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Didier Rance (Autre)
EAN : 9782706719585
172 pages
Salvator (11/06/2020)
4.4/5   5 notes
Résumé :
C'est le destin d'une femme d'action et d'une figure spirituelle hors du commun que nous fait découvrir ici Didier Rance. Née en 1919 en Italie, Maria Teresa Carloni se convertit soudainement à 32 ans. Commence alors pour elle une vie mystique extraordinaire. Chaque vendredi, elle revit la Passion, reçoit les stigmates, dialogue avec le Christ, connaît des phénomènes surprenants tels que des bilocations, tout en continuant à servir les plus pauvres. Ses écrits spiri... >Voir plus
Que lire après Maria-Teresa Carloni, mystique au service des chrétiens persécutésVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est une belle découverte que Salvator m'a offerte lors de la Masse Critique estivale avec la première biographie française de Maria Teresa CARLONI.

Née à Urbania (à proximité de Rimini) le 8 octobre 1919, six ans après son frère Adolfo, ils perdent leurs parents trois ans plus tard. Leur grand-mère maternelle les recueille et les élève rigoureusement mais à 17 ans, Maria perd la foi lors d'une confession et s'enfuit de l'église en criant au Crucifix: "Nous nous reverrons!".

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale la mobilise pour servir son pays. Étant d'une famille noble, elle peut entrer dans l'Ordre Souverain de Malte et devient infirmière à Rome. Son professionnalisme et son humanité sont tels qu'elle est décorée de la médaille d'argent à valeur militaire.
Elle songe à former une famille mais son fiancé, un brillant médecin, est tué lors du couvre feu. Après la guerre, Maria Teresa termine ses études en 1946 avec un diplôme en philosophie de l'Université de Rome.

A presque 30 ans, elle est au chômage à Urbiana, seule avec sa grand-mère et sans pratique religieuse.
Le 16 avril 1951, sa Grand Mère tombe malade et demande des derniers sacrements. Maria Teresa appelle le jeune curé de la paroisse, Don Cristoforo Campana qui la ramène à la pratique religieuse en quelques jours.
Le 16 mai, à 92 ans, sa grand-mère décède : Maria Teresa entame une nouvelle vie.
Le 16 juin 1951 elle fait voeu de chasteté perpétuelle. A partir de ce moment, sa vie est vouée à la prière pour la sanctification des prêtres et au service des plus nécessiteux : à Gênes dans l'hôpital des lépreux, à Milan pour venir en aide aux malades à domicile, à San Primo di Como parmi les victimes des inondations de Polesine, à Spotorno pour aider les enfants. Elle s'investit aussi dans le don du sang.

Le Vendredi Saint 11 avril 1952 à 15 heures, elle souffre la Passion dans sa chair et connait d'autres phénomènes surnaturels . En mai 1952, Don Cristoforo Campana soumet Maria Teresa à un examen psychiatrique à l'hôpital de Pesaro. La réponse médicale est : "Le sujet possède une promptitude de détermination et une simplicité de pratique qui sont à l'opposé de ce que l'on trouve habituellement dans le soi-disant tempérament hystérique".

Le 6 décembre 1954, Maria Teresa CARLONI rencontre « en bilocation »le cardinal Wyszynski, Primat de Pologne alors emprisonné et figure marquante de «  l'Église du silence  ». Ce phénomène mystique de la bilocation, qui consiste à être dans deux endroits à la fois, se répétera pour elle à de nombreuses reprises, permettant à Don Christophe Campana, d'entrer en contact avec les chefs des diverses Églises persécutées et de transmettre certains appels aux différents papes. Cette bilocation la rapproche de Padre Pio avec qui elle partage des charismes étonnants.

