La Poldadamie, aussi ancienne et montagnarde que sa voisine et rivale, la Poldévie, lui a longtemps disputé et lui dispute encore la première place dans ces contrées que l’histoire et la géographie "pour une fois unies dans leurs efforts" leur ont allouées sur notre globe. Le récit des rapports complexes et mouvementés de ces deux peuples occuperait (et occupe , dans l’Encyclopaedia Poldevica, à laquelle nous renvoyons le lecteur) de nombreux volumes, et nous nous limiterons ici à quelques maigres quoique incontournables données.
Selon l’étymologie populaire que l’on ne doit pas entièrement négliger (car qui sait la part de vérité enfouie dans ses proférations) [...]: "Poldévie" comme "Poldadamie" proviennent par différenciation sexuelle de "Polhumanité", qui n’est en fait qu’une variation de "PolPol", le suffixe Pol, en poldève commun archaïque (pré-indo-européen, proche du Polis grec : la "cité" ; le propre de l’homme est de vivre en cités") , désignait "l’homme" ou plus exactement "ce qu’il y a d’humain dans l’homme" (c’est le même suffixe qui se retrouve dans l"opposition que fait la critique poldève entre l’art commercial et l’art véritable, le "Pol-art"). Il y aurait donc eu à distinguer dans la Polpolie originelle ce qui était Pol d’Eve de ce qui était Pol d’Adam, et les deux peuples en auraient été issus. Le poldève moderne, l’homme [ou femme] de la rue, a conservé d’ailleurs ce dicton significatif : "Je ne le connais ni poldève, ni poldadam".
Les princes poldèves vivent modestement. Les sis palais de l'hexarchie, situés au coeur même de la capitale, dans un quartier médiéval et populaire, ne se distinguent pas excessivement des demeures des citoyens ordinaires. Ni la Plvédie, ni la Poldadamie, sa soeur et rivale, ne sont pauvres; leur richesse n'est pas ostentatoire, mais mon pourrait quand même les qualifier de cossues.
Singulièrement peu rassurée eût été Hortense si elle avait pu assister, au soir de ce jour encore, à la rencontre du Prince Gormanskoï et du fantôme, et aux effrayantes révélations qui s'ensuivirent; d'autant moins rassurée qu'elle aurait pu, avec ce qu'elle avait lu (ou plutôt relu) le matin même à la bibliothèque, en décrire à peu près le contenu, ce qui n'était pas l'aspect le moins inquiétant de la situation; ainsi qu'elle l'écrivit sur-le-champt à Laurie
Avec douze écrivains de l'Anthologie
Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle)
Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps
La fenêtre qui donne sur les quais
n'arrête pas le cours de l'eau
pas plus que la lumière n'arrête
la main qui ferme les rideaux
Tout juste si parfois du mur
un peu de plâtre se détache
un pétale touche le guéridon
Il arrive aussi qu'un homme
laisse tomber son corps
sans réveiller personne
Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
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