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4,48

sur 1697 notes
Une fois n'est pas coutume, Koko m'a lancée dans la découverte d'une série que je ne connaissais pas du tout ! Je dois dire que j'ai entamé ma lecture sans même lire le résumé, alors je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre et j'ai été très agréablement surprise. Nous sommes très vite mis dans le bain, même si nous ne comprenons pas très bien ni où nous nous trouvons, ni ce qui se passe vraiment. Cela nous intrigue tellement que nous avons constamment envie de poursuivre et d'en apprendre plus.

Le style de l'auteur est excellent et rend la lecture tout bonnement passionnante ! Il nous offre une intrigue bien ficelée, rythmée et complexe. Nous découvrons les événements au fil du récit de notre héros, Kvothe, qui nous conte sa vie, une vie mouvementée et loin d'être toute rose. Je me suis vite attachée à Kvothe qui est un personnage que nous avons envie de connaître et de suivre le plus longtemps possible. J'ai souffert et tremblé pour lui à bien des moments, car il va vivre bien des horreurs… En même temps, nous sentons très vite qu'il est quelqu'un de particulier et qu'il va faire de grandes choses. Seront-elles bonnes ou mauvaises? Cela reste à voir...

L'univers est complexe et l'auteur nous permet de visiter des lieux intrigants, aux coutumes inattendues et passionnantes à découvrir. J'ai particulièrement été intriguée par l'Université, même si je n'aime clairement pas certaines choses qui s'y passent et les injustices qui s'y produisent… Finalement le seul élément avec lequel j'ai eu plus de mal, c'est la part de romance, car vraiment cela amenait une part de mielleux pas très intéressante. Donc bon j'ai adoré tout le côté fantasy, les personnages et le déroulement des événements, mais si j'avais pu supprimer les moments fleur bleue, j'aurais été encore plus aux anges !

En bref, je vais enchaîner immédiatement avec la suite car je suis sous le charme et que je ne peux pas m'arrêter alors que nous n'en sommes qu'à la première journée du récit. J'espère que la suite sera tout aussi passionnante!
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Le nom du vent est la première partie du récit de la vie de kvothe, personnage mythique de son monde, conté par lui même.
L'auteur nous dépeint ici un univers médiéval fantastique intéressant. le type de narration originale du personnage qui revient sur son enfance pas toujours heureuse, mais brillante sans conteste amène un plus au récit.
Je regretterai toutefois la longueur de ce récit (de 780 pages tout de même). Je l'ai très bien lu, mais il me manque cette étincelle, quand le livre m'appelle, ce qui ne s'est pas produit, et qui lui aurait valu sa cinquième étoile
mais ceci n'est qu'une introduction, tel que peut le dire kvothe lui même à la fin de cet ouvrage. on s'attend à une suite plus épique, sans connaitre vraiment de détailles, on nous laisse entrevoir quelques bribes un peu floues qui nous laissent l'eau a la bouche.
on a sans conteste envie de connaitre la suite
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Kvothe est un jeune garçon particulièrement intelligent et mû d'une grande sensibilité.
Il vit avec ses parents parmi une troupe de comédiens, ce sont des Edema Ruh, en quelque sorte une troupe de cirque ambulant.
C'est dans cet environnement envoûtant, que notre Héros développe ses premiers dons, à savoir la comédie, la poésie, et bien sûr la musique.

Au cours de leur voyage itinérant, il fera La rencontre d'un grand maître Arcaniste du nom d'Abenthy qui accompagnera le groupe pendant plusieurs mois.
Cette rencontre est fondamentale pour Kvothe, car "Ben " détectera les prédispositions du jeune garçon à la magie, et à ce titre lui dispensera une initiation très poussée aux connaissances arcanistes.
Même, il incitera ses parents à l'inscrire à l'ARCANUM (l'université).

