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EAN : 9782878334166
21 pages
Circonflexe (16/04/2007)
4.23/5   13 notes
Résumé :
"L'esclave fugitif qui aura été un fuite pendant un mois, à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys une épaule ; s'il récidive un autre mois pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé, et il sera marqué d'une fleur de lys sur l'autre épaule ; et, la troisième fois, il sera puni de mort."
Code noir (1685) Article 38
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Qui suis-je se demande l'homme de cette histoire?
Qui est-il lui ce noir, esclave, déraciné, battu, humilié, mutilé ?
En courtes phrases il pose la question à ce maitre qui vient de le rattraper alors qu'il tentait de s'échapper pour la 3e fois.
Il dit la fin de tout cela : les cris, le fouet, le fer rouge sur la peau, et les coups, les coups...
Il dit la haine de cet homme qui le traite avec une violence inouïe
" Tu m'insultes, me vomis.
Mon odeur te répugne, "

il dit aussi son bonheur car il va enfin être libre....
A cause de ( grâce à) l'article 38 du code noir promulgué en 1685 (lire le résumé éditeur..)
D'ailleurs quelques articles de ce code complètent cet album. C'est assez édifiant

Un album grand format, très court mais qui dit l'essentiel.
Des phrases qui frappent, un dessin sans concession, un titre qui sonne juste.
Poignant !
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Après lecture, je vous offre dans la foulée quelques pistes de réflexion que ce livre a suscité chez moi :

1) Gilles Rapaport est au auteur français blanc, humoriste et dessinateur de presse. Après une rapide recherche il n'a, me semble-t-il, aucun bagage historique sur la période qu'il décrit dans ce livre : il n'est pas historien spécialisé dans la période coloniale. Or, c'est un détail capital à soulever car son personnage principal est un homme noir esclave qui parle à la première personne.
2) Ce livre a été édité en avril 2007, soit avant la vague de féminisme qui aujourd'hui nourrit une réflexion profonde de la culture populaire qui nous est transmise. Qui sont les personnes qui écrivent nos livres, tournent nos films, mettent en scène nos spectacles, d'où celles-ci parlent, avec quelles connaissances du sujet traité ?

Je vous invite à lire la BD « WAKE » de Rebecca Hall et Hugo Martinez. Malgré que cet ouvrage soit destiné à un public plus âgé, la différence de traiter un même propos est flagrant. On y apprend notamment que c'est une légende que les personnes noires auraient vendus leurs propres « frères et soeurs » à des colons, comme le suggère « un homme » de Gilles Rapaport.

A mon sens ce livre regorge, sans le vouloir, de la vision que les personnes blanches se font de la période coloniale et le texte sonne creux, malgré la dureté du ton et des images.
Je ne le trouve personnellement pas très intéressant à faire lire à des enfants, sauf s'il est mis en perspective avec d'autres livres sur le même sujet, traité par des auteurs et autrices noires.

Je suggère vivement de le faire relire par des associations antiracistes et/ou des auteurs et autrices afro-féministes, leur avis serait d'ailleurs plus intéressant que le mien. Personnellement je ne trouve pas qu'on ressent l'horreur de la condition d'esclave, j'ai eu d'avantage le sentiment que l'auteur essaye de choquer au lieu de raconter.

Je pense qu'il est fondamental de remettre en question la légitimité des auteurs et autrices d'écrire sur certains sujets lorsque ces derniers sont très largement méconnus. Nous avons en Belgique une réelle carence de réflexion sur la colonisation, grand absent des cours d'histoire à l'école et de l'opinion publique, à la différence de la Shoah par exemple. On le voit très clairement quand les belges se prononcent sur les personnages de leur folklore, lorsque ceux-ci sont reconnus racistes et humiliants par des associations concernés (« le Père Fouettard », « Le Sauvage » de la ducasse d'Ath, etc…).

J'invite donc à la prudence mais surtout à l'exploration d'auteurs et autrices noires qui se sont emparés de ce sujet, pour trouver un meilleur livre à proposer que celui-ci.

