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EAN : 9782298116571
560 pages
France loisirs (01/09/2016)
3.88/5   88 notes
Résumé :
Depuis d’ancestrales querelles, les humains et les Faës vivent séparés par une frontière invisible, le Voile.
Intrépide et courageuse, la jeune Edwenn ne supporte pas la vie à laquelle sa société condamne les femmes, et rêve dans sa quête d’aventures de pouvoir explorer cet autre monde mystérieux.
Mêlée à son insu au conflit qui oppose le prince faë Kadvael au Seigneur des Chimères, la voilà projetée sur les terres des Faës. Mais il ne fait pas bon êt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un roman fantastique dans lequel j'ai eu peine à entrer. J'ai dû me forcer pour ne pas l'abandonner, un livre diesel en sorte. L'intrigue de départ est, ma foi, très banal. La magie vient de la richesse des descriptions de la faune, de la flore et surtout la réelle consistance des personnages. Un univers créé de toutes pièces par l'auteur ou cohabitent humains et personnages fantastiques.
Les humains sont séparés du monde des Faës par un voile. Personne ne s'aventure de l'autre côté. Pourtant un jour, Kadvaël, un prince Faë, amoureux de la très belle Derdre est contraint de franchir cette frontière, poursuivit par les troupes du père de Derdre. Il sera recueilli par Edwenn, jeune paysanne d'une vingtaine d'années qui a du mal à se comporter comme le voudrait son village. Elle, elle rêve un jour, de franchir le voile pour explorer le côté interdit. En recueillant et en soignant le jeune prince, Edwenn va se retrouver dans un tourbillon d'événements, qui vont la propulser de l'autre côté du voile, du côté du monde Féerique.
Et c'est là que le roman prend tout son attrait. Les descriptions, l'univers que Charline Rose compose mérite bien son prix de l'imaginaire 2016. Un univers complètement recréé, déstabilisant, bluffant, dépaysant et envoutant ou la faune et la flore sont parfois complice des êtres vivants.
L'histoire même si elle souffre de beaucoup de descriptions est aussi captivante. Les nombreux personnages qui y prennent part nous sont apportés progressivement, l'auteur s'attachant à ne pas nous perdre en route.
Un premier roman qui je l'espère aura une suite.
Livre à lire en parrallèle avec un morceau genre : trance 4 motion de Wahnfried.
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Des forêts qui murmurent, des fleurs qui chantent, des rivières qui s'agitent,.
Charline Rose nous entraîne sur un sentier poétique où l'onirisme tutoie les légendes celtes de la Faërie.
J'ai découvert cette pépite grâce à une collègue instagrammeuse qui me l'avait chaudement recommandée et je l'en remercie grandement.
Edwenn est un personnage fort mais consciente de ses faiblesses. C'est donc à travers son regard prudent que nous découvrons l'univers de la Faërie. Ce royaume est séparé de la terre des Hommes par un voile que nul n'est autorisé à franchir. Les interdits étant faits pour être bravés, Edwenn se retrouve en terre faë et bien vite propulsée au milieu d'une guerre entre les chimères et les faës.
Si le pitch de départ peut sembler un peu banal le reste l'est beaucoup moins.
L'univers est travaillé, le contexte moyenâgeux bien représenté.
La plume également. L'auteure sait mettre en poésie même la plus sanglante des batailles. J'ai aimé le jeu des illusions auxquels elle nous mêle et l'intrigue est parfaitement menée.
Un petit regret pour la bataille finale cependant. le ressort scénaristique était trop facile à mon goût mais cela n'a pas diminué mon plaisir de lecture.
En un peu plus de 500 pages l'autrice dévoile un univers complexe dont nous parcourons plusieurs royaumes. le système politique est précis, l'histoire de ces terres faës également et le tout donne un cadre crédible à l'histoire et à l'action des protagonistes. Elle n'hésite pas à mélanger les mythologies : les elfes, les fées, les nains, les chimères et les mages.
Les symboles de la mythologie celte se dévoilent au fur et à mesure de notre voyage. J'ai même trouvé un clin d'oeil à Tolkien au hasard d'un héros tombé à terre et qu'une déité invite à se relever.
J'ai également apprécié que la romance soit discrète et non le fil conducteur de ce récit.
J'ai fait un beau voyage en Faërie et bien que cette série ait été conçue pour être une trilogie, on peut tout à fait s'arrêter à la fin du 1er tome. Tant mieux d'ailleurs car l'arrêt de Nouvelles Plumes, maison qui édite Charline Rose, met grandement en péril la publication du 3ème et dernier tome pourtant déjà écrit par l'autrice.
Dommage.
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Ce qui m'a plu dans ce roman c'est d'abord son univers féérique. Cela change de la fantasy que l'on connait avec un elfe et un nain qui se déteste et un humain au milieu de tout ça. La plus grande difficulté de ce livre a été de rentrer dans cet univers du fait justement de sa nouveauté. Mais une fois qu'on y est on ne s'arrête pas. J'ai tendance à lire partout même si c'est pour 5 minutes sauf qu'avec ce livre on ne peut pas. Il faut quelques minutes pour re-rentrer dans cet univers si riche. Par contre une fois qu'on est au pays des féés on ne part plus. Il y a peu de livres qui arrive vraiment à vous faire vivre les choses, à vous faire pleurer ou à réellement vous énerver. Cette dernière option a été mon cas.