Alors que son Père et sa Mère travaillent sur une nouvelle oeuvre théâtrale portant sur les Chandrians (peuple disparu et fantasmé par une multitude de légendes urbaines les concernant), Kwothe devient un parfait apprenti dans la pratique du Sympathisme (forme de magie consistant à associer des éléments pour en tirer une forme d'énergie singulière)
Peu après le départ de Ben, les parents de Kwothe se décident à interpréter partiellement leur nouvelle oeuvre, mais leurs recherches sur le passé des chandrians causeront le massacre de la petite troupe peu de temps après .
Kvothe non présent le soir du drame se retrouvera seul et désespéré, avec une seule idée en tête, rejoindre l'Arcanum afin de reprendre les recherches sur les Chandrians qu'il juge responsables.

Mais après avoir vécu quelques mois dans les forêts comme un animal puis quelques années dans le vol et la mendicité d'une grande ville (Tarbean), ses rêves de vengeance semblent bien loin...
Patrick Rothfuss a créé un monde d'une richesse incroyable (culture, langues, science, villes, peuple, histoire, ...) et ce livre malgré ses 782 pages est surtout un incroyable prologue à une gigantesque épopée d'une plus grande envergure encore.
Mais il y a ce style d'écriture riche en imagerie et poésie qui vous donnera le sentiment d'avoir lu une oeuvre à part.

Ce n'est pas un livre classique de fantaisie, par son style narratif Patrick Rothfuss nous propose ni plus ni moins (par les yeux et pensées de Kvothe) de vivre son existence en temps réel.
Bien sur, il y a parfois quelques longueurs dans le récit, mais c'est le prix à payer pour une immersion totale dans un monde qui se veut le plus cohérent et le plus réaliste possible.
Rarement j'ai vu dans un roman autant de précisions pour relater tout ce qui a trait aux rapports humains, mode de vie, coutume, histoire, mythologie, science, poésie, musique.
Tous ces éléments sociologiques sont très importants pour créer de la consistance à un univers imaginaire qui se veut le plus tangible possible.
Le récit est truffé de passages où nous sont contés en quasi-intégralité légendes, faits historiques, poèmes, chants, débats philosophiques, compréhension de phénomènes scientifique /magique.

Par ce souci du détail, Rothfuss est plus comparable à Tolkien qu'à J. K. Rowling comme il a pu être si souvent comparé, et au final nous découvrons le monde et tous ces aspects sociétaux, en même temps que Kvothe les découvrent.
Bien que la trame de base soit assez classique, là où nous surprend l'auteur, c'est sur le sens qu'il donne à son histoire.
Il ne s'agit pas que de raconter comment Kvothe va se venger des chandrians, mais comment il deviendra une légende de son vivant.
Dans le nom du vent, Patrick Rothfuss nous fait partager l'existence de son héros, tous les aspects d'une vie humaine, il faut accepter ce parti pris et le rythme qui va avec, sous peine d'être déçu.

En proposant des personnages tout sauf manichéens, aux personnalités complexes, Patrick Rothfuss sort également des sentiers battus de la Fantasy classique.
Le nom du Vent est indubitablement un chef-d'oeuvre de la littérature fantastique, sa victoire aux GEMMELL AWARDS 2012 avec le deuxième tome de cette saga, n'a fait que le confirmer.
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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J'ai reculé longtemps devant ce livre ... Plusieurs fois tentée, son nombre de page me faisait peur. Et maintenant une fois lues, on se demande pourquoi il n'y a pas plus de pages, pourquoi l'auteur nous laisse sans plus rien à lire de sa part ...
Je pense que c'est le premier livre de fantasy que je lis dans lequel l'action ne se déroule qu'autour du personnage central. Ce livre est, pour moi, un gros coup de coeur et ceci pour diverses raisons, la principale étant la plume de l'auteur, car il faut le dire, sans celle-ci, ce livre ne serait qu'une très bonne histoire de fantasy...

