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EAN : 9782743622343
222 pages
Payot et Rivages (11/05/2011)
2.5/5   4 notes
Résumé :
Le Turkménistan, c’est le pays d’Ubu roi. Son dictateur emblématique, Saparmourad Niazov (récemment disparu), avait su transformer cette République soviétique d’Asie centrale, peu peuplée et relativement tranquille, en décor de science-fiction. Un culte de la personnalité à faire rougir Staline. Un goût du secret à ridiculiser les autorités nord-coréennes. Les maximes et poèmes du Chef à apprendre par coeur, pour remplacer à la fois le credo communiste et le
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Hervé le Floch et Alex Gnedenko, c'est un peu Lord Brett Sinclair et Dany Wilde au pays du grand Turkmenbachi. Tous deux plus ou moins agents des services secrets de leurs pays respectifs, DST et FSB. Je dis plus ou moins car dans cette filière les identités sont souvent troubles et mouvantes, et on ne sait pas toujours avec certitude qui roule pour qui. Si le Breton est plutôt du type obsessionnel, sérieux, retenue et self-control, le Russe appartient au genre débridé, déjanté, complètement décompléxé. L'un carbure aux cigarillos Toscano et au bourbon, l'autre à la vodka et à la coke. Une solide amitié les unit, et même l'amour pour une même femme ne les a pas brouillés. Bref, c'est un duo qui fonctionne à merveille entre humour et efficacité. Et il en faudra pour se dépatouiller dans ce nid de vipères qui les fait se retrouver au pays du grand n'importe quoi où ça fleure bon le gaz et... le béton Bouygues.
L'intrigue est des plus secondaires, nombreux coups fourrés, réglements de comptes et cavalcades à cheval, en 4X4 ou en Volga-V8 à travers Achkhabad et son désert brûlant. le tout écrit dans un style des plus cinématographiques, phrases et chapitres courts, rythme trépidant et secoué. L'auteur est aussi réalisateur, ça se voit !

J'ai acheté ce petit bouquin après avoir discuté avec lui au salon du livre de Carhaix. En fait, c'est plutôt l'auteur qui a discuté avec moi, un bavard intarissable sur la Russie et notamment les anciennes républiques de l'Asie Centrale qu'il connaît très bien, surtout le Turkménistan où se déroule ce roman. Et la France, qui l'eut cru, est très présente au Turkménistan. Car le Turkménistan est un pays calme, très stable, très riche et où personne ne fait de vagues, si ce n'est le sable du désert de Karakoum. Et pour cause, une dictature des plus ubuesques règne là-bas depuis 1991. le grand Turkmenbachi était un gourou fantasque et mégalo, par exemple il n'hésite pas à débaptiser le nom des jours de la semaine ou des mois pour les remplacer par le sien ou celui de sa chère môman, à substistuer aux manuels scolaires sa propre version de l'histoire du pays, entre épopée historique et guide du parfait Turkmène, le fameux livre Ruhnama (voir l'extrait ci-dessous), à fermer tous les hôpitaux du pays et à rapatrier tous les médecins dans la capitale, il était malade et devait avoir besoin d'eux. Au Turkménistan, il y est interdit de fumer à l'air libre, mais chouette on peut allumer sa clope partout ailleurs y compris dans les restaurants et les bars - je réfléchis sérieusement à partir m'installer là-bas... Ah oui, mais non !.. car côté littérature, ça craint.


"Ils entrent dans une librairie entièrement décorée de posters du Turkmenbachi. Un mur est recouvert de longues étagères. Des livres ? Non. Un seul livre, traduit dans toutes les langues. L'oeuvre du chef suprême, en versions chinoise, portuguaise, lettone, française, allemande, anglaise, turque, maorie... Pas besoin de brûler les livres au Turkménistan. Ne simplement pas les éditer. Un pays sans traducteurs, sans écrivain, sans éditeur. Ni penser, ni lire, ni respirer. Oppression. Manque. Absence. Terreur. Une bouffée de haine envahit Alex, lui, un Russe, élevé dans le respect de la littérature, Dostoïevski, Proust... comme tous les gamins russes nés à Moscou, à Vologda ou à Souzdal."

