je peux également citer d'autres exemples qui ont choqué et dérangé, comme par le groupe de métal Marilyn Manson, qui même s'il s'est assagi depuis, a durant les années 90 et 2000 provoqué, heurté la société et l'opinion publique. Son chanteur, de son vrai nom Brian Warner avait également été « crucifié » après la tuerie dans le lycée de Columbine en 1999, où sa musique avait été tenue pour responsable des actes des deux ados barbares, simplement parce qu'ils possédaient des disques de Manson chez eux. Est-ce pour autant que ses textes n'ont pas mis en lumière plusieurs contradictions dans le monde ? Je peux citer « Love Song » qui parle de l'amour du peuple américain envers les armes, « The Fight Song » pour la glorification de la violence en utilisant le football américain comme image, ou encore « The Nobodies » qui évoque la détresse des adolescents face au monde qui les entoure, la violence par les armes et par les mots.

De plus, en réfléchissant à mon opinion sur ce livre avant de le lire, et pendant, je me suis souvenue de la biographie de Manson (The Long Hard Road out of Hell – 1998) où il raconte que son grand-père Jack descendait souvent à la cave faire tourner un petit train électrique, dont le jeune Brian et son cousin vont découvrir est l'antre d'un être quelque peu dérangé. En effet, ce dernier possède une collection de revues pornographiques, de vieux jouets sexuels, de sous-vêtements féminins, de perruques et de photos zoophiles. Il avait même tendance à se masturber en regardant le petit train électrique. Alors, ne me dîtes pas que des Rose et des Alex ne peuvent pas exister dans ce monde.

En bref, ce n'est pas la première fois que des ouvrages, artistes, chansons, films dérangent. Certains dérangent de façon inutile simplement pour faire le buzz, et d'autres tentent de démonter une facette de l'humain que nous avons tendance à masquer.

En conclusion, Outrage est une lecture dont je ne peux donner de note pour toutes les raisons que je viens d'évoquer en long et en large. Outrage est un ouvrage que l'on décide de lire en son âme et conscience, en se disant que l'on n'en ressortira pas indemne. le style de Maryssa Rachel peut déranger et/ou plaire, mais ne laisse pas de marbre. Je suis tout de même satisfaite d'avoir donné sa chance à ce livre, j'ai pu me faire mon propre avis et passer outre la polémique. Et puis, je sais que je n'oublierai pas Rose, et Outrage de sitôt. C'est simplement impossible.

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Déjà, je tiens à dire qu'effectivement le roman mériterait un bandeau d'avertissement et/ou une autre place dans les rayons des libraires (dans la librairie de ma ville, il se trouve entre Drive et The Contract, je n'ai lu aucun de ces romans mais j'imagine qu'on est encore dans des romances type "ouhhh qu'ils sont torturés et se séparent mais au fond c'est tellement tendre entre eux". Clairement, Outrage n'est pas ce genre de roman. Donc, à l'instar de la plupart des lecteurs, je trouve qu'il n'a rien à faire dans un rayon "Dark Romance" pour moi l'appellation serait plus "DarkPornFiction" en fait (mais ça n'existe pas à ma connaissance). Et je le placerais plus à côté de Sade que de EL James ( mes excuses au Marquis)

Ceci étant, je tiens à dire que contrairement à beaucoup, je ne ferais pas une chronique différente de mes habitudes. Tout simplement parce que ce livre, aussi polémique qu'il soit, doit être à mes yeux considéré comme un autre ouvrage de fiction et je juge inutile d'alimenter le buzz en le traitant différemment.Par contre, ma chronique sera sûrement un peu plus longue que d'ordinaire car il y a des choses à dire sur cet Outrage


