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EAN : 9782253935131
312 pages
Le Livre de Poche (07/06/2023)
2.64/5   32 notes
Résumé :
Le 11 novembre 1942, un télex apprend au monde abasourdi que le Maréchal Pétain a quitté Vichy pour rejoindre Alger où les Américains viennent de débarquer. À Londres, après la consternation c'est l'affolement. Le Général, qui a songé au suicide, décide de rassembler ses troupes et d'affréter un bateau de guerre surnommé le «cercueil flottant».

À bord de cette nouvelle arche de Noé, une galerie de personnages tous plus excentriques et baroques les uns... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'abandonne Jamais un livre (1 seule exception PROUST). Là, je capitule. C'est mortellement ennuyeux. Comme somnifère, c'est redoutablement efficace si vous avez des problèmes de sommeil. 3 pages et c'est bon. Bref. C'est ch.... comme la pluie. On n'arrive pas à savoir si c'est une uchronie où un besoin de remplissage
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Un gros pétard mouillé.

Convaincu (ou trahi) par les avis dithyrambiques et unanimes d'une célèbre émission de critique littéraire, et séduit par l'idée d'une uchronie insolite - mais ne le sont-elles pas toutes - sur la Seconde Guerre mondiale, je me léchai les babines au moment d'entamer ce roman. Les premières pages, je dois l'avouer, étaient plutôt conformes à mes attentes.
Voici donc l'histoire, ou du moins son début.
Stupeur à Carlton Gardens, le QG des Français Libres à Londres : en ce 11 novembre 1942, on vient d'apprendre que Pétain, prenant acte de la décision des Allemands de rompre la convention d'armistice en franchissant la ligne de démarcation, a rallié Alger par avion militaire.
Pour de Gaulle, c'est plus qu"un coup de massue. le voilà chassé de l'Histoire comme une eau usée des toilettes. Condamné à survivre uniquement dans le cerveau de quelques crypto-spécialistes pour la bataille de Montcornet en juin 40.
Désormais inutile à Londres, De Gaulle appareille à bord d'un aviso prêté par Churchill pour une destination inconnue : à bord de son Arche rouillée, une garde rapprochée formée de quelques écrivains et intellectuels, Joseph Kessel et Maurice Druon, Raymond Aron, le très jeune Derrida (il a 12 ans), ainsi qu'une poignée d'anonymes, Stanislas, l'officier d'ordonnance, et une poignée de femmes accortes, tous bien décidés à passer comme Ulysse cette Odyssée dans le stupre, à l'exception du grand Charles, hautain, inaccessible, retiré dans son Olympe.
Les premières dizaines de pages auguraient de belles réjouissances, le compagnonnage de ces résistants en goguette donnait l'envie de s'engager comme mousse à bord de l'Aviso Destiny.
Peine perdue, l'Odyssée prend rapidement les accents de la comédie de boulevard et du vaudeville. L'Histoire est vite remisée aux oubliettes. L'uchronie aussi. Tous les moyens de locomotion empruntés à Jules Verne pour nous distraire n'y font rien. L'exotisme des pays visités n'apporte aucun charme. On s'ennuie ferme. La veine égrillarde de Rouart finit par lasser. Enfin, l'auteur échoue à faire vivre ses personnages. le style est travaillé : Rouart aime les mots rares et s'en donne à coeur joie (il connaît sur le bout des doigts sa 9e édition du Dictionnaire de l'Académie). Mais son style et ses dialogues ne procurent aucune épaisseur aux personnages.

Au-delà de l'aspect romanesque et pittoresque du livre, Rouart nous ressert une thèse éculée au sujet de de Gaulle et de Pétain, celle de l'épée et du bouclier, échafaudée par un autre Aron, Robert, dans son "Histoire de Vichy" (1954) qu'aucun lecteur ou historien honnête ne peut reprendre à son compte aujourd'hui.

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Amateur d'uchronie, le livre de Jean-Marie Rouart (membre de l'Académie Française, lauréat du Prix interallié en 1977 et du Prix Renaudot en 1983) ne pouvait que me tenter. D'autant qu'il évoquait également la destinée du Général de Gaulle, autre sujet cher à mes lectures.

« Ils voyagèrent vers des pays perdus » est donc le récit d'une aventure historique incroyable mais que l'histoire aurait pu bien voir se réaliser.

Novembre 1942, la zone libre du territoire français est envahie par les allemands, ces derniers rompant ainsi l'accord de 1940 et coupant la France en deux zones. Pour protester contre cette invasion, le maréchal Pétain, poussé en sous-main par le président américain Roosevelt, quitte Vichy et part s'installer à Alger. de là, il demande à tous les français, hommes valides en âge de se battre, de le rejoindre pour reprendre le combat contre l'ennemi allemand.

