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Sophie Rigal-Goulard (Autre)
EAN : 9782700275469
192 pages
Rageot Editeur (05/08/2020)
3.96/5   28 notes
Résumé :
Marina, 13 ans, et son petit frère Sacha viennent de s’installer avec leur mère dans une nouvelle ville, pour une nouvelle vie. Leurs parents se sont séparés il y a peu et plus rien n’est comme avant.
Quand Marina découvre que sa mère a été licenciée et qu’elle perd pied, elle décide de tout faire pour que personne ne s’en aperçoive de crainte qu’on ne les sépare. Mais Marina peut-elle donner le change encore longtemps au collège et auprès de son père ? Et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Sophie Rigal-Goulard est une autrice touche à tout. Elle nous livre aussi bien des histoires drôles et légères que des romans sur des sujets plus difficiles. Elles est de cette deuxième catégorie là. L'autrice fait ainsi le choix d'y aborder l'alcoolisme parental et met particulièrement en lumière son impact sur la vie familiale et la construction de l'identité, notamment à l'adolescence.

Elles, c'est d'abord l'histoire de Marina. A 13 ans, la jeune fille a grandi d'un coup, par la force des choses après le divorce de ses parents. En effet, depuis ce dernier, sa mère va mal et elle se noie dans l'alcool, ratant tous les événements importants de ses enfants et les plongeant aussi dans une précarité financière lorsqu'elle perd son travail. le quotidien est dur pour Marina, qui s'efforce de protéger son petit frère Vania et d'assurer les apparences dans son nouveau collège…

Elles, c'est aussi l'histoire de Justine, professeur-documentaliste dans le collège de Marina. Elle est aussi une personne torturée par les souvenirs de son passé, par les phrases de son père alcoolique qui tournent en boucle dans sa tête, malgré son décès. Elle manque de confiance en elle et est très vite interpellée par l'attitude de Marina, cernant vite son mal être.

Sophie Rigal Goulard nous plonge dans les pensées intimes de Marina et Justine. Avec la première, l'autrice évoque l'épuisement qu'entraîne la situation à laquelle Marina est confrontée. On perçoit très bien toute la détresse, la culpabilisation, la honte, la colère et la tristesse qui habitent Marina. C'est une adolescente perdue, qui s'oublie et joue un rôle qui ne devrait pas être le sien. Néanmoins elle ne dit rien car elle a aussi peur qu'on découvre toute la vérité et que cela détruise définitivement sa mère…

Avec Justine, c'est plus l'impact moral des parents maltraitants, toxiques qui est abordé. le père de Justine partageait avec la mère de Marina le goût pour l'alcool. Un alcool mauvais, qui l'amenait à brimer Justine, à la dévaloriser, à la moquer et la maltraiter verbalement. Ses mots sont aujourd'hui l'auteur des maux de Justine…

Dans Elles, j'ai trouvé le ton juste et les situations crédibles. J'ai bien aimé le lien qui se tisse, avec finesse, entre Marina et Justine. Loin de s'immiscer brutalement dans les soucis de Marina, Justine, par ses conseils de lectures ( par contre peu réalistes, pour une élève de collège, à mon sens) parvient à installer entre elles la confiance. Ces deux parcours de vie sont aussi très touchants.