Je vais commencer par le plus simple : la forme (le style de l'auteure). D'un point de vue objectif, je le trouve adapté au fond. le phrasé court permet de faire des formules chocs, le langage cru va bien avec les événements décrits et certains passages sont poétiques et bien tournés (ahhh les envolées lyriques de la narratrice). le fait d'écrire à la première personne est sensé favoriser l'empathie. Donc objectivement, l'auteure a tout bon. Mais d'un point de vue subjectif, je n'ai absolument pas accroché aux phrases courtes (même si je comprends leur utilité) et les envolées lyriques/rimesques et autres paroles de chanson sorties de leur contexte m'ont prodigieusement gonflée. Visiblement, l'auteure aime s'écouter parler (je me comprends) et n'a pas peur de la surenchère qui alourdit considérablement le style. le côté première personne n'a absolument pas fonctionné sur moi, je n'ai absolument rien ressenti pour l'héroïne, ni pitié, ni dégout, ni quoi que ce soit. Et là vous allez dire "Quoi ? Comment peut-on rester de marbre face à la pédophilie, la zoophilie et le reste ?" Je ne dis pas ça. Je dis juste que la voix de l'héroïne ne m'a absolument rien fait.

Là dessus, j'en viens à ce qui a posé problème à beaucoup : le fond ! Je ne vais pas revenir sur les scènes polémiques mais bien sur la manière dont j'ai considéré l'ouvrage. Et je vais faire une peu de vulgarisation psychanalytique ... Alors en route pour la psychologie de comptoir !

Dès les premières lignes, je l'ai considéré comme un cas clinique. Et pour moi Rose est un cas clinique. Au début, c'est une fille construite dans l'inceste qui cherche à panser ses plaies chez S. Avec ça, on ne peut pas s'attendre à ce qu'elle appréhende les relations comme tout le monde. La manière dont elle parle d'Alex (le Loup/L'intrus) qui réveille ses instincts les plus bas m'a fait un peu penser (attention de lui au Ça) tout comme S et la bête m'évoquent son Surmoi voire son Moi... le moment intéressant du début du roman c'est la manière dont elle évoque sa relation incestueuse avec son père, elle se présente comme consentante et en demande... En quelque sorte, une identification à l'agresseur. Rose ne parle pas de sa mère mais on la suppose absente et non digne de confiance. Et comme elle n'a pas réussit à se construire correctement, elle va se tourner vers Alex, le Loup/l'Intrus (je trouve que le choix des mots est intéressant ici ) un mec (avouons le ) puant, alcoolique et sans doute pervers narcissique. En gros, son père quoi... Donc entre S. et le Loup, elle choisit le second dans une sorte de pulsion de mort... Sur sa relation avec Alex, j'ai trouvé le tout plutôt ennuyeux, tout y est prévisible et la seule chose que j'ai trouvé intéressant c'est les moments où elle donne la parole à ce qu'elle appelle "La Bête" et qui la pousse à se sortir de cette relation (en quelque sorte une pulsion de vie pour rester dans la vulgarisation psychanalytique )... Sur le reste de leur histoire je dirai qu'elle est tout simplement minable. En revanche, j'ai trouvé intéressant le fait que les rapports sexuels avec Alex sont très douloureux (physiquement ) pour Rose : d'une certaine manière, elle revit son enfance et la blessure infligée par la relation sexuelle avec le père.

La seconde partie, celle "post Alex" on est dans le moment où l'héroïne bascule complètement dans la nymphomanie et où le sexe lui sert à combler le manque (elle dit d'ailleurs elle-même à plusieurs reprises qu'elle cherche à se remplir)... Et on comprend qu'elle s'est tellement construite autour de l'inceste initial que sans l'image du père, elle n'est plus rien. de victime, Rose devient bourreau (comme le montre à mes yeux tous les passages où elle humilie ses partenaires, la plupart du temps masculins... n'est-ce pas encore le père qu'elle cherche à blesser dans sa chair comme dans les passages de f*** f*** dans une nouvelle identification à l'agresseur sublimée ?). Réduire tout celà à du BDSM (car non, je n'oublie pas les passages où elle se retrouve en position de soumise, instants qui lui permettent de faire couler ses larmes : ce n'est pas la jouissance qu'elle cherche, c'est l'épanchement ) serait un peu trop simple. Pour moi, Rose oscille entre la petite fille désespérée et la prédatrice, la première issue des ruines qu'a laissé le père, la seconde dans un désir de revanche...) Rose méprise ses partenaires mais pas plus qu'elle ne se méprise elle-même. On est vraiment dans l'autodestruction totale...

