La Machine de Turing de Benoît Solès

J'avais un peu entendu parler de cette pièce mais de très loin, sans compter que je suis tout sauf un grand connaisseur du monde du théâtre, donc mes attentes n'étaient pas particulièrement élevées. Étant donné qu'elle se joue actuellement au Théâtre du Palais Royal, où se joue également « Edmond » d'Alexis Michalik, que j'ai vu récemment, je m'attendais à quelque chose du même ordre.

Et en effet, c'est très similaire. du « boulevard plutôt qualitatif ». Mais du boulevard avant tout. C'est-à-dire des personnages et des dialogues très stéréotypés et caricaturaux. de l'humour bien lourd pour bien faire rire la salle en même temps... Avec, heureusement, une mise en scène qui fait le job. Rien de transcendant, mais la scène et les décors sont utilisés de façon astucieuse. Et une séquence émotion à la fin, touchante, certes, mais un peu forcée...

Avec un ami, on s'étonnait des affiches indiquant que la pièce a gagné 4 Molières, dont celui du Meilleur spectacle Théâtre Privé et d'Auteur francophone vivant ! Si c'est le summum du théâtre privé, il y a de quoi s'inquiéter un peu...

Alors certes, les deux comédiens se démènent, notamment celui qui joue Alan Turing, qui donne vraiment de sa personne et ne s'économise pas pendant la pièce. Je dois dire que même s'il en fait des caisses, j'admire l'énergie qu'il insuffle à son personnage pendant 1h30.

Mais la vie d'Alan Turing me semble plus complexe, plus intéressante et plus subtile que ce qu'en a fait l'auteur de cette pièce, Benoît Solès... Je précise que je n'ai pas vu le film « The Imitation Game », qui me tentait moyennement. Au moins cette pièce m'aura donné envie de le voir, pour en apprendre plus sur Turing et espérer découvrir une oeuvre (je l'espère) à la hauteur de sa vie...
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Pièce au quatre Molière, aux mille représentations, sans doute grâce au talent des comédiens certes, mais très certainement avant tout grâce à un texte intelligent, plein d'humour, rythmé, mettant en lumière le destin tragique du mathématicien anglais, Alan Turing, père du premier ordinateur, ayant réussi à décrypter le code nazi d'Enigma dès 1942.
Bien construite, la pièce alterne entre différentes périodes de vie du mathématicien, et notamment l'année 1953 où il se suicida à l'âge de 41 ans, ne supportant pas les condamnations pour homosexualité, considérée comme un crime en Grande-Bretagne jusqu'en 1967. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles Turing ne sera pas reconnu à sa juste valeur.
L'un des mérites de la pièce est avant tout de lui rendre hommage et de proposer une réflexion sur la différence.

9 juin 2023
Je viens de relire et voir cette pièce. Si j'avais pu ajouter une 6e étoile...

Alan Tuning (1912-1954) est un immense mathématicien anglais qui a réellement existé. Il a reçu les plus grands honneurs mais à la fois, il était passible de peines suprêmes au regard de la loi anglaise. Il était homosexuel. Il est bon de savoir que l'homosexualité a cessé d'être un crime qu'en 1967.
Pendant la période de la seconde guerre mondiale, il a réussi à développé une marine capable de décrypter le cryptage de la puissante "Enigma" mise au point par l'Allemagne.
Des millions de vies épargnées.
Cette pièce, très bien écrite, présente Alan Turing, ses travaux et le tourment de sa vie qui l'a conduit au suicide à l'âge de 42 ans
On considère qu'il fut l'un des pères fondateurs de l'informatique.

Alan Turing remémore son histoire à la suite de sa dénonciation par vol et sa rencontre du sergent en charge Mickael Ross : son histoire d'« amour » avec Arnold Murray, l'invention de la machine pour décoder Enigma, et sa solitude et marginalisation après la Seconde Guerre Mondiale.
Pièce théâtrale très émouvante qui met en relief l'histoire d'un homme hors pair, mais dont la figure est restée cachée pendant longtemps à cause, entre autres, de son homosexualité.

Ouch coup dur... J'attendais tellement de cette pièce, la chute me fut rude. J'avais l'impression, uniquement, de lire l'ego trip du dramaturge... Tout au long de la pièce, j'ai vu ce dressé le parallèle entre l'auteur et son personnage : un génie incompris torturé par son homosexualité...