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EAN : 9782070197187
176 pages
Gallimard (03/01/2017)
3.38/5   34 notes
Résumé :
«Au lit, il y a les femmes fleuves, alanguies et somnolentes ; il y a les femmes fleurs, odorantes, fragiles et fades ; les femmes pieuvres, souples, silencieuses et avides, qui s’enroulent sur un corps comme autour d’une proie. Et puis, il y a les femmes tempêtes, violentes, bruyantes, acharnées au plaisir. Valentina était une femme tempête.»
Le narrateur anime une revue d’art à la réputation internationale, qui lui donne une certaine surface sociale dont il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un vieux beau qui ne supporte pas que le regard de jeunes et jolies ne glisse plus sur lui (les vieilles de son âge et de 20 ou 30 ans de moins, beurk !) traîne son mal de vivre entre la rédaction en chef d'une revue d'art d'un certain renom et son splendide appartement parisien avec personnel de maison dévoué. Même les déjeuners chez Lipp, à la maison du caviar ou une boisson revigorante au café de Flore n'arrivent pas à chasser cette sacrée impression de ne plus être qu'une masse de chair molle et guère séduisante. Mais, le hasard mettra sur sa route une dénommée Valentina Orlov, russe incendiaire bien sûr jeune et sculpturale, qui l'aimera comme une femme tempête. Petite définition de la femme tempête pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas le jargon des alcôves bourgeoises : femme violente, bruyante, acharnée au plaisir ou si vous préférez, femme à l'humeur changeante et calculée totalement consciente de ses charmes. On devine la suite. La chair qui s'avachit la met en transe, enfumant le cerveau du mâle bien crédule...
Jean-Marie Rouart, plume encore alerte, cynique par moment, trousse un roman qui dégage des parfums incommodants, un peu comme ces vieux séducteurs inondés d'une eau de toilette entêtante. le sujet vieux comme le monde, la faiblesse et la déchéance d'un homme qui croit possible l'amour d'une ( très jolie) jeunette pour lui, aurait pu donner lieu à quelque chose de mordant, de sexy, voire de drôle ou de tragique mais ici il est traité de façon assez convenue. le lecteur ne gagne rien à batifoler avec lui, il voit les ficelles, soupire devant la candeur du personnage, s'énerve un peu devant cette suffisance de nantis même si parfois on sent un frémissement critique ( autocritique ?). On nage dans l'infatuation bourgeoise, dans une misogynie certaine. Cela à fait naître dans ma tête de lecteur le cliché du vieil académicien libidineux qui rêve encore, de par sa position honorifique à trousser, sur une méridienne signée, quelque jeunesse délicieuse.
Et derrière cette histoire aux parfums surannés, se dégage une morale à géométrie variable. Si par hasard quelques jeunes lecteurs devaient se plonger dans cet ouvrage ( incertain, mais allez savoir...), ils apprendront, que pour peu qu'ils ne soient pas trop moches, il vaut mieux offrir ses fesses ( dans les bons endroits seulement) plutôt que de faire des études et de prouver sa valeur par sa culture et son travail.
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Voilà un court roman délicieux . Peut-être les lecteurs se reconnaîtront-ils pour certains dans le   bouleversement qu'est pour l'homme la prise de conscience que vouloir n'est plus synonyme de pouvoir...
J.M.Rouart excelle dans cette description du désir qui taraude l'homme vieillissant, toujours émoustillé par une fraîche jeunesse qui passe, mais sans aucun regard de retour .
C'est aussi une occasion de parler du couple prétendument aguerri aux bourrasques, mais qui finissent mal quand même ;
C'est aussi la démonstration   que certaines folies amoureuses parfois dangereuses peuvent
s'emparer d'un homme mûr, et que certains l'assument jusqu'au bout.
Comme quoi l'andropose est aussi un moment perturbant.
Mais quelle écriture et quelle élégance !
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Lecture agréable en raison d'une plume mettant à l'honneur cette jolie langue française.
Cette illustration du fait de vieillir et la perte du pouvoir de séduction de l'homme m'a plu . La déraison qui accompagne cette déliquescence physique rend le combat perdu d'avance et confronte l'ego masculin au leurre du dominant dominé.
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Le sujet traité n'est pas nouveau, même si le récit est fort bien mené et la réflexion toujours pertinente.
Mes 5 étoiles sont motivées par la qualité de l'écriture dans laquelle on reconnaît bien le niveau de plume d'un membre De l'Académie Française. Quel bonheur !
