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EAN : 9782021486438
272 pages
Seuil (19/08/2021)
3.76/5   19 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:
La vraie vie des Français n'est pas dans les théories générales ou les moyennes statistiques. Les principaux mouvements sociaux des dernières années, des manifestations sur les retraites aux Gilets jaunes ou au phénomène #MeToo, n'ont guère été éclairés par l'étude des structures globales de la société. Les nouvelles géographies des fractures politiques et l'instauration d'un climat de défiance ont certes été bien documentées. Mais la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La collection du « compte à rebours » est une nouvelle proposition des éditions du Seuil. Elle cherche à proposer des textes accessibles sur des problématiques contemporaines et de les entourer d'échos ou textes annexes entrant en résonnance avec le principal. Cela m'a assez plu et même si la juxtaposition des publications ne remplace pas la relation d'un échange véritable ou la rédaction d'une synthèse faisant affleurer les convergences, cette discussion en rebonds fonctionne bien.
Le propos principal est bien sûr celui de Pierre Rosanvallon. J'avais lu il y a quelques années Les Passions ordinaires de David le Breton dont le sous-titre annonçait une « Anthropologie des émotions ». J'avais beaucoup apprécié l'ouverture que proposait ce livre sur un champ d'étude dont j'ignorais à peu près tout et dont je sentais pourtant qu'il avait, pour moi en tout cas, plus à faire avec le réel que bien des objets sociologiques en étude alors. Plus récemment, Ci-git l'amer de Cynthia Fleury m'avait emballée. Autant dire que j'étais impatiente de lire ces Epreuves de la vie puisque le livre inscrit également émotions et société au coeur de son propos. Ou plutôt étudie le point de correspondance entre ce que peuvent être des émotions, un collectif mouvant et une manière d'appréhender le réel. Comment des ressentis tels que le mépris, l'injustice, la discrimination dépassent la conscience individuelle de celui qui les éprouve, transcendent la conception d'une société de classes pour devenir des points de convergences émotionnelles, des constituants de groupes que rien ne saurait rassembler sinon ces émotions communes. Et comment l'absence de reconnaissance institutionnelle de ces communautés fluctuante renforce l'épreuve du mépris, éloigne un peu plus d'un utopique vivre ensemble.
Ce qui est délicieux avec Pierre Rosanvallon, c'est la limpidité avec laquelle il pose et organise les éléments formant sa réflexion. Apportant à sa démonstration un éclairage historique remontant parfois jusqu'au 19e siècle mais toujours précis et opportun, il contextualise, nuance et éclaire chacun de ses objets d'étude. Loin des postures idéologiques toute faites ou des thèses slogan, on est conduits à saisir la complexité des notions abordées, la profondeur de leur enracinement dans des représentations collectives ou dans une histoire passée. Ainsi, le populisme, le sentiment de déclassement ou l'éloignement des partis politiques sont mis en perspective et deviennent les symptômes d'une société qui n'a plus les bonnes grilles pour se lire. Amenant de ses voeux d'autres modes de connaissance et de représentation pour qu'émerge une démocratie des épreuves fondée sur une philosophie partagée de l'égalité, l'essai se conclut par de possibles voies d'émancipation.
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J'ai lu...
Un auteur que j'apprécie à l'oral.
Un modéré comme on en fait pu beaucoup...
Son livre par contre ne m'a laissé qu'un vague souvenir...
Je n'y ai pas trouvé d'idées passionnantes que j'aurais eu envie de noter.
On est dans le constat...
Oui mais alors, on fait quoi ???
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Cet essai de Pierre Rosanvallon m'a fait du bien.
Il permet, je trouve, de décrypter très pertinemment ce qui se passe en France au sujet de ce qu'il nomme les épreuves (mépris, injustice, discrimination, incertitude) et des émotions (humiliation, ressentiment, colère, indignation, amertume, rage, anxiété ...) qu'ils génèrent en réaction.
C'est écrit de manière très didactique, presque scolaire en suivant un plan donné en introduction et en utilisant des références historiques qui montrent sans le dire que nos ancêtres ont vécus souvent des choses comparables.
Les rebonds proposé à la fin du livre sont tout aussi éclairant je trouve (protester au XIX siècle), c'est vraiment une approche très intéressante de laisser d'autre voix prendre part à cet essai pour l'enrichir et ouvrir sur d'autres perspectives.
