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sur 6845 notes
Il existe tellement de critiques sur cette pièce, de la part de professionnels comme d'amateurs, que je ne vois pas l'intérêt d'en rajouter une couche en m'étendant longuement dessus. En revanche, on serait en droit de se demander pourquoi j'ai attendu le 20 avril 2020 pour enfin lire la pièce de Rostand, surtout lorsqu'on sait que je l'ai empruntée un nombre de fois incalculable à la bibliothèque municipale. Et que je rendais le livre à chaque fois sans en avoir lu une seule ligne. Enfin, voilà, c'est fait, bien fait, et n'est donc plus à faire.


L'histoire, vous la connaissez tous, donc je ne vais pas vous faire l'affront de vous la résumer ; et pour les étourdis qui l'auraient oubliée ou seraient par miracle passés à côté, il n'est pas difficile de se renseigner. Passons donc directement à la critique. J'ai lu la pièce avec plaisir, et, au cas où vous me suspecteriez d'avoir renoué avec mes anciens démons, non, je ne me suis pas endormie en pleine lecture.


Évidemment, comme tout le monde, j'ai aimé la verve avec laquelle Rostand a écrit ses dialogues, dialogues qui fusent, et dont les vers se lisent tout seuls : c'est un peu plus vif et un peu plus entraînant que du Racine, avec tout le respect que j'ai pour ce dernier. Vous me direz que Racine ne cherchait pas, à proprement parler, à faire rigoler les spectateurs ; et vous aurez raison, bien sûr. Donc j'ai aimé tous ces morceaux de bravoure, que je ne compte même pas, qui de plus offrent l'occasion aux comédiens investis du rôle-titre de s'en donner à coeur joie. Et les allusions multiples au véritable Cyrano de Bergerac, en particulier à son Histoire comique des États et Empires de la Lune, ajoutent des touches d'humour savoureuses. Edmond Rostand, c'est sensible, a étudié et la vie de Cyrano de Bergerac, et l'histoire de l'époque ainsi que celle du théâtre du XVIIème. Ça ne l'a guère empêché de prendre ses distances avec les faits, mais ce n'est pas pour me déranger, du moment que l'auteur n'a pas essayé de faire passer sa pièce pour une espèce de biographie dramatique - ce qu'elle n'est certainement pas.


Cela dit, si le plaisir que j'ai ressenti sur le coup de la lecture est indéniable, je doute qu'il soit de très longue durée. À vrai dire, je ne m'explique pas l'engouement collectif pour cette pièce, pleine de qualités - que je n'ai pas toutes citées -, mais ni novatrice, ni exceptionnelle à mon sens. En gros, ça fait du bien de la lire, c'est certainement intéressant à étudier de près, mais il est peu probable que ça me laisse un souvenir impérissable.



Challenge Théâtre 2020
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Comment ne pas être submergé par l'émotion en déclarant mon amour inconsidéré pour ce véritable chef d'oeuvre. Ce roman sortit tout droit de l'esprit d'un génie, cette pièce de théâtre grandiose, cette ode à l'Amour et à la vie et possédant pour principale vertu, l'acceptation de la différence et le sens du sacrifice humain.

Comment ce véritable chef d'oeuvre de perfection, a-t '-il pu être écrit en si peu de temps, par ce génie répondant au nom d'Edmond Rostand, que je vénère et que je respecte par-dessus tout ? Cette pièce en vers, adapté et interprété dans le monde entier, que cela soit en film, au théâtre ou à l'opéra, mérite encore aujourd'hui la postérité qui est la sienne.

Il prouve contre vent et marée, que le vers n'est pas mort et accessible à tous public. La beauté du texte, la force de chacun des personnages, la litanie de chaque actes et scènes qui le composent, ne peut que faire voyager le lecteur à travers la Lune, comme le voulait son héros principal.

D'ailleurs je ne peux que m'émouvoir en parlant de son personnage, qui à travers son grand nez, nous montre qu'il possède avant tous et en réalité un grand coeur et une âme mousquetaire. Aujourd'hui mon émotion reste intacte en relisant chacune de ses lignes qui me font vibrer et émouvoir aux larmes. de la tirade du « Non merci » à la scène du balcon, tout en passant par la fameuse tirade du nez et par la scène de l'aveu, ce texte est d'une beauté inouïe et inimaginable. Finalement je n'oublierai jamais ce que m'a apporté la moindre de ses pages, que cela soit à travers ma vie et à travers l'aventure me concernant de l'écriture d'un roman.