L'auteur donc est un poète, un musicien, un amoureux des mots qui les enchaîne avec grâce et volupté. L'auteur aurait pu écrire ce livre sur une portée de musique. En lisant ce livre, on a l'impression d'être aux côtés de Kvothe, de subir avec lui ses années de souffrance, de solitude, de participer avec lui à ses aventures. Et pourtant, on a aussi l'impression d'être dans un bon fauteuil capitonné au coin du feu ... Peut-être est-ce la façon dont le livre est bâti : deux récits à deux époques distinctes... En tous les cas, la plume de l'auteur donne de l'ampleur au récit, quand bien même les mots en eux-mêmes sont simples. Et pourtant ... Quelle envolée !!! Les mots de l'auteur rendent, à mon sens, l'histoire hypnotique : de l'action, juste ce qu'il faut, des personnages charismatiques, un héros très doué aux multiples erreurs et des méchants mystérieux qui aiment rester dans l'ombre.

Les mots de l'auteur nous transportent, non pas dans un film car l'action n'est pas assez rapide et le lecteur n'aurait pas le temps de s'investir, mais plutôt à l'abri d'un théâtre où le lecteur prend le temps de connaître les personnages, les tenants et aboutissants de l'histoire, prend le temps d'écouter la musique qui y est jouée et prend le temps de regarder (non pas de voir) ce personnage central qu'est Kvothe.

Avant la lecture, la construction de la trilogie m'a quelque peu interpellée : je me suis demandé comment on pouvait écrire 800 pages sur une seule même journée. En effet, le tome 1 est aussi intitulé : 1ère journée... Après avoir lu quelques pages (un peu moins de 100, je crois) on comprend le pourquoi du comment et personnellement j'ai beaucoup aimé cette construction avec les intermèdes et les apports qu'elle peut apporter au récit. (j'essaie d'en dire le moins possible afin que cela reste une belle découverte)

Cette histoire n'est que peu dévoilée par le synopsis. Elle raconte les pérégrinations de Kvothe, qu'il soit au top, ou au plus bas ... On pleure avec lui, on aime avec lui, on risque sa vie avec lui et ceci sans même réfléchir !!! En fait, on le fait pendant 800 pages et à force, on est fort à propos de son histoire, de ses racines ainsi que de ses sentiments, de son caractère, de ses impulsions, ce qui fait qu'on a vraiment l'impression de vivre, si ce n'est pas sa vie, de vivre juste à ses côtés. L'histoire se déroule lentement, amoureusement dirai-je et si cela ne conviendrait pas dans certains livres, ici, c'est exactement ce qu'il faut.

Les personnages ... Ahhhh... Ils sont ... comment dire... Ils sont parfaits, mais sans l'être trop non plus. Peut-être justement parce que leurs défauts sont parfaits. ^^ Impossible à décrire en fait, il vous faudra le lire !!!
Prenons l'exemple de Kvothe. Certes il est grand, certes il est beau, certes il est fort, certes il est intelligent, mais tout cela ne compte pas quand la richesse du coeur est là. Et elle est là, rendue merveilleusement par l'auteur, bons ou mauvais, ses sentiments sont multiples, ce qui rend le récit très intéressant !
Les autres personnages sont légions et on ne peut que s'y attacher, car Kvothe s'y attache, sauf bien sûr, quelques uns qui restent insensibles à son charme, sinon cela ne serait pas marrant.

La magie contenue dans cette trilogie est indubitablement nouvelle, au moins pour moi. C'est une magie scientifique pour la plupart. Tout le monde peut en effet apprendre à allumer un feu, à construire des murs, à nommer des choses... Bien sûr, ça marche mieux quand on est doué mais la magie est ouverte à tous.

Lien : http://lefso.blogspot.com/20..
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Le nom du vent…. Ou le bouquin qu'était en train de mourir sur ma pile… et c'était en fait un peu con…
-Pourquoi ?
-Parce que vatche c'était bien… même si.. bon..
-Quoi ?! c'était bien ou non ?
-Nan nan, c'était plus bien que mauvais.