De ce point vue, celui de la construction psychique et des dégâts causés par l'inceste, le roman est intéressant. Et les scènes de sexe, très crues servent "l'étude de cas" : en cela je trouve que c'est bien fait.

MAIS (bah oui, il y a un mais) en quoi était-ce nécessaire de faire un tel catalogue de toutes les déviances sexuelles ? J'avoue que ce dernier est complet, il n'y manque presque rien ! Hormis la nécrophilie et les snuff movies ( l'auteur me déçoit, elle aurait pu y penser lol). En quoi la scène zoophile apporte quelque chose ? Si ce n'est faire le buzz et de pousser les lecteurs à réagir ? Alors, oui l'auteure pourrait répondre que cette scène est nécessaire pour montrer l'avilissement total de Rose, son anéantissement en temps que personne. Oui... certes mais je pense qu'on avait compris sans cela. Après, aussi choquant que cela soit, ce n'est pas le premier livre qui met en mots ce genre de scène (je vous renvoie à Sade pour le plus connu). Pour être franche, j'ai déjà été confrontée à ce type de scène dans un thriller il y a quelques années (j'aimerai pouvoir vous donner la référence mais j'avoue l'avoir oublié) et ça m'avait beaucoup plus choquée alors parce que là, rien ne m'y préparait et je n'avais rien vu venir. Dans Outrage, je n'ai pas été choquée par l'existence de la scène... A vu du contenu du livre, du vocabulaire et des scènes bah c'était très prévisible. Attention, je ne suis pas en train de dire que je ne trouve pas la pratique choquante ! Je dis simplement que vu le style de l'ouvrage, c'était prévisible... Et j'ajouterai que tout ce qui est fait dans ce livre existe dans la "vraie vie" et qu'il serait hypocrite de refuser de le reconnaitre. Donc oui, on est dans une étude de cas et un catalogue des déviances sexuelles ... Ce livre n'a rien, absolument rien d'érotique ou d'excitant ( je dis ça pour les personnes qui se ruent sur les porn mom ou la dark romance), ce livre n'est rien de tout cela. Il n'est ni très bon, ni très mauvais. La seule chose qui porte à polémique pour moi c'est l'absence d'avertissement sur la couverture (on pourra dire mais il n'y en a pas sur les ouvrages de Sade, certes mais Sade est un classique, ce que je doute que ce roman devienne...) et la collection dans laquelle ce livre a été édité.

La fin donne tout de même un peu d'espoir... Je me dis que l'héroïne va passer un peu de temps au service psychiatrie et que ça l'aidera peut-être à surmonter son traumatisme initial


Ce que j'aime : le côté cas clinique, le fait de voir la descente du personnage, le symbolisme et le choix des mots (j'ai par exemple apprécié le fait que l'infirmière s'appelle S. à la fin)


Ce que j'aime moins : le côté catalogue des déviances, le mauvais classement du livre chez les libraires, le style parfois très "ohhh regardez comme je manie bien les mots de l'auteure" que je trouve pompeux. Tout le battage inutile autour de ce roman : s'il avait été classé correctement, personne n'en aurait parlé, du coup je trouve la stratégie commerciale très très limite


En bref : L'histoire d'une déconstruction qui aurait eu tout à gagner à être classée dans le bon rayon et qui frôle le catalogue non exhaustif des déviances. Intéressant à lire pour la psyché de l'héroïne et si l'on a le coeur bien accroché mais qui n'a rien d'une romance qu'elle soit dark ou pas !


Ma note


6/10
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J'ai tourné mille et une fois dans ma tête comment aborder cette chronique, quoi y dire et surtout ne rien y négliger . J'ai tourné mille et une fois mes mots dans ma tête. Et je vous assure en ce moment même ma tête est un vrai foutoir. Tout ce que je vais vous dire maintenant est d'une sincérité, déconcertante pour nombre d'entre vous.

Je ne peux absolument pas vous dire si j'ai aimé ou si j'ai détesté, mais je peux vous assurer que ce livre restera graver à tout jamais dans les tréfonds de ma mémoire. Il en rejoint quelque uns et ils ne sont pas nombreux, les doigts d'une seule main suffisent largement pour les comptabiliser.

