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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman envoûtant totalement ! Une histoire exaltante au coeur des Smoky Mountains de Caroline du Nord. Terrifiante aussi tant par le fait que dans ces montagnes, les arbres disparaissent chaque jour en nombre considérable sous le commandement de trois hommes fortunés et maîtres des lieux, que par la mise en scène tout autant cruelle des manigances humaines insoupçonnables. Effectivement jusqu'où vont aller la sulfureuse et impitoyable Serena et son mari Pemberton, ces exploitants forestiers sans limites ? Elle souhaite qu'ils soient définitivement seuls sur la concession. Donc que va t-il advenir des deux autres associés ? de cette jeune femme enceinte de l'enfant de son propre mari ? de l'avenir de ce fameux Parc national qui les dérange tous ?

Une histoire qui nous mène au plus profond de l'âme humaine de ce qu'elle peut avoir de plus cruelle dans un cadre naturelle splendide mais qui aussi à ses côtés sombres et hostiles. Sur malheureusement la déforestation de région entière, où le massacre est sans pitié.

Une lecture à vous couper le souffle !
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‌Dans ce livre, Ron Rash nous emmène dans les Smoky Mountains, en Caroline du Nord, dans les années 1930. Après un séjour à Boston de 3 mois, George Pemberton revient affublé d'une jeune femme, Serena, qu'il vient d'épouser. Il est attendu par un père et sa fille, enceinte de ses oeuvres. Pemberton est propriétaire, avec ses associés, de terres qu'il exploite et sur lesquelles il coupe ou fait couper tous les arbres par ses ouvriers. Les conditions de travail sont très difficiles, la sécurité inexistante et la faune dangereuse. Les accidents sont quasi-quotidiens et la plupart du temps mortels (chutes, arbres qui tombent sur un ouvrier, piqûres de serpent à sonnettes...). L'ambition de Georges et Serena est sans limite. Serena connait parfaitement le monde forestier et souhaite devenir propriétaire de terres au Brésil pour accroître sa fortune. Pour cela, rien ne peut l'arrêter. Son passé, mystérieux, n'est pas connu, mais la conduit à faire des cauchemars récurrents. Tous ceux qui s'opposeront à elle, dont les défenseurs de la création d'un parc national, le payeront très cher. Elle saura s'entourer d'un personnage énigmatique, avec un moignon, qui ne reculera devant rien pour satisfaire sa maîtresse, tout comme l'aigle qu'elle dressera et qui l'accompagne dans tous ses déplacements. L'auteur nous plonge donc dans un environnement destructeur à tous les niveaux, humain et écologique.
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Il y a des personnages qu'on n'oublie pas, qui continuent de nous hanter bien après que la dernière page ait été tournée. Serena
Il y a des romans qui nous immergent dans des époques et dans des lieux et bien que seuls mes yeux déchiffrent des caractères, tous mes sens sont en alerte, je vois l'ombre portée des Smoky Mountains, j'entends le bois qui se déchire, je sens la fraîcheur du soir sur ma peau, je suis physiquement là-bas.
Il y a des auteurs qui m'enchantent à chaque livre, après Une terre d'ombre et Un pied au paradis, Serena a aussi été un coup de coeur.
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Serena a été l'occasion de m'immerger avec délectation dans ce monde rude et boisé de la Caroline du nord, du temps de la Grande dépression.

Ron Rash m'a captivé par sa superbe écriture, admirablement traduit par Béatrice Vierne dont le travail est salué par une note du Figaro sur la quatrième de couverture de la version poche chez Folio.
En aparté, je pense que certains traducteurs mériteraient un prix littéraire pour leur travail remarquable.

Quelle histoire que celle de ce couple des Pemberton, acharné à ratiboiser la forêt de Caroline, s'opposant au lobby de ceux qui veulent protéger cette nature par l'intégration de ces bois dans des parcs nationaux. Amoureux de la nature qui n'hésitent pas à exproprier les familles pauvres qui résident depuis des générations à l'ombre de ces chênes. Étonnant !

L'industrie forestière, quant à elle, fait de l'abatage une guerre totale avec ces morts et ces mutilés parmi les bucherons et des terrains lunaires laissés à l'état de désolation au point que la faune n'existe plus. Pour les ouvriers du bois, c'est la seule manière de vivre et de faire vivre leur famille, creusant leur propre tombe en désolant cette forêt millénaire. Ron Rash fait de ces hommes des soldats au front qui risquent leur vie pour gagner leur pitance quotidienne.