Un coup de pitch :
Il fait nuit, dehors le froid est déjà là, pas encore à pierre fendre mais pas loin. Ici c'est un bled, Newarre pas loin des montagnes, le petiot village, même si y a quand même une auberge.
L'auberge c'est la Pierre Levée, l'aubergiste est roux, cordial serviable… un aubergiste quoi… même s'il est un peu jeune pour être aubergiste, même s'il a plusieurs noms suivant les gens, ou peut-être qu'on le confond avec un autre… allez savoir.
Les client se comptent sur les doigts d'une main, c'est dur pour les affaires, les routes sont devenues dangereuses, des histoires de brigands. Rien de bien nouveau, même si les rétameurs sont quand même devenus rares, c'est bien dommage le sel risque de manquer cet hiver.
Mais est ce juste des brigands ou autre chose ?

-C'est quoi ce pitch à la con ?
-Bin si tu veux, c'est soit un truc du genre… soit je te spoile à mort le truc… pas vraiment le choix.
- Ok c'est toi qui vois.

Alors alors… Alors je l'ai lu y a quoi ? Une semaine… p'te un peu plus disons quinze jours… Et quand je réfléchi pour écrire cette chronique… il ne me reste déjà pas grand-chose… suis-je devenue alzheimer, ça serait moche…. On va plutôt dire que…
On va plutôt dire que ça se lit bien, franchement, l'écriture coule, c'est pas chiant, ça se lit vite…
Mais je crois bien que ça s'oublie aussi vite… Pasque alzheimer non… quand même pas.

Parce que même si j'ai du mal à me souvenir du contenu du bouquin (en commençant cette chronique), je me souviens bien du pourquoi j'avais acheté ce premier tome, une histoire d'écriture de point de vu, de découpage, de chapitrage. J'étais moi-même en train d'écrire un truc et je voulais savoir comment les autres faisaient, avec le « Je » et donc le point de vue à la première personne, chose que j'ai beaucoup de mal à faire.

Parce que ouais, le gars, l'aubergiste raconte, raconte sa vie à une sorte de scribe conteur.
-Mais heu un aubergiste ça doit pas être super folichon niveau histoires vécues…
-Déjà un ça dépend des auberges, et deux tu te doutes bien qu'il a été autre chose ce gars…

Et des choses me reviennent au fur et à mesure des mots, le gars raconte, raconte tout depuis le début. Depuis le départ, mais je suis assez d'accord avec lui, il vaut mieux raconter depuis le début pour bien comprendre les histoires.
Donc enfance, adolescence…

Enfance brisée, dont je ne dirais rien, sinon que ça manque franchement de décor… cette ville est un peu transparente. Et bien sûr éléments déclencheurs pour l'histoire à suivre. Deux gros éléments déclencheurs, et c'est pas peu de le dire.

Et adolescence à l'école de magie… mais rien à voir avec Hogwarts… Hogwarts est mieux, ni avec le collège de l'invisible, là ils sont plus dingues… et plus drôles aussi.
-Ah parce que le gars-là, il a des pouvoirs ? il veut devenir mage ?
- Non plus un truc comme archimancien… lui, il veut connaitre le nom du vent.
-D'où le titre.
-Voilà.

Donc, non je ne suis pas alzheimer fallait juste que je foute un coup de pied au cul à mon cerveau (en cours de chronique).

Et donc on se retrouve avec un parcours initiatiques, avec des tas de morts, avec vengeance, avec romance (je me demande toujours pourquoi les écrivains de fantasy faut qu'il foutent toujours de la romance à trois balles ? ça je me demande…), avec méchants que j'aimerais bien en savoir un peu plus, avec lézards (là faut lire pour comprendre…)

Je classerais ça en lecture pour jeune adulte, parce que malgré la pavasse que c'est, ça se lit vraiment facilement. Il y a quelques longueurs, c'est un peu mou du genou, ça ça m'a pas tant dérangé que ça. Non j'ai été agréablement surprise au moment de ma lecture, dedans, c'était bien.

Nan de la bonne fantasy classique, de base, pas dure. . . J'aurai eu la suite j'aurai enchainé direct, vous voyez le genre. Parce que j'ai envie de savoir, et que c'était plaisant à lire, malgré quelque panouilles pas trop graves, il y a plus de bon que de mauvais.