Que cela soit à travers l'interprétation de Michel Vuillermoz sur les planches de la Comédie française, celle de Gérard Depardieu à la télévision et j'en passe… Cyrano de Bergerac nous rappelle l'importance de son appartenance à notre patrimoine culturel et la beauté de la vie.

Oeuvre valant bien plus que 5 étoiles et lecture que je conseille vivement, à toutes personnes adorant la littérature et idolâtrant la beauté de la vie.
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Une critique, allons c'est un peu court.
Précieux : Il eût fallu corser un peu plus l'analyse sur les ressorts dramatiques de l'oeuvre.
Dédaigneux : Peuh, c'est marqué par son époque. Aujourd'hui on n'aime plus comme ça.
Cultivé : Quelle interprétation au théâtre par Francis Weber, et quel rôle au cinéma pour Depardieu !
Affectueux : Il ne quitte pas ma table de chevet...
Ignare : pourquoi autant d'histoire pour un nez ?
Assoiffé : j'en prendrai bien encore une rasade.
Délicat : il faut dire que la fin est un peu triste.
Combatif : du tac au tac, avec ses mots l'auteur feinte, esquive et frappe d'estoc.
Admiratif : Si j'avais pu l'écrire moi-même.
Spirituel : Les anges du ciel ont-ils pour Rostand le même soin que Ragueneau pour Cyrano ?
Connecté : on le trouve en version kindle, ebook et pdf pour pas un rond.
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Si certains artistes exceptionnels s'imposent universellement en fonction des horizons nouveaux qu'ils ont su ouvrir aux yeux éblouis de leurs contemporains (les éblouissant parfois au point de rendre la majorité aveugle à leur art), la plupart d'entre eux, bien plus modestes, travaillent à construire leurs oeuvres au sein d'horizons préétablis par quelque prédécesseurs aux génies plus hardis. La qualité du travail de ces derniers ne doit donc pas être évaluée en terme d'originalité mais plutôt en fonction de leur capacité à atteindre les plus hauts sommets de la perfection au sein de ces horizons préétablis.
À mon sens, Rostand est un géant au sein de ce deuxième type d'artistes. Si il n'invente rien, il arrive à une synthèse parfaite entre les théâtres tragique et comique. Son Cyrano peut, en effet, être apprécié uniquement en tant que comédie d'une grande finesse sans décevoir aucun amateur du genre, comme il peut également être apprécié exclusivement en tant que tragédie avec autant de succès. En cours de lecture, la constitution de notre jugement, taillé au burin de l'histoire de l'Art, se voit ainsi ballotté du comique au tragique, puis du tragique au comique, jusqu'à atteindre la position de synthèse dialectique propre à la pièce de manière rétrospective.
Rostand s'impose de plus le lourd carcan de l'alexandrin rimé avec une telle maîtrise que, loin d'en faire sentir le poids à son lecteur, il l'entraîne plutôt à une sensation de légèreté et de vivacité qui accentue aussi bien la noblesse des sentiments que la finesse comique du récit.
Tout cela constitue déjà un véritable exploit littéraire que Rostand a voulu dédier à l'âme de Cyrano et c'est effectivement ce qu'il fait. Car Cyrano a existé comme personnage historique avant de devenir personnage de théâtre. Ce Cyrano réel avait effectivement un grand nez (il en existe toujours quelques portraits) et aimait s'en moquer tout en se montrant très susceptible à ce sujet, il a écrit quelques récits de voyages imaginaires, des lettres, des poèmes et une pièce de théâtre.
Dans son Voyage sur la lune, tous les lunaires ont d'ailleurs le nez long, et Cyrano s'en fait ainsi expliquer la raison par l'un deux :

« Maintenant, afin que vous sachiez pourquoi en ce pays tout le monde a le nez grand, apprenez qu'aussitôt que la femme est accouchée, la matrone porte l'enfant au Prieur du Séminaire; et justement au bout de l'an les experts étant assemblés, si son nez est trouvé plus court qu'à une certaine mesure que tient le Syndic, il est censé camus, et mis entre les mains des gens qui le châtrent. Vous me demanderez la cause de cette barbarie, et comme il se peut faire que nous chez qui la virginité est un crime, établissons des continences par force? Mais sachez que nous le faisons après avoir observé depuis trente siècles qu'un grand nez est le signe d'un homme spirituel, courtois, affable, généreux, libéral, et que le petit est un signe du contraire. » (Voyage sur la lune, 119)

En échos, Rostand écrira :

