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EAN : 978B07VVCFC8K
206 pages
Ma Maison D'Edition (30/08/2019)
4.03/5   30 notes
Résumé :
6 janvier 1993.
Un drame familial vient ébranler le calme du petit port de pêche de Banefieu.
Après une enquête rapidement bouclée, l’affaire Arnaud Tolniet est classée, puis oubliée.
25 ans plus tard, une série de meurtres vient à nouveau bousculer la sérénité de la station balnéaire. Sam, un jeune magasinier dépressif, Carole, une infirmière blasée, et Margaux, une jeune prostituée révoltée, vont se retrouver, malgré eux, propulsés au cœur d’u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Tout d'abord, il y a Sam qui semble littéralement « au bout de sa vie » car il n'en voit pas la signification. Un dépressif qui s'ignore, entre une mère trop possessive et un beau-père qui ne l'aime pas. Pas plus que ne l'aime d'ailleurs aussi son demi-frère. Cette famille recomposée est bien bancale…

Ensuite, il y a Carole, infirmière, blasée, qui regrette un peu son choix initial de revenir sur « son » île aider la population et mettre son savoir-faire à leur service… Elle se questionne sur ses choix et se demande quel aurait été sa vie, si elle était restée « au sud » puisqu'elle avait eu la « chance » d'y poursuivre ses études.

Et, il y a encore Margaux, 25 ans, prostituée dotée d'une mère sans amour qui lui a enseigné tout du « métier ». Ces deux-là mènent une vie de désespérance sans espoirs de jamais s'en sortir. Tout semble « écrit ». Les destins tracés implacablement.

Et pour finir, ce n'est pas un personnage, mais deux « morceaux » de terres imaginaires qui se font face.

Lors de la seconde guerre, la rive nord aillant été « occupée » par les Allemands, les habitants de la rive sud on fait « sauter » le seul chemin qui menait à cette rive nord, en faisant dès lors une « ile » (qui signifie bien isolement).

Depuis, c'est le « nord » contre le « sud » où la haine entre leurs populations n'est pas qu'une légende. Nous avons là une macro de notre société finalement, avec ses haines, ses bassesses, ses injustices, ses préjugés, ses désespoirs et ses solitudes, son « chauvinisme » et ses égoïsmes.

Au milieu de tout ça, des histoires qui au départ semblent complètement dissociées vont se croiser, s'entrecroiser et se rejoindre d'une rive à l'autre.

Au début j'avoue, j'ai eu un peu « peur », les histoires partaient un peu dans tous les sens et j'avais du mal à tout mémoriser pour suivre les développements et trouver les enchaînements. Au début, Carole m'a complètement déroutée. Je ne comprenais pas son affolement, son sentiment de culpabilité.

Pour finir, j'ai été séduite et bluffée par le style de l'auteur, à la fois nerveux, violent à la « Kill Bill » par moment, mais aussi, triste, nostalgique, blasé, presque désespéré.

Le texte « galope » et slalome d'un destin à l'autre. On sent l'urgence dans le récit. Pas de temps mort. La psychologie des personnages est bien creusée (elle aurait même pu l'être plus encore, sans dommage pour le récit).

Ce roman c'est le reflet des errances d'une famille qui a force de secrets enfouis vont faire tomber tous les dominos en cascade lorsqu'ils seront mis à jour.

Contre toute attente, j'ai ressenti de l'empathie pour Margaux malgré tout et je me suis attachée à elle au fil de l'histoire. C'est une gamine « paumée », qui se découvre une histoire à laquelle elle va s'accrocher. Une quête de justice jusqu'auboutiste qui la rend… émouvante parce qu'humaine.

J'avoue qu'au début je n'ai rien vu venir, je ne voyais pas comment elles pourraient se croiser. Je n'en comprenais pas la structure. Alors plutôt que de chercher à tout prix à tout comprendre tout de suite, je me suis laissée portée par les flots (de la Manchenille) … puis après, j'ai deviné certaines choses pour finalement, être surprise par le dénouement et le dernier twist.