Il y a trois types de méchants : le méchant qui est là car il en faut bien un, le méchant qu'on adore détester (Severus Rogue, l'agent Smith par exemple) et celui qu'on déteste au point de vouloir rentrer dans le livre pour le claquer (dolores ombrage). Ici on a eu les trois : Camall celui qui est là parce qu'il faut un méchant, L'impératrice qu'on adore détester et Lueur celle qui nous pousser des soupirs haineux. Ce personnage est telle qu'on a envie de féliciter l'auteur pour l'avoir imaginé mais autant on a surtout le désir de lui donner des claques pour lui faire comprendre la vie. Cette petite peste est entré dans mon top 5 des personnages détestés.

L'héroine m'énervait un peu au début mais très vite je me suis attaché à elle et aux changements qu'elle a réussit à apporter en Féerie. L'écriture est très belle et poétique. Elle a sa dans cet univers. Cet univers est d'ailleurs très riche. La création de ces différents peuples nous fait rêver. J'ai notamment beaucoup apprécié le peuple sous le vents et le personnage d'Enya (lien avec la chanteuse?). J'aime beaucoup lire des histoires de personnages proche de la nature.

Je rajouterais juste quelques mots : à quand la suite?
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Coup de coeur !
Edwenn est une villageoise, vivant avec son frère et la femme de celui-ci, ils ne roule pas sur l'or mais mènent une existence tranquille. Un jour, alors qu'Edwenn chasse en forêt, elle vient en aide à un Faë, Kadvael, blessé et chassé par des Chimères et ayant franchit le Voile séparant l'Humanité de la Féerie depuis des guerres ancestrales. Elle devient alors aussi leur cible, pour la protéger, le Faë la mène en terre des Faës où elle rencontre son frère, Jezekael, roi des Faës d'Alwena, et tombe sous le charme de celui-ci. Mais être humaine n'est pas une chose facile en Féerie, surtout lorsqu'on se retrouve au milieu d'une guerre opposant Faës et Chimères.