Cette chronique ne sera pas une vitrine aux débats incessants et inexpliqués sur cette romance. Et oui, il s'agit bien d'une romance (pour ceux et celles qui ne l'avaient pas compris), donc jusque là rien d'anormal qu'il soit dans les rayons de romance. Alors certes j'avoue qu'un ruban de mise en garde ne serait pas de refus. Ceci éviterait les indignations à outrance et que certaines tombent dans les pommes !

Ce n'est pas un livre que je conseillerai, j'estime que c'est un choix propre à l'individu (sachant ce qu'il en retourne). Il faut être extrêmement ouvert d'esprit, être blinder et être attirer par ce genre d'histoire. C'est tout moi !

Aujourd'hui j'ai envie de vous faire entrer dans le monde décousu de Maryssa Rachel. Je vais vous montrer « le beau » de cette histoire. « le laid » n'y est pas présent à mes yeux, car c'est une oeuvre d'art. Fermez vos yeux, imaginez une balade dans une galerie sombre. Seules quelques lumières transpercent cette obscurité, au loin. Vous y approchez à pas de loup, sur le qui vive car vous savez d'ores et déjà ce qu'il va advenir. Et là, vous découvrez une toile de peintures. (Vous vous dites que je délire totalement, mais laissez moi continuer). Et une multitude d'autres. J'apparente ce livre à une succession de toiles, plus ou moins abstraites ou d'un très grand réalismes où un flot d'émotions transpirent de ces peintures. Certes ces émotions sont d'un sombre très prononcé mais elles finissent pas m'engouffrer dans un univers où l'exacerbation des sens m'ont surprise. J'ai eu cette place de voyeur, car il ne peut en être autrement, l'auteure nous l'impose. Dès le départ, je savais que je n'allais pas vivre, mais seulement subir !

Une toile, un chapitre, un chapitre, une toile. Cette balade a duré plusieurs jours, car j'ai pris le temps de savourer, de digérer et de comprendre. Car en observant bien et en grattant légèrement, j'y ai décelé de jolies choses.

Rose est une jeune quadra, photographe, artiste, elle observe le monde d'un autre oeil. Elle le décrit avec ses perceptions que seules entre artistes peuvent comprendre le sens. Rose, sa vie, est définie par le sexe. Abusée par son père, dès son plus jeune âge. Son corps reflète ses sentiments. Elle ne connaît pas d'autre moyens d'expressions que celui du sexe qui au fil des années prennent une nouvelle dimension, celles qui sont tabous, celles dont il ne faut pas parler au risque de tomber dans la case « dérangé du sexe ». Pour, elle, le sexe n'a pas de couleur, de goût : femme, homme, tant que le plaisir est là. Elle vit sa liberté sexuelle telle qu'elle le souhaite : travers, indignations, flagellations, seule, à plusieurs, avec ou sans objets. Elle est « sa » reine. Elle désire, elle repousse, elle choisit. Nous sommes ici bien loin de la jeune midinette sortie de sa poussée hormonale qui voit en tout mâle bien bâti, une histoire d'amour éternelle. Rose est une femme affirmée et qui s'assume. Jusqu'au jour où elle rencontre Alex, le loup. Il faut savoir que Rose à du mal à humaniser, l'être humain. La part du temps, les personnes de son entourage portent des surnoms ou ils sont réduits à une lettre. Elle animalise son entourage certainement par crainte d'un attachement trop important, il est plus simple pour Rose de se détacher d'une lettre ou d'un animal que d'une personne. Alex est l'homme qui va ouvrir des brèches dans sa carapace hyper blindée. Il va l'amoindrir, la manipuler, la détruire pour son propre plaisir. Il va jouer avec ses sentiments comme s'il jouer à la poupée. Et elle, Rose va y croire, va s'y raccrocher. Comme si les paroles d'Alex étaient salutaires, comme si elles allaient effacer ce qu'elle est et qu'elles lui permettraient de devenir la femme qu'elle aurait toujours du être. Alex va la démolir psychologiquement et physiquement. Il met un mot bien précis sur chacun de ses troubles. Il l'anéantie, la bouscule et la façonne aux idéaux de sa femme parfaite. Rose dans son aveuglement amoureux va accepter de le devenir. Une promesse silencieuse mais consentie. Neuf mois d'amour, de pleurs, de haines, de mots blessants, de persécutions. Neuf mois et pas un jour de plus pour ouvrir les yeux et découvrir que tout l'amour inconditionnel qu'elle lui porte n'est pas réciproque. Neuf mois d'enfermement. Neuf mois de souffrances. Neuf mois et un jour plus tard la délivrance. Une délivrance douloureuse où le sexe sera de nouveau le seul remède à ses maux.