Ses interventions en faveur des droits de l'homme se sont développées sur tous les continents : Europe de l'Est, Soudan, Chine et autres pays asiatiques. Nombreux étaient ses fils spirituels accompagnés à la prêtrise voire au martyre, comme le Cardinal Alojs Stepinac, archevêque de Zagreb proclamé Bienheureux par Jean-Paul II, décédé en résidence forcée à Krasić, où Maria CARLONI est allé le visiter personnellement en mai 1959. Sa relation avec le Cardinal Wyszyński, Primat de Pologne, avec le Cardinal Archevêque métropolitain des Ukrainiens Jozef Slipyj, en exil à Rome, a toujours été pleine d'estime et d'affection respectueuse. le Cardinal Giuseppe Beran, Archevêque de Prague, également en exil à Rome, le Cardinal Franjo Šeper, successeur à Zagreb du Cardinal Stepinac et Préfet de la Congrégation pour la Doctrine pour la Foi, qui lui écrivit presque quotidiennement, le Prêtre Combonien du Soudan, le père Pietro Magalasi, son premier "fils" noir, l'évêque Ireneo Dud, l'évêque de Khartoum, qu'elle a visité en 1960, et d'autres évêques et cardinaux. Au cours d'un de ses voyages, elle a pu rencontrer le cardinal Jozef Mindszenty clandestinement à l'ambassade américaine à Budapest. À tout cela s'ajoutent les évêques de Bulgarie et de l'ex-Yougoslavie. Beaucoup de ces illustres relations ont rendu visite à Maria CARLONI à Urbania, surtout pendant les années du Concile Vatican II.

Une péritonite inopérable l'a conduite à la mort le 17 janvier 1983. Ses funérailles ont été célébrées à Urbania le 18 janvier par l'archevêque d'Urbino Mgr Donato Bianchi, par l'évêque de Bohême Mgr Jaroslav Škarvada, ancien secrétaire du Card Giuseppe Beran, représentant toute l'Église persécutée. Elle est enterrée dans la terre nue, comme elle le souhaitait, au cimetière d'Urbania.

En dehors de son action au service des croyants persécutés, Maria Teresa CALONI a publié de nombreux ouvrages, rédigé un journal quotidien et assumé une abondante correspondance. Cette oeuvre, inconnue en France, est analysée par les théologiens car son procès de béatification a été ouvert en 2016.

Didier RANCE qui a animé durant 30 ans l'AED (Aide à l'Eglise en Détresse) était prédestiné à rédiger cette biographie passionnante qui révèle une laïque ayant exercé une influence aussi discrète que considérable au service de la liberté religieuse. Ce travail d'historien méritera d'être prolongé par la traduction en français des écrits de la mystique et l'analyse par les théologiens de ses écrits spirituels, théologiques, philosophiques et éducatifs.

Je remercie Babelio et Salvator pour ce superbe envoi.
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Je remercie Babelio et les éditions Salvator pour l'envoi de cette biographie passionnante, dans le cadre de la Masse Critique.

Quelle belle découverte! La vie de Maria Teresa Carloni est extraordinaire… et mérite d'être connue et saluée.

Maria Teresa est une mystique italienne née en 1919 qui s'est convertit à l'âge de 32 ans. Chaque vendredi, elle "revit" la Passion du Christ, reçoit les stigmates, dialogue avec le Christ, et surtout oeuvre pour les chrétiens persécutés dans les pays de l'Est sous le joug communiste.

Maria Teresa a la capacité de se biloquer pour aller porter des messages, veiller sur des papes et évêques mourants, sauver des enfants… Mais cela a un prix: des souffrances supplémentaires, une santé défaillante qui n'atteignent pas sa détermination à servir, à donner de soi. Souvent, Maria Teresa se sent abandonnée, seule dans le sacrifice d'elle même… Mais ce sacrifice est destiné à plus grand qu'elle : l'Eglise persécutée, les plus démunis… En plus de cela, Maria Teresa a vécu des attaques démoniaques qui par moments la déstabiliseront mais n'ébranleront pas sa Foi.

Le Communisme a vainement tenté d'asservir les peuples de manière brutale et insidieuse en essayant d'éradiquer toute forme d'opposition, notamment l'Eglise. Des hommes et des femmes ont résisté en apportant leur aide, leur amour du prochain, souvent au péril de leur vie. Cette biographie rappelle que de nombreux hommes d'église ont passé des années de captivité dans la souffrance des tortures, des pressions psychologiques et de l'isolement, d'autres ont oeuvré clandestinement, enfin certains ont été ordonnés secrètement prêtres ou évêques.

On apprend que Maria Teresa a aussi pris sous son aile ses "fils" spirituels africains, qui sont devenus prêtres et évêques. Elle a aussi régulièrement donné son sang, alors qu'elle était faible et de santé fragile… Ses écrits dénotent d'une réflexion très profonde sur l'Eucharistie, les Evangiles…

La lecture de cette biographie ne peut laisser indifférent, on en ressort ému, bouleversé. Pour ma part, je regrette que l'Eglise ne communique pas davantage sur ces figures féminines emblématiques. Merci encore à Didier Rance pour cette merveilleuse biographie!
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Merci à Babelio et aux éditions Salvator pour l'envoi de ce livre.

