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EAN : 9782070771523
104 pages
Gallimard (28/05/2004)
3.48/5   20 notes
Résumé :
«Pauvre être humain,
ta vie, comme la brindille
emportée par l'oiseau,
comme la poignée de sable
qu'on jette.
Si ton cœur n'est pas royal,
tu vas où ?»
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je poursuis mon installation et achève le déballage et classement de livres. Je redécouvre ce premier texte découvert d'Alexandre Romanes, grâce à l'excellente initiative d'un ami, qui me l'avait offert en 2005. du pur Bonheur !

Je relis les passages soulignés, et ils sont aussi nombreux que l'autre volume , lu ultérieurement avec autant de plaisir, "Un peuple de promeneurs" (pour lequel j'ai rédigé une "critique"), il y a quelque temps.

Des petits proses poétiques, philosophiques, qui disent l'amour des siens, de sa grande famille du cirque, l'amour de la vie, de son épouse , Délia, de ses enfants, de ses colères contre les mots usés, l'indifférence, les injustices, la bêtise, tout ce qui amoindrit l'existence et l'Humain, etc.

« Depuis longtemps déjà
Je vois des choses terribles.
Des fois, pour comprendre
Je prends ma tête à deux mains.
Malgré tout, chaque matin,
Je redécouvre le ciel » (p. 79)

Une jolie préface de Jean Grosjean accompagne ce recueil : « Alexandre fait partie d'un peuple chez qui les paroles ont plus de poids que les écrits. Il nous en prévient : l'écriture n'est pas une tradition gitane. Pourtant le voici entré comme par violence dans l'univers des lettres. Il a quelque chose à dire aux gens qui lisent. Il a, plus que nous autres autochtones, conscience de vivre sous le ciel : Comment – être sous le ciel et ne pas voir le ciel ?-« (p.13)

Des textes brefs remplis de sagesse, de poésie …à lire doucement et à méditer…au fil des jours et du miracle du « Vivre quotidien » :

« Ils portent le fer dans le ciel,
Ils construisent des murs partout,
Pour chaque mouvement du bras, une loi.
S'ils pouvaient faire des parcelles
Avec le ciel, ils le feraient.
Assis dans l'herbe
Entre les fleurs et les reflets du ciel,
Je les regarde courir dans tous les sens.
Ils n'avancent pas.
Pire : ils reculent » (p.50)

Je lis, relis… suis vraiment inconditionnelle du ton, de l'art de vivre et de penser de ce grand Monsieur … des mots et du monde du voyage….

Je comprends que Christian Bobin et Alexandre Romanes se soient rencontrés et reconnus… car il existe une vraie famille de pensée et un regard très proche sur la poésie, le miracle des choses les plus modestes qui nous entourent, nous accompagnent sans que parfois nous n'y prenions garde.

Un beau regard, qui embellit les éléments les plus insignifiants, au demeurant !!-----Il existe une différence toutefois : une douleur vive, profonde d'Alexandre Romanes vis-à-vis du mépris et de l'exclusion vécus par son peuple, le peuple des « gitans »… tous confondus

« La main qui se laisse prendre
Est la plus belle,
Et tous ceux qui ne voient pas
D'abord le ciel s'enterrent.
Moi, j'ai toujours été vers les autres,
Mais eux, il faut croire
qu'ils avaient mieux à faire » (p. 72)

« Je voulais garder Dieu pour moi
Et j'en parle à toutes les pages » (p.94)

Ces mini-proses élégantes qui expriment si bien la beauté de la différence, de toutes les différences…qui nous nourrissent, nous construisent…si on refuse toutes les sortes d'exclusions…comme des injustices intolérables et indignes de notre condition d' « Humain » !!..je cesse là mes « papotages », Je ne voudrais pas sombrer dans le verbiage « beni-oui-oui », moralisateur…indigeste !!! que je suis entrain de frôler !….


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Ma mère avait déniché ce recueil de poésie dans une bouquinerie et s'était empressée de me l'offrir ; quelle belle idée et initiative !
Des paroles perdues, qui s'effilochent avec le temps, voilà ce que nous lisons.
Des textes empreints d'une grande justesse, de mélancolie et de beauté.
Des poèmes et des vers qui ont su me séduire par leur force et leur "simplicité".
Une très belle découverte pour ma part, d'un poète très talentueux.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai pas encore compris
comment fonctionne le monde,
mais je sais très bien
ce que le ciel exige de moi.
Le temps du gâchis est fini.
Maintenant, je pose la main
sur tout ce qui est beau.
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Entre le monde et moi,
aucune réconciliation n'est possible.
Moi, je préfère l'oiseau
impassible sur la falaise
et qui s'élance dans le vide.
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Quand je suis seul dans la campagne
et que mon pas est lourd,
j’aimerais qu’un oiseau
se pose sur mon épaule.
Mais rien ne vient :
je reste seul avec ma peine.
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Le ciel m’a chargé…


Le ciel m’a chargé
plus lourdement qu’un autre.
Le pays qui m’a vu naître
un peu plus chaque jour
s’éloigne de moi.
Contre l’immensité
inquiétante du ciel, mon âme,
comme la fleur minuscule
qui se cache dans la forêt.
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Pourquoi j'ai écrit ? L'écriture n'est pas une tradition gitane. La poésie me semblait trop haute pour moi, inaccessible, et puis la vie je voulais la vivre, pas l'écrire. Je m'étais fait une raison mais pas le ciel. Lentement, au rythme des saisons qui passent, j'ai rempli un cahier d'écolier. Ce que je sais, c'est qu'il y a des poètes que j'admire. Peut-être que je n'ai pas supporté de les voir passer. J'ai voulu être l'un des leurs.
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Videos de Alexandre Romanès (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Romanès
Pionnière de la poésie romantique, issue d'un milieu populaire, ancienne chanteuse et comédienne, c'est elle qui invente le vers de 11 syllabes. Sa poésie novatrice et émouvante influencera Verlaine, Rimbaud, Rilke, Aragon, Bonnefoy, Christian Bobin ou encore Alexandre Romanès? Baudelaire dira d'elle qu'elle est "la grande s?ur des romantiques". Et aujourd?hui encore, Julien Clerc, Obispo ou Biolay chantent ses poèmes.
Alors que sort chez Garnier-Flammarion une nouvelle édition de son recueil "Les Pleurs", voici le portrait de Marceline Desbordes-Valmore.
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