Certains trouveront le style trop ampoulé ; moi je me suis régalée de ce français recherché et impeccable, tant c'est devenu rare chez nos contemporains.
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Tout est dit dans le titre. Un homme, directeur d'une grande revue d'art, « vient de franchir une importante frontière », celle de l'âge. Il se rend compte qu'il ne plaît plus aux jeunes femmes... Il reçoit un jour une demande de publication, écrite par une femme. Il juge cet écrit vraiment mauvais et la refuse. Jusqu'à qu'il la rencontre, et se retrouve face à une très belle créature. Il va avoir avec elle une liaison orageuse, et se fait … escroquer.
Tant mieux, suis-je tentée de dire. Ce vieil homme en transe devant les jeunes femmes me met un peu mal à l'aise. Les émois de ce sexagénaire (au moins) en mal d'amour m'a laissée de marbre, et le fait qu'on puisse se faire éditer quand on a une plastique magnifique n'est pas très moral. L'écriture est néanmoins très belle (ce qui lui vaut deux étoiles) mais ce livre a pour moi peu d'intérêt.
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critiques presse (1)
LeFigaro
13 janvier 2017
Un abîme baudelairien à l'image de ce livre aux parfums capiteux.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J’aurais pu avoir recours à des professionnelles pour quêter quelques illusions. La morale ne m’arrêtait pas. Il y avait bien longtemps que cette digue fragile avait cédé. Elle résiste rarement quand on doit affronter des choix essentiels, quand il s’agit de vie ou de mort. C’est un recours pour les temps faciles aux enjeux bénins. À quoi bon me duper dans un marchandage sans équivoque ? Je ne cherchais pas seulement du sexe, mais à me convaincre que l’heure fatale n’avait pas encore sonné. Je ne voulais pas non plus tromper ma hantise en me collant avec des femmes quelconques, des esseulées en manque d’âme sœur, celles que taraudait la même obsession que moi : vieillir. Tant qu’à me noyer, je préférais me noyer seul. Et puis si injuste et même ignoble que soit ce constat, l’amour est indissociable de la jeunesse, et je n’avais aucune envie de joindre mon infortune à celle de quelqu’un qui me ressemblait.
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Soudain, je me sentis pris d'un malaise : des sueurs froides, des palpitations, un étau sur la nuque. Sa présence me devint pesante comme si elle s'était importunément imposée à moi. Je résistai à l'envie de la congédier sous un vain motif. Un sentiment proche de la répulsion et du dégoût m'envahit. La cause de ce malaise m'apparut : ce que je détestais en elle, ce que je ne supportais pas de voir, c'était le spectacle de ce que j'étais moi-même. Un exilé du désir.
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L'été approchait. Les rayons de soleil dansaient sur les vitrines des magasins. La marque la plus évidente de la venue des beaux jours se manifestait par le festival des corps qui se dénudaient. Pourquoi les jeunes filles prennent-elles tous les prétextes pour exhiber les parties intimes de leurs corps : partout sur les trottoirs, à la terrasse des cafés, ce n'étaient que cuisses offertes, pieds nus, poitrines découvertes, laissant entrevoir un mamelon sous des chemisiers dégrafés. Pour moi, c'était un supplice.
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page 95

Je lui reprochai de m'avoir proposé ce voyage et de ne pas en accepter les conséquences. Elle m'écoutait d'un air indifférent, assise sur le lit de camp, peignant attentivement ses ongles d'orteils. elle me faisait penser à une jeune fille qui laisse passer en sifflotant l'orage.
-Tu n'es qu'une allumeuse !
Elle me fixa avec dans le regard cette lumière mauve qui brillait dans la colère. Ma fureur augmentait, je cherchais des mots pour la blesser. Elle se remit à peindre ses ongles des pieds.
Elle se leva sans un mot et partit en claquant la porte.
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Rien n’est plus banal que la nouveauté. Il faut une disposition particulière
de l’esprit pour y être sensible. Avoir la foi en ce qu’on fait. Je ne l’avais plus. Les innovations artistiques les plus débridées me paraissaient conventionnelles et laborieuses.
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Vidéo de Jean-Marie Rouart
Jean-Marie Rouart vous présente son ouvrage "La maîtresse italienne" aux éditions Gallimard. Entretien avec Jean-Claude Raspiengas. Rentrée littéraire janvier 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2979979/jean-marie-rouart-la-maitresse-italienne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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