En revanche, je suis un peu embarrassée pour le catégoriser. Pour moi, ça n'est ni un vrai thriller à proprement parler, ni un polar, ni bien sûr un roman policier. Alors quoi ? un roman noir ? un thriller psychologique… oui, peut-être mais pas seulement… il a aussi une dimension « sociale » en filigrane.

Bref, ce récit m'a vraiment emballée et je vous incite à en faire la découverte par vous-même. Je remercie l'auteur, Frédéric Rocchia pour sa confiance et la plateforme SP Simplement qui a permis la mise en relation. Je n'en resterai pas la lecture de ce livre. Je vois qu'il y a deux autres romans, que je vais m'empresser de découvrir.
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Je connais Frédéric Rocchia pour avoir lu il y a peu le roman qu'il a sorti cette année, « Ce que le temps fera de nos vies » où j'avais pu apprécier son style et sa façon de mener une intrigue, je pense que je n'oublierai pas de sitôt l'histoire de Tom et Jeanne. Tout comme avec ce roman dont je vous parle aujourd'hui, je ne vais pas oublier les personnages de cette histoire. Je me suis laissée mener par le bout du nez tout au long des pages.

Je ne vais pas trop parler de l'histoire, je vais laisser planer le mystère que l'auteur a si bien installé et qui fonctionne très bien. Tout va tourner autour de trois personnages principaux qui à première vue n'ont rien à voir les uns avec les autres. Sam est un jeune homme de trente ans, il est magasinier, mais il vient de perdre son travail, sa petite amie l'a quitté au bout de trois semaines. Sam est dépressif et ce ne sont pas les repas chez ses parents qui vont lui remonter le moral, avec une mère ultra possessive et un beau-père qui ne l'aime pas, son demi-frère ne l'aime pas plus d'ailleurs. Ensuite, nous avons Carole, elle a la cinquantaine, travaille comme infirmière dans un centre médical où elle aide les gens dans le besoin. Elle est blasée, se pose un tas de questions, elle se demande si elle a fait les bons choix, quelle aurait été sa vie autrement. Et puis, nous avons Margaux, une jeune femme de 25 ans, prostituée, tout comme sa mère, elles vivent toutes deux, son avenir semble tout tracé.
Le destin va rattraper ces trois personnages, tout va basculer pour eux. Et d'une façon que vous pouvez même pas imaginer ! Je me suis posée une tonne de questions, je cherchais des points communs entre les trois personnages que je ne trouvais pas, je me creusais la tête, je ne voyais vraiment rien. Jusqu'à ce que l'auteur distille de petites révélations, il a semé des indices au fur et à mesure pour mener vers des révélations qui m'ont scotchée et laissée sans voix. Ah je n'ai rien vu venir, jusqu'à la fin, je me demandais encore qui était qui. On comprend les liens entre certains, puis d'autres révélations arrivent, les liens se modifient, c'est vraiment très troublant. Et en même temps, il n'y a rien de compliqué, toute l'histoire repose sur des secrets familiaux qui se sont transmis et qui font du mal sur plusieurs générations. Cela existe dans la vraie vie, je dirais malheureusement d'ailleurs. En tout cas, tout m'a semblé très réel et ayant pu exister. Les liens du sang ne sont pas toujours les plus forts…