Si les Français ne lisent donc pas au Turkénistan, par contre ils bâtissent, vous me direz on ne peut pas tout faire, construire et bouquiner. Depuis 1994, on ne compte plus leurs ouvrages, palais présidentiel, plus grande mosquée d'Asie centrale, aéroport, hôtels, bâtiments ministériels etc... et pas que du béton, du marbre, beaucoup de marbre ! Comme on sait que la capitale est sur une faille sismique et que plusieurs tremblements de terre s'y sont déjà produits, la construction a de l'avenir, pas cons les Français. Bon, depuis que Bernard Kouchner a été chef de la diplomatie, un centre culturel français a pu s'ouvrir, mais on ne peut pas en sortir les livres... Merci Total !

Si la France est très présente au Turkménistan, elle n'est pas la seule à convoiter les ressources naturelles du pays, gaz et hydrocarbures attirent aussi Russes et Chinois. de quoi effectivement servir de décor à toute une clique de personnages pas toujours très propres pour des romans pas si diablement éloignés d'une certaine réalité.

Voilà. Un petit livre sympa qui sent le vécu et qui permet de découvrir ce pays dont on ne parle pas. Marc Ruscart m'a affirmé qu'une femme peut voyager en toute tranquillité dans la région car il n'y a pas plus sécurisé que ce pays où on ne rigole pas avec la délinquance. Faudra juste que je n'oublie pas d'éteindre ma clope en sortant du resto...

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Si jamais j'avais eu envie d'un road-trek-trip un peu extrême au Turkménistan avant de lire ce livre (je sais pas moi, pour faire du base jump ou de l'escalade à 1000 mètre sans assurance ... Comme dans le documentaire montagne vu au festival de Pau) (je suis coutumière de ce genre d'idées mais je finis toujours dans les Pyrénées, cheminant sur un parcours bien balisé avec une dénivelée modérée), j'aurais été découragée dans mes ardeurs. A la lecture de ce roman, non seulement le climat est horriblement chaud et malsain, mais l'architecture est affreus, les services de renseignement traînent leurs oreilles partout et en matière de grands espaces, il faut aimer les déserts arides .... brrrrrrrrrrr.



Mais sinon, j'ai bien aimé ce roman d'espions caricaturant volontairement les caractéristiques du genre : atmosphère de thriller dans un environnement hostile (climat et dictature extrêmes), personnages excessifs (du tueur psychopate aux agents secrets en passant par les mafieux, les apparatchiks, les mata haris, les femmes vénales et un ambassadeur désabusé, mais je n'en dit pas plus), enjeux financiers énormes liés aux hydrocarbures et lutte d'influence entre grandes puissances.



C'est la suite d'un autre roman mettant également en scène le commissaire le Floch, "L'homme qui a vu l'ours" que je n'ai pas lu. Mais, s'il est parfois un peu difficile de suivre les péripéties, pas besoin d'avoir lu le précédent pour comprendre l'intrigue. Les enjeux sont complexes mais les personnages bien cadrés et correspondant parfaitement à leur rôle, ce qui facilitent la compréhension.



Du Monocle à OSS117, j'aime beaucoup les parodies d'espionnage, à l'écran ou sur papier, j'ai donc pris plaisir à lire ce livre, l'histoire se dessinait comme une BD dans ma tête. Par contre, je pense qu'il faut aimer le genre au préalable.

Lien : http://esterella-au-pays-des..
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Après L'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours, Marc Ruscart, qui connait bien ce continent, signe son second titre se déroulant en Asie en autant de livres parus dans l'excellente collection Rivages/Noir. Dans Noir désert, deuxième enquête du Commissaire le Floch, c'est au Turkménistan – État d'Asie centrale dont certains ignorent même jusqu'à l'existence tant il est peu connu – qu'évoluent les différents protagonistes de l'histoire.
Le point fort de ce roman noir est clairement son cadre atypique et les descriptions qui s'en suivent. Au fil des quelque deux-cent-vingt pages que compte l'ouvrage, l'auteur nous fait visiter ce grand pays sur lequel règne en maître un despote pour le moins mégalomane : le Turkmenbachi. Sa monumentale statue orne le rond-point principal de la capitale. Ce qu'il veut, le « Père du peuple turkmène » l'obtient. Ainsi a-t-il décidé de débaptiser le lundi, qui porte dorénavant son nom, ou encore le mois d'avril qui porte celui de sa maman ! C'est lui aussi qui décrète les lois selon son bon vouloir. Fumer dehors est interdit au Turkménistan puisque cela ne plait pas au dictateur.
Si Noir désert vaut pour le dépaysement qu'il procure, on pourra regretter que l'intrigue n'ait pas été de meilleur niveau – seule la fin est très bonne. de facture très classique, elle peinera sûrement à satisfaire les lecteurs les plus exigeants.
Fort intéressant sans être transcendant, Noir désert est un assez bon roman noir qui vaut essentiellement pour l'originalité de son décor. Sans être non plus mémorable, sa lecture n'en demeure pas moins agréable. En attendant de voir ce que Marc Ruscart proposera à l'avenir, les lecteurs conquis par ce titre pourront se plonger dans L'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours, qui se déroule en Russie.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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Espionnage et amour bien menés au Turkménistan...