J'aurai peut-être aimé que le livre soit un peu plus long, aille davantage en profondeur dans certains aspects psychologiques et notamment pour le personnage de Justine. J'aurai aimé que Sophie Rigal-Goulard étoffe un peu plus l'impact psychologique des paroles du père sur sa construction personnelle. le roman racontant quelques instantanés sur l'année scolaire, pour l'une ou l'autre, on a parfois l'impression que chaque personnage évolue un peu vite dans son cheminement personnel (surtout Justine, là aussi). J'ai aussi trouvé que la fin était un peu rapide, j'attendais un peu plus que cette porte grande ouverte sur l'avenir.
Lien : http://www.lirado.fr/elles-s..
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Marina prépare son frère Vania pour la rentrée, ils viennent de déménager et sont tous les deux stressés à l'idée de ne connaître personne. Marina le fait rire tout en le préparant pour l'école et en essayant de ne pas trop penser au passé. Il y a plus de six mois ses parents étaient encore ensemble, ils formaient une « vraie » famille, elle pouvait alors compter sur eux et mener une vie d'adolescente banale. Mais en ce jour de rentrée Elle n'est pas là et Lui non plus, d'ailleurs… Elle ne veut plus qu'on parle de Lui et se met dans tous ces états dès qu'il en est question. Elle c'est celle qui a remplacé leur mère, Elle en a toujours l'apparence mais Marina ne peut pas se résoudre à l'appeler encore maman depuis qu'elle a sombré petit à petit dans l'alcoolisme. Alors elle protège son frère du mieux qu'elle peut, elle se tait pour qu'ils ne soient pas séparés, elle se tait pour la protéger Elle malgré tout, elle n'est plus qu'un bloc d'angoisse qui essaie de se rendre invisible, notamment au collège.
Un autre personnage prépare au même moment sa rentrée, il s'agit de Justine qui vient d'obtenir un poste de titulaire comme professeur documentaliste dans le même collège que Marina. Elle a du mal à se remettre d'une rupture et surtout elle est envahie par une petite voix qui ne lui veut pas du bien, une petite voix qui ne lui appartient pas mais qui est celle de son père qui a passé toute son enfance à la dévaloriser. Suite au choc de la rupture tout lui revient en plein visage encore plus brutalement et elle a du mal à reprendre pied, surtout qu'elle entend sans cesse la voix de son père lui dire des méchancetés. Quand elle voit Marina cela la renvoie violemment à sa propre adolescence, à ce père alcoolique et violent verbalement, à son échappée dans les livres à ce moment-là, à sa volonté de se rendre invisible. Elle va essayer d'apprivoiser Marina pour l'aider mais c'est dur de ne pas effaroucher la jeune fille. Mais en voulant secourir Marina c'est finalement elle-même qu'elle va aider.
Le récit est simple mais sensible. J'ai trouvé qu'il sonnait juste et que le discours -même si le thème principal est omniprésent- n'était pas trop appuyé. le piège aurait été de tomber dans le didactisme sur un sujet tel que celui-ci et je trouve que l'autrice l'a bien évité. C'est un récit nécessaire et bien tourné à mon sens. Les personnages sont émouvants et ils sonnent justes, on y croit complètement et on leur souhaite le meilleur.
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Voici un magnifique roman de littérature jeunesse que j'ai découvert dans le cadre d'un prix littéraire pour le collège. Je l'ai lu d'une traite! La couverture et le titre m'avaient intriguée, je n'ai pas été déçue.
Marina est une adolescente qui va faire sa rentrée en 4°. Mais cette année, la rentrée est particulière pour elle et son petit frère, Vania, qu'elle surnomme gentiment "Moineau": leurs parents viennent de se séparer. C'est "Elle" qui a la garde de Marina et "Moineau". Pour les deux enfants, il y a la vie d'avant, celle d'une famille "normale" et la vie de maintenant, une VDM... "Elle", leur mère, sombre peu à peu... Au collège, Marina fait la rencontre de la prof documentaliste, Justine, qui arrive elle aussi dans ce nouveau collège. Les livres vont devenir leurs passerelles...
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Peut-on aimer quelqu'un qui nous dégoute?

L'alcoolisme parental n'est pas un thème facile à aborder, surtout d'un point de vue adolescent. Pour ce roman, l'autrice a choisi d'alterner les chapitres de Marina et Justine. Ce procédé donne du rythme et permet d'ajouter un peu de lumière à la noirceur du thème : Marina n'est pas seule à vivre ces problèmes. Justine, qui chemine dans sa vie et affronte ses démons du passé, agit comme une dose d'espoir pour les lecteurs et, on le souhaite au fil du récit, potentiellement pour Marina.

Parce que d'espoir, Marina en a cruellement besoin. Avec l'alcoolisme de sa mère – et les mensonges, les déceptions, les rendez-vous ratés, les frigos vides, les moments honteux et les éternelles excuses qui viennent avec –, avec son déménagement, l'éloignement et une relation tendue avec son père et sa meilleure amie, l'adolescente n'a que son petit frère comme aspect positif et stable de sa vie. On comprend rapidement que l'alcoolisme ne touche pas que le malade. Marina, en digne grande soeur, doit protéger son petit Vania. Qui reste-t-il, alors, pour veiller sur elle? Peut-elle faire confiance à son père? À sa meilleure amie? À cette prof insistante, Justine? Non, non et non! Marina ne peut pas parler, car « Elle » menace de mourir de chagrin si ses deux enfants chéris devaient s'éloigner. Voilà un bien grand poids et de bien lourdes responsabilités pour une si jeune personne... Marina espère, donc. Attend. Joue la comédie. Pourtant, l'alcoolisme chronique ne se guérit pas comme un rhume. Les mois passent, et rien ne change. Devant le malheur qui menace désormais son frère, elle doit agir. Mais que faire?

Lisez la critique complète ici : http://sophielit.ca/critique.php?id=2499
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Vivant/ tellement réaliste/ émouvant.

« Marina et son petit frère menait une vie heureuse, remplie d𠆚mi-e-s et de fous rires. Jusqu’à la séparation de leurs parents. Depuis ils vivent avec Elle dans un environnement rempli d’inconnu. Et rien ne va plus. Désormais il faut se taire et faire semblant. »

A lire au CDI du collège.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L’espace d’un instant, je me suis demandé si j’étais toujours dans mon cauchemar.