Un autre personnage important de cette histoire est plus irréelle, c'est le lieu où se passe l'histoire. L'auteur l'a ancrée dans des lieux qui n'existent pas, avec des noms inventés, ils pourraient ressembler à des lieux connus, et sont en tout cas très représentatifs d'une société à problèmes. On est à Banefieu, un petit port proche de la Manchenille, et comme dans tout port, les habitants vivent au rythme de la pêche et des saisons touristiques. La particularité de cette ville est qu'elle est coupée en deux, il y a la rive sud et la rive nord, les deux étaient reliées avant, le pont a été détruit pendant la seconde guerre mondiale. Depuis, les deux rives se font une sorte de guéguerre, ne se parlent pas et ne se supportent pas. Au sud, vivent les gens plus aisés, instruits, au nord, vivent les gens plus pauvres, plus paumés. Les deux populations ne se mélangent pas, et on va pouvoir se rendre compte des tensions entre ces deux peuples au travers des personnages de Sam, Margaux et Carole. L'auteur a ainsi à travers l'histoire de ces lieux faire passer des messages graves sur l'acceptation de l'autre, le racisme, la différence. Il a pu souligner des faits de société qui existent dans certaines communautés, le peu de chances donné à ceux qui ne viennent pas d'une bonne classe sociale. J'ai trouvé vraiment intéressant de superposer ces lieux qui n'existent pas de nom avec de véritables de nos vies. Et quand, malgré tout, des personnes de milieux différents se mélangent ou semblent s'apprécier, leurs origines sociales leur sont toujours rappelées et créent ainsi des drames.

J'ai trouvé tout ceci très bien fait, j'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur nous mène en bateau. Les chapitres alternent entre les trois personnages, ce qui donne énormément de rythme à la lecture. Quand on en quitte un, on a déjà hâte de le rqetrouver pour savoir ce qui va lui arriver, surtout que, comme vous vous imaginez bien, on quitte le personnage soit en mauvaise posture, soit avec une révélation qui peut tout changer. le suspense est alors entier, on se dépêche de lire pour retrouver ce personnage et les pages défilent, car ça fait le même effet avec les autres protagonistes de l'histoire. Cela donne un rythme de lecture haletant, très prenant, qui fait que j'ai lu rapidement ce roman. Même si je voulais ralentir, je ne le pouvais pas, tellement la tension était forte, je pensais à l'histoire le livre refermé et j'avais hâte de me remettre à le lire. J'essayais de trouver des solutions, et quand celles-ci me sont arrivées au fur et à mesure, je suis restée interloquée. Et c'est comme ça jusqu'à la fin, jusqu'au dernier mot. Je suis vraiment épatée de la façon dont l'auteur a mené tout le jeu. Il a un pouvoir de construction très intense.

Je me suis attachée aux personnages, même si l'auteur n'a pas choisi le style narratif que je préfère. Si vous me suivez, vous savez que je suis sensible à la narration à la première personne, et pourtant, malgré que ce soit la troisième personne qui soit utilisée, j'ai réussi à ressentir toutes les émotions qui traversent les personnages, j'ai très bien ressenti la tension qui régnait, la peur qu'ils ressentaient. Tout est finement décrit par l'auteur, sans lourdeurs, avec beaucoup de finesse. L'ambiance est vraiment bien retranscrite, j'ai eu peur, j'ai eu mal, j'ai été rassurée, j'ai été émue, bref, la narration ne m'a pas empêchée de ressentir des émotions pour certains personnages. J'ai même eu de la compassion pour les plus méchants qui ont en quelque sorte des circonstances atténuantes.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, qui m'a tenue en haleine du début à la fin, j'étais complètement absorbée dedans, je crois qu'il pouvait se passer n'importe quoi à côté de moi, je ne me suis rendue compte de rien. J'aime quand mes lectures ont ce côté très immersif, impossible à lâcher, prenantes et déstabilisantes. À la fin de ma lecture, j'avais presque envie de la relire, je me disais que maintenant que je connaissais les tenants et aboutissants, je voulais voir si l'auteur n'aurait pas semé des indices qui m'auraient mis sur la voie. Mais je n'ai malheureusement pas le temps de relire pour l'instant, mais une chose est sûre, c'est que je le ferai dans un futur proche.