Excellent roman que voilà ! Mon épouse cinéphile rappela à l'amateur de livres que je suis qu'elle en avait vu l'adaptation au cinéma dans le film du même nom où Serena, la froide, la sans-coeur, est jouée par Jennifer Lawrence et George Pemberton par Bradley Cooper. Je crois en avoir vu la fin pour vous assurer qu'elle diffère de celle du livre. Dans tous les cas, je vous conseille cette lecture.
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Alors que la Grande Dépression fait rage, George Pemberton est exploitant forestier. Riche et animé par la seule recherche du profit, il est accompagné de sa femme Serena, au moins aussi cupide.
Elle est jeune, belle, sait monter à cheval et conduire les hommes.
Ceux-ci la respectent et surtout la craignent.
Ils ont raison car son ambition l'amènera à bafouer toutes les valeurs morales.
Très beau roman sur bien des points.
Tout d'abord, on ne peut passer à côté de la critique de la déforestation et du manque de respect à la nature, montrant les effets délétères (déjà !) des actions de l'homme sur son environnement.
Il en est de même à propos du mépris de la vie humaine quand il s'agit de celle de pauvres gens, qu'ils soient ouvriers, vieillards ou orphelines ; mais aussi de celles des hommes qui barrent la route des puissants (comprenez ceux qui détiennent l'argent).
Enfin, les descriptions sont majestueuses à l'image des montagnes qui habillent le décor de ce roman où se côtoient la poésie des fleurs et des animaux et la misère des hommes, qu'elle soit morale ou pécuniaire.
La plume de Ron Rash fait mouche et, à travers Serena, elle dresse avec profondeur et symbolisme le portrait de la destruction des valeurs de toute une époque.
Nous savons aujourd'hui que le monde ne s'en est pas remis.
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On est en 1929, dans les montagnes de Caroline du nord. Serena prend en mains le destin de l'entreprise forestière de son mari, Georges Pemberton. Et ce n'est pas triste..

Voilà sans doute la réalité sur laquelle est née le conte Blanche-Neige. Dans le rôle de la méchante reine, Séréna. Belle, intelligente, cultivée et totalement sans scrupules ni
humanité. Elle a même un chasseur-meurtrier à son service comme chez Grimm.
Blanche-Neige est jouée par Rachel, une pauvre fille (et le mot est bien faible) engrossée par le mari de Séréna. Les nains sont les bûcherons, qui commentent l'actualité avec beaucoup de truculence. Quant au cadre, on est dans la forêt ou du moins ce qu'il en reste après le passage de Séréna, comme dans le conte.

Mais ne vous y trompez pas, si les figures semblent être celles du conte, il ne s'agit quand même pas d'une bleuette. le livre pourrait raconter la réalité des Etats-Unis de cette époque (je ne la connais pas suffisamment pour l'affirmer) et il se rapproche plutôt du roman noir. Dès le début, le suspense est en place et vous tiendra jusqu'à la fin. Donc, essayez le.
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À travers cette histoire de l'arrivée dans les Smocky Moutains, à la frontière de la Caroline du Nord et du Tennessee, de George Pemberton et de Serena, son épouse ambitieuse et implacable, venus exploiter quelques milliers d'hectares de bois, Ron Rash fouille autant les recoins de l'âme humaine que l'histoire de sa région et, plus largement de son pays, dans les années suivant le krach boursier de 1929.
Le point de départ est donc on ne peut plus simple. Un couple d'entrepreneurs voraces, mégalomanes et totalement dénués de scrupules entend faire plier à sa volonté, outre les ouvriers, l'ensemble de la société locale, policiers et politiciens compris, jusqu'à avoir coupé le dernier arbre exploitable ; et ce malgré les velléités de certains citoyens de créer un grand parc national. Mais si George Pemberton apparaît comme un salopard de première, Serena Pemberton, quant à elle, se situe sans hésitation quelques crans au-dessus de son mari en ce qui concerne la malfaisance. Sublime et fascinante ordure, séduisante, cynique et effrayante, elle est celle qui ne reculera devant rien pour mettre le monde à ses pieds. Intimidation, menaces, passages à tabac, escroqueries et meurtres ponctueront donc le passage des Pemberton en Caroline du Nord.

Et puis, derrière tout cela, il y a les hommes et les femmes du cru et les ouvriers de l'exploitation. Une société rurale appalachienne que Ron Rash, comme dans ses autres romans, décrit avec une réelle empathie sans pour autant faire l'impasse sur la façon dont la superstition peut confiner à l'obscurantisme. Ni sur la rudesse, l'égoïsme ou l'injustice qui prévalent aussi bien souvent dans les relations sociales de ces paysans qui peinent à survivre dans un monde qui change et dans lequel ils s'aperçoivent qu'ils n'auront pas tous leur place. Ainsi les passages centrés sur les manigances des Pemberton et les plans machiavéliques de Serena laissent-ils régulièrement le cèdent-ils à ceux dans lesquels la parole est donnée aux ouvriers qui observent les événements et les commentent. C'est d'ailleurs de ce choeur – dans le sens de la tragédie antique – que viennent le plus souvent les éclairages sur le comportement de ces patrons avides de richesse et, surtout, de pouvoir, et que se dévoile le portrait de cette société paysanne heurtée de plein fouet par la Grande Dépression et la puissance aveugle d'un capitalisme que la crise, au lieu de le mettre à genoux, n'a rendu que plus violent. Ainsi ne s'offre plus comme choix aux habitants de ces montagnes que de survivre en détruisant la nature avec laquelle et grâce à laquelle ils ont jusqu'alors vécu, ou de crever de faim au milieu d'un parc national sauvegardé.

