Ça a commencé par un morceau, "the crystal ship", une claque.
Je ne comprenais presque rien en anglais mais la sonorité et la poésie de la première phrase m'ont marquée: "before you slip into unconsciousness, i'd like to have another kiss".
Ensuite la musique, juste des frissons, et l'impossibilité d'écouter autre chose pendant plusieurs jours.
Et puis voilà, ça se passe comme ça, on glisse, on s'imprègne, on s'endort avec sa voix, on se réveille avec sa voix, on écoute tous les albums, et on ne s'en remet jamais vraiment.
Je n'ai jamais été une groupie de Jim Morisson (même si son visage parfait du temps des premiers albums m'a un peu hantée...) et à force de me renseigner, de chercher, je connaissais très bien le personnage. Ses excès, ses faiblesses, sa folie, forcément, sa volonté d'être reconnu comme un poète, et cette biographie ne m'a rien appris d'extraordinaire ou d'incroyable. Mais alors, quelle plongée dans l'univers du rock, les enregistrements, les concerts, les réactions du public, la conception et la création musicale! Ça se lit très bien, c'est plutôt nuancé, toujours accompagné d'un contexte, et à la fin Jim nous semble toujours aussi "perché" mais on a des clés essentielles pour le comprendre.
Je ne sais pas dans quelle mesure une telle biographie peut être perçue par quelqu'un qui n'apprécie pas particulièrement The Doors ou cette période de l'histoire de la musique. Mais j'espère qu'elle peut donner l'envie irrésistible de tout réécouter avec une oreille différente, voire de lire les textes comme un vrai recueil de poèmes. Mais pas "Light my fire", trop entendue, les autres, les moins connues, les moins commerciales. "Hyacinth house", "Moonlight drive", "when the music's over", "blue sunday"... Et n'oubliez pas: lisez, vivez, écoutez, découvrez car "no one here gets out alive"...
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LA bio de référence sur le bonhomme et sur le groupe
Elle ne fait pas l'impasse sur les ombres et les ratages du big Jim. En somme, c'est une bio objective.
D'ailleurs elle rétablie les faits sur les circonstances de sa mort. Il y a une sorte de légende autour de la fin de Morrison, mais il est simplement mort d'une overdose.
L'auteur fait témoigner de nombreuses personnes qui ont connu cette escapade parisienne (une anecdote savoureuse avec Johnny, et Agnès Varda qu'il fréquentait beaucoup).
Bref à lire !
Vous savez quoi mettre en fond sonore...
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Une biographie fort intéressante pour tous les amoureux des Doors et de Jim mais aussi pour un lecteur lambda qui souhaite se plonger dans l'univers d'un groupe sixties avec ses hauts et ses bas. Un ouvrage fouillé et bien écrit qui raconte des anecdotes étonnantes. Un très bon moment de lecture.
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Assoiffé de compagnie féminine, il éplucha ses carnets pour rappeler d'anciennes petites amies et des femmes qui lui avaient donné leur numéro de téléphone sur des serviettes, des boites d'allumettes, des talons de billet. "On acceptait par pure charité, raconta l'une d'entre-elles. Il faisait pitié à tout le monde à Hollywood."
"Les Beatles et les Stones sont là pour vous mettre une claque, écrivit le L.A. Free Press, un magazine underground. Les Doors c'est pour après, quand vous êtes à terre. C'est le crissement de vos ongles sur un tableau noir."
Comme c'est le cas pour nombre de jeunes rock stars, le moi de Jim était éclaté en une série de personnages fascinants.
Interview de Stephen Davis (en anglais)