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EAN : 9782221079737
780 pages
Robert Laffont (12/09/1999)
3.93/5   14 notes
Résumé :
Lorsque, en 1957, Jean-François Revel publie Pourquoi des philosophes, une controverse, souvent polémique, s'élève autour de ce mince livre.
Il connaît le succès non seulement parmi les intellectuels, mais dans le grand public, et se voit décerner le prix Fénéon par un jury comprenant, entre autres, Louis Aragon et Jean Paulhan. C'est que l'auteur y remet en question les fondements de la philosophie, ne se bornant pas à la philosophie contemporaine, mais remo... >Voir plus
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dans notre tradition philosophique, telle que l'imposent les quelques milliers d'ouvrages qui la contiennent matériellement, une inversion de sens a donc fait que les philosophes ne nous invitent plus à comprendre que leur propre système. Or un système philosophique n'est pas fait pour être compris: il est fait pour faire comprendre.
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Le passage d'une constellation philosophique à une autre n'est pas du tout la conséquence d'une réfutation* de ce que le système précédent contenait de faible. Une philosophie est remplacée*, elle n'est jamais réfutée. Quand elle règne aucune objection ne peut amoindrir son autorité. Quand elle est détrônée, aucune plaidoirie ne peut la sauver, même dans ce qu'elle a d'intéressant. Ses pires inanités étaient inattaquables pour la majorité des esprits au cours de sa période faste, ses éventuelles bonnes idées deviennent indéfendables pour les mêmes esprits dès qu'elle se décompose. Le langage philosophique nouveau devient à son tour pour quelque temps invulnérable. Il est inutile de se demander par la vertu de quelle démonstration la deuxième théorie a été jugée supérieure à la première. Il n'y en a pas. […] Ce qu'il faut se demander, ce n'est donc pas quelle est la validité des arguments établissant une théorie, mais quels sont les besoins que cette théorie satisfait. [Préface à l'édition de 1971, p. 4]

* Sur un site bien fait, ces deux mots seraient en italique.
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Si quelqu'un s'est bien payé de mots, c'est bien Bergson. Son extraordinaire réputation de son temps, suivie de sa chute non moins spectaculaire, s'explique par le fait qu'il est une fin et non un début. Il a su admirablement orchestrer des thèmes déjà périmés à son époque et qui, par conséquent pouvaient s'emparer des esprits sans rencontrer aucune résistance. Le public était enthousiasmé de se voir redevenu original au prix de si peu d'efforts et de sacrifices. Mais à son temps Bergson n'a rien compris. Il est passé sereinement - ou hargneusement - à côté de la psychanalyse, du socialisme, de la physique moderne, pour culminer avec Les deux sources de la morale et de la religion, dans une exaltation pré-fasciste du " héros "* guidant les peuples. [p. 67]

* Ici il faudrait des guillemets français…
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Le désir profond des publics bourgeois dans les sociétés de consommation est d'être à la fois flatté et dupé. Flatté en voyant reconstituée à son profit une culture minoritaire, aristocratique, au sein de la culture de masse qui lui enlève son statut d'élite. Dupé parce que, cette culture minoritaire, il accepte de n'en avoir que le simulacre, le bavardage de la linguistique, par exemple, mais non la linguistique elle-même ; dupé encore, et par lui-même, parce que cette culture présentée comme révolutionnaire et même « prolétarienne », il la sait fort bien être un simple avatar du narcissisme mondain. C'est à fabriquer cette culture que servent les épigones. [Préface à l'édition de 1971, p. 19]
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La philosophie est probablement la seule partie du discours humain où il soit possible de réincorporer indéfiniment les mêmes attitudes anciennes dans des phraséologies nouvelles [… elle-]seule a pour propriété d'admettre la réédition du passé, et pour tâche d'en dissimuler la persistance.
Cette métempsycose des concepts philosophiques pourrait venir de la permanence de leur pouvoir explicatif. Mais si c'était le cas, pourquoi, sous leurs successifs habillages rhétoriques, se donnerait-on la peine de les rendre imperturbablement méconnaissables ? Il ne s'agit en fait ni de conserver les mêmes concepts ni de les remplacer, mais de les faire resservir sans que cela se sache. La métempsycose permet le réemploi des vieux concepts faillis en les faisant passer pour neufs. Loin de prouver la solidité de leur pouvoir explicatif, elle prouve donc plutôt la nature presque exclusivement idéologique de la philosophie. [Préface à l'édition de 1971, p. 3-4]
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