AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791027802777
415 pages
Le Castor Astral (11/02/2021)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Le désir en nous comme un défi au monde met en lumière la poésie contemporaine ! Ici, la curiosité et la diversité l'emportent sur le dogme !
Le désir en nous comme un défi au monde se veut un témoin de l'éclectisme de la création poétique actuelle. Ici, aucun courant poétique ni aucune doctrine littéraire ne font la loi.
Que lire après Le désir en nous comme un défi au mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lu dans le cadre du printemps des poètes 2021 sur le thème du désir. Belle anthologie de 94 poètes contemporains. J'était curieux de voir comment le sujet allait être traité. Allais je lire environs 400 pages sur le désir de l'autre sexe ?
D'où mon choix d'une anthologie pour avoir une diversité de formalisation du désir.
Le désir de se sortir de cette crise sanitaire, ledésir de l'autre, etc ... Mais aussi le coté sombre du Désir : les dangers du désir maléfique de l'homme pour la femme, le désir créée par la société de consommation et ses publicitaires,
Au final un désir ... de mieux connaitre certains poètes dont les recueils sont venus completer ma pile de livres à lire : Julien Boutreux, Willima Cliff, Abdellatif Lââbi, Yvon le Men, Hervé le Tellier et bien d'autres.
Commenter  J’apprécie          21

Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Il n’y a pas de théorème du désir



Il n’y a pas de théorème du désir
Pas plus qu’il n’y a de théorème de la saveur d’une eau de montagne
pans la bouche de l’exténué
Il boit sa vie

Il n’y a qu’une vérité à mille chemins
Devant le corps aimé
Il est une aube plénière
Dont la lumière appelle la pensée-mésange de l’amant :
S’il y a une vérité dans le désir
Seule l’atteint cette pensée à mille chemins

Le cœur aussi se donne comme un paysage
Seul donc le désir de s’y perdre le mérite
Car ici l’ignorance nous accroît

C’est très simple l’immense pour qui s’est intérieurement dévêtu
Une paupière une hanche un souffle sur la joue
Cela d’un coup efface le monde
La fureur l’excès leur langage

C’est toujours à partir de ce vide
Que nous aimons
En lui que nous buvons notre vie

Est-ce de l’ordre de l’explosion ?
Explosion silencieuse et immobile
À la jonction de deux corps
Qui est la conjonction de deux limites
Ainsi détruites ?

Serait-ce l’apparition d’un espace neuf
Contraire mais lié
À l’espace ordinaire des besognes de l’existence ?

La porte d’or
Par où l’on revient dans sa vie
Déshabitué éclairé
Retour d’exil :
Gestes enfin habités
Regards tenus
Expansion d’une prairie intérieure
Avec affleurement de sources
Celles que l’amant entend
Quand il pose son oreille sur le sommeil de l’aimée

Beau chahut l’amour dans la maison des hommes
Table renversée écrous levés

Est-ce bien de l’ordre de l’explosion ?
Mais lente mais douce
Et sa rumeur qui dort dans la main du cœur


// Jean-Pierre Siméon
Commenter  J’apprécie          50
Carl Norac

J'ai attrapé la poésie.
Je crois que j'ai serré la main
à une phrase qui s'éloignait déjà
ou à une inconnue qui avait une étoile en poche.
J'ai dû embrasser les lèvres d'un hasard
qui ne s'était jamais retourné vers moi.
J'ai attrapé la poésie, cet espoir virulent.
Commenter  J’apprécie          140
Combien de vies ai-je vécues?
J'aime à penser six
et qu'il me reste une septième
à honorer
Des pages blanches
que j'aurai plaisir à remplir
avec de jolis petits riens
des mots ressuscités
à force d'être caressés
dans le sens de la lumière
et de la volupté

Abdellatif Laâbi
Commenter  J’apprécie          140
Si nos mères nous aiment. comme elles le prétendent, qu’elles nous laissent baiser dans notre siècle.
Qu'elles acceptent que malgré le fiasco du mariage. malgré la faillite du couple, nos sexes ne se sont jamais froissés.
Qu‘elles acceptent que le repas de famille se poursuive sans nous. qui aurions glissé, torses nus, sous la nappe.
Qu‘elles acceptent cette nouvelle histoire à quatre pattes.
Le ruissellement sur nos cuisses et cette soif inextinguible.
Qu‘elles cessent de s’inquiéter pour notre linge de corps trempe.
Nous avons passé l'âge de devoir courir nous mettre au sec.
Et si nos pères sont honnêtes avec eux-mêmes, ce que nous leur souhaitons, qu’ils admettent être complètement passés à côté de ce que nous Vivons.
Ce cul pour le cul sur l'oreiller conjugal.
L‘odeur de merde sut la verge et le fou rire matinal.
Qu'ils ne nous reprochent pas ces fesses jamais posées sur leur visage.
Qu‘ils ne nous reprochent pas cette prairie intérieure inondée de sperme.
Qu'ils soient fiers que nous ayons appris pat nous-mêmes à crier plus vite, plus fort, deux doigts maintenant.
Nous avons passé l’âge de dresser des barricades autour de nos fantasmes.