Et si rien que pour un truc, c'est quand même vachement bien foutu, la musique.
Notre aubergiste est musicien, et écrire de la musique, décrire de la musique c'est ultra difficile pour que ça rende bien, et là je trouve que c'est fait de façon assez... J'allais presque dire magistrale, mais bon...

Mais aujourd'hui, bin la suite je l'ai toujours pas, et ça me dérange pas tant que ça…. Tellement pas que je l'achèterai pas neuf, si un jour le tome deux croise ma route en occase oui… et sinon bin je crois que c'est pas bien grave.

Ou alors faut que je me le fasse offrir… parce que quand même en écrivant y a des trucs qui me remontent, des images, des questions et je lirai bien la suite avec plaisir (en finissant cette chronique).
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Quatre mois de lecture pour venir à bout de ce premier tome des aventures de Kvothe.
J'avoue avoir été déconcertée par la forme narrative lente autour de la mise en abyme du récit de notre héros. Aubergiste discret dans une modeste bourgade, Kote dissimule en fait le héros de légende Kvothe. Un scribe passant les portes de son établissement, le réveil d'une magie sombre et ancienne, et l'aubergiste de sa meilleure voix narre sa jeunesse.
D'une enfance heureuse dans une famille de troubadours à ses années de formation à l'université, ce premier tome est un roman initiatique sur l'enfance et l'innocence perdues, la lutte pour s'émanciper et acquérir reconnaissance et aplomb, la quête pour comprendre le monde peuplé de dangers dans lequel le héros vit.
Le récit est lent et plein de digressions. Ce qui m'a permis de prendre largement mon temps et de lire plein d'autres livres en même temps que cet ouvrage. J'ai vraiment appréhendé cette lecture comme une série. Chaque chapitre raconte une action bien définie ponctuée de temps en temps de retour dans le présent du narrateur. Je ne sais pas encore si je vais lire la suite car j'avoue ne pas m'être attachée aux personnages. On verra bien ce que 2021 me réserve. ;)
Bonne lecture.
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Héroic fantasy assez classique :

Kothe est aubergiste dans un village. Les affaires ne marchent pas trop et n'a comme compagnie que celle d'un apprenti. Mais en fait il est beaucoup plus que cela, à l'occasion du passage d'un chroniqueur, il va nous raconter sa vie. Dans ce premier tome on le suit dans sa petite enfance jusqu'à l'université (but ultime de sa jeunesse).

Des personnages bien décrits, une histoire bien construite malgré quelques longueurs. Je lirai la suite mais plus tard...
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Qui est Kvothe, cet homme auréolé de légendes plus extraordinaires les unes que les autres ? Qui est cet homme qui a su forger son propre destin ? À la fois érudit, héros, « magicien », assassin et artiste, il change de visage comme nous de chemise. Comment, après une vie aussi trépidante que la sienne, en est-il arrivé à cette taverne du bout du monde ?
Le mystère fait partie intégrante de ce personnage, et le but de la saga est de revenir sur son passé pour expliquer son présent. En clair : il est le centre de l'histoire. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Patrick Rothfuss a travaillé son protagoniste ! Kvothe, c'est l'excès : à la fois très (trop ?) intelligent, extrêmement fier, et incroyablement jeune pour ce qu'il a vécu. Je crois que c'est un des personnages principaux qui m'a le plus plu de l'année 2014 (oui, j'ai tardé à poster ma critique…). Une très bonne découverte !

Mais il n'est pas le seul point fort de ce roman. Les rebondissements sont réguliers, maitrisés. le jeune héros se retrouve couramment sans aucune ressource, ayant dépensé une bonne partie de ses fonds pour essayer de fuir la misère, misant sur sa propre réussite. Mais l'auteur prend un malin plaisir à lui mettre des bâtons dans les roues. On pense qu'il va s'en sortir, et puis un événement malencontreux fait que tout est à recommencer. C'est un peu vicieux, mais c'est pour ça que j'ai aimé^^ le destin de Kvothe se renverse donc aussi régulièrement que le jour et la nuit, et on en vient à se demander quand et comment il finira par devenir cet homme légendaire – mais aussi ce tueur de roi – dont on entend tellement parler. Il y a une dimension dramatique chez ce personnage (d'un côté, de part ce qu'il a vécu parce que c'est loin d'être rose ; de l'autre, par ce qu'il va être amené à faire : tuer un roi), mais pourtant, il ne s'appesantit pas sur son malheur.

