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Gallimard (15/01/2003)
4.18/5   33 notes
Résumé :
Par son ampleur, sa fluidité formelle, son timbre testamentaire,Sable mouvant cristallise tout ce qu'une vie peut transmettre d'expérience, d'intuition, de lumière visitée. Cette alliance rare de pensée et de grâce fait passer, dans le champ de la poésie vécue, comme un souffle de révélation : ici, une voix fragile et souveraine change une destinée, même à son terme terrestre, en un mouvement d'approche.
«De ma vie, je n'aurai jamais rien su faire de particul... >Voir plus
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Que lire après Sable mouvant - Au soleil du plafond - La Liberté des mers - Cette émotion appelée poésieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique


Un magnifique livre de Pierre Reverdy, poète surréaliste moins connu qu'Eluard, Aragon ou Breton, et qui se retira rapidement de l'agitation du monde pour faire retraite près de l'abbaye de Solesme.

Plusieurs recueils de poèmes y sont rassemblés autour du long poème Sable mouvant, un des derniers du poète, un merveilleuse métaphore qui évoque, à l'approche de la mort, le regard sur la vie parcourue.

À côté de ces poèmes, on trouve aussi des textes dans lequel le poète nous livre ses réflexions passionnantes sur la matière poétique et ceci dans le recueil « Cette émotion appelée poésie ».

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J'ai découvert il y a peu ce poète compagnon des surréalistes et en particulier ce recueil, le dernier dont plusieurs texte m'ont beaucoup touché.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Le bonheur des mots (1960)

Je n’attendais plus rien quand tout est revenu, la fraîcheur des réponses, les anges du cortège, les ombres du passé, les ponts de l’avenir, surtout la joie de voir se tendre la distance. J’aurais toujours voulu aller plus loin, plus haut et plus profond et me défaire du filet qui m’emprisonnait dans ses mailles. Mais quoi, au bout de tous mes mouvements, le temps me ramenait toujours devant la même porte. Sous les feuilles de la forêt, sous les gouttières de la ville, dans les mirages du désert ou dans la campagne immobile, toujours cette porte fermée – ce portrait d’homme au masque moulé sur la mort, l’impasse de toute entreprise. C’est alors que s’est élevé le chant magique dans les méandres des allées. Les hommes parlent. Les hommes se sont mis à parler et le bonheur s’épanouit à l’aisselle de chaque feuille, au creux de chaque main pleine de dons et d’espérance folle. Si ces hommes parlent d’amour, sur la face du ciel on doit apercevoir des mouvements de traits qui ressemblent à un sourire. Les chaînes sont tombées, tout est clair, tout est blanc – les nuits lourdes sont soulevées de souffles embaumés, balayées par d’immenses vagues de lumières. L’avenir est plus près, plus souple, plus tentant. Et, sur le boulevard qui le lie au présent, un long, un lourd collier de cœurs ardents comme ces fruits de peur qui balisent la nuit à la cime des lampadaires.
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De ces grands coups de vent



De ces grands coups de vent
Qui soufflent les cervelles
De celle qui tient bon
À celle qui chancelle
Sous l'effort d'un suprême élan

                     Pour connaître
                     pour aimer
                     pour être
                     pour savoir
                     savourer la vie
                     Savoir vivre et mourir
                     Dans la même tempête
                     D'un même glissement
                     Et sur la même ligne
Dans cet espace nul qui sans cesse recule
        Plus sombre au verseau du néant
Ce néant auquel je faisais
allusion tout-à-l'heure
Et d'ici là vous n'aurez
même pas le temps
De savoir qui rit ni qui pleure
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Tard dans la vie, par Pierre Reverdy.



Je suis dur
Je suis tendre
Et j’ai perdu mon temps
À rêver sans dormir
Partout où j’ai passé
J’ai trouvé mon absence
Je ne suis nulle part
Excepté le néant
Mais je porte accroché au plus haut des entrailles
À la place où la foudre a frappé trop souvent
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
Et d’où ma vie s’égoutte au moindre mouvement

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Baudelaire a dit, à peu près (...) qu'il ne concevait pas la Beauté en Art sans l'idée de malheur, de morbidité, de souffrance. Ce n'est pas du tout ce que je pense moi-même. Bien au contraire, je crois que le but de l'art, le rôle de l'art n'est pas d'enfoncer encore davantage l'homme dans sa misère, dans sa souffrance ou sa tristesse — mais de l'en délivrer, de lui donner une clef de sortie en le soulevant du plan réel, lourdement quotidien, jusqu'au libre plan esthétique où l'artiste se hisse lui-même pour vivre et respirer.
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Le drame constant du poète c'est qu'aspirant plus que tout autre à adhérer au réel — comme dans l'absolu — l'excès de sa sensibilité même lui interdit de s'y adapter, de s'en accommoder, — dans le relatif — comme tout le monde — et d'y puiser, pour en jouir, le moindre des quelques avantages qu'il peut offrir. Certes, ce n'est pas le goût de vivre qui lui manque. Mais au contraire, ce qui le bride, c'est d'avoir ce goût à l'excès. De sorte que, quelles que soient, d'ailleurs, les circonstances sociales de sa vie, il ne peut éviter de se heurter et de se blesser toujours à des limites. Et ces limites, qui lui rendent le monde le plus vaste étouffant, il les retrouve encore dans son oeuvre dont l'exigence de sa nature et de son caractère lui interdit de se trouver jamais satisfait.
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Videos de Pierre Reverdy (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Reverdy
Robert Bober Il y a quand même dans la rue des gens qui passent - éditions P.O.L où Robert Bober tente de dire comment et de quoi est composé son nouveau livre "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent", et où il est notamment question de son précédent livre "Par instants la vie n'est pas sûre" et la poursuite de sa conversation avec Pierre Dumayet, d'identité indéterminée et d'identités, d'innocence et de bonté, d' enfance et de rencontres, du yiddish et de Georges Perec, de Seth et de Julien Malland, de Martin Buber et de Gaston Bachelard, de Cholem Aleikhem et du film "Tevye le laitier" de Maurice Schwartz, de Zozo et de la rafle du Vel d'hiv, d'images et livres, de Robert Doisneau et de la photographie, de Pierre Reverdy et de la librairie du Désordre à la Butte aux Cailles, à l'occasion de la parution de "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" en octobre 2023 aux éditions P.O.L, à Paris, le 10 janvier 2024

"– Alors, toujours aussi gros ? – Et toi, toujours aussi con ? C'est comme ça que j'ai compris qu'ils étaient copains. le gros, derrière son comptoir, c'était le patron du bistrot-guinguette « Chez Victor » situé derrière la place des Fêtes au fond de l'impasse Compans. le con était accoudé au zinc en attendant d'être servi. Plus tard, bien plus tard, je suis retourné voir le bistrot « Chez Victor », je ne l'ai pas retrouvé. Tout le quartier avait été détruit."
+ Lire la suite
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