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EAN : 9782373851977
117 pages
Les éditions du Sonneur (23/01/2020)
2.94/5   9 notes
Résumé :
Un homme - appelons-le l'auteur - se lance dans l'écriture d'un premier roman. Désargenté mais doué d'un sens très personnel de l'intrigue et de la grammaire, il fait preuve d'une grande abnégation et n'ambitionne pas moins que d'écrire un chef-d'oeuvre, qui sera justement Albert et l'argent du beurre, l'histoire d'un trio enfermé dans une propriété perchée sur les hauteurs de Nice. Il y a là Albert, le serviteur, qui partage son temps entre les courses au village, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Albert et l'argent du beurre est un roman farfelu, rocambolesque et très divertissant. Je l'ai déniché pendant le confinement, grâce aux conseils de ma librairie en lectures numériques, sur leur site.

« – Qu'est-ce qui vous amène, Chantal ?, scarlatina le docteur avec circonspection.
– Non, moi c'est Sophie, tortilla Manon. »

Deux lignes et déjà ça décoiffe. Albert et l'argent du beurre, c'est un écrivain qui essaye d'écrire une histoire tandis que ses personnages n'en font qu'à leur tête. Ils se débinent, sont castés, troqués contre des géraniums, changent de sexe – ou de prénom ! – et tentent même un ou deux piquets de grève, entre autre pour changer le titre du livre, qui ne convient pas à la majorité.

Dans cette farce sans queue ni tête, Laurent Rivelaygue joue de façon débridée avec les mots et les styles. le miroir sans tain de la fiction n'en finit pas de se fendiller, les personnages connaissent l'existence du roman en train de s'écrire, les poncifs deviennent leur propre négatif mijoté à la sauce surréaliste. L'auteur fait feu de tout bois, c'est souvent drôle, parfois aussi un peu lourdingue, en tous cas pour ma pomme qui suis plutôt humour anglais que grosse artillerie française. Pas grave. Et si, derrière le vaudeville décomplexé de ce texte pointait un regard un peu féroce sur notre époque de désillusion, de course à la notoriété hypocrite et de libéralisme forcené ?

J'ai passé avec Albert et l'argent du beurre un moment vivifiant. Il est à découvrir, tant pour son originalité que l'énergie désopilante déployée dans ses pages.

