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Mathias Leboeuf (Préfacier, etc.)André Bernard (Traducteur)
EAN : 9782251200088
264 pages
Les Belles Lettres (21/01/2011)
3.61/5   19 notes
Résumé :
« Ces propositions pourront paraître légères, mais, si elles étaient suivies, elles révolutionneraient totalement l'existence humaine. »

C’est avec ces mots que Bertrand Russell ouvre ce qui est en effet un livre révolutionnaire. Prenant pour point de départ l’irrationalité du monde, il offre par contraste un point de vue « violemment paradoxal et subversif » : la croyance en la capacité de la raison à déterminer les actions humaines. Parce qu’ils pre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les Essais Sceptiques sont plus que sceptiques. C'est une phobie de l'irrationnel qui retenti dans tous le livre : un scenario qui part d'une foi indéfectible dans la promesse de la psychanalyse et plus loin d'une « psychologie scientifique » et qui se termine dans une vision apocalyptique de l'humanité rappelant bizarrement une certaine lecture biblique.
Le déchirement de l'auteur est plus que caustique. Les formules à l'emporte-pièce, les propos outranciers et grossièrement nationalistes jamais démentis stérilisent les problèmes (qu'il faudra ranimer). Parmi ces débris épars se dégagent quelques éclats brillants provenant d'une fine observation de la vie humaine. Dans un style séduisant il livre ainsi des pages marquantes sur les effets pervers de l'industrie, l'hypocrisie des comportements religieux, le danger des jeux politiques de son époque, tout cela par opposition à une sagesse chinoise idéalisée.
Si ce livre doit exprimer le malaise de l'entre-deux-guerres alors le pari est gagné, mais l'auteur n'a rien vu venir du national-socialisme.
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Ces essais abordent tous les domaines en s'efforçant d'être raisonnables. Et la raison, face à la complexité, c'est souvent le scepticisme, la suspension du jugement, le doute. Russel dénonce tous les dogmatismes, et montre le danger qu'ils induisent, en faisant passer des hypothèses souvent tout à fait fantaisistes pour des réalités absolues. La religion est bien entendu le premier de ces dogmatismes, mais il dénonce aussi certaines philosophies (l'idéaliste notamment), la politique, l'éducation, qu'il souhaite plus tournée vers les enfants (idée nouvelle à l'époque, largement répandue depuis...). Bref, Russel construit, face aux immobilisme de son temps, une société de la tolérance, et face aux bien-pensants, une société nouvelle. Paradoxalement, les idées de Russel (tolérance, scepticisme, ouverture aux autres cultures) sont précisément devenues ce qu'il dénonce: des dogmes de la bien-pensance politiquement correcte. Qu'en dirait-il aujourd'hui? En bon sceptique, j'avoue que je ne le sais pas.
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Ce livre est composé de divers essais, publié en 1928, il est nobelisé en 1950.

Bertrand Russell est un philosophe rationnaliste.
Passionné par les mathématiques, sa pensée était fortement influencée par celles-ci.

Le monde serait un ensemble de facteurs à traiter et à résoudre, avec des données que l'on devrait analyser, trier et mettre en place.

Les essais sceptiques ne sont pas une philosophie sceptique à proprement parler, mais une analyse de différentes variables de notre société.
À travers celle-ci, Russell émet un doute quant à l'avancée de l'humanité dans les années à venir et sur le maintien durable de la paix.

Énormément de sujets sont traités: la politique, l'éducation, la famille, la consommation, la technologie, les relations entre l'Ouest et l'Est, ou encore, la psychologie.

Il y dépeint leurs limites, ses points de vues, son idéal et la tournure probable des évènements.

C'est un livre assez intéressant car il fait preuve d'une analyse poussée et que ses propositions peuvent apporter une réelle amélioration dans nos vies.

Sa vue sur les relations entre l'Occident et l'Orient me semble d'ailleurs assez juste, ce qui est assez peu rassurant cependant.

Un livre que je recommande, car il a le mérite de mettre beaucoup de choses à plat. Il nous confronte à la légitimité certains de nos choix, ou encore dénonce une hypocrisie dans de nombreux domaines.

Mais c'est un livre qui me fait tout de même me questionner sur certains points.

L'Homme est-il capable de voir le monde comme un problème mathématique?

L'Homme serait-il vraiment plus heureux en considérant tout selon des variables, et en laissant de côté ses sentiments?
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le dogmatisme et le scepticisme sont, en un sens, des philosophies absolues ; l’une est certaine de savoir, l’autre de ne pas savoir. Ce que la philosophie doit dissiper, c’est la certitude, que ce soit de la connaissance ou de l’ignorance.
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La respectabilité, la régularité et la routine –
l’ensemble de la discipline rigide de la société
industrielle moderne – ont atrophié l’impulsion
artistique, et emprisonné l’amour de telle sorte
qu’il ne peut plus être généreux , libre et créatif,
mais doit être soit étouffant ou furtif.
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on devrait considérer un homme qui acquiert une fortune par la cruauté et l'exploitation comme nous considérons actuellement ce qu'on appelle un homme "immoral" ; et on devrait le considérer ainsi même s'il (...) donne une partie de ses biens malhonnetêtement acquis à des institutions publiques.
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Videos de Bertrand Russell (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bertrand Russell
Confrontée à la guerre, la philosophie semble intempestive, à contre temps. Elle se déploie quand la guerre n'est pas encore là, tentant de retenir tout ce qui pourrait prolonger la paix, ou quand la guerre n'est plus là, s'escrimant alors à penser la «réparation», panser les blessures, accompagner les deuils, réanimer la morale, rétablir la justice. Lorsque «la guerre est là», lorsque fusils d'assaut, bombes et missiles éventrent les immeubles, incendient fermes, écoles, hôpitaux et usines, rasent des quartiers entiers, laissant sur le sol carbonisé enfants, hommes et femmes, chiens et chevaux, lorsqu'on est contraint de vivre tremblant dans des caves, lorsqu'il n'y a plus d'eau potable, lorsqu'on meurt de faim et de douleur – eh bien la philosophie ne trouve guère de place dans les esprits. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle il n'y a pas une «philosophie de la guerre» comme il y a une «philosophie du langage» ou une «philosophie de l'art», et que le discours de la guerre renvoie plus aisément à la littérature ou au cinéma, aux discours de stratégie et d'art militaire, d'Intelligence, d'histoire, d'économie, de politique. Pourtant – de Héraclite à Hegel, de Platon à Machiavel, d'Augustin à Hobbes, de Montesquieu à Carl von Clausewitz, Sebald Rudolf Steinmetz, Bertrand Russell, Jan Patoka ou Michael Walzer – les philosophes ont toujours «parlé» de la guerre, pour la dénoncer ou la justifier, analyser ses fondements, ses causes, ses effets. La guerre serait-elle le «point aveugle» de la philosophie, la condamnant à ne parler que de ce qui la précède ou la suit, ou au contraire le «foyer» brûlant où se concentrent tous ses problèmes, de morale, d'immoralité, de paix sociale, d'Etat, de violence, de mort, de responsabilité, de prix d'une vie?

«Polemos (guerre, conflit) est le père de toutes choses, le roi de toutes choses. Des uns il a fait des dieux, des autres il a fait des hommes. Il a rendu les uns libres, les autres esclaves», Héraclite, Frag. 56) #philomonaco
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