Porté par une écriture ciselée – il n'y a réellement pas un mot de trop –, poétique et dotée d'une grande force d'évocation, Serena apparaît ainsi à la fois comme un grand roman sur l'Amérique de la Grande Dépression et un sublime livre sur l'avidité et la revanche.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Georges Pemberton possède avec deux associés une exploitation forestière prospère en Caroline du Nord. Ce sont les années de crises, 1929 et suivantes, et la main d'oeuvre ne manque pas. de retour d'un court séjour à Boston, Pemberton revient avec une épouse, la belle et fière Serena. Celle-ci montre très vite autant d'aptitude à diriger les équipes de scieurs, qu'à chasser ou à faire des projets d'extension de l'entreprise.
J'ai été enchantée de trouver en poche un roman de Ron Rash dont j'avais beaucoup aimé Un pied au paradis. Quel personnage que Serena ! Et si son mari semble partager son inflexibilité, sa morgue, son ambition, Serena est tout de même plus mystérieuse, « sans passé, ni avenir », personne ne sait pratiquement rien de ses origines, et rien ni personne ne semble pouvoir se mettre en travers de sa route. Elle apprend dès le début de son mariage que Pemberton, comme elle appelle son mari, a eu une liaison avec une jeune fille du village, et qu'un enfant va naître. Les évènements vont se précipiter de telle manière que Serena ne supportera plus l'idée de cet enfant grandissant à quelques lieues de chez elle.
Dire que ce roman est prenant est un doux euphémisme. A l'intrigue dramatique que je vous ai brossée en quelques phrases s'ajoute la vie de la communauté des bûcherons, rude et pleine d'accidents, la survie difficile de la jeune Rachel et son enfant, le projet de grande envergure de créer un parc naturel dans la région, qui va bien sûr à l'encontre des appétits de Serena et Pemberton. Les bûcherons commentent les faits et gestes du couple de patrons à la manière d'un choeur antique, l'intensité augmente, les frissons d'anticipation aussi ! Cette phrase revient et scande les pensées de Pemberton qui vont s'assombrissant : « Souvenez-vous, je vous aurai prévenu… » J'ai eu à peine un petit peu de mal à entrer dans le roman, le personnage de Serena me semblait un soupçon trop appuyé, les noms de plantes et d'animaux m'échappaient parfois un peu… Puis avant même la deuxième moitié, j'ai été emportée, séduite. Ce roman mêle des thèmes dramatiques intemporels à une superbe vision de la nature, au sein d'une époque passionnante et avec des personnages inoubliables. Bref, un coup de coeur, cela va sans dire !
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Il y a chez Ron Rash une poésie naturelle qui par sa lumière accentue la noirceur de certains de ses personnages. Comme le dit l'un d'eux, jamais un prénom n'a été aussi mal choisi que celui de Serena, tant cette femme est un rouleau compresseur qui ne se détourne jamais de son but. L'histoire est passionnante, et j'avoue une tendresse particulière pour les bûcherons philosophes qui commentent l'aventure.
Je suis décidément amoureuse de l'écriture raffinée et élégante de Ron Rash, et de la touche d'humour léger qu'il parvient à glisser dans les moments les plus sombres.

#Serena #RonRash #Folio #lectures #livres #chroniques #Noir

Le quatrième de couverture :

Années 1930, Smoky Mountains. George Pemberton, riche exploitant forestier, et sa femme Serena forment un couple de prédateurs mégalos, déterminés à couper tous les arbres à portée de main pour accroître leur fortune. Mais le projet d'aménagement d'un parc national, pour lequel l'État convoite leurs terres, menace leurs ambitions. Pemberton s'emploie à soudoyer banquiers et politiciens. Sans états d'âme, Serena a d'autres arguments : le fusil, le couteau, le poison, et un homme de main dévoué… Après Un pied au paradis, Ron Rash nous propose un drame élisabéthain sur fond de Dépression et de capitalisme sans foi ni foi. La nature, hostile et menacée, s'y mesure âprement aux pires recoins de l'âme humaine
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Séréna : quelle femme !! aussi envoutante qu'inquiétante .Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un portrait de femme aussi intéressant.
Le tout réhaussé par les descriptions des paysages aussi immenses que splendides.
Ron Rash est un auteur que j'ai decouvert l'année dernière et que j'apprécie particulièrement.
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