Plongée instantanément dans cette histoire, j'ai adoré ! Cela m'a un peu rappelé l'histoire d'Un Palais d'Epines et de Roses, mon dernier coup de coeur.
Le suspense à certains moments cruciaux est insoutenable, une véritable torture, je pense que c'est pour cette raison que je ne pouvais plus lâcher ce roman une seconde et qu'il ne me quittait plus.
L'écriture de Charline Rose est entrainante, fluide, rapide à lire, comme si elle apportait un peu de la Féerie avec elle.
Edwenn, une vraie tête brûlée, est réellement attachante, même si je dois bien avouer que j'ai une large préférence pour les princes de Nuit, Luner et Maël. Lueur, bien que je ne la porte pas dans mon coeur, a une véritable complexité.
Pour continuer avec les personnages, ils sont très nombreux, mais pourtant, j'ai trouvé surprenant de ne pas tous les confondre et ne pas être perdue, moi qui suis d'habitude la première à devoir rechercher quel est le personnage qui porte tel nom, qui est-il... Ce qui est encore un très bon point.
L'intrigue, m'a particulièrement plut, cette idée de guerre et de massacres causés par l'amour tout au long du roman m'a particulièrement marquée, dans le sens positif.
J'ai également découvert bon nombre d' "espèces" féeriques qui m'étaient jusqu'ici inconnues.
En résumé, une très belle découverte, pleine d'amour, d'action et de magie avec une tonne d'émotions garanties !
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Comme vous avez dû le remarquer, je participe au Pumpkin Autumn Challenge. Je ne fais pas partie du groupe Facebook ou autre chose sur les réseaux sociaux en rapport avec ce défi, mais si vous voulez échanger à ce sujet, n'hésitez pas, dans les commentaires ou en MP (évitez les emojis, à part :) ;) et ^^ sinon le message ou commentaire disparaît).
Bref, Edwenn peut répondre aux mots-clés fées, féeries, mais j'ai choisi de lire ce roman pour valider la sous-catégorie le folklore de Chipenden, mots-clés fantastique, surnaturel, obscur, fantasy.
Après ce long préambule plus ou moins utile, entrons dans le vif du sujet.
Dans ce roman, nous faisons la connaissance d'Edwenn, jeune villageoise indépendante toujours pas mariée au grand dam de son frère. Elle va malgré elle subir les conséquences de l'amour interdit entre un prince faë et une princesse chimère. Cet amour va conduire ces deux peuples à une guerre dans laquelle Edwenn va se trouver mêlée.
L'univers de ce récit est remarquablement riche et bien construit. Les descriptions des paysages sont magnifiques. La plume de l'auteure est belle.
Quant aux personnages, si j'ai trouvé Edwenn et les faës et faërys et autres elfes, ainsi que les méchants, complexes, avec une psychologie bien fouillée, bien développée, j'ai moins compris le manque de nuance chez les chimères. Les chimères sont en fait des créatures qui peuvent changer leur apparence, ainsi que celle de l'environnement qui les entoure, à leur guise. Si ça se trouve, là, ce n'est pas moi qui écris cette critique. Peut-être qu'actuellement vous ne lisez pas une critique sur Edwenn, mais une pub pour le vaccin contre le covid 19... allez savoir pourquoi j'ai pris cet exemple en particulier... Bref, pour en revenir à mon propos, seule Derdre, la princesse chimère, est gentille, et tous les autres sont malveillants. J'espère qu'il y aura moins de manichéisme chez les chimères dans le second tome.

Autre bémol, je suis restée assez à distance de l'histoire. Je ne saurais dire pourquoi. Trop de longueurs? Une romance qui ne m'a pas fait fondre plus que ça? Bref, ce n'est pas la première fois que je rencontre ce problème en fantasy (c'était le cas pour le premier tome des chroniques du tueur de roi par exemple). Et pourtant, je suis amatrice de ce genre (Le sang de la cité m'a prise aux tripes, par exemple).
En conclusion, une lecture que j'ai appréciée malgré ces quelques bémols qui n'enlève rien au talent indéniable de Charline Rose. Un mastodonte à lire de préférence en automne.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Gorban était à la barre. Il était le monarque des Îles Cendrées, protecteur des eaux, dit l'Indomptable. Bon nombre de personnes avaient convoité ses terres flottantes, mais jamais aucun n'avait pu en avoir une parcelle. Autant par la force que par des traités, rien n'avait été cédé.