Ce second roman que je lis de Frédéric Rocchia me confirme son talent d'écrivain et de raconteur d'histoire. J'ai pu apprécier une nouvelle fois son style très fluide, son ton très incisif, et sa façon de me mener en bateau. J'ai lu deux romans de lui, il m'en reste encore deux à lire, j'avoue que je suis curieuse de les découvrir, s'ils sont dans la même veine que ces deux là, cela donne très envie de les lire pour retrouver cette immersion totale.
En tout cas, si vous ne connaissez pas encore Frédéric Rocchia, je ne peux que vous inviter à le faire avec ce livre ou avec un autre, pour l'instant, les deux que j'ai lus sont aussi bons l'un que l'autre. Il sait mêler le suspense d'un bon polar à des faits sociétaux que l'on peut rencontrer dans nos vies.
J'ai passé un excellent moment avec ce livre que je vous recommande vivement.

Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Que dire d'un roman qui se veut à la fois thriller (vous l'aurez compris, j'aime bien ça), social et… psychologique ? Surtout quand celui-ci commence par une citation que je trouve exceptionnelle, celle qui dit que « Nous sommes tous le différent d'un autre. Rejeter la différence, c'est s'exclure soi-même de ce monde. »

Je vous donne de suite le bémol que j'ai ressenti, comme ça, on passe à autre chose 😉
Pour ma part, je trouve que la fin arrive de façon un peu abrupte. L'auteur a clairement pris le temps de nous expliquer qui est qui, et comment les uns et les autres sont arrivés à leur situation et… la chute pour ma part est plus celle d'une nouvelle que celle d'un roman. Toutes les données et le réponses se bousculent dans les derniers chapitres. Alors voilà, j'ai bien dit « bémol » et non point noir, parce que monsieur, il a quand même bien joué son coup ! 🙂

Alors voilà, ce livre, c'est l'énumération de trois vies (en principal), trois vies qui semblent être arrivées en bout de course, essoufflées d'un quotidien morne dans lequel plus rien ne semble vouloir bouger. On rejoint donc Sam, Carole et Margaux dans des vies différentes, mais aux couleurs lugubres qui font qu'elles se rejoignent. Pourquoi ?
Parce que pour Sam, tout semble être de la faute à « pas de chance » : il est au sein d'une famille recomposée dont le beau père ne l'aime pas et le demi frère va même jusqu'à le détester. Deux caractères brutaux qui font de ses dimanches un enfer et l'emmènent à vouloir en finir. Il perd aussi son boulot, ce qui ne l'arrange pas, et essaie malgré tout de faire l'impasse d'un passé occulté : orphelin de père, des pertes de mémoires sur son enfance l'handicapent lorsqu'il essaie de recoller les morceaux de sa vie qu'il trouve alors trop fade.
Pour Carole, c'est la vie professionnelle qu'elle ne peut plus supporter. Elle voit bien que ce qu'elle considérait jusque là comme l'humain court à sa perte. Les gens ne voient plus les soignants comme avant, ne se respectent pas. La drogue, le non respect et le manque de moyens des habitants de la rive nord sont autant d'excuses pour ne pas être capables de vivre ensemble. Ce chaos perpétuel la fait souffrir, elle devient blasée de son quotidien qui lui promettait pourtant un bel avenir dans l'aide et le soutien à autrui.
Enfin, on a Margaux. Une jeune fille qui vend son corps pour payer le loyer. Une tradition qui semble se transmettre de mère en fille. Comment voir un avenir radieux et avoir confiance en celui-ci quand, à 25 ans, on se voit déjà perdue sans une once de repentance possible ? Pour elle, sa route est toute tracée et elle adopte la haine pour palier à la rancoeur et faire semblant d'accepter sa vie. Agressive dans son quotidien sordide, elle trouvera une force qu'elle ne pensait même pas avoir quand elle apprendra, à la mort de sa mère, un secret de famille trop bien enfoui.