Mais que dire des autres personnages ? Eh bien, moi je les ai trouvés un peu écrasés par la prestance de Kvothe, même si dans l'ensemble ils sonnent justes. Ils ont chacun leur caractère, mais je les ai trouvés un peu fade en comparaison de la richesse du héros – Simmon et Wilem, par exemple, sont des copains trop parfaits pour être réels, qui n'en veulent jamais à Kvothe quand il leur pose un lapin.
Mais pourquoi chipoter ? le mieux est l'ennemi du bien, dit-on, et si Kvothe est sans conteste le mieux, les autres sont vraiment biens !
Un seul personnage lui dispute la place de chouchou dans mon coeur : Denna. À travers elle, l'auteur introduit la problématique de la condition féminine dans les temps moyenâgeux. Elle a quoi, quinze-seize ans ? Et pourtant, son charme magnétique rameute tous les hommes, même les plus âgés – à sa grande déconfiture. Ils ont tout pouvoir : une fille leur plaît ? Si elle n'a ni père, ni frère, ni mari pour répondre d'elle, ils peuvent en faire ce qu'ils veulent. La séquestrer, la violer, la tuer… (Pas forcément dans ce sens, d'ailleurs.) Et Denna, ivre de liberté, a pris le large, loin de sa famille. Seule dans un univers machiste.
Petit plus qui me l'a faite encore plus aimer : elle n'est pas spécialement belle. Kvothe la trouve splendide, et comme c'est lui qui raconte l'histoire, il la décrit sous son meilleur jour, mais Bast la trouve jolie sans plus et Simmon n'arrive pas à comprendre ce que son ami lui trouve. C'est une bonne chose, car il y en a marre de voir des jeunes filles parfaites apparaître dans tous les romans ! Assez de les voir jouir de leur pouvoir sur les hommes avant de choisir le plus beau, le plus fort, le plus chevaleresque, bref : le héros. Non, une femme, dans une monde comme celui-là, plus elle est belle, plus elle en bave. Denna est obligée de faire des tours et détours pour esquiver les plus lourdauds de ces mâles, et cela ne la rend que plus fascinante pour le protagoniste. Un mot pour la résumer : insaisissable.

C'est un roman haletant aux personnages forts, mais à l'histoire non moins marquante. On suit le parcours de Kvothe de son enfance à son présent, et je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison avec Arlen, le héros de L'Homme-runes. À une différence près : pour Chroniques du Tueur de roi, c'est le personnage qui nous raconte l'histoire, alors que la vie d'Arlen est relatée au présent et à la troisième personne. Il y a un gros avantage à revenir sur l'enfance du personnage principal : on peut constater qu'il n'a pas toujours été un héros et on s'y attache d'autant plus.
Cependant, je me suis moins prise d'affection au protagoniste du Nom du Vent qu'à l'autre.
Pourquoi ? Parce que Patrick Rothfuss joue un peu trop sur les clichés. L'exagération est très souvent de mise : l'enfance merveilleusement belle avec ses parents toujours très amoureux après treize ans de relation, l'incroyable intelligence du protagoniste, son don extraordinaire pour la musique, ses cheveux aussi roux que des flammes (alors que ses parents sont bruns), ses conditions de vie si tristes quand il vivait dans Tarbean – à la Oliver Twist – l'antipathie exagérée de certains de ses professeurs et de certains élèves…

Cependant, la plume de l'auteur est fort belle, les rebondissements de l'histoire, fort bien choisis et arrivent à point nommé. J'ai eu du mal à lâcher ce bouquin durant le temps de ma lecture, et je l'aurais lu beaucoup plus vite si j'avais eu plus de temps à lui consacrer.