Que dire sur cette biographie d'une mystique chrétienne laïque convertie à 32 ans?
Dans le christianisme, une mystique désigne une personne qui vit intimement unie à Jésus-Christ. Dans des cas assez rares, cette union se manifeste par des phénomènes extraordinaires : visions, connaissance des coeurs, prophéties, extases, lévitations, bilocations, stigmates… Maria-Teresa va en connaitre de nombreux, sa vie est pour le moins extraordinaire.
Cette biographie est très bien documentée, nous fait traverser des pans d'histoire et surtout nous permet d'aller à la rencontre de cette mystique qui vivra à partir de sa conversion uniquement tournée vers Jésus et sa dévotion aux autres.
Certains passages m'ont laissé un peu perplexe notamment les auto-flagellations, port de cilices, jeûnes extrêmes, bilocations..mais cela finalement construit ce personnage de mystique qui aura l'oreille de plusieurs papes et permettra de sauver de nombreuses personnes.

Une découverte intéressante.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La bilocation (présence simultanée de la même personne en deux lieux) est un phénomène rarissime, même dans l'histoire de la mystique, vis-à-vis duquel l'Eglise est prudente et qui, pas plus que les stigmates, n’est en soi signe de sainteté. Des saints l'ont vécue, Alphonse de Liguori, Joseph de Cupertino ou Pio de Pietrelcina ; au xxe siècle, le cas le plus documenté est celui de Mère Yvonne-Aimée de Malestroit. Maria Teresa vit les siennes presque toujours dans une grande sobriété, comme un simple instrument envoyé pour une mission et sans aucune gratification affective personnelle.

Comment Maria Teresa comprend-elle la bilocation ? Selon elle, ce n'est pas une hallucination, même provoquée par Dieu, pour ceux qui reçoivent la visite d'une personne biloquée car Dieu ne peut ni se tromper ni nous tromper ; or s'il produisait une hallucination chez ceux qui voient un corps biloqué, il les tromperait. C'est un miracle («et que certains théologiens me pardonnent», ajoutet-elle) : le corps glorieux est vu. Ainsi « il n'y a pas d'hallucination chez ceux qui voient le corps, car il est réel ; Dieu redevient celui qui ne se trompe pas et qui ne trompe pas». Mais l'essentiel pour elle est ce qu'elle en dit un jour à Giuseppe Mangani : « Pour le comprendre un peu, il faut peut-être entrer dans la logique de l'amour», cette logique qui l'a poussée à s'offrir pour les persécutés. Et c'est la logique même de Dieu, se servant de sa pleine disponibilité.
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En 1982, sa résistance physique est à bout mais elle refuse les médicaments qui altèrent la conscience, voulant rester lucide. Elle retourne à l'automne à l'hôpital. Devant Don Cristoforo, elle insiste à la fois sur sa vie totalement ratée et sur la bonté du Seigneur qui a su changer le mal en bien. En novembre, une lettre du cardinal Tomàsek lui fait du bien :

Qui travaille pour le Règne de Dieu fait beaucoup.
Qui prie pour le Règne de Dieu fait mieux encore.
Qui souffre pour le Règne de Dieu fait tout.
Voici votre mission.

Elle est bientôt transportée à l'hôpital de Gaiato di Pavullo près de Modène, non loin d'une de ses nièces. Don Cristoforo vient y célébrer la messe le 10 janvier 1983. Quatre jours plus tôt, l'ami cher Jaroslav Skarada a été ordonné évêque à Rome par le pape, et nommé auxiliaire de Prague, où il est interdit de séjour. Le 15, une péritonite aiguë se déclare. Elle est transportée à l'hôpital de Pavullo où les chirurgiens la juge inopérable et meurt deux jours plus tard, le 17 janvier 1983 en fin de matinée, lucide jusqu'aux derniers instants de sa vie terrestre.
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L'élection de Jean-Paul II emplit Maria Teresa de joie. Elle le connaît et voit surtout dans cette élection l'Esprit Saint dirigeant l'Êglise. Le nouveau pontife dira bientôt à Assise : « II n'y a plus d'Êglise du silence, puisqu'elle parle par ma voix !», et soutenir ses frères restés derrière le Rideau de fer sera une constante de son pontifîcat, jusqu'à jouer un rôle décisif dans leur libération de la persécution.
Maria Teresa ne tarde pas à être invitée avec Don Cristoforo par le nouveau pape, le 20 janvier 1979. Il leur dit qu'il a pris connaissance de la documentation donnée à Pie XII, et en souligne l'intérêt.