« – Putain la vache merde c'est dégueulasse, s'empourpra le médecin récent qui venait de perdre définitivement son flegme, ce dernier ayant rebondi sur le sol puis sur le rebord de l'évier avant de disparaître dans la bonde et d'atterrir dans une usine de retraitement de déchets qui allait le brosser afin de le faire reluire et le revendre en seconde main à un lord anglais grabataire. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Un roman absurde à souhait, bourré de clins d'oeil.
Une petite merveille, un feu d'artifice de folies et de pirouettes stylistiques. Un héritier de Queneau. Merci, Laurent (je me permets de vous appeler Laurent) pour ce moment de fantaisie à l'état pur.
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Un auteur bien déterminé à écrire un fabuleux premier roman « dépose » trois personnages dans une villa en bord de mer et tente de voir s'il va se passer quelque chose d'intéressant.
En théorie, le côté burlesque peut m'amuser, les jeux de mots également, un auteur en quête d'inspiration, tout autant, surtout quand les personnages prennent vie. Mais l'histoire tombe dans l'absurde et n'a bientôt ni queue ni tête ! heureusement que le livre est court, je l'ai fini, mais c'était déjà suffisamment long pour une histoire qui n'a ni sens, ni logique, ni chute, ni rien.
Bref, pour ma part, une grosse déception, je ne dois pas être le public cible !
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J'ai mis une demie-étoile car on ne peut pas mettre moins. Comment une aussi bonne idée peut-elle donner un livre aussi nul, sous prétexte de burlesque???!!!
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Détournement joyeux de sitcoms et hommage flamboyant au Belmondo du « Magnifique », au rythme d'une somptueuse mitrailleuse à zeugmas.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/29/note-de-lecture-albert-et-largent-du-beurre-laurent-rivelaygue/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Bruce gara la Forsche dans la cour de la maison ajourée. La bâtisse surplombait un parc de belle profondeur, un village provençal tirant sur le jaune et offrait, plus loin, une vue sur la mer qui valait bien les 4,5 points attribués par Trip Advisor. Bruce et Manon sortirent de l’habitacle. Albert, qui possédait tous les attributs d’un fidèle serviteur, s’approcha par petits bonds ancillaires ; Manon se méfiait un peu de lui car il avait tendance à la poursuivre de ses acidités en s’humectant les lèvres.
– Qu’avez-vous préparé pour le dîner, Albert ? se pourlécha Bruce.
– Des sardines, rétorqua le serviteur.
– J’espère que nous aurons assez de pain, pétrit Sophie, qui aimait bien changer de prénom sans raison au beau milieu d’une page.
Le repas fut succulent, dans un esprit très portugais. Ils se racontèrent leurs vacances à La Baule, sur la plage dorée d’un été pétulant, quoique sans s’étendre parce qu’après tout ils y étaient ensemble.
Soudain, la nuit tombit et ils se couchirent dans une embarrassante conjugaison.
Bruce enfila une gabardine et fit voluptueusement l’amour à Sophie. Manon n’était pas en reste, se transformant nuitamment en déesse de la passion affublée de plusieurs bras. Ses cris de plaisir traversèrent la porte, et ce n’était qu’un début.
Ce n’était qu’un début mais l’auteur, qui venait de se lancer pour la première fois à l’assaut d’une œuvre d’envergure, éprouvait un sentiment mêlé de satisfaction gaie (il avait réussi à créer cette tension minuscule qui allait plonger le lecteur dans un tourbillon littéraire) et d’inquiétude relative (pourquoi Manon avait-elle subitement décidé de changer de patronyme ? Il allait falloir s’expliquer sans détour).
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Le lendemain, l’auteur s’installa à sa table de travail, la gencive encore fumante du traitement de la veille, mais submergé d’énergie créatrice. Il se préparait à vivre le genre de matinée qui fleurait bon le chef-d’œuvre. Il fit craquer ses doigts, il était prêt, un flot de mots au bord des lèvres. Las, ses personnages n’étaient pas là.
– Qu’est-ce que c’est encore que ce bordel ? pétarada-t-il dans le vide immaculé de la page, dont il n’obtint en retour qu’un écho insatisfaisant.
Puis il se souvint qu’il avait lu, la veille chez le dentiste véreux, l’interview imprudente d’un écrivain passionné mais aujourd’hui décédé. Il devait s’agir d’une sommité de l’art romancé, d’abord parce que plusieurs de ses œuvres avaient été adaptées en téléfilms pour France Télévisions, ensuite parce qu’on lui demandait encore son avis sur à peu près tous les sujets, même deux ans après sa mort. Ledit écrivain passionné expliquait que, pour écrire un bon livre, l’auteur devait aimer ses personnages. L’auteur, l’autre, songea que ce fameux écrivain passionné devait avoir obtenu pas mal de bourses d’aide à l’écriture pour pouvoir s’offrir des personnages aimables et qu’il n’avait probablement jamais eu à se coltiner une bande de crevards comme Albert, Bruce et Coraya. Toutefois il décida de suivre son conseil et d’essayer de les aimer du mieux qu’il le pourrait, avec abnégation et vigueur mais sans tomber dans le voyeurisme car il préférait pratiquer la suggestion sensuelle.
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L’auteur recula sa chaise à roulettes pour contempler, subjugué par tant d’audace philosophique, la phrase qui venait de jaillir sous ses doigts avec la précocité d’une éjaculation adolescente. Ce roman, malgré ses aléas et ses impondérables, menaçait par moments de frison-rocher les sommets.
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Vidéo de Laurent Rivelaygue
On pourrait penser que le roman de Laurent Rivelaygue « Il faut toujours envisager la débâcle » est le roman d'une vie, pas la sienne, mais celle du plus grand nombre. Soit, mais c'est surtout celui d'un journaliste sur le départ qui décide d'en découdre avec le destin et de résoudre l'affaire du tueur en série le Grêlé, puisque sa vie sentimentale bat de l'aile. Mais qui de la poule ou l'oeuf précipite la chute ? Aussi, quand tout bascule, se raccrocher aux faits rien qu'aux faits fait oublier les autres branches pourries de l'existence, mais qu'à cela ne tienne, entre écrire et vivre, il n'y a qu'un pas, mais aussi des hallucinations, des remises en question, de la mélancolie et la fureur du fait divers.
Laurent Rivelaygue a été sélectionné par le Prix littéraire du Monde pour son livre « Il faut toujours envisager la débâcle » aux édions Calmann-Lévy et pour lequel il a reçu une bourse du CNL, Laurent Rivelaygue. En parallèle de ses activités de graphiste, Laurent Rivelaygue signe son premier roman « Poisson-Chien » aux éditons La Volte en 2007, il écrit entre autres pour la jeunesse à L'Ecole des loisirs avec « Mon petit frère est une pastèque » publié en 2023.
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