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Puissant. Magnifique. Dur. Très dur. Bouleversant. Cet album m'a complétement chamboulé. le texte, à la première personne, est poignant et atteint directement sa cible : nous. A moins d'être de pierre ou insensible, cet album est un concentré d'émotions.
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Cet album, véritable coup de poing, illustre les articles du Code noir, promulgué sous Louis XIV, qui régentait les sévices infligés aux esclaves à chaque tentative d'évasion.
Un jeune esclave noir s'adresse à son maître blanc et revendique son droit à une identité.
Ce texte semble crier la rage et le désespoir du héros. Les illustrations aux couleurs vives et aux contours renforcés d'un trait noir nous obligent à nous sentir concernés et ressentir les émotions exprimées dans cet album.
L'ouvrage se termine par quelques notes explicatives sur le "Code noir".
J'ai été émue par ce livre qui nous permet de réfléchir à la responsabilité historique de notre pays dans le drame de l'esclavage. Les jeunes lecteurs seront sensibles à cette oeuvre dans laquelle Gilles Rapaport fait preuve d'une bien belle humanité.
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« Un album poignant qui dépeint en mots et en images la condition d'un esclave. Un texte fort qui interpelle le lecteur sans aucune agressivité et qui l'amène à s'interroger sur l'esclavagisme. » Choisir un livre

Lien : http://www.choisirunlivre.co..
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 décembre 2007
Lecture jeune, n°124 - Un homme nous regarde. Le buste sombre comme emprisonné, amputé par la couverture de ce très bel album. C’est le portrait grandeur nature d’un visage si noir, qu’on ne distingue presque que la blancheur des yeux fixés sur nous. Au fil des pages, ce visage d’ébène va nous offrir l’éclat de son regard, toujours fier, toujours tourné vers nous, jamais baissé. Un homme nous demande : « Qui suis-je ? Regarde, suis-je si différent de toi ? N’ai-je pas, moi aussi, Deux bras, deux jambes ? » Une voix s’affirme et raconte un destin d’esclave déjà scellé. En effet, dès la première image, l’homme est à terre, comme le Nègre de Surinam que rencontre Candide. Battu, mis en croix, il se rappelle son calvaire, les brimades et les coups quotidiens, la puanteur obscure des cales du négrier, l’humiliation de la vente publique, les tentatives de fuites répétées en vain. « C’est la troisième fois, la dernière, c’est fini. » Selon le Code noir, promulgué en 1685 pour régir la vie des esclaves des colonies françaises et dont quelques extraits sont opportunément rappelés en fin d’ouvrage, « l’esclave fugitif /…/ aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lis sur une épaule ; s’il récidive /…/, il aura le jarret coupé et sera marqué d’une fleur de lys sur l’autre épaule ; et, la troisième fois, il sera puni de mort. » Un homme aux yeux éteints nous regarde et nous dit qu’il n’a pas peur : « Je suis heureux. Je vais enfin être libre. » C’est sur un visage mort – celui de la couverture au regard désormais obscurci - que s’achève cet album magnifique qui élève un cri de révolte contre les crimes de l’esclavage. Un livre âpre, indispensable. Charlotte Plat
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Qui suis-je ?
Quelle importance ?
Je suis la souffrance, je suis la rage.
Je suis une femme, je suis un homme.
Je suis.
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Frappe ! Frappe encore !
Tu ne me ferais jamais aussi mal que mes frères qui m'ont pris,
Enchaîné, torturé, et vendu pour un cheval.
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Frappe ! Frappe encore !
Tu ne me feras jamais aussi mal que mes frères qui m'ont pris,
Enchaînés, torturés, et vendu pour un cheval.

Mais eux aussi connaîtront bientôt cet interminable voyage,
Fait de puanteur et d'obscurité, de femmes et d'enfants violés.
Ou on crève de froid, de faim, de soif et de peur.
Tu les forceras, comme moi,
A se nourrir sous la menace du fer rougi !
Et ils danseront, comme j'ai dansé, aux ordres de ton fouet !
Jusqu'à en oublier leur nom !
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MAIS

Je ne suis pas cet animal dont tu rêves.
Bête à porter, bête à souffrir.
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Le carnaval des animaux, de Didier Lévy et Gilles Rapaport, éditeur L'école des loisirs
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