Mais cette année voit la santé de Maria Teresa, qui rentre dans sa soixantième année, se dégrader fortement. Une douleur lancinante et aiguë à la jambe l'empêche souvent de quitter sa maison. Les quelques photos de cette époque montrent une femme âgée aux traits creusés, aux mains fatiguées. Plus d'une fois, les visites annoncées doivent être annulées, y compris pour ses amis malgré tout le désir qu'elle a de les revoir. Elle réussit toutefois à achever et publier « Le silence de l'Eglise bulgare », et toute la documentation recueillie sur l'évêque martyr Evgueni Bossilkov, fusillé le 12 novembre 1952, servira à ouvrir en 1985 à Urbania le procès diocésain du martyr, avec l'accord exceptionnel de la Congrégation pour les causes des saints qu'elle obtient (Evgueni Bossilkov sera béatifié par Jean-Paul II en l998).
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Le 19 juillet 1943, l’aviation alliée largue un déluge de feu sur Rome, quatre mille bombes, principalement sur le quartier ouvrier de San Lorenzo, sans objectif stratégique : on compte mille cinq cents morts et plus de quatre mille blessés pour ce seul quartier. Maria Teresa y court et se dépense sans compter. Voyant un blessé grave sur lequel est penché un prêtre en soutane blanche, elle apostrophe celui-ci sans vraiment le regarder : «Mon Révérend, dépêche-toi.» Le prêtre lève les yeux et obéit. Peu après, le personnel hospitalier de Saint-Joseph est convié à rencontrer le pape et comme infirmière en chef, Maria Teresa doit y aller. Et voici qu'elle reconnaît dans le pape le prêtre qu'elle avait houspillé ! Pie XII était accouru du Vatican pour bénir les morts et réconforter les survivants. Quand il passe à sa hauteur, il s'arrête et lui dit : « II y a longtemps que vous n'êtes pas venue en de tels lieux. Pourquoi ? » Elle marmonne : «J'ai été malade.» II la fixe : « Et en plus vous mentez au pape ! » La jeune femme, selon ses propres termes, souhaiterait alors s'enfoncer dans les entrailles de la terre. Mais cette double rencontre avec le pape est sans lendemain quant à sa vie religieuse.
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Ce projet semble fou, et il l'est : une femme malade, qui de plus revit tous les vendredis la passion du Christ qui la cloue sur son lit, sans grandes connaissances linguistiques en dehors de l'italien, ne pourrait se rendre dans les pays d’Europe de l’Est où l'Eglise est persécutée. Et même si elle réussissait à contacter tel ou tel évêque ou prêtre derrière le Rideau de fer, elle n’a aucun mandat pour le faire, aucune recommandation de Rome ni même de son évêque. Comment gagner leur confiance dans le climat de peur, de délation et, surtout, de mensonge que fait régner le communisme et dont tous ont été les victimes ?
Et comment gagner la confiance de la hiérarchie de l'Église catholique, à commencer par celle du pape ? Mais Maria Teresa ne vit pas ce projet fou comme le sien, mais comme celui auquel elle est appelée. Elle se considère et se considérera toujours comme un simple instrument d'un projet qui la dépasse (un bien pauvre instrument, à ses propres yeux).
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John Bradburne : une vie de Didier Rance Salvator , (mai 2019)
L'avis de la Procure John Bradburne, fils de pasteur, héros de guerre, converti au catholicisme, parcourt les routes d'Europe et de Terre sainte en pratiquant divers métiers pour vivre. Il part en Afrique où il consacre sa vie aux lépreux. Il est kidnappé et assassiné en 1973. Cet homme que nous découvrons aujourd'hui, au parcours spirituel incroyable, voit s'ouvrir son procès en béatification.
https://www.laprocure.com/john-bradburne-vie-didier-rance/9782706717994.html
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