Confucius a dit plus haut :
« Qui aime ses parents, ne peut haïr personne ;
il revient ici à cette maxime fondamentale par celle-ci :
« Qui n’aime pas ses parents, ne peut aimer personne.
Les sages n’ont pas besoin qu’on leur montre la correspondance, ou plutôt l’identité de ces deux maximes ; mais il est essentiel d’insister pour le vulgaire sur la démonstration. de la seconde, parce qu’elle tient à tous les principes de la morale. Or, cette démonstration se réduit à faire observer que l’amour filial étant le premier, le plus juste, le plus naturel, le plus sacré et le plus consolant de tous les amours, il est aussi inconcevable qu’on puisse aimer des étrangers et ne pas aimer un père et une mère, qu’il est inconcevable que la branche de l’arbre soit verdoyante et chargée de fruits, tandis que le tronc est aride, sec et sans vie.
out notre corps, jusqu’au plus mince épiderme et aux cheveux, nous vient de nos parents ; se faire une conscience de le respecter et de le conserver, est le commencement de la Piété Filiale. Pour atteindre la perfection de cette vertu, il faut prendre l’effort et exceller dans la pratique de ses devoirs, illustrer son nom et s’immortaliser, afin que la gloire en rejaillisse éternellement sur son père et sur sa mère. La Piété Filiale se divise en trois sphères immenses : la première est celle des soins et des respects qu’il faut rendre à ses parents ; la seconde embrasse tout ce qui regarde le service du prince et de la patrie ; la dernière et la plus élevée, est celle de l’acquisition des vertus, et de ce qui fait notre perfection.
La Piété Filiale embrasse tout depuis l’empereur jusqu’au dernier de ses sujets ; elle ne commence ni ne finit à personne. Quelque difficulté qu’on trouve à en remplir tous les devoirs, il serait insensé de dire qu’on ne le peut pas.
Honorer et aimer ses parents pendant leur vie, les pleurer et les regretter après leur mort, est le grand accomplissement des lois fondamentales de la société humaine. Qui a rempli envers eux toute justice pendant leur vie et après leur mort, a fourni en entier la grande carrière de la Piété Filiale.
Le sage sert son Souverain. : il ne porte au Palais que des pensées de fidélité, il n’e n remporte que des projets pour réparer les fautes, donner carrière aux vertus et arrêter les progrès du vice. Voilà ce qui le met en faveur.