Alex est un homme loin des clichés de nos romances contemporaines. Alex à l'apparence d'un clochard, il pue, il boit, il est sale et il se drogue. Alex est la représentation d'un nombre incalculable de dépravations. Egalement artiste, sa vision de l'amour est utopique. Je pense que Rose retrouve en Alex l'image de son père qu'elle chérissait. Inconsciemment, elle veut revivre l'exclusivité de la relation qu'elle a vécu avec et la rendre meilleure.

Le livre se découpe en deux parties : la première relate l'attachement de Rose et Alex et la seconde narre la chute libre de Rose.

Si le ton dans la première partie est relativement doux, il n'en est plus question dans la seconde. La différence est nette est très ressentie dans le style de l'auteure et surtout dans le comportement de Rose. Elle tombe dans l'autodestruction et dans la vengeance. Je ne pense pas que Rose en est consciente, j'insiste sur ce point. Elle n'arrive pas à exprimer ce qu'elle ressent et c'est son corps qui en pâtit. D'ailleurs elle le dit très bien » elle a le corps malade ». Inconsciemment, elle se venge d'Alex et des hommes en général en les dominant. La domination l'amène à travestir ces hommes qui croisent son chemin et à les avilir. Elle les malmènent de nombreuses manières. Elles ne trouvent plus de plaisir physique, elle le préfère à « l'orgasme psychique ». Elle trouve la jouissance dans la dégradation de corps d'hommes. Ils deviennent son exutoire. Ces aventures sont toutefois marquées par des rencontres féminines qui ont le mérite de remettre un peu de joie dans la vie de Rose. Ils vont amorcés plusieurs déclics, notamment je pense au chapitre « la nièce » qui fait écho à sa propre enfance. Rose se débat avec elle même et sa dépression qui la tirent inlassablement vers le fond, le point de non retour. Souvent j'ai craint pour sa vie, jusqu'au jour où la mauvaise personne va faire basculer sa vie.

Souvent quand je lis, je suis à l'affut de certaines clés qui me permettent de pressentir la fin. Mais ici impossible de prévoir. C'est l'inconnu d'un chapitre à l'autre. Chaque chapitre est une petite histoire qui forme un ensemble déstabilisant avec des scènes peu ragoutantes mais qui amplifient la situation psychologique de Rose. Elles sont le témoin de son état.

La plume de Maryssa Rachel m'a littéralement transportée. Totalement déstructurée, les mots ont une force. On est bien loin de la volupté des romances contemporaines. On est loin de la fluidité que tant de lectrices affectionnent. Une écriture décalée, hargneuse, réelle, efficace, repoussante, majestueuse. Un style poétique, désincarnée, désenchanté, désillusionné. Je pense que le style à le mérite de repoussé les codes actuels. Intérieurement je me suis dit : qu'il fallait accepter cette écriture pour accepter Rose telle quelle. La plume de l'auteure fait parti de Rose, je ne peux que les associer. Les émotions que l'auteure nous imposent ( n'oubliez pas que notre position est celle de voyeur) sont intransigeantes, fortes et déstabilisantes. Alors oui j'ai eu des coups de chaud, honte, j'ai serré les dents et j'ai ri. Oui une seule fois et c'était le bienvenue. La tension accumulée a pu s'échapper. Peut-être avez vous lu ce passage sur la petite ménagère trentenaire ? Certaines s'en sont offusquées et bien moi j'en ai ri aux larmes car ce que l'auteure écrit est juste la vérité, blessante pour certaines mais euphorisante pour moi. Car c'est le seul moment où l'auteure nous prend à parti et cette petite parenthèse a bien entendu fait écho à ma vie personnelle. Quel tact ! Ce livre est bourré d'analogie et de débats : la perception de soi-même dans la société, la perception de l'amour, de l'autre dans l'amour, la relation humaine, la relation par rapport au sexe et bien d'autre dont j'ai pu passer à côté.