Elle était affalée sur le paillasson, devant chez nous. Couchée en chien de fusil. Elle a bougé quand j’ai touché son épaule. Elle puait parce qu’Elle avait vomi. Je me suis mise en conduite automatique. Quand Elle est dans cet état, je sors de mon corps. Il y avait deux urgences : que les voisins ne la voient pas comme ça et que Vania ne se réveille surtout pas.

Je l’ai tirée de toutes mes forces à l’intérieur de l’appartement et Elle a grogné des mots inintelligibles. Quand Elle a été à l’intérieur, à l’abri des regards, j’ai respiré un grand coup. Ensuite j’ai eu envie d’aller chercher un seau d’eau et de lui balancer en pleine figure. Mais je ne voulais pas que Moineau entende quoi que ce soit. Je lui ai passé des gants d’eau fraîche sur le visage. Je l’ai appelée, doucement.

Elle me dégoûtait, et en même temps, Elle me faisait une peine infinie. Je la haïssais profondément et pourtant, mon cœur explosait d’amour pour Elle. Je voulais qu’Elle disparaisse de ma vie et malgré cela, j’aurais donné tout ce que j’ai pour la protéger.

Elle a émergé suffisamment pour s’asseoir et demander à boire. Elle a quasiment bu un demi-litre d’eau sans s’arrêter. Après, Elle est restée assise un moment, le regard vide. J’étais en face d’Elle, nos pieds se touchaient presque.

-Je devrais être morte pour ce que je te fais subir, a-t-Elle déclaré d’une voix horrible. Pour tout ce que je VOUS fais subir à Vania et toi.

Je lui ai demandé de se taire.

-Si tu veux parler, on le fera demain. Maintenant, tu te douches et je te mets au lit. Viens.

J’ai essayé de la relever, mais Elle a résisté en pleurant. Elle gémissait qu’Elle allait nous perdre et qu’il nous emmènerait. Quand Vania est arrivé dans le couloir, j’ai eu envie de hurler. Surtout qu’Elle s’est mise à geindre encore plus fort et à vouloir le serrer dans ses bras. J’ai pris mon frère dans mes bras en lui affirmant que je gérais et qu’il devrait aller se coucher. Il l’a regardée, avec cette grimace qui montre qu’il ne veut pas pleurer.

-Elle s’est fait mal ? a-t-il demandé d’une voix tremblante.
-Mon bébé, mes bébés d’amour, ne me laissez jamais… se lamentait-Elle en secouant la tête comme une folle. Je vais mourir si vous m’abandonnez…

J’ai eu soudain l’impression de survoler la scène et de nos voir, tous les trois, tassés dans le couloir, cernés par le malheur et la peine.

J’ai sur qu’on avait touché le fond et qu’il nous était impossible de descendre plus bas.
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[...] les livres ne doivent pas nous servir de rempart. Ce sont juste des passerelles qui nous permettent parfois de quitter notre monde. On peut se réfugier momentanément dans la lecture. pas éternellement.
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Moi aussi je préfère lire que parler. Mais… pour autant les livres ne doivent pas servir de rempart. Ce sont juste des passerelles qui nous permettent parfois de quitter notre monde. On peut se réfugier momentanément dans la lecture. Pas éternellement.

L’adolescente reste immobile et silencieuse. Seules ses mâchoires qui se crispent semblent indiquer un semblant de réaction.
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J’ai l’impression d’être dans une voiture lancée à plein régime et qu’on ne peut plus arrêter. On va finir dans le mur, Moineau, Elle et moi. C’est obligé. Je ne vois pas comment nous sortir de cette course vers le néant. Si j’alerte mon père, il nous tendra la main à Vania et moi mais sans Elle… Et si quelqu’un découvre quelque chose au collège, Elle sera jugée et cataloguée « mère qui ne peut pas s’occuper de ses enfants », c’est sûr. Et on devra partir. Quelles que soient les issues possibles, on la laisse derrière nous. Elle nous l’a suffisamment dit pour qu’on la prenne au sérieux, Elle en mourra.
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- Notre mère boit. Elle est alcoolique. Elle n'arrive pas à s'arrêter. On ne s'en sort plus, mon frère et moi. Elle nous entraîne dans le vide et nous...
J'essuie mes larmes avec le mouchoir que me tend Forestier.
- Nous... On veut vivre, ajoute Vania.
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Vidéo de Sophie Rigal-Goulard
Et voici mes dernières lectures, avec lesquelles j'ai passé de très très bons moments ! Et vous racontez moi tout :)
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Mets la HD tu verras c'est bien mieux ! Et bon visionnage :)
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