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EAN : 9782862604565
245 pages
Autrement (30/09/1993)
3.75/5   6 notes
Résumé :
Expédition très soignée, tous les mardis et vendredis. In-8 broché, 245 p.
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(La mère Suzanne) poussait la générosité jusqu’à ne rien garder pour elle.

Deux fois par jour, aux mêmes heures, on la voyait errer avec une chaise, sur la route, par le village, hésitante. Quand elle avait trouvé un bon endroit avec un peu d’ombre, elle s’asseyait et tricotait d’un air innocent, très occupée cinq bonnes minutes. On ne s’expliquait son intention qu’après, quand elle se levait et emportait sa chaise, qui était une chaise percée.

- Moi, je n’ai pas de champ à fumer, disait-elle ; comme ça ne me servirait pas, je le distribue entre les voisins, également, pour ne pas faire de jaloux.
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Elle souffrait toute seule.

C’est donc une chose possible qu’un homme vous prenne tout à coup, ait l’air un moment de vous aimer, puis ne fasse plus attention à vous, s’en aille ailleurs, regarde tout, excepté vous, continue de manger, de dormir, de vivre tranquillement, de lire son journal, de se chauffer ou de s’étendre au soleil, comme si rien ne s’était passé !

Comme si rien ne s’était passé !
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Le père Lazare Fré (...) s’était tellement courbé qu’il ne voyait plus le ciel que de travers, à l’horizon. La mort l’attirait par la tête. Bientôt il formerait l’anneau complet. Il croisait en marchant ses deux mains sur ses reins pour faire contrepoids. Il lui faudrait un cercueil rond comme une boîte de conserve, et, quand il mangeait ses « treuffes » – ses pommes de terre, – près de la marmite, (...) ses mains lui faisaient l’effet d’arriver tout de suite à sa bouche presque sans se déranger.
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Honorine Fré à soixante ans passés se tenait droite comme une pointe et travaillait encore, par habitude, et sans fatigue, l'été, autant que le soleil éclairait, l'hiver, depuis le chant des coqs jusqu'au coucher des poules. Elle ne se souvenait pas d'avoir été malade ou d'avoir vu la maladie habiter chez elle. Dans sa famille on ne s'arrêtait que pour mourir.
Elle marchait comme d'autres courent, toujours pressée d'arriver, de faire vite et de repartir. La mort la surprendrait elle aussi à l'ouvrage. Un jour, en revenant de la rivière, une hotte de linge sur son dos, une brouette de torchons devant elle, elle soufflerait plus vite que d'ordinaire. La hotte pèserait sur ses reins, la brouette tendrait ses bras à les casser, et elle se coucherait sur la route sans rien dire. Ses mains s'étaient cuites à l'eau glacée, à l'eau de vaisselle, et sa figure à la buée des lessives, sur les marmites bouillantes, aux flambées de tolles de bois. Toute sa face s'était collée à ses os, plissée comme une bourse dont on a resserré les cordons. Ses doigts s'étaient noués au feu comme des, morceaux de prunellières.
Par les grands vents ses jupes de laine semblaient claquer sur du cuir. Elle gagnait dix sous par jour, nourrie.
On se rappelait l'avoir vue pleurer deux fois, au mariage de son fils Louis, et à la nouvelle de sa mort quand on le lui avait tué, soldat. En deux fois elle avait versé toutes ses larmes. Elle ne pensait pas pouvoir pleurer encore, non parce qu'elle manquait de cœur, mais parce que c'était trop sec en elle, roussi, brûlé ; rien n'aurait coulé, elle le sentait bien.
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Par les longs soirs d'été, assis sur les bancs qui sont plantés devant leurs portes, les paysans se racontaient des histoires, toujours les mêmes, des histoires vieilles qui ne se passaient en aucun temps, en aucun lieu.
Au loin, des rainettes roulaient leurs r, infatigables.
Malgré eux, ils subissaient l'influence de la nuit et du silence, et les apparitions de fantômes avaient surtout du succès. Tandis que le plus vieux chevrotait, la tête un peu tremblante, ses souvenirs moisis, tous écoutaient en proie à l'effroi.
Les gamins s'asseyaient en rond, entre les vieux et le fumier qui se dorait comme un gâteau au clair de lune.
Le conteur avait fini. Lentement les autres digéraient ce qu'ils avaient écouté. Un bout de réflexion passait parfois entre leurs dents :
- C'est point croyable.
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Vidéo de Jules Renard
*INTRODUCTION* : _« 11 mai 1894. — Il faut que notre Journal ne soit pas seulement un bavardage comme l'est trop souvent celui des Goncourt. Il faut qu'il nous serve à former notre caractère, à le rectifier sans cesse, à le remettre droit. »_

_« 14 novembre 1900. — Je lis des pages de ce Journal : c'est tout de même ce que j'aurai fait de mieux et de plus utile dans ma vie. »_ *Jules Renard* [1864-1910].
*CHAPITRES* : _1887_ : 0:02 — *22.07* 0:10 — _Introduction_ 0:35 — *28.09*
_1888_ : 0:53 — *15.11*
_1889_ : 1:07 — *14.06* 1:21 — *28.08* 1:45 — *10.11*
_1890_ : 1:54 — *17.02* 2:03 — *21.02* 2:36 — *14.03* 2:49 — *31.03* 3:02 — *03.05* 3:14 — *02.06* 3:25 — *24.09*
_1891_ : 3:44 — *20.03* 4:04 — *26.05* 4:16 — *18.10*
_1892_ : 4:25 — *06.01* 4:33 — *04.02* 4:48 — *09.03* 4:59 — *02.04* 5:07 — *11.06* 5:16 — *03.08* 5:27 — *26.10*
_1893_ : 5:37 — *24.01* 5:47 — *27.03* 5:56 — *24.04* 6:04 — *12.05* 6:21 — *24.05* 6:31 — *15.06* 6:40 — *06.09* 6:55 — *06.09* 7:06 — *19.09* 7:18 — *07.11* 7:28 — *15.12*
_1894_ : 7:38 — *17.01* 7:57 — *22.02* 8:09 — *31.03* 8:20 — *10.04* 8:32 — *27.04* 8:45 — *01.05* 8:59 — *11.05* 9:13 — *16.05* 9:23 — *21.09* 9:33 — _Générique_
*RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES* : « Journal Inédit : 1887-1895 », _in Les Oeuvres complètes de Jules Renard,_ Paris, François Bernouard, 1925, 368 p.
« Journal Inédit : 1896-1899 », _in Les Oeuvres complètes de Jules Renard,_ Paris, François Bernouard, 1926, 328 p.
« Journal Inédit : 1900-1902 », _in Les Oeuvres complètes de Jules Renard,_ Paris, François Bernouard, 1926, 306 p.
« Journal Inédit : 1903-1905 », _in Les Oeuvres complètes de Jules Renard,_ Paris, François Bernouard, 1927, 296 p.
« Journal Inédit : 1906-1910 », _in Les Oeuvres complètes de Jules Renard,_ Paris, François Bernouard, 1927, 370 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a5/Jules_Renard_-_photo_Henri_Manuel.jpg
*BANDE SONORE ORIGINALE* : Scott Buckley — Midvinter Midvinter by Scott Buckley is licensed under an Attribution 4.0 (CC BY 4.0) license. https://soundcloud.com/scottbuckley https://www.free-stock-music.com/scott-buckley-midvinter.html
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#JulesRenard #Journal #LittératureFrançaise
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