« Énorme, mon nez!
Vil camus, sot camard, tête plate, apprenez
Que je m'enorgueillis d'un pareil appendice,
Attendu qu'un grand nez est proprement l'indice
D'un homme affable, bon, courtois, spirituel,
Libéral, courageux, tel que je suis, et tel
Qu'il vous est interdit à jamais de vous croire,
Déplorable maraud! »(42-42)

Le vrai Cyrano, comme le raconte Rostand, avait aussi un fort penchant pour la philosophie et goûtait particulièrement Gassendi (119, 135) dont il a souvent glissé des opinions dans la bouche de ses personnages. Ses récits de voyages sur la lune et le soleil ont quelque chose de parfaitement ridicules au premier abord, mais contiennent tellement de formules ingénieuses et amusantes, tellement d'inventions mécaniques et de réflexions philosophiques que même le plus récalcitrant à cette lecture se laissera gagner et pourrait finir par dire, comme de Guiche devant la porte de Roxanne :

« Mes compliment, monsieur l'inventeur des machines :
Votre récit eut fait s'arrêter au portail
Du paradis, un saint! Notez-en le détail,
Car vraiment cela peut resservir dans un livre! »(160)

Les talents d'écriture du vrai Cyrano de Bergerac sont si indéniables que le grand Molière lui-même été lui plagier certains passages, dont la fameuse phrase « Que diable allait-il faire dans cette galère? » des Fourberies de Scapin que Cyrano avait d'abord écrite dans le Pédant Joué. Plagiat auquel Rostand ne manquera évidemment pas d'y faire allusion dans son hommage.
Le Cyrano historique, comme Rostand le raconte (227), est aussi bel et bien mort des suites d'une pièce de bois qui lui est tombé sur la tête, et l'on ne sait effectivement pas si l'incident s'est produit de manière accidentelle ou non, il aurait aussi tenu tête à cent hommes à la porte de Nesle (29) et montré une grande liberté d'esprit avec beaucoup de constance dans son oeuvre par rapport aux vérités religieuses.(232)
Bref, l'hommage à l'âme de Cyrano que fait Rostand se trouve aussi bien dans la forme tragi-comique pleine d'ingéniosité verbale que dans le fond historique de ce chef d'oeuvre qui est vraiment à lire et relire, voir et revoir, ouïr et entendre!
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Je viens d'achever "Cyrano de Bergerac" d'Edmond Rostand, célèbre drame romantique théâtral. Quel plaisir ! J'avoue que le théâtre n'est pas ce que je préfère mais cette pièce, si célèbre autant pour ses répliques sublimes que pour ses personnages inoubliables, m'a emportée ! Parlons tout d'abord de l'histoire; nous sommes en 1640, Cyrano de Bergerac, un poète extraordinaire, aime sa cousine Magdeleine (aussi connue sous le nom de Roxane). Toutefois, son physique, peu avantagé par son nez -d'où la réplique : "C'est une péninsule !" ne lui permet pas d'avouer son amour à sa cousine. Ayant de nombreux ennemis (à cause notamment de sa franhise) mais aussi des amis fidèles, il fait la connaissance de Christian, celui que Roxane aime. Cyrano propose alors un "pacte" au jeune homme : il est son âme et Christian est sa beauté. le soldat accepte mais le mensonge ne saurait tarder à être découvert...

Edmond Rostand nous présente donc un anti-héros, Cyrano, pour nous offrir une réflexion sur le théâtre et ses personnages. L'originalité de cette pièce est sans doute l'une des caractéristiques qui permettent à "Cyrano de Bergerac" d'être considéré comme un véritable chef-d'oeuvre du théâtre classique.

A lire absolument !
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Je ne lis pas beaucoup de pièces de théâtre, préférant de loin les voir. Mais une fois de temps en temps, l'envie me prend et je retourne alors vers les classiques. J'avoue que je redoutais Cyrano, sans doute à cause de Gérard Depardieu qui m'horripile...

Je pensais trouver en Cyrano de Bergerac une pièce tragique dont le fil conducteur en serait un amour impossible, un peu à la manière de Roméo et Juliette.
Car Cyrano aime sa cousine Roxane mais ne se décide pas à l'avouer à l'intéressée, de peur d'être rejeté à cause de son nez, qu'il a bien grand !

Ce nez donne lieu à de nombreuses scènes hilarantes, que j'aimerai beaucoup voir jouées ! La réplique de Cyrano à la scène 4 de l'acte 1 est un vrai morceau de bravoure et je me suis demandée si Queneau ne s'en serait pas inspiré pour ses Exercices de style !