Impensable me direz-vous car nous savons tous quels furent les choix de Philippe Pétain au lendemain de l'armistice signé à Retondes.

L'idée est venue à Jean-Marie Rouart d'une phrase réelle du Général de Gaulle tenu à son aide de camp :
« Que serai-je devenu si Pétain avait rallié la France Libre en 1942 ? »

Et bien c'est ce que tente de nous raconter l'auteur avec une certaine habileté, il faut le reconnaitre. Il s'amuse à l'imaginer dans une histoire quelque peu rocambolesque.

Le Général de Gaulle, désarçonné par la situation, songe tout d'abord à se suicider, se ravise, rencontre la Princesse Sablonski et Winston Churchill. Il demande à ce dernier de pouvoir quitter l'Angleterre à bord d'un navire de guerre. le Premier Ministre britannique, trop content de s'en sortir à si bon compte, accède à la demande du Général.

Et voici l'homme du 18 Juin 1940 embarqué à bord de l'Aviso « Destiny » avec son carré de fidèles, mais aussi toute une cohorte de personnes plus ou moins louches.

Les premiers chapitres du récit, ceux correspondants à la découverte des personnages, à l'installation de l'intrigue et au début du voyage vers les « pays perdus » sont intéressants et bien construits. Jean-Marie Rouart y laisse courir son imagination débordante, laissant transparaitre quelques situations loufoques tout en n'omettant de pas de brocarder à l'occasion certains personnages historiques.

De Gaulle finit par arriver dans un port russe, voyage en troïka (tiens cela ressemble à la retraite de Russie de Napoléon...), assiste à une soirée Tzigane, visite la maison de Tolstoï, se dirige vers le Pamir pour se rendre dans un monastère zoroastrien.

Tout cela finit par un réveil brutal du général De Gaulle qui aurait bu un peu trop de whisky…

L'aventure se transforme en odyssée improbable, le pétillant de l'uchronie s'évente au profit d'une histoire quasi vaudevillesque. Vous l'aurez compris, ce voyage vers les pays perdus aura égaré le lecteur en chemin.

Il y a un côté Michel Strogoff dans ce récit avec son lot d'aventures et d'obstacles à surmonter, mais n'est pas Jules Vernes qui veut. Et si la description de Samarcande, foyer du zoroastrisme est particulièrement réussie, le livre est malheureusement alourdi par des scènes érotiques très répétitives au détriment des réflexions spirituelles du Général, trop clairsemées à mon goût.

De l'uchronie le livre n'en a que le nom, les personnages ont souvent les traits forcés desservant la crédibilité de l'histoire, les situations sont peu réalistes.

Et c'est dommage, car cela aurait pu être l'occasion d'un beau duel entre deux personnages historiques français. Mais peut-être l'auteur n'a-t-il pas osé toucher à la statue du Commandeur qu'est encore le Général de Gaulle, n'a-t-il pas souhaité réécrire l'histoire du Maréchal Pétain pour en faire le sauveur de la France. Peut-être était-ce encore trop tôt ?

Elles sont rares dans mes lectures, mais il faut le dire cette fois, ce livre est une déception, non pas que l'auteur manque de talent, mais parce qu'il ne l'a pas mis au service d'un livre qui aurait pu être d'une toute autre dimension s'il avait sauté le pas.

Pascal François
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Uchronie : Récit d'évènements fictifs à partir d'un point de départ historique..
Ce roman de Jean Marie Rouart en est une. Ils voyagèrent vers des pays perdus prend comme postulat de base la réaction du Général de Gaulle, installé à Londres, alors qu il apprend le 11 Novembre 1942 que le maréchal Pétain est arrivé à Alger à bord d'un avion militaire. Les Allemands ayant rompu la convention d'armistice en franchissant la ligne de démarcation, Pétain a décidé de gagner Alger et de se mettre sous la protection des Américains.
Pétain revient dans le jeu, la France Libre de De Gaulle est groggy.
Voici le point de départ de cette uchronie.
Point de départ intéressant, stimulant.
Récrire la destinée de Pétain, mais surtout celle de la France Libre et de De Gaulle. Un véritable chamboule tout !
J'en salivais d'avance. Comment Jean Marie Rouart allait il insufflé un grand souffle romanesque et trouver une porte dérobée sur L Histoire.
Las ! Ce roman n'est qu'un pétard mouillé. Aucune jubilation à suivre De Gaulle et ses acolytes Aron - Kessel- Derrida- Druon , de l'Angleterre au Cap Nord ou encore de Moscou au Steppe d'Asie Centrale.
Tout ce voyage accompagné de belles femmes, de discussions de salon, d'amants, d'amantes et d'amours suaves.
Jean Marie Rouart n'oublie pas de faire du name dropping dans chaque chapitre et comme ils sont courts cela revient souvent !
La quatrième de couverture nous interroge sur certaines énigmes troublantes de la Résistance et de la Collaboration mais aussi sur l'énigme du temps qui fait L Histoire et défait les amours.
J'ai bien lu les 312 pages du roman. Je vous avoue que je cherche encore la réalité de ces énigmes.