Le Faë possédait une beauté sauvage, des pommettes saillantes et des yeux d'un bleu océan. Sa peau avait été brunie par le soleil, mais par nature les Faës Cendrés naissaient avec une peau claire.

Sur le bateau, ses quatre fils travaillaient. Ils aidaient le reste de l'équipage aux corvées. Le peuple cendré était une véritable communauté où la hiérarchie s'effaçait à certains moments. Les princes devenaient des marins afin d'assurer le voyage jusqu'au bout. Ils se prénommaient ainsi par âge décroissant : Aeddan, Glenn, Uisdean et Kentiern. Ils présentaient des traits physiques véritablement similaires à leur père. Aeddan, l'aîné, était un Faë robuste au faciès dur et farouche. Certainement le moins avenant des quatre, et son caractère était souvent défini comme suffisant. Glenn, qui le suivait de quatre années, était le plus calme, arborant les seuls yeux verts de sa famille et un sourire discret. Uisdean, frère jumeau de Glenn, se différenciat par une chevelure plus longue et des muscles plus fins. Kentiern, le plus jeune, avait le même regard et la même détermination que son père. Il dépassait déjà tous ses frères d'une tête et était un combattant hors pair.

Plus loin, à l'avant du bateau, une Faëry était allongée. Elle prenait un bain de soleil et admirait les flots. Parfois, elle s'étonnait de voir la silhouette d'une créature marine, elle qui vivait pourtant sur les Îles depuis quatre vingts années. Elle était différente des Faës présents sur le navire. Une apparence très fine à la peau de porcelaine et une chevelure rousse. Elle s'appelait Enya. Ses origines s'étaient faites ailleurs, dans une contrée lointaine dénommée Vert Bois. Dans cette région, le peuple était plus proche de la nature, car il vivait en totale harmonie avec elle. Leur apparence pâle était due au fait que les branchages les protégeaient souvent de la lumière.