Cyrano est un personnage des plus attachants. Sa liberté de parole, son indépendance d'esprit, sa verve, son courage, son fameux panache ; tout en lui est grand et beau. Même ses blessures qu'il cache derrière un orgueil démesuré.

La langue en vers de Rostand est belle, érudite, vive, épique. J'ai d'ailleurs parfois été un peu larguée (notamment dans l'acte 1, scène 1) par la valse des personnages et des répliques : ça fuse en tout sens ! Ce doit être un régal sur scène mais c'est plus ardu à lire.

Ce fut toutefois un régal qui m'incite à noter Cyrano de Bergerac sur ma liste des pièces à aller voir sur scène.
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Cyrano Bergerac, pièce théâtrale d' Edmond Rostand est l' une des plus célèbres des du théâtre français. Elle a été écrite en 1897.Au départ, le succès de la pièce était si peu assuré qu' Edmond Rostand lui-même, redoutant une veste ou son échec, se confondit en excuses auprès de l' acteur principal, Coquelin,le premier jour de la présentation pour l' avoir entraîné dans une pareille aventure. Bref résumé de la pièce. Les principaux protagonistes sont : Cyrano,personnage son défaut est d' avoir un grand nez ou une protubérance, Roxane et Christian .
Cyrano aime Roxane, cette dernière aime Christian.Mais si Chritian est beau, il est faible d' esprit .Et, Roxane, entre les deux amoureux, son coeur balance .
Cette pièce est une belle pièce théâtrale dont le succès était, est et sera énorme Cette pièce a été adapté au cinéma . Ce succès de la pièce est dû au talent du grand dramaturge qu' est Edmond Rostand.
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Ce classique des classiques manquait à ma culture; plus maintenant. Ai-je été séduit ? Partiellement conquis avec de légers bémols. de réputation, et par de vagues extraits, la tirade du nez ne m'était pas totalement inconnue; vrai qu'elle est admirable de verve, de subtilité et d'humour. Mais du coté des passages marquants, l'audace de Christian qui défie Cyrano, l'abnégation de celui-ci tout au long de la pièce et la sérénité de Roxane découvrant la supercherie m'ont encore plus impressionné. Peu habitué, en fait pas du tout, à lire des vers, le rythme se prend assez vite, d'autant plus que ceux-ci ne m'ont pas paru particulièrement complexes, bien que la technique suscite l'admiration.

D'un autre coté, j'ai trouvé le début un peu brouillon. Les scènes de guerre détonnent de l'ensemble, même si elles permettent de mettre en valeur le courage et les qualités de meneur d'hommes de Cyrano ainsi que la perfidie de de Guiche. Reste que Rostand a créé là tout un personnage, quasi un super héros, autant au niveau de la grandiloquence que de la bravoure. Histoire d'amour, certes, mais aussi de supercherie et de mesquinerie. La finale où de Guiche est récompensé, Roxane enfermée dans une tristesse sans nom et Cyrano dans la déche, m'a surpris sans entacher mon appréciation de cette oeuvre qui m'a autant fait rigoler que réfléchir.
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Cyrano le gascon, c'est l'honneur, la liberté, l'épée, la langue acérée. Irrespectueux, il aurait pu être le 5e mousquetaire. Il s'inscrit dans la liste des grands personnages des romans de cape et d'épée. On connait bien son nez et son panache mais le texte nous parle de l'amour. Amour éperdu de Cyrano pour Roxane, amour d'un joli minois pour Christian , amour de l'amour pour Roxane, un trio qui se trouve empêtré dans des représentations de l'amour, dans ce qu'on veut en montrer, dans ce qu'on veut en voir et qui passe à côté de l'essentiel.

C'est beau, c'est triste, c'est grand et c'est dit avec une écriture et une sensibilité telle qu'il n'y a pas que les larmes de Cyrano qui coulent ...
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Me voilà, rétive aux rimes et au théâtre écrit, plongée dans Cyrano par le biais d'un challenge. Et la magie opère ; l'impression de connaitre par coeur cette oeuvre à travers ses adaptations s'efface ligne après ligne. Je comprends ce besoin de relecture que beaucoup de lecteurs évoquent, je ressens ce qui fait de Cyrano ce personnage inoubliable, et je savoure cette lecture près de la cheminée, bonheur d'un jour froid et pluvieux…
Ce grand Cyrano risque bien de partir sur mon ile déserte.
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