Je me penche sur la lumière rouge
des coquelicots,
elle m'éclaire un instant
sur le bord du chemin,
je la laisse où elle est
parmi d'autres mystères
qui n'ont pas eu le temps d'éclore,
je ne veux rien déranger,
rien arracher,
je crois en la beauté fragile
qui se fane
sitôt qu'on voudrait la cueillir
et la garder pour soi.
De ses branches
qui lentement s'éclairent,
de ses pinceaux de cerisiers,
l'aube a repeint le ciel,
le jardin,
les pierres,
ses couleurs peu à peu
ont rhabillé la terre
où il faisait si froid.