AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,98

sur 24 notes
5
2 avis
4
1 avis
3
7 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nicolas Rey nous revient avec un roman épistolaire qui ne va rien nous cacher de son amour pour Joséphine, de son besoin de croire que la rupture n'est pas consommée, de son obsession, de sa dépression.

Depuis Les liaisons dangereuses et Choderlos de Laclos, on sait que le roman épistolaire, surtout quand il parle d'amour, de passion et de trahison peut être une forme littéraire redoutablement efficace. Elle offre en effet au lecteur un large pan de liberté, celui d'imaginer par exemple la réaction du destinataire des courriers.
Il n'en va pas autrement dans ce nouvel opus signé Nicolas Rey.
Même si cette fois, nous n'avons droit qu'aux lettres de l'amoureux transi à celle qui vient de le quitter, la belle Joséphine Joyeaux, le registre n'en est pas moins très riche.
Si comme moi, vous êtes amateur de collections, je vous propose une petite liste non exhaustive de ces missives qui dessinent sur la carte du tendre un itinéraire des fluctuations du sentiment amoureux, qui va de l'incrédulité à la colère, du fol espoir au désespoir le plus sombre.
Commençons la tentative rationnelle de comprendre ce qui arrive à l'amoureux qui se retrouve désormais seul. Pour ne pas sombrer dans la dépression, l va voir un psy qui lui explique qu'il devra passer par cinq étapes, le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation. Facile à dire, surtout quand on applique la chose à son cas personnel. le déni passe encore, mais la colère se dirige non pas à l'encontre de l'être aimé, mais vers l'auteur qui «n'a pas fait le maximum» pour garder «sa» Joséphine. du coup, toutes étapes suivantes sont forcément biaisées. le marchandage et la dépression feront bien partie du lot au fil du livre, mais l'acceptation…
Quand on «aime jusqu'à l'infini, comment peut-on accepté que cette passion si intense ne soit pas partagée. D'autant qu'avec toute la mauvaise fois dont on peut être capable dans ces moments-là, on va accumuler toutes les preuves que cet amour ne saurait mourir.
Avec l'aide de Françoise Sagan, de Richard Brautigan, de Francis Scott Fitzgerald, de Romain Gary, de Marcel Proust, il va trouver dans les livres les échos de son mal-être et les raisons d'y croire encore. Ou plutôt d'imaginer ce qui aurait pu ou dû – de son point de vue, cela va de soi – se passer pour que cette rupture ne soit pas définitive.
Après Pierre-Louis Basse et Je t'ai oubliée en chemin, voici une nouvelle version, plus obsessionnelle et plus crue de la rupture amoureuse: «Joséphine. Mon amour. Mon délice ultime. Ma cyprine blanche au goût merveilleux qui parfois coulait en fin de journée de ta chatte pour finir entièrement dans ma bouche.»
Une fois de plus, le mâle doit rendre les armes. Mais fort heureusement pour nous, «tout le reste est littérature». Un bel hymne à l'absolu.


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          240
Toutes les conditions étaient réunies pour que j'éprouve de la compassion pour notre auteur/narrateur. J'ai toujours trouvé les échanges épistolaires très séduisants, mais je trouve que celui-ci manque un peu d'authenticité. En effet, on sent qu'elles sont écrites à notre attention plutôt qu'à celle de Joséphine. le chagrin et la douleur sont des thèmes universels et ces échanges sont touchants et font écho à ce que le lecteur a déjà éprouvé dans sa vie. Je déplore l'abus de détails sur le sexe de Joséphine, une petite dose ne peut pas faire de mal, mais à la fin cela devient redondant et un peu agaçant.
Je le recommande pour les coeurs brisés qui essayent de se remettre mais soyez prévenu qu'il s'agit d'un texte d'un auteur/narrateur égocentrique et autocentré !
Commenter  J’apprécie          130
C'est le titre de ce roman qui m'a attirée lors de la dernière opération Masse Critique. Je n'ai même pas forcément fait attention à l'auteur que je connaissais vaguement, mais dont je n'avais jamais rien lu. Une histoire de chagrin d'amour façon désintoxication et sous forme épistolaire ça me convenait.

Lettres à Joséphine nous donne en effet l'occasion de lire les lettres que Nicolas écrit à la fameuse Joséphine pour exprimer son désespoir suite à leur rupture. Ce qu'il y a de particulier dans ce roman épistolaire c'est que nous avons uniquement les écrits de Nicolas, et pour cause, il ne semble pas qu'il les envoie à son ancienne amoureuse.

Le thème du chagrin d'amour est malheureusement universel, on compatit donc immédiatement avec Nicolas, mais contrairement à lui je n'éprouvais aucun amour pour Joséphine. Je l'ai trouvée assez détestable dans ses façons de faire, même si on voyait qu'elle n'essayait pas forcément de le blesser.

Une chose m'a particulièrement gênée dans l'écriture de Nicolas Rey c'est toutes les scènes détaillées de sexe. Je veux bien qu'il parle du manque physique, de son attirance pour elle, mais là ça faisait vraiment trop. Chaque lettre commence par deux-trois lignes de description de l'anatomie de Joséphine et des chapitres entiers sont consacrés à ce qu'il fantasme de lui faire ou ce qu'il lui a déjà fait sexuellement. ça tourne vite en rond.

