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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"L'éditeur" c'est Jean-Marc Roberts, avec qui Capucine Ruat, romancière et éditrice, a travaillé pendant une quinzaine d'années. Jean-Marc Roberts disparu depuis 2013, emporté par un cancer, avait fondé la célèbre collection "La Bleue". Capucine Ruat fait revivre cet homme au destin flamboyant, depuis sa jeunesse quand il publie son premier roman jusqu'à l'éditeur que tout le monde connait.

A travers des documents, des archives, et surtout ses souvenirs, Capucine Ruat raconte l'édition comme jamais, une entrée dans les coulisses d'une maison d'édition, de ses différents services, de ses différentes trouvailles, de ses différents prix littéraires mais aussi des désillusions et des arrachements. Jean-Marc Roberts revit sous la plume de Capucine : ses amitiés, son mentor Jean Cayrol, ses obsessions, sa mère, ses relations, ses auteurs, ses lectures, son mode de travail.

Des chapitres extrêmement courts comme un kaléidoscope de souvenirs, on se laisse vite surprendre par la rapidité de la lecture et de cet homme incroyable. On apprend énormément sur la face cachée de l'édition mais surtout sur l'esprit Jean-Marc Roberts, un homme attachant, absolument dévoué à son métier, toujours un manuscrit sous le bras.

Une immersion totale dans les plus belles années de Jean-Marc grâce à Capucine Ruat et à sa plume clairvoyante, envoutante et très poétique. Capucine nous livre un homme passionnant et passionné, mais surtout sur les rouages d'un monde féroce, et sans mâcher ses mots (notamment sur les prix littéraires, joués à coup de téléphone et d'amitié).

Un livre qui se lit avec passion, construit avec intelligence, une plongée intime dans la vie d'un homme et dans un monde éditorial difficile, un livre souvenir qui ne peut que plaire aux amoureux des livres. Merci Capucine Ruat d'avoir livré la passion de l'édition, de la littérature et de l'écriture à travers ce fameux et inoubliable "éditeur" !
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Un roman qui donne envie de lire des livres c'est bien.
Il faut dire que Capucine Ruat connaît son sujet et "L'éditeur" qu'elle présente comme un roman porte bien son titre. Elle est elle-même autrice et éditrice et rend un bel hommage à celui qui a eu confiance en elle quand elle était jeune stagiaire. Cet homme c'est Jean-Marc Roberts qu'elle appelle par son prénom, auteur et patron des éditions Stock de 1998 jusqu'à sa mort prématurée en 2013.

Dans ce livre témoignage elle remonte dans le temps où plus précisément elle enchevêtre les époques en faisant se succéder de courts chapitres allant de 1959 (les années Jean Cayrol le maître à penser et père spirituel) à 2013 (l'année du Canapé rouge sur lequel Capucine Ruat interview Jean-Marc Roberts), le tout axés sur 2009, année de la Maison (d'édition bien sûr) quand ils travaillaient ensemble chez Stock notamment pour la collection bleue. Cette année-là, elle raconte le déroulé de la rentrée littéraire et s'appuie sur le devenir d'un manuscrit pour exemple, celui de Maria dont le titre sera "Celle qui lit". C'est ce que j'ai le moins aimé dans ce livre car cela semble inventé (je n'ai rien trouvé sur internet) contrairement au reste du roman qui ressemble donc plutôt à un récit. de plus, les extraits du manuscrit ne m'ont pas touchée même s'ils concernent la création littéraire dans une sorte de mise en abyme.

Par contre, j'ai beaucoup aimé la partie technique, la description du processus d'édition et le rôle de chacun. de même les enjeux économiques et la concentration du secteur français de l'édition à un grand intérêt quand on s'intéresse aux livres. Il n'en reste pas moins que c'est un monde de passion qui me rend admirative.

J'ai lu ce livre en avant-première en tant que jury du 22ème Prix du roman Fnac pour la rentrée littéraire 2023 et c'est une belle découverte.
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Capucine Ruat, avec ce roman, rend un vibrant hommage à Jean-Marc Roberts, auteur et regretté éditeur de la bleue chez Stock, avec qui elle a travaillé de nombreuses années.

A travers la figure de Jean-Marc Roberts, on découvre le monde de l'édition avec ces assistantes, ces représentants, ces correcteurs, la réception des manuscrits et l'intérêt qu'on y porte. On découvre les relations qui s'établissent entre l'auteur et l'éditeur, les éditeurs qui comptent, on comprend mieux le jeu des rentrées littéraires, l'importance des prix …

On découvre aussi que le joli monde de St Germain des Prés, comme on aime à le représenter, qui existait depuis le 19ème siècle, est en plein délitement. Sur la période où se déroule le livre, de la fin des années 70 à 2013, on voit la fin de l'âge d'or de l'édition artisanale et le début des grands groupes dirigés par des hommes d'affaires, où la rentabilité devient le maître mot. Les maisons d'édition déménagent car les loyers sont devenus trop chers, on ne voit plus traîner les auteurs au Flore, au Lipp, ou aux 2 Magots et on ne rencontre plus les éditeurs au coin de la rue.
Le monde germanopratin n'est plus ! ou presque plus…

Le premier intérêt du livre, pour ma part, a été de découvrir les coulisses du milieu de l'édition avec les anecdotes sur les grands noms du milieu, mais j'ai aussi beaucoup aimé apprendre à connaître Jean-Marc Roberts, cette personnalité attachante, dévouée à son métier, qui disait de lui-même qu'il était meilleur éditeur qu'écrivain...