Et si nos amis, nos frères. nos sœurs, nos camarades de roule se mettent à nous juger, il sera venu le temps de signet le constat de décès de notre jeunesse.
Il nous faudra enterrer le désir qui faisait feu de tout bois, les fiestas. les festins, les roulades à plusieurs dans les friches.
Il nous faudra renier l'ardente vulgarité, effacer les traces de speed sur les vinyles, faire fermer sa gueule à la musique électronique et foutre le feu à nos cachettes érotiques.
Il nous faudra nous remettre au pas, nous remettre à jouer à Monsieur qui transpire dans ses cols amidonnés et à Madame qui replie sa nuisette, chaque mardi soir, en bordure de lit.
Nous avons passé l'âge de pimper notre ennui aux couleurs de l'envie.

Et si nos enfants trouvent un jour cette boîte au plancher de velours.
Avec chaussons de bébés, layettes, dents de lait, avec dessins de la maternelle, gommettes et premières sandalettes de marche, avec bricolages de fête des mères et bricolages de fête des pères et avec lettres d’amour enfiévrées.
Si nos enfants lisent un jour qui nous avons été, qu’ils entendent que certaines des souffrances que nous nous sommes infligés faisaient partie du jeu.
Qu'ils entendent que nous n’avions pas de temps à perdre avec les regrets en dessous de la ceinture et que nous ne permîmes jamais à l'animal triste post coïtum de prendre ses quartiers dans nos chambres d’hôtel comme il avait pris ses aises au sein de notre foyer.
Qu’ils entendent qu’ils furent attendus dans nos vies comme on attend l’éveil des bourgeons.
Qu‘ils entendent la canaille passion lancée jadis à nos trousses, revenir sur ses pas, revenir pour eux.
Nous avons passé l'âge de miser tout notre or sur une seule érection.

- Lisette Lombé - Nous avons passé l'âge
Commenter  J’apprécie          00
Ma fille est née le 6 novembre 2020
Elle s’appelle Circé Ava Lucia Lhasa
Ceci est le journal poétique de sa naissance
Écrit dans l’effusion du lendemain et du surlendemain
Chambre 327

UNE SEMAINE AVANT

Espèce de graine de cosmos
Étoile immaculée conçue
D’une éblouissante lascivité

Processus si complexe
Qu’il en devient ignorance
Dans la matrice d’un trou noir
Dans une nuit oubliée
Pensé par une force créatrice
Qui anéantit toute compréhension

Loups ours singes humains
Chênes et vipères
Tous issus
D’un délire créatif
D’un rêve qui englobe la folie
D’un désir qui dépasse les entraves

Mais toi
Ma fille mystère
Dont nul ne connaît le visage
Dont nul n’a entendu la voix

Chose adorée
Tu te moques des visions cosmiques
De ton père anonyme

Mais tu profites des rires sonores
Qui secouent l'œuf obscur dans lequel tu baignes
De ces rires qui éclaboussent
Tout le squelette heureux de ta mère
Tu te sers de ces cascades de cristal pour explorer
Ta calebasse magique
Que tu arroses de coups de pieds et de mains
Faisant apparaître des liasses éphémères
Sur la lune parfaite du ventre de ta mère

Est-ce que l'univers existe avant l'univers ?
Est-ce que l'être existe avant l’être ?
Il y a eu une déflagration
Une chaleur, une expansion
Puis l'apparition d'un espace et d’un temps
Tu es la preuve précise
Qu'avant la naissance de l’univers
Un autre univers s'agrandissait lui aussi
Car tu existes et tu n’existes pas

Tu as vécu d'abord
Dans le rêve de ta mère
Puis dans le rêve de ton père

Ce qui prouve que Dieu est d’abord femelle
Avant d’être mâle

Suis-je le caprice merveilleux d'une intelligence endormie
Qui sans lassitude rêve de nouveaux univers ?
Sommes-nous de maladroites extensions
De cette créatures féroce ?
Sommes-nous les éveillés ou les endormis de ce monde ?

Tu n'es rien et tu seras tout
Un regard se posera sur toi
Un soleil caressera ta peau
Une nuit te prendra dans ses bras
La musique traversera ta poitrine transparente
Un baiser frôlera ta main

LE BAIN

Ta mère prend un bain
c‘est comme si l’océan voulait nager
Si un nuage désirait connaître l’humidité
Donc un océan prend un bain
Admettons
L'esprit du magnifique animal femelle
se perd dans d’hypnotiques visions
Baleine heureuse
Qui rôde à distance de l’île mystérieuse
Effectivement
Dans le monde réel
En cet instant même
Des cétacés contournent une lagune
Dont l’immense plage déserte
Nue sous la lune nette
Accueille des espèces préhistoriques
Qui se prélassent dans l’eau tiède

C’est là, je le crains, d’où nous venons tous
Nous les anciennes créatures marines

Toi qui flottes dans la mer maternelle
Ta mère qui flotte dans le bain
Depuis deux heures

Vous savez tout ça très bien
Tu en sais déjà plus que moi !
N'oublie pas de m'apprendre à vivre

- Arthur H - Mise au monde
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}