Le reste de l'histoire m'a plu, mais tous les détails autour de leurs ébats sexuels ou du corps de Joséphine nuisent vraiment à l'avancée du roman. J'avais presque hâte que ça se termine. Un roman à réserver à un public averti.
Commenter  J’apprécie          40
Sa douleur de chagrin d'amour est là, il a bien trouvé les crocs.
Son existence de l'amour reste éphémère. On a le sentiment d'être balloté entre les dents d'un personnage qui ne regarde cette Joséphine qu'en pensée émue de femme-objet, et qui n'a pas pas d'autre consistance que ses lèvres intérieures et son diamant noir.
Rien de profond à jaillir si ce n'est les fantasmes d'un personnage sur un morceau de corps et ses multiples odeurs. On n'apprend pas Joséphine.
A la longue, cela devient lourd et ces redondances ont finit par me lasser.
C'est peut-être un parti-pris de l'auteur et de son personnage qui, à mes yeux, reste très centré sur lui et finit par en devenir terriblement agaçant.
Le sentiment le plus fort, c'est que c'est de la part de l'auteur une vengeance personnelle. Et si c'est le cas, je trouve cela minable.
Bref, je vais passer à d'autres lectures sur le sujet du chagrin d'amour.
Commenter  J’apprécie          20
Livre reçu de "Masse Critique" : Comme le titre l'indique, il s'agit d'une succession de lettres envoyées par l'auteur à son amour perdu. Et ce n'est pas du tout le genre de littérature que j'aime, aucun dialogue, l'histoire n'est vue que d'un seul point de vue, c'est plat. Il y a quelques passages assez crus (chose qui en soit ne me dérange pas) mais qui tombent à certains moments dans la vulgarité. Malgré cela, on ressent bien la détresse et le désespoir de l'auteur face à cet abandon. Livre à l'écriture simple et qui se lit facilement.
Commenter  J’apprécie          10
Lorsque Joséphine met fin à la relation qu'elle entretient avec Nicolas depuis 5 ans, Nicolas s'effondre. Et pour ne pas sombrer il lui écrit, des lettres qu'il n'envoie pas, une correspondance à sens unique qui dit le manque et la souffrance.
C'est bien écrit, très rythmé, quelques très beaux passages notamment quand il raconte la jalousie qui le ronge en pensant à l'autre histoire d'amour, celle dans laquelle Joséphine s'engage en le quittant. Nicolas pleure, sans fard et c'est touchant.
Et puis il raconte aussi le manque physique, sans omettre aucun détail de leur vie sexuelle, une fois, deux fois.. 10 fois et j'ai fini par me demander si il pleurait une âme soeur ou La partenaire sexuelle de sa vie, celle avec qui l'entente est parfaite. Et même si je ne crois pas que ce soit le cas, j'y ai vu un soupçon de sexisme.
Le livre est court mais j'ai eu rapidement envie qu'il se termine, une impression de tourner en rond.
Commenter  J’apprécie          00
Ange gardien

Premier contact avec l'écriture sans concession de Nicolas Rey…. Qui s'y frotte s'y pique !

Le moins que l'on puisse dire est que Nicolas Rey ne s'embarrasse pas de fioriture et va droit au but. Il plonge dans l'intime pour raconter sa lente descente aux enfers jusqu'à la prise de conscience ferme et définitive, que le lecteur a saisi dès les premières lignes : Joséphine ne l'aime plus mais lui oui.

Ses lettres écrites à l'encre de sa tristesse, Nicolas Rey ne les a pas envoyées à son ex-aimée, il a préféré les publier. Parce que si la succession de description de ses états d'âme et de ses états corporels déliquescents ainsi que l'exposition de leurs scènes orgiaques passées ou fantasmées peut passer pour de l'impudeur, parler ouvertement de l'intime est aussi un acte de partage qui possède une portée universelle.

Les textes de Nicolas Rey, ses lettres, sont violentes, sexuelles, belles, tendres… elles sont natures et brutes… elles sont l'expression de la passion, à la fois faite de vertu et de souffrance.

Haut en couleur et en scènes cocasses, le récit formé par la réunion de ses lettres hypothétiques puisque non envoyées regorge d'une poésie qui se veut englobant toutes les facettes de l'amour, de sa naissance à sa petite mort.

Il y a donc, pour un lecteur chaste comme moi, des passages qui peuvent mettre légèrement mal à l'aise. Mais passé ces quelques réticences bien naturelles dans la mesure où il n'existe pas d'écrivain exhibitionniste s'il n'y a pas de lecteurs voyeurs, on se prend de sympathie pour cet ours mal lâché, abandonné par son amour fol, sans haine, sans rupture totale.

Tout au long de ces pages, dure l'idée d'une ambivalence de la part de Joséphine. Si Nicolas Rey est on ne peut plus monolithique en présentant un bloc uni d'amour insubmersible pour Joséphine, cette dernière, qui l'a pourtant radié de sa vie amoureuse et sexuelle, entretient encore un lien avec l'auteur, comme si elle savait que rompre toutes les amarres ne ferait que provoquer la noyade pure, simple et définitive du matelot Rey.

Nicolas Rey scande à tue-tête son amour, comme un mantra ou une méthode Coué qui devrait fonctionner mais qui ne lui renvoie qu'une solitude qui ne parvient tout de même pas à le déprimer totalement.

On tourne la dernière page en sachant que malgré tout, rien n'est irrémédiablement terminé pour l'auteur et que seul le lecteur met un point final à sa lecture… suite au prochain numéro.

Lien : https://garoupe.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (51) Voir plus



Quiz Voir plus

Mémoire et souvenirs dans les titres

Complétez le titre du roman d'Edmonde Charles-Roux qui a obtenu le Prix Goncourt en 1966 : Oublier ...

Florence
Palerme
Venise
Naples

10 questions
240 lecteurs ont répondu
Thèmes : mémoire , souvenirs , oubliCréer un quiz sur ce livre

{* *}