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Ce livre tente de traiter des phénomènes sociaux qui n'apparaissent pas dans les statistiques : les peurs, les angoisses, les colères, tout ce que nous ressentons et qui génère le climat de défiance actuel et qui nourrit des mouvements comme les gilets jaunes ou #MeToo.
Car, oui, les citoyens votent plus selon leurs émotions que selon leurs intérêts.
L'exercice de style n'est pas évident mais il est bien traité par l'auteur. Je l'ai trouvé facile à lire, il n'y a pas besoin d'être un expert pour le parcourir, il explicite bien le climat de défiance entre les nouvelles fractures de la discrimination et de la dénonciation. J'ai trouvé la conclusion magistrale.
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Dans cet essai, l'auteur nous expose les différents défis auxquels doivent faire face les Français. Les sujets ne sont pas exhaustifs mais ils sont abordés avec une certaine neutralité qui permet à tout à chacun de se questionner sur sa propre situation. Les chapitres traitent de thèmes variés, que ce soit le mépris, la dignité, l'injustice, la discrimination, l'incertitude et le déclassement. Sans être moralisateur ou trop critiques, les exemples donnés montrent la diversité des situations avec comme consensus, celui de démontrer que la vie des Français est plus complexe malgré les avancées dans tous les domaines. le sentiment de classe sociale est toujours prédominant avec un fossé toujours plus grandissant entre les franges les plus aisées et celles qui le sont moins.

Ce qui est aussi intéressant dans cette lecture est que le point de vue de l'auteur principal est complété par quatre autres intervenants. Dans chacun de ses chapitres à part, on revient sur les thèmes de l'humiliation, du sentiment de classe, sur les différents types de protestations et la place qu'à aujourd'hui la culture ouvrière. Cela permet de mettre en lumière certains propos et surtout de donner une autre dimension à certains sujets. Ces différentes lectures sont intéressantes car elles amènent le lecteur à se faire sa propre opinion et non pas à reprendre celles exposées.

Un essai qui pose certains jalons de notre société et qui permet de comprendre (en partie) la complexité des enjeux actuels.
Lien : https://delivresendecouverte..
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critiques presse (1)
NonFiction
29 septembre 2022
Pierre Rosanvallon montre ainsi le besoin de dépasser les clivages socio-économiques et démographiques classiques afin de comprendre les attentes des Français au travers d’une nouvelle grille de lecture.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Si les populismes ont en commun de répudier le clivage gauche-droite, ce n'est ainsi pas au nom d'une quelconque troisième voie. C'est parce qu'ils ont considéré que c'était à partir des sentiments "des gens" et non plus seulement de leurs intérêts que se structuraient dorénavant les oppositions dans la société.
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Une société décente prend comme acteur social principal non pas le sujet rationnel intéressé, mais un sujet plus complexe, réflexif, émotionnellement dépendant du miroir social pour donner sens à soi-même et à ses actions, un sujet qui peut aussi bien être individuel que collectif. (Gloria Origgi, pp.172-173)
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Outre le glissement d'objet opéré par l'événement de la catégorie d'épreuve qui s'est superposée et même souvent substituée à celle d'intérêt de classe pour décrire les affrontements qui dessinent les enjeux collectifs aujourd'hui, c'est aussi la notion même de classe qui semble moins pertinente. (p.12)
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La défense des valeurs traditionnelles, liée à la stigmatisation de la culture "progressiste", est ainsi souvent devenue - partout dans le monde, de l'Amérique trumpiste au Brésil de Bolsonaro ou à la Hongrie d'Orban - un vecteur de reconquête d'une fierté perdue de toute une partie des milieux populaires. (p.33)
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Le terreau favorable à l'expression de la révolte tient non pas à un état objectif mais bien à une perception de la dégradation de sa condition. (Nicolas Duvoux, pp.186-187)
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Videos de Pierre Rosanvallon (37) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Rosanvallon
Premier signe du "rendez-vous avec la nation" qu'il annonçait pour 2024, le président de la République a tenu mardi soir une conférence de presse au palais de l'Élysée, alors que le nouveau gouvernement de Gabriel Attal fait déjà face aux critiques.
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : Pierre Rosanvallon, professeur émérite au Collège de France
Visuel de la vignette : Ludovic Marin / AFP
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