Reprenant certains personnages de « L'homme qui a vu l'ours » (2007), et notamment le commissaire le Floch, maintenant officiellement retraité, Marc Ruscart développe efficacement et rapidement une histoire d'espionnage et d'amour fatal dans le Turkménistan contemporain, royaume dictatorial pas vraiment éclairé, et paradis de Bouygues et de Total, entre autres.

Descriptions bien menées et personnages convaincants, pour une intrigue plutôt banale et téléphonée, en revanche, mais qui ne constituait pas de toute manière le véritable enjeu du récit.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique. Et à mon grand désespoir, je n'ai pas du tout aimé. Ce n'est pas mon habitude, c'est pourquoi je me sens toujours un peu coupable de ne pas apprécier un livre, surtout quand celui-ci m'a été offert. Je pense que ce qui m'a le plus dérangée est tout d'abord le style de son écriture hâché, saccadé et qui m'a immédiatement déplu. Il s'agit d'un style très visuel fait de flash successifs que je rapprocherai d'un éclairage intermittent qui produirait un effet stroboscopique. Je ne sais pas si je me fais comprendre mais c'est exactement comme ça que je l'ai ressenti. L'auteur est un passionné de cinéma, ce qui ne m'étonne pas car j'ai eu l'impression dès le début du livre qu'il était écrit comme un scénario (même si on réalité je n'ai jamais lu de scénario…).

Par ailleurs l'histoire m'est apparue assez confuse et ne m'a pas particulièrement captivée. On ne comprend pas le but du livre, si ce n'est que le Floch est censé trouver le meurtrier d'Evgueni. Les personnages sont peu approfondis, et j'ai ressenti peu d'intérêt pour eux…

Merci cependant aux éditions Payot & Rivages de m'avoir envoyé ce livre, et je suis vraiment désolée de n'avoir pas apprécié alors que j'aime en général les livres de la collection Rivages/Noir…
Lien : http://biblionet.pessiot.net..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ils entrent dans une librairie entièrement décorée de posters du Turkmenbachi. Un mur est recouvert de longues étagères. Des livres ? Non. Un seul livre, traduit dans toutes les langues. L'oeuvre du chef suprême, en versions chinoise, portuguaise, lettone, française, allemande, anglaise, turque, maorie... Pas besoin de brûler les livres au Turkménistan. Ne simplement pas les éditer. Un pays sans traducteurs, sans écrivain, sans éditeur. Ni penser, ni lire, ni respirer. Oppression. Manque. Absence. Terreur. Une bouffée de haine envahit Alex, lui, un Russe, élevé dans le respect de la littérature, Dostoïevski, Proust... comme tous les gamins russes nés à Moscou, à Vologda ou à Souzdal.
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Si tous ceux, toutes celles qui s’envoient en l’air devaient éliminer leurs épouses ou leurs maris la France serait un champ de ruines. Vous ne valez pas mieux… Des paraboles couvrent vos immeubles. Partout ! Il suffit de traverser la ville. Elles captent le porno et le reste
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Nos tapis sont reconnaissables à leurs motifs répétitifs, du type « gîl ». Le rouge joue sur toute la palette, du violet au marron, la couleur dominante. Celui-là, c’est un bashir, noué à la main, un tapis fabriqué par les nomades.
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Pour eux, tu n’es qu’un touriste sur la route de la soie ! Un chien enragé traîne ses sales pattes en ville… et un touriste, ici, c’est plus difficile à mordre !
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« Ce qu’on appelle violence, ce n’est rien. La séduction est la véritable violence. »
Emilia GALOTTI
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Videos de Marc Ruscart (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Ruscart
Deuxième partie de notre rencontre avec Marc Ruscart pour la sortie de son livre "Main basse sur le Kazakhstan" aux Éditions Saint Simon.
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