Depuis ma jeunesse, je pense que jamais ne m’a quitté l’intuition qu’une vie de communauté pouvait être un signe que Dieu est amour, et amour seulement.
Peu à peu montait en moi la conviction qu’il était essentiel de créer une communauté avec des hommes décidés à donner toute leur vie, et qui cherchent à se comprendre et à se réconcilier toujours : une communauté où la bonté du cœur et la simplicité seraient au centre de tout.
Vivre du pardon donne de traverser les situations endurcies, tout comme au premier printemps l'eau du ruisseau se fraie un passage à travers une terre encore gelée.
Pardonner peut changer notre coeur: s'eloignent alors les sévérités, les duretés de jugement, pour laisser place à une infinie bonté. Et nous voilà capables de chercher à comprendre, plus qu'à être compris.
S'il fallait aimer Dieu par crainte d'un châtiment, ce ne serait pas l'aimer. Dieu vient nous revêtir de sa compassion. Il tisse notre vie, comme un beau vêtement, avec les fils de son pardon. La certitude de son pardon est une des plus généreuses réalités d'Evangile. Elle rend libre, incomparablement.
Consentir et encore consentir aux épreuves, si souvent liées à l’existence humaine. Chercher en tout la paix du cœur. Et la vie devient belle…Et la vie sera belle. Et jaillit l’inespéré.
Une plante qui n'est point tournée vers la lumière s'étiole. Un croyant qui s'attarderait aux ombres pourrait-il laisser grandir en lui la confiance du cœur ?