Les personnages sont vraiment bien traités, on avance avec eux sur une timeline linéaire et on découvre l'intrigue en même temps qu'eux. Nous avons la description de leur présent qui est faite d'une façon posée, bien pensée et bien développée : l'auteur pose ses pions petit à petit pour que l'on sombre avec eux, pour que l'on ressente tantôt leur peur, tantôt leur colère et tantôt leur envie de vengeance ou de repenti. Les caractères sont donnés, ni tout blancs, ni tout noirs, les protagonistes sont entiers, et c'en est que plus intéressant.

L'intrigue quant à elle est menée d'une main de maître. L'auteur nous conduit dans une ambiance très actuelle, une ambiance où personne ne se sent vraiment à sa place, où la communication entre les communautés relève du défi, où les gens ne se parlent plus mais se jugent avec une facilité flagrante qui fait peur. Ici, nous avons une île, la rive nord, celle des truands, des parias, des pauvres, des exclus et j'en passe. La rive sud, quant à elle, est une zone où la société « normale » est basée : celle des gens riches avec leur conscience et leurs expériences de la vie qui feront d'eux des gens biens. le clivage entre les deux est très bien rendu. On a ici toutes les différences et les prises de conscience de certains face à ce climat qui se veut trop hostile. du coup, un grand merci à l'auteur pour cette immersion dans un contexte qui, malheureusement, se veut très réaliste.

C'est dans le dernier tiers (je pense) du roman que tout s'accélère et que plusieurs révélations sont faites. Une fois les pièces posées, étalées, décortiquées… digérées, nous avons les personnages qui se croisent, se voient, se cherchent et se retrouvent. Une ambiance de plus en plus soutenue qui nous entraîne dans un parcours du combattant, une course contre la montre, voire contre la mort. Au travers de secrets, d'histoires de famille, de sombres passifs sur nos protagonistes, nous allons avancer sur une voie glissante : un coupable peut-être innocent, un méchant qui ne l'est pas tant que ça, une multitudes de non dits… Bref, une belle recette pour montrer à quel point les liens d'une famille ne sont pas toujours les plus forts. Que le lien du sang n'est pas toujours le meilleur. Qu'un passé trouble peut s'expliquer « génétiquement »… Tout autant de thèmes abordés par la plume fluide de Frédéric Rocchia.

Nous ne sommes pas au coup de coeur, mais il faut avouer que je l'ai frôlé ! 🙂
Je remercie d'ailleurs grandement l'auteur de m'avoir permis de découvrir son univers.

Bonnes lectures à vous ! 🙂
Lien : https://jetdemot.wordpress.c..
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Un roman qui se base sur des secrets de famille ne peut qu'être passionnant, mais la façon dont l'auteur traite ce thème, somme toute fréquent dans les romans, n'a pas grand-chose à voir avec ce que vous avez pu déjà lire jusqu'à maintenant. Autant le dire tout de suite, ce roman est original et nous emporte dans une histoire mouvementée et aux nombreux rebondissements totalement inattendus!

Dès le départ, nous nous retrouvons au coeur d'une histoire sombre et pleine de non-dits et au coeur d'une ville séparée en deux parties: ceux de la rive nord et ceux de la rive sud. Entre racisme et préjugés, nous plongeons au centre d'une communauté régie par la haine de ceux de l'autre rive. Dans ce climat lourd et dérangeant, une personne va se lancer en quête de la vérité sur sa vie, une vérité qui va la conduire sur la route de la vengeance. Et cette vengeance va bouleverser la vie de bien des personnes...

Avec son climat déjà tendu de part la configuration de la ville où se déroule le récit, l'histoire ne fait que s'assombrir davantage au fil des révélations et des chapitres. Si certaines peuvent être devinées, beaucoup sont inattendues et nous dévoilent une toile incroyablement bien tissée par l'auteur qui réussit à nous amener vers un retournement final haut en couleur! Autant dire qu'il sait nous tenir en haleine de bout en bout! L'alternance des points de vue soutient aussi beaucoup ce rythme qui nous tient en haleine de bout en bout.