Je remercie #Netgalleyfrance et les éditions #Phébus de m'avoir permis de lire ce livre.
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Capucine Ruat, que je connaissais principalement pour ses romans, évoque la vie de l'éditeurJean-Marc Roberts, grâce à des années de collaboration avec l'homme. Décédé d'un cancer en 2013, il a été, si l'on en croit le récit, le mentor de l'autrice, un soutien inébranlable dans l'univers impitoyable, non pas de Dallas et ses sbires, mais de l'édition et des siens. Jean-Marc Roberts fut également un auteur, l'une de ces figures qui composaient le milieu germanopratin, pas très loin de Bernard Pivot, et toujours avec l'oeil bienveillant de Jean Cayrol.


C‘est le récit d'une personnalité, d'une époque, d'une passion et des années de vies de maisons d'Éditions, en particulier de Stock, là où il a achevé brutalement sa carrière, là où Capucine Ruat a débuté en tant que stagiaire puis en tant qu'éditrice, là où elle a signé son premier titre en tant avec ces épaules-là. L'éditeur, c'est une fusion entre l'homme et la fonction, Jean-Marc Robert, fils d'un Américain, passionné de littérature, des deux côtés du miroir de la littérature, auteur et éditeur. Capucine Ruat retranscrit les années de sa collaboration avec le directeur des Éditions Stock entrecoupées de quelques retours en arrière dans ses premières années dans le monde littéraire, des personnalités qu'il a côtoyées, et Jean Cayrol en premier lieu, poète, et conseiller littéraire chez le Seuil, qui ont pu l'influencer et au sein des autres maisons d'édition. Jean-Marc Roberts est un vrai personnage, sa voix rassurante et enveloppante, un charisme contagieux, réconfortant, l'un de ces hommes qui sait diriger son équipe, sans tomber dans un paternalisme irritant, ou au contraire, dans des rapports de force humiliants. Un de ces meneurs d'hommes qui fait qu'on a plaisir d'aller au travail, qui a construit son équipe comme on construit sa famille, à coups de coup de coeur, à l'instinct.

Quel-le lecteur-rice ne rêverait pas de vivre le quotidien d'une maison d'édition, d'aller fouiner ici et là au service des manuscrits aux côtés du stagiaire des comités de lecture (chez Stock en l'occurrence) ? C'est ce que nous propose de vivre Capucine Ruat, à ses côtés, aux côtés de son mentor, d'assister à ces quelques moments de travail volés au quotidien répétitif, aux lectures de manuscrits, à la préparation des grands événements qui met en ébullition le monde de l'édition – rentrées littéraires, salons, prix littéraires. Je ne cacherais pas que cet aspect-là du récit de Capucine Piat est particulièrement captivant pour les lectrices et lecteurs que nous sommes, pour une fois que l'on nous dévoile les coulisses de l'artisanat éditorial. Des mots qui m'ont rappelé de mieux regarder les couvertures de tous ces livres, du logo des éditions Seuil qui rappellent le lieu où elles logeaient, qui refont les histoires derrière ces logos tellement habitués que nous sommes à les voir que l'on ne pose même plus son regard dessus. Dont, tout justement, l'if, la façade et le portail du Seuil.

Nous, simples lecteurs, connaissons cette passion de la lecture. Nous qui ne sommes ni connus, et n'aspirons pas à l'être, ni auteur, n'occupons pas la même fonction, ni le même rôle dans le monde tumultueux de la littérature, si ce n'est celui de donner notre avis, humblement, sur les lectures qui sont les nôtres. Et c'est cette passion partagée qui rend cette lecture encore plus précieuse, parce que nous ressentons cet enthousiasme face à une lecture qui vous parle, vous remue et laissera quelques traces en vous. Capucine Ruat a l'amour de la littérature contagieux, l'admiration aussi, et si je n'ai pas eu connaissance avant de Jean-Marc Roberts, elle m'a donné l'occasion de faire connaissance avec l'admirateur en littérature qu'il était, qui réussit à transcender sa mort grâce à l'éloquence de ce texte.