Le mariage de Gorban et d'Enya s'était déroulé dans la douleur. Aucun des deux ne s'aimait et leurs familles avaient tout arrangé, car l'alliance promettait un avenir séduisant et des avantages incontestables. Heureusement pour eux, leurs caractères s'étaient accordés et leur premier garçon était né. Gorban n'avait jamais été infidèle, contrairement à son père et à toute la lignée des Faës Cendrés. Il vouait à sa femme un respect sans faille et s'était entièrement dédié à sa personne. Seul Glenn possédait un peu de sa mère dans son regard vert.
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Cette dernière s'arrêta, leva sa flèche et la planta dans la jambe gauche de l'Impératrice. Elle s'écroula au sol et poussa un cri si strident que les branches en frissonnèrent.
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- Je te croyais repartie à l'entraînement avec Gawain... Que se passe-t-il ? Tu as l'air... tourmentée.
Il lui caressa la joue et elle fit un léger mouvement de la tête. Le contact lui était impossible. Pas si tôt.
- Azenor a été gravement blessée par Adraböran. Il a été possédé par une Chimère et elle ne serait pas la seule à Vorgell et au Royaume Sous le Vent.
- Les Faës de Nuit ont pourtant une protection...
- Eh bien, quelqu'un les a laissées entrer !, coupa l'Humaine d'un ton sec. Nous savons ce que nous avons vu. Luner m'envoie t'expliquer la situation.
- T'envoie ? Mais tu viens à peine de repartir...
Jezekael paraissait sincère. La surprise se lisait sur son visage et pourtant, elle ne cessait de songer à l'instant qu'il avait partagé avec sa cousine. Malgré tous ses efforts, elle ne pouvait que le détester.
Il s'avança vers elle.
D'un geste de dégoût, elle s'éloigna promptement. Une larme finit par couler sur sa joue.
- Edwenn, vas-tu m'expliquer ce qui t'arrive ?
Le ton de sa voix avait changé.
- Je n'étais pas avec toi ! Je suis restée avec Gawain depuis que tu as quitté la cour ! Lorsque je suis arrivée, je vous ai vus tous les deux. Je me suis vue... et quand tu as fermé la porte, mon double s'est ensuite transformé en ta cousine, Lueur. Tu as visiblement été victime d'un enchantement.
Elle reprit sa respiration puis ajouta :
- Jezekael, comment n'as-tu pas vu qui elle était ? Je croyais les Faës capables de cela !
Jezekael porta ses mains à son crâne comme pour empêcher ses paroles d'entrer en son esprit. Il avait senti une différence chez elle, infime, mais bien là. Le deuil de son frère, la destruction de son peuple et de sa cité, tout cela avait contribué à sa faiblesse. Mais une telle erreur n'était pas pardonnable.
Il aurait dû voir en elle. Distinguer la fausseté de son âme.
- Pardonne-moi..., murmura-t-il en s'approchant.
- Tu ne peux pas me demander cela maintenant. Concentre-toi, rejoins ta tante, aide Luner, fais ce que tu peux. Nous verrons cela plus tard.
Elle s'enveloppa d'une cape de Nuit. Grâce à elle, son apparence se confondait avec le paysage. Ces pèlerines étaient toujours discrètes et de ce fait, très utiles.
- J'ai cette arme pour me défendre, expliqua-t-elle en montrant la dague, et mon arc. Je vais chercher Maenowen, je ne veux pas qu'il reste seul dans son état. Fais attention à toi.
Il lui attrapa le poignet avec délicatesse.
- Je pensais qu'en étant un Faë, tu aurais pu déceler qui était la fausse de la vraie.
Elle enleva sa main et sortit de la chambre. Jamais elle ne lui parut plus éloignée.
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Edwenn s'amusa avec les hautes herbes : elle les fit grandir et verdir rapidement. Elle entendit les paroles du vent et c'était presque comme une renaissance. Enfin, les premières tombes apparurent. Aucune n'était triste ni morose. Elles étaient belles sous la lueur de la lune. Elles le trouvèrent facilement, car c'était le plus récent. Sa pierre resplendissait.

- Le voilà, murmura Azenor.

Sur la plaque était gravé : "À notre ami, compagnon de guerre et frère, Maenowen, Faë de Nuit et fidèle serviteur de la Reine".

Edwenn écarquilla les yeux : elle n'arrivait toujours pas à y croire. La montagne, c'est ainsi qu'elle le surnommait. Un guerrier courageux et fort qui lui avait appris tant de choses durant leurs entraînements. Il l'avait protégée et aidée et s'était maintes fois confié à elle après le départ de son frère. Elle se souvint de leurs repas privilégiés, de leurs fous rires et de leurs larmes, à songer à l'avenir et à ce qu'ils pourraient faire une fois la guerre passée. Sa main se resserra sur le pendentif qui était toujours à son cou. Elle ne doutait pas qu'il avait entendu ses appels et ses messages et qu'avec Enya, ils avaient mené le groupe jusqu'à elle.

(...)

Elle regretterait à jamais l'absence d'Enya et de Maenowen. Elle pleura longuement en silence, puis tenta de se calmer, toujours protégée par le regard de son amie.

Lorsqu'elle s'approcha du tombeau, elle toucha chaque fleur déposée sur la stèle. Chacune d'entre elles se raviva et soupira.

Au-dessus de la pierre rectangulaire, une statue grandeur nature du soldat avait été érigée. Elle eut un regard lumineux, car son visage était superbement réalisé. Il aurait presque pu leur parler. Il se tenait debout, droit et fier, les mains posées sur le pommeau de son épée, la lame pointée vers le sol.