Cette histoire va bien au-delà d'un simple secret de famille et elle nous pousse à la réflexion sur nos attitudes vis-à-vis des autres, sur ce que les mensonges peuvent déclencher, sur le racisme et les préjugés... Bref, c'est aussi une belle analyse de notre société qui est proposée et qui ne peut que nous faire réagir et nous donner envie de changer les choses.

En bref, ce roman est vraiment une belle découverte, surtout que je n'ai pas vu la fin venir.
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Je remercie Frédéric pour m'avoir proposé de découvrir son univers. Si j'ai choisi ce titre en particulier c'est pour la part de mystère qui semblait être l'essence même du roman, me promettant suspense et révélations surprenantes à la lecture.
J'en ressors ravie, passionnée par cette histoire originale tant par son intrigue intelligente et captivante que par sa construction singulière qui fonctionne parfaitement bien.

Frédéric s'arme alors d'une belle plume, vive et incisive, toujours directe et sans tergiversations à la sensibilité exacerbée. Il sait aller à l'essentiel et capter l'attention du lecteur dès les premiers instants. On commence alors par la découverte de ses personnages, il prend le temps de poser sa situation initiale, de nous expliquer où nous sommes, comment, pourquoi et avec qui. On fait alors la connaissance de Sam, 30 ans, fatigué par une existence sans saveur, perdu dans une famille qu'il n'apprécie guère, puis de Carole, infirmière perspicace et pugnace qui va se lancer dans une folle enquête au cours de laquelle les portes se fermeront les unes après les autres tout en semant toutefois quelques indices sur son chemin... Ou encore de Margaux, jeune prostituée de 25 ans qui va devoir faire face à des accidents de la vie remettant ses propres origines en cause...

Il ancre son récit dans une société divisée, au coeur d'une ville scindée en deux, dans laquelle règne division, discrimination, et rejet de l'autre. C'est malin et dérangeant, l'ambiance ne laisse certes guère indifférent. On est secoué par ses personnages cherchant à faire la lumière sur les secrets du passé, tourmentés, torturés aussi, désirant coûte que coûte savoir qui ils sont vraiment. le suspense monte crescendo et nous arrache quelques sentiments de surprises délectables. L'auteur manie et dose à merveille le soupçon de mystère sur les tourments de l'existence de ses protagonistes en quête de vérité.
Les intrigues parallèles finissent évidemment par se rejoindre et les liens, sous nos yeux, se révèlent aussi au grand jour et laissent alors sourdre une belle réflexion sur l'âme humaine.

J'ai véritablement été transportée par l'écriture, et la richesse de l'intrigue. Il nous présente avec justesse une fine analyse sociétale, et décrypte avec précision et maîtrise l'existence, les difficultés et les douleurs de la vie. Il met le secret de famille et la force de l'identité sur le devant de la scène avec brio.
Je vous invite à découvrir vous aussi Les Racines bleues, vous en ressortirez changés, tout comme Sam, Carole, Margaux et les autres...
Je ne manquerai pas de lire d'autres titres de cet auteur plein de talent, capable de nous faire passer de merveilleux moments de lecture, poussant le lecteur à se questionner en le sortant de son confort.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ah vous savez, le mensonge, c'est une longue histoire... Les humains l'ont toujours préféré à la vérité. Pourtant, c'est elle qui libère. Les non dits nous enferment dans une cellule invisible qui devient de plus en plus étroite avec le temps, jusqu'au jour où nous ne pouvons plus tenir dedans. C'est ce qui est arrivé à mon fils. Maintenant qu'il est sorti de sa cellule invisible, il séjourne dans une cellule, une vraie, en prison. Voila tout ce qu'il a gagné à vouloir jouer avec la vérité.
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Nous sommes tous le différent d'un autre. Rejeter la différence, c'est s'exclure soi-même de ce monde.
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