Ce roman doit sûrement avoir un public. Un écrivain De l'Académie Française doit avoir un lectorat.
Je n'en fait pas partie tout comme de nombreux lecteurs de Babelio à ce jour.



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Je me suis plutôt amusé jusqu'à la moitié du récit, puis le comique de répétition a fini par me lasser et laisser place à la déception. "Ils voyagèrent vers des pays perdus" est une uchronie invraisemblable, dans laquelle l'auteur imagine que, en 1942, pour protester contre l'invasion de la zone libre, Pétain, poussé par Roosevelt, quitte Vichy et la France pour rejoindre Alger « à la barbe des Boches ». Là, il demande « à tous les hommes valides, en âge de se battre » de le rejoindre pour reprendre le combat. On sait que ce ne fut pas le cas. Mais dans le cas contraire, que serait alors devenu le général De Gaulle ? Avec habileté, Jean-Marie Rouart s'amuse à l'imaginer dans une uchronie rocambolesque. Et j'avoue que je me suis bien amusé dans les premiers chapitres du récit, ceux correspondants à la découverte des personnages, à l'installation de l'intrigue et au début du voyage vers les « pays perdus ». Rouart y laisse courir son imagination, sa malice, son audace. Sa plume tourbillonne et multiplie les situations loufoques. Mais elle sait aussi être mordante et n'épargne ni les personnages fictionnels ni les personnages réels. Tout le monde en prend pour son grade. Son écriture témoigne d'une grande maitrise de la culture et de l'histoire et Rouart s'en sert pour s'amuser et nous surprendre. Mais, malheureusement pour moi, l'effet de surprise n'a pas duré jusqu'au terme du récit. Pages après pages, lorsque l'aventure se transforme en odyssée improbable, le pétillant s'évente au profit de l'ennui, le romanesque s'enlise dans des intrigues amoureuses et le picaresque sombre dans le vaudevillesque. Et pourtant, l'auteur ne lésine pas sur les moyens. Il cherche bien à nous transporter avec des modes de locomotion plus pittoresques les uns que les autres, à nous charmer avec des contrées plus exotiques les unes que les autres, à nous enflammer avec des espionnes plus envoutantes les unes que les autres. Tout cela est certes distrayant, mais fort convenu et finit par lasser. Vous l'aurez compris, ce voyage vers les pays perdus m'aura égaré en chemin.
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critiques presse (1)
LeFigaro
15 mars 2021
L’épopée du gaullisme y est revisitée sur le mode du conte pour nourrir une décoiffante réflexion sur l’histoire.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le Général descendait en lui-même, dans ces abîmes de mélancolie qui l'avaient terrassé si souvent. Cette fois, la crise était plus grave. Il se trouvait échec et mat face au destin. Tous ses pronostics étaient déjoués par la foucade du Maréchal. Il avait misé sur sa vieillesse aboulique, et voilà que le vieux soldat tirait de son âge un mystérieux ressort.
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Arrivé à Londres depuis deux mois, une sérieuse blessure à la cuisse causée par une balle explosive reçue dans les Ardennes, dès le début de la guerre, empêchait d'employer dans le service actif ce jeune homme si bien disposé au bonheur.
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Et puis aujourd’hui, il faut être honnête, le Général avait une excuse : ne venait-il pas d’être victime d’un grave accident, le pire pour un homme de sa trempe : être éjecté de l’Histoire ?
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.. C’est ce que ne veulent pas comprendre les intellectuels. L’arbre leur cache la forêt.Ils ne comprendront jamais ce que c’est que le pouvoir, parce que c’est l’action, et eux,ils veulent rester dans le rêve.
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Videos de Jean-Marie Rouart (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Marie Rouart
Jean-Marie Rouart vous présente son ouvrage "La maîtresse italienne" aux éditions Gallimard. Entretien avec Jean-Claude Raspiengas. Rentrée littéraire janvier 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2979979/jean-marie-rouart-la-maitresse-italienne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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