l ne fait pas bon être un animal blessé, voire un blessé tout court, chez les personnages de
Noëlle Revaz. Animés par une certaine candeur cruelle, ils ne font pas de quartier et ne pêchent pas par sentimentalisme.
Cette innocence apparente se retrouve de manière plus édulcorée , amis tout aussi trouble, chez ces jeunes adultes confinés dans dans l'enfance par des parents trop et mal aimants qui se livrent parfois à des simulacres hors de propos.
Certaines jeunes femmes n'hésitent pourtant pas à revendiquer leur autonomie dans des monologues souvent très drôles et acérés, même si parfois les coups pleuvent sur elles et que le mari se révèle un ogre, enflant à la mesure de son appétit.
Dans un univers souvent teinté d'onirisme et qui évoque parfois celui de
Dino Buzzatti ou le monde des contes,
Noëlle Revaz nous trouble par ces textes qui dérangent sans effets de manches. L'autrice use d'articles définis là où on attendrait l'indéfini, use d'helvétismes et crée ainsi de légères discordances qui entretiennent le malaise.
L'humour, souvent noir, est aussi présent et on n'oublie pas de sitôt les personnages un peu décalés qui en disent finalement beaucoup sur notre monde.
Une magnifique découverte !