Dernier détail : la religion est relativement présente dans ce livre, avec les légendes, qui racontent les aventures de mortels hors du commun et de dieux répondant à une menace obscure. Mais il y a aussi une forte présence d'austérité avec les prêtres moralisateurs de Tulhu, qui ont un rôle de surveillants dans la société. Ces mises en abîme sont rafraichissantes, intéressantes à lire et enrichissent l'univers en détaillant les croyances populaires. Patrick Rothfuss n'a aussi pas lésiné sur les chansons et les poèmes (les a-t-il inventées ? Si oui, c'est tout à son honneur, il a beaucoup d'inspiration). Je dois dire que ce genre de détail vient parfois à manquer dans les livres de fantasy, où pourtant il faut recréer un monde, et donc également ses comptines, ses maximes, ses jurons, ses superstitions… Bref, sa culture !
Au début de son histoire, Patrick Rothfuss s'est amusé à inverser les valeurs religieuses : les parents de Kvothe ne se sont pas mariés, et pourtant ils sont présentés comme étant bien plus heureux et plus fidèles que la plupart des couples dont l'union a été légalisée. Quand le jeune Kvothe meurt de faim et de froid dans la ville de Tarbean pendant la fête du Solstice d'Hiver, c'est un personnage déguisé en démon – et même, en Encanis, le Seigneur des démons ! – qui le relève, le réchauffe et lui donne un talent d'argent.

En somme : si vous aimez la fantasy, vous devez lire ce bouquin parce que plus tard, ça deviendra sûrement un classique. Si vous connaissez un peu la fantasy et que vous voulez en savoir plus, vous pouvez commencer par ce livre. Et si vous ne vous intéressez pas du tout à la fantasy… Lisez quand même parce que ça vaut le détour (et que la magie n'est pas trop présente, ça ne vous dépaysera pas) !
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Après L'assassin royal, je continue ma découverte de la Fantasy et je me régale ! Je pensais bien que le Nom du Vent saurait me plaire, mais je n'avais pas imaginé à quel point j'adorerais ma lecture : c'est un beau coup de coeur comme je n'en ai pas eu depuis longtemps. le genre de livres où on se dit, en tournant la page 781, qu'on en aurait bien lu 800 de plus. Et pourtant, au début, j'avais eu peur des longueurs, du temps que mettait l'action à démarrer, mais finalement, j'ai apprécié chaque page comme il se doit. Je me rends compte que la Fantasy est un genre qui me convient parfaitement et j'attends toutes vos recommandations pour de futures découvertes.

Patrick Rothfuss a une plume très élégante et poétique, qui correspond bien à la Fantasy. Il retranscrit avec émotion la perte, le désespoir, l'acharnement, la beauté, la musique. La trame de fond n'a rien d'extraordinaire : Kvothe, adulte, raconte l'histoire de sa vie, de son enfance, du petit garçon seul, futé comme pas deux, qui va s'en sortir grâce à son intelligence et devenir une légende, un héros. Mais tous les détails de cette aventure sont réfléchis et époustouflants ; une magie qui ne ressemble à aucune autre, l'université et ses professeurs atypiques, les créatures fantastiques et les mauvais coups du sort. J'étais tellement accrochée au jeune Kvothe et à ses péripéties, qu'il était difficile de le quitter pour le retrouver dans le temps présent, plus âgé, l'espace de quelques pages lorsqu'il fait une pause dans son récit.

Même si on s'en éloigne assez rapidement, j'ai fait le lien, comme certains, avec Harry Potter, mais aussi Sans famille, deux livres qui font partie de mes incontournables. le Nom du Vent vient maintenant se ranger à leurs côtés. C'est un gros coup de coeur autant pour l'auteur que son histoire ! Même s'il y a quelques longueurs et que le début ne m'a pas directement conquise, mon intérêt n'a jamais décru et je me retrouve maintenant presque désorientée de devoir quitter Kvothe. Vivement la suite entre mes mains !
Lien : http://charabistouilles.word..
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