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EAN : 9782329564814
182 pages
Hachette Livre BNF (01/01/2021)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Je ne sais quel sera le sort de ces feuillets, mais j’ose leur prédire cependant une grande destinée littéraire. Avec les trois volumes de poésies, ils constituent l’œuvre de Paul Drouot et y ajoutent quelque chose qui, à mon sens, la rend impérissable et lui assure une durée indestructible. Eurydice, la souterraine, Eurydice deux fois perdue, Eurydice, la mystérieuse, nous guide au plus secret de ce cœur. Muse douloureuse, elle nous fait toucher le fond de la sensi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ouvrage a peu près inconnu, son auteur étant mort jeune pendant la première guerre mondiale, il a refait surface dans les années 1950, quand une proche de Paul Drouot, Paule Régnier, l'a remis à l'honneur. Ce livre, inachevé, a été totalement retravaillé dans sa structure par Paule Régnier ; il se présente comme une suite de réflexions, qui sont presque des maximes, sur une séparation, qui semble se confirmer au fil des lignes. On y trouve des pensées d'une finesse extraordinaire sur l'amour et la souffrance. La séparation, la femme perdue, est un thème qui ne finira jamais d'épuiser sa richesse. La Grande Guerre nous aura privé de bien des grands... Pour vous donner une idée, ce livre m'a fait penser à deux de mes lectures : le petit ouvrage inachevé, de Léautaud, qui, s'il s'appuie sur des faits plus précis, est moins sérieux, s'articule autour d'une véritable réflexion sur l'amour et le désir, et L'Homme qui a découvert son 'Moi' de Pierre Corrard, un autre poilu dont la Guerre nous aura privés, et qui est construit presque de la même manière qu'Eurydice deux fois perdue, avec un peu moins de talent peut-être. Ce deuxième parallélisme est poussé assez loin, car l'essentiel de la réflexion de Corrard se concentre sur la souffrance, ce qui est également le cas de l'ouvrage de Drouot. Cette belle découverte m'a donné envie de me mettre à la lecture du Journal de Paule Régnier.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
N’est-ce pas, tu resteras toujours la même ? Je ne peux pas imaginer que tu changes durant notre séparation. Moi je ne change pas. Je porte encore ce mouvant caractère, et tu as l’audace de t’y appuyer. On ne sait toujours point si les battements d’ailes de ce papillon sont joyeux, impertinents ou désolés. Ma stabilité, c’est toi seule.

Ah ! que tu deviennes gaie ou plus courageuse : l’affreux moyen de me trahir dont tu disposes.

Ce n’est pas que j’attende seulement de toi la répétition d’anciens gestes, de plaisirs déjà goûtés ; mais les émotions futures dont tu dois orner notre amour, semblables aux découvertes que fait encore l’oreille dans une musique mille fois reçue, je ne veux pas qu’elles m’étonnent par leur nouveauté, mais par leur harmonie même avec mes souvenirs.
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Combien de fois, alors, mes pas ont dessiné sur ce dur plancher le dédale de mon angoisse ; combien de fois, alors, j’ai penché au miroir mes traits défaits, sans plus les pouvoir rassembler en une expression qui les embellisse ou qui les honore ; combien de fois j’ai fait volte-face dans mes promenades à travers la chambre, de peur que votre arrivée ne me surprît le dos tourné ; combien de fois je me suis précipité aux fenêtres, heurté aux volets entre-clos ; combien de fois j’ai hâté ma fin à vous attendre !

Mon amour, combien de fois je vous ai mis au monde !
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D’ailleurs je me souviens du cri que vous laissâtes échapper quand, à travers l’étoffe, je pris dans ma main qui tremblait votre sein. C’est une caresse décisive que celle-là ; mais aussitôt vous posâtes votre main sur la mienne, non pour la retirer, mais pour l’appuyer, lui donner d’un plein consentement d’une étreinte plus forte tout votre amour dans la plus tendre chair de votre chair.
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Si la solitude avait une couleur, je dirais qu’on en a peint les murs de ma chambre.

On ne voit guère dans cette pièce que des fleurs. Il y en a d’un mauve si doux qu’elles te ressemblent, il y a une rose qui s’aplatit en se fanant ; et, partout, de ces phlox dont l’odeur emprunte aux traînants soupirs de l’automne leur amère et secrète folie.
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Les nuits où vous êtes trop en retard, où l’on dirait que vous venez du fond de la Chine, mes minutes s’empruntent, s’arrachent l’une à l’autre, pour mon martyre, les instruments de je ne sais quelle colère ou quelle justice dont le moindre n’est pas l’épouvante que m’inspire l’amour.
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