On peut également relever en filigranes un état des lieux de l'univers de l'éditions, son évolution depuis la fondation de Seuil et son existence en tant qu'entité propre et indépendante jusqu'aux rassemblements en groupe, des uns qui dévorent les autres, qui va de pair avec l'évolution de la lecture et de l'objet livre, l'actionnariat, l'instalivre ou bookstagram, le booktok, bref la présence d'internet qui a changé notre rapport au livre, la numérisation qui a dématérialisé l'objet, la popularisation même de l'institution de l'édition, ses représentants se veulent plus proche du lecteur, et échangent avec eux occasionnellement, les plus hors-sol de la communauté de lecteurs se posant en calife en place et lieu du grand califat qu'est la maison d'édition.

Ce qui m'a interpellé dans la représentation que Jean-Marc Roberts se faisait de la littérature, c'est cette perception de la littérature qu'ils appellent Littérature Brûlante, ce qu'il a recherché pendant ses dix-sept ans au Seuil, c'est Eric Orsenna, Tahar Ben Jelloun, Lydie Salvaire, Katherine Pancol, Lionel Duroy, Vassilis Alexakis. Puis chez Mercure de France, Fayard et enfin Stock. Et même si mes goûts personnels ne rencontrent ceux de l'homme que sur certains auteurs et autrices, on comprend cette même fébrilité à commencer un titre, à en tomber sous le charme. Et même si l'on se doute, après les précédentes polémiques du Goncourt, que hasard et grands prix littéraires sont antinomiques, Capucine Ruat nous le confirme, avec toute l'ampleur de la naïveté qui me restait, qu'ils tiennent beaucoup du jeu de dupes.

On ne lira plus les publications des Editions Stocks sans penser à Jean-Marc Roberts, qui a laissé sa patte indélébilement après avoir réussi l'exploit de redresser financièrement la maison d'éditions, en laissant derrière lui les auteurs lus, édités, et les dernières effluves d'un temps et d'une génération ancrées entre les ruelles de St Germain des Prés, disparus avec eux et avec l'if du Seuil, qui ont laissé place à d'autres éditrices et éditeurs, d'autres Jean-Marc, Liliane ou Capucine, stagiaire, assistante ou éditrice.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Un récit-roman sur le métier d'éditeur et plus particulier un beau texte d'hommage à Jean Arc roberts par Capucine Ruat, qui a eu la chance de débuter sa carrière avec lui.
Ce texte nous permet de découvrir le monde de l'édition et du rôle si primordiale de ce métier dans la chaîne du livre. Elle parle très bien des relations entre les auteurs et leurs éditeurs, l'évolution aussi des maisons d'édition au fils des années.
Elle fait aussi le portrait de l'homme qu'était Jean Marc Robert qui a consacré sa vie aux mots, les siens mais surtout aussi ceux des autres et considérer ses textes édités comme ses enfants. Sa façon de travailler(nous sommes dans son bureau et avec lui dans les rues parisiennes), ses amitiés et en particulier, son mentor, Jean Cayrol.
J'ai aussi apprécié la description du travail au quotidien, de la réception de manuscrit, de la relecture, des rendez vous avec les auteurs, de la diffusion...
Un bel hommage à ce métier si méconnu mais si primordial. Même si le monde de l'édition, je suis sûre qu'il y a encore des Jean Marc Robert qui voue leur travail et vie aux mots des autres et qu'il bataille pour les faire découvrir aux lecteurs.
#Léditeur #NetGalleyFrance
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Capucine Ruat, qui fut l'adjointe de Jean-Marc Roberts chez Stock, n'a pas écrit une biographie de celui-ci. C'est bien plutôt à une immersion qu'elle nous invite, en l'observant dans trois époques : les années 70 ou il commence à se faire reconnaître comme jeune éditeur ; l'année 2009, plus ou moins fictive, comme échantillon de ses manies, de sa conception de son rôle auprès des auteurs ; et puis 2013, l'année de sa disparition, qui est aussi celle où il lui accorde des entretiens en vue du présent ouvrage.

Capucine Ruat semble très en retrait dans ces instants comme filmés par une caméra cachée, et pourtant c'est toute sa tendresse qui transparaît dans les instants, les mouvements, les dialogues choisis pour rendre compte du personnage attachant et iconoclaste qu'était sans doute l'éditeur.
Au-delà de l'admiration qui approche parfois l'idolâtrie, bien compréhensible, c'est aussi tout un univers qui est dépeint, le Saint-Germain-des-prés des éditeurs snobs, le cirque médiatique et le monde de la nuit. Et encore plus captivant, moins anecdotique, les mots qui nous font toucher le rôle de la littérature, ce qui meut les écrivains et les éditeurs dans ce travail toujours fragile, toujours susceptible d'être moqué, déconsidéré.

Ce faisant, l'autrice élude les cancans pour se concentrer sur la moelle, l'essence de son sujet. Et même si l'on n'est pas dupe des drames qu'ont occasionné ces yeux si « blú » et si perçants, on lui sait gré de nous les avoir évités.

Merci à NetGalley et aux éditions Phebus pour cette belle lecture !
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