Edwenn s'arrêta. A ses pieds, une jeune pousse de chantante débutait une mélodie aiguë. Alors elle l'enveloppa de ses doigts fins, ferma les yeux et la plante grandit tout autour d'elle. Les branches longèrent la tombe pour se nicher aux pieds du guerrier.

D'un bleu nuit éclatant, les fleurs s'ouvrirent au ciel étoilé et entamèrent une litanie douce et émouvante. Se tenant la main, Azenor et Edwenn l'écoutèrent un moment avant que leurs voix ne s'éteignent pour quelques temps. Plus tard, les simples fleurs furent enlevées, car elles avaient fané. Mais le tombeau fut connu comme celui du chevalier de Nuit ayant donné sa vie pour sauver le roi d'Alwena et l'Humaine. "Le guerrier aux chantantes éternelles", car même après des siècles, jamais elle ne moururent.
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Gawain déposa la reine au sol. Elle tenait son ventre entre ses mains tremblantes. Du sang émeraude s'en écoulait et le flot ne cessait de grandir. Elle regarda le ciel et regretta déjà de ne pas voir le prochain coucher de soleil. Elle songea à ses fils et à son époux et son chagrin redoubla.

- Edwenn, murmura-t-elle d'une voix étouffée, appelez-moi Edwenn.

L'archer se redressa et demanda à l'humaine de les rejoindre.

La jeune femme s'agenouilla et lui attrapa la main avec douceur. Les larmes lui vinrent naturellement alors qu'elle admirait le visage parfait de la Faëry de Vert Bois. Une amie et une confidente, tout autant qu'Azenor. Elle avait encore sa chevelure éblouissante et la beauté de ses yeux verts. Mais Edwenn vit aussi toute la froideur se déposer sur ses traits, et la fraîcheur de sa main la fit tressaillir. La Faëry resserra ses doigts sur les siens et se laissa aller à un sommeil éternel.

Pendant quelques temps, l'Humaine la contempla.

Puis une chaleur surprenante pénétra sa main.

Dans ses veines et ses os, elle devint ardente, remontant son avant-bras et atteignant son épaule. Elle voulut dégager sa main, mais Enya la tenait fermement.

La brûlure vint jusqu'à sa gorge. Elle s'asphyxia, pétrifiée et décontenancée.

Luner voulut s'approcher, mais Gawain l'arrêta d'un bras.

Le visage de l'Humaine fut bientôt enveloppé par le feu et elle ferma instinctivement les yeux. Il se propagea jusqu'à son ventre, dans les muscles de ses jambes, jusqu'au bout de ses pieds.

Un véritable tourbillon de sensations se donna à elle lorsque la chaleur atteignit son cœur.

Elle entendit le chant des oiseaux, le cri des bêtes au plus profond des plaines et elle comprit leur langage.

Les sons devinrent des mots, aussi clairs que la voix d'un Humain.

Les forêts se présentèrent, majestueuses et anciennes.

Très vite, elle connut leurs noms et leurs origines, leurs âmes et leurs caractères. Toutes différentes et toutes pleines de secrets. Les odeurs des plantes, de la terre et de l'eau se propagèrent dans son esprit. La nature et les bêtes lui semblèrent coutumières. Son esprit sillonna le continent de Féerie sans jamais se perdre. Elle explora les sous-bois et les jardins et tout s'offrit à elle.

Lorsqu'Enya lâcha enfin la main de l'Humaine, cette dernière fixait le ciel.

Son œil gauche était toujours mordoré, mais le droit était parsemé de pépites d'un vert coruscant.

Épuisée, elle retomba sur le côté, inconsciente : Enya était déjà partie pour les terres paisibles.
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Julie Muller Volb, lauréate 2017, nous livre ses impressions à chaud suite à la remise du Prix obtenu pote son roman L'hayden, le secret d'Eli. Alexiane de Lys et Charline Rose, lauréates 2014 et 2016, témoignent de leur propre experience et marquent leur soutien à Julie.
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