Pour en finir j'en viens au titre « Outrage ». Je pense que c'est un titre destiné uniquement à choquer le lectorat et qu'il s'adresse uniquement à ce dernier. Il est ce qu'il représente à nos yeux innocents, Rose n'aurait donné aucune valeur à ce mot, elle l'aurait dénigré. Peut-être qu'elle aurait préféré Les tribulations de Rose ?

« Outrage » est une dark romance d'un nouveau temps. Je m'attends à voir fleurir d'ici quelques mois ce genre de livres. « Outrage » restera à mes yeux le premier et l'unique, celui qui restera gravé à tout jamais.

J'en retiens une lecture délicate et intense marquée par la psychologie forte des personnages et une plume innovante, insensée et poétique.

La romance que j'attendais depuis longtemps !
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Alex s’approche de moi, il m’embrasse. Il me prend dans ses bras. Il me dit « tu me connais, jamais je ne me servirai de quoi que ce soit contre toi ». Lorsqu’il ne m’aimera plus, lorsqu’il me détestera, il déversera son fiel et il se servira de mes secrets pour m’anéantir. C’est toujours comme ça. L’Homme est gentil, avenant, il écoute et lorsque les choses ne vont pas dans son sens, il détruit. L’Homme est un destructeur. Je n’ai pas envie de trop m’étaler, j’ai besoin de silence. Alors je l’embrasse, alors je lui dis « je t’aime ».

Nous avons encore discuté puis, enfin, nous avons baisé. Tout devrait se régler sur l’oreiller, tels des bonobos en puissance, tous les maux s’effacent avec le sexe. Il me baise animal, il me baise sauvage. Son corps dans mon corps. Je pense à l’étrangeté. Je pense à l’étrangeté de son sexe dur comme un bâton qui transperce l’intérieur de ma cavité vaginale, molle comme du caramel mou, humide, douce comme du velours. Son sexe mouillé d’excitation pénètre mon ventre douloureux.

Deux sexes, les fluides se mélangent. L’amour coule des parties intimes.

Étrangeté de l’acte charnel. Les râles, les cris de jouissance. Le plaisir est donné par une petite partie du corps qu’on cache continuellement.
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Il tape du pied, se roule par terre et hurle:
Aime-moi comme je voudrais que tu m'aimes. Mais ce n est pas possible de demander de L Amour. L Amour se donne de façon instinctive, l'amour se mdonne comme on ressent.
L Amour, quand il est est reel, parvient à tout faire changer, tout faire évoluer, tout faire transcender. Ce n est pas pour rien qu'on est prêt à décrocher la lune ou à déplacer des montagnes.
(...)
Je ne peux en vouloir qu à moi-même. Je ne peux guérir les mots des autres.
Il faut que je soigne mon âme blessée .

Je n ai pas fait assez d'études pour vivre en couple.
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L'amour, c'est prendre le risque de se perdre pour que l'autre puisse se retrouver. J'ai peur de ça, j'ai peur de ce que je ressens là, à cet instant, à côté de cet homme qui hier encore était inexistant.
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L'amour, le seul, l'unique, celui dont on n'oubliera jamais le nom, porte les stigmates de nos plus terribles douleurs. L'amour, le seul, l'unique, celui dont jamais on n'oubliera l'histoire, peu importe la durée, est l'amour le plus torturé, le plus sévèrement destructeur. Je n'oublierai jamais ton nom, je continuerai à le chuchoter le soir, la tête sur l'oreiller, les yeux remplis de larmes.
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Après le ventre, ça remonte, ça remonte dans la gorge, une grosse boule de quelque chose. Quelque chose d'impalpable, d'invisible. Une grosse boule de quelque chose remonte jusque dans la tête, dans le globe oculaire. Elle fond, la grosse boule de quelque chose. Elle coule par les yeux, ça me soulage et ça me fait mal. Elle coule par les oreilles, ça cuit, ça démange...
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