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EAN : 9782070145409
320 pages
Gallimard (08/04/2021)
3.75/5   6 notes
Résumé :
Dégrader, c'est condamner la personne à perdre sa dignité. L'enquête exceptionnelle de Corinne Rostaing, fruit de trente années de recherche, notamment dans les prisons de femmes, révèle combien, aujourd'hui en France, la détention, malgré les continuelles améliorations, dégrade. Et cet effet ne se limite pas à la durée de l'incarcération ni aux seules personnes détenues. Assurément, les conditions diffèrent, selon que la personne est incarcérée en maison d'arrêt po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Depuis longtemps, je m'interroge sur les prisons et leur utilité dans notre société. Aussi, quand j'ai vu cet ouvrage, j'ai été intriguée et je voulais pouvoir me faire mon propre avis des institutions carcérales, un milieu si particulier. L'autrice de cet essai est professeure de sociologie et a étudié les prisons durant plus de trente ans, menant de nombreux entretiens avec des détenu·e·s. le sujet qu'elle traite, elle le connaît parfaitement et a par ailleurs déjà sorti plusieurs livres.

La déshumanisation des détenu·e·s est un fait connu et, pourtant, de nombreuses personnes semblent estimer que les conditions de vie pour elleux sont trop élevées (au point que des personnes, dans les années 80-90, parlaient de « prison 4 étoiles », comme le souligne Corinne Rostaing). Pour un certain nombre de personnes, les conditions devraient être durcies.

C'était une lecture fournie, intéressante et enrichissante qui m'a permis de me forger un avis plus affirmé sur la question de l'institution carcérale. Bien que le livre soit plutôt long pour un essai, la lecture est fluide et l'écriture est relativement accessible. Aussi, je vous invite largement à découvrir cet ouvrage ou, au moins, à vous questionner également sur les prisons.

Merci à la maison d'édition Gallimard et à la Masse Critique Babelio qui m'ont permis de lire cet ouvrage.

[Chronique complète sur le blog].
Lien : https://anaislemillefeuilles..
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Reçu dans le cadre de la dernière Masse critique de Babélio, que je remercie ainsi que les éditions Gallimard, en nrf essais.
J'avoue avoir été curieuse, je me suis dit que cela pourrait ressembler à un plaidoyer en faveur d'une réforme de la prison.
"Les prisons fascinent et répugnent à la fois. On les connaît peu, ce qui suscite fantasme et représentations" et bien je me suis dit c'est l'occasion de mettre un pied dedans en toute quiétude et de voir si justement je partageais ces stéréotypes et lieux communs, si j'allais être surprise d'un point de vue sociologique Corinne Rostaing est pile dans la démarche pas de doute, une partie des références étaient déjà bien connues, notamment Dominique Schnapper, je n'étais donc pas novice.L'essai retrace bien les différents moments de réflexion de l'auteure et est nourri de sources multiples et d'années de recherches, ce qui le rend assez pertinent à mon sens. Historique de la notion, évolution du concept dans le temps, témoignages, distinctions de sens entre prisons et maisons d'arrêts, entre les différentes peines et leurs traitements, j'ai beaucoup appris. Déchanté aussi. Au terme je suis assez convaincue sur la prison comme "condition" dégradante plutôt que comme accès à la réinsertion, la question essentielle de l'ouvrage étant : Quel sens peut-on donner aujourd'hui à la peine et à la prison dans la société démocratique?
Cela m'a interrogé sur effectivement le sens que l'on pouvait donner à la peine de prison, les attentes et exigences à avoir. Certaines peines ne semblent pas suffire à rétablir l'équilibre, semble injuste, par ailleurs le livre montre que la passage par la case prison,n' est statistiquement pas des plus efficace (taux de récidive, individus brisés), je reste toutefois très attachée aux valeurs de justice, d'équité, de respect de règles, et dans une moindre mesure dans mon quotidien je veille à faire respecter des règles et à conseiller en matière de punitions et de sanctions au niveau éducatif, je ne pourrai pas endosser une posture trop molle qui consisterait à dire que la prison est inutile et qu'il faut la supprimer, elle me semble être un mal nécessaire pour une vie en société, mais je suis assez lucide sur une justice à plusieurs vitesses, celle des cols blancs que Rostaing décrit aussi .C'est bien le concept de dignité qui est au coeur de la condition carcérale et au sens que nous souhaitons lui donner autour auquel il faut/faudrait s'atteler.
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Un livre qui me conforte sur le fait que la prison n'est ni un endroit qui permet une sanction compréhensible, ni une réintégration sociale à la sortie qui soit pertinente.

Mais je ne m'attendais pas à une analyse si tranchante et si bien étayée. C'est sourcé, c'est factuel, bien écrit, et je conseille cette lecture à toutes et tous, notamment nos responsables politiques.

Cela permet un questionnement philosophique plus large que la justice qui est déjà une question complexe, mais aussi sur la loi, sur la notion de prisonnier, sur les indivius qu'on exclut de la société, sur le libre arbitre aussi.

Un ouvrage très important.

Merci à Masse critique.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Nous aimerions que le condamné purgeant sa peine ne sorte jamais de prison, nous imaginons qu'il est définitivement exclu de la société. Une telle illusion fait que nous nous intéressons peu à ce qui se passe dedans, au travail des personnels comme à la condition carcérale, ou ce qui se produit à la sortie, notamment au devenir des ex-détenus.
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Les surveillants sont les plus exposés à la dégradation. [...] Garder des individus enfermés contre leur gré va à l'encontre de la liberté de disposer de soi. Et cela va à l'encontre de nos conceptions morales les plus héroïques.
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Malgré les améliorations incontestables des conditions de détention, la modernisation des établissements ou la professionnalisation des personnels, l'institution carcérale demeure indigne de la démocratie.
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Toute l'organisation carcérale conduit à la passivité. Les détenus doivent attendre l'ouverture des portes, la livraison des repas, le moment des activités. Leur dépendance au surveillant est totale.
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La forte croissance carcérale ne s'explique pas par une augmentation brutale du nombre de délits ou de crimes. Au contraire, la période actuelle est en réalité la moins meurtrière depuis le début du XIXe siècle.
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Videos de Corinne Rostaing (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Corinne Rostaing
Malgré les réformes, les prisons dégradent. C'est le résultat de l'enquête de Corinne Rostaing, sociologue et professeure à l'université de Lyon 2, qui publie "Une institution dégradante, la prison" (Gallimard, 2021).
Il s'agit d'analyser le fonctionnement de l'institution carcérale, les interactions entre la prison et la société, les pratiques et relations des différents acteurs de ce monde qui fascine et effraie en même temps.
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