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sur 50 notes
Des trajectoires erronées ?

Cavalier
Janet découvre qu'un de ses élèves lui a rendu un devoir plagié. Lui revient en mémoire un entretien qu'elle avait eu avec son directeur de thèse dix ans auparavant. En substance celui-ci lui avait dit que contrairement à ce qu'elle pensait dans une critique littéraire le « je » ne doit pas disparaître ou plutôt le « je » peut-être mais pas l'auteur qui est derrière. Sans s'immiscer dans le débat, il faut une approche passionnée et personnelle : « ... Quels risques prenez vous dans cette dissertation ? Quelle passion dans votre vie l'a inspirée ? ... »
Alors Janet la bonne élève, en rendant des devoirs sans âme — qui ne sont pas vraiment les siens — n'a-t-elle pas été comme son étudiant tricheur ?

Voix
À la Biennale de Venise deux frères retrouvent leur antagonisme, réactivant presque malgré eux leurs différends nés d'un événement douloureux de leur enfance. Une fois de plus, semble-t-il, un rendez-vous manqué pour le timide professeur Nate, tourné vers le passé mais réaliste, avec son frère Julian, un charmeur inscrit résolument dans le présent, qui n'a d'autre choix que la fuite en avant.

Intervention
Dans le Maine, vendre la maison d'une entasseuse compulsive à un texan rudimentaire, voila un défi qui n'est pas à la portée du premier agent immobilier venu. En plus si l'agent n'y croit pas lui-même, la partie n'est vraiment pas gagnée. À moins en y réfléchissant bien qu'il existe encore un espoir mesuré...

Milton et Marcus
Les scénaristes sont des larbins dans le milieu du cinéma. Aussi quand un romancier se voit confier le remaniement d'un scénario, il se méfie. L'avenir va lui donner raison.

Point commun de ces quatre nouvelles, à la faveur d'un élément déclencheur, des êtres voient ressurgir un passé éclairant leur présent, qui les entraîne dans une crise existentielle. Leur introspection donne lieu à d'élégantes et pertinentes analyses, exercice dans lequel Richard Russo excelle, nullement pénalisé par le format court de la nouvelle. Bien au contraire, la concision, la densité et l'humour sont parmi les grandes qualités de ces trajectoires.
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Richard Russo est un chirurgien du quotidien. Son écriture explore les actes les plus anodins de ses personnages avec une minutie d'expert. Pas d'effets spéciaux, pas d rebondissements retentissants, juste du concret, des personnages qui se questionnent sur leurs actes, en partant au boulot, en mangeant, en se couchant. La vie quoi !
Quatre nouvelles ici de 50 à 110 pages, permettant à l'auteur d'installer sommairement mais efficacement le contexte.
Une enseignante se questionne sur le travail d'un de ses élèves, deux frères partent à Venise, un agent immobilier essaie de refourguer une maison dans le Maine à des Texans et la dernière nouvelle tourne autour du cinéma hollywoodien.

Que du banal, mais les personnages sont sur la corde raide, les couples fragiles, les équilibres installent. Et Russo nous plonge dans leurs âmes, leurs pensées, leurs gestes et leurs choix avec son immense talent.
Un auteur qui n'a clairement pas la notoriété qu'il mérite.
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Pour moi, Richard Russo est un grand romancier américain contemporain, comme Richard Ford. C'est donc avec plaisir que j'ai commencé la lecture de ces quatre nouvelles et je n'ai pas été déçue.

L'auteur porte une grande attention à ses personnages. Tous ont pour point commun de se trouver un peu à "la croisée des chemins". Suite à un problème de santé ou une situation difficile à gérer dans leur profession, ils se remémorent des événements passés qui les ont marqués et tentent d'aller de l'avant.

La première nouvelle se passe dans le milieu universitaire : Janet est une prof qui découvre qu'un de ses élèves a plagié un devoir, c'est à elle de lui trouver une punition. Cet événement va lui remettre en mémoire le début de sa carrière et notamment un entretien avec un professeur qui lui a reproché de ne pas donner suffisamment d'elle-même dans ses articles et critiques littéraires. C'est l'occasion d'une remise en cause professionnelle et personnelle car son fils autiste semble attaché uniquement à son père qui s'occupe de lui au quotidien.

La seconde se passe à Venise où un groupe de personnes qui ne se connaissent pas participent à un voyage organisé. Parmi eux deux frères qui se sont éloignés, l'un des deux est en dépression.

La troisième évoque la situation d'un agent immobilier qui tente de vendre une maison très encombrée.

La quatrième concerne un auteur de scénario et le monde du cinéma à Hollywood.

Le décor est planté rapidement, les personnages sont touchants et crédibles, les situations ordinaires et réalistes. Tous symbolisent des aspects de la vie américaine.
Il se dégage beaucoup de douceur et de mélancolie de ces nouvelles.

Un plaisir de lecture pour moi.
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La 4° de couverture de l'édition 10/18 promettait de la puissance et du comique. Personnellement, je dis que c'est une belle tromperie. Quel ennui ! Et quel intérêt ? J'étais pourtant le lecteur idéal : j'avais repéré le livre, j'aime les nouvelles, et j'adore les USA et l'écriture un peu caustique. Et bien ça n'a pas suffi ! Très loin de là. Il y a tellement mieux !
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Trajectoire au singulier et pourtant c'est bien de quatre trajectoires dont il est question dans ces longues nouvelles ou courts romans qui mettent en scène des personnages ordinaires, des gens comme vous et moi, qui, à un moment donné de leur vie, souvent poussés par le hasard, sont amenés à repenser au passé. Un retour en arrière qui leur fera considérer les choses autrement, qui les amènera à se demander s'ils ont fait le bon choix, si au fond, une autre route ne les aurait pas conduits vers un ailleurs meilleur peut-être, différent sans doute. Un regard vers le passé qui leur permettra de repartir vers un avenir, disons, peut-être plus apaisé.
Quatre nouvelles donc dans lesquelles les personnages prennent conscience qu'ils n'ont peut-être pas vécu la vie dont ils rêvaient mais qu'il leur faut tout de même avancer.
Face à James Cox, son étudiant, Janet est perplexe : il a triché, elle en est bien persuadée, mais elle ne sait comment réagir. Elle repense soudain au moment où, fière de son travail, elle s'était présentée un jour devant le fameux professeur Marcus Bellamy, celui qu'elle admirait tant et dont elle espérait des encouragements ou bien même, dans le secret de son coeur, des félicitations. Et pourtant, les mots qu'elle entendit ce jour-là ne furent pas ceux auxquels elle s'attendait : « C'est un devoir soigné. Impeccable. Seulement, ce n'est pas le vôtre… C'est comme si vous n'existiez pas. »
En quoi, au fond, était-elle différente de ce James Cox qui est maintenant en face d'elle et dont elle ne sait que faire tandis que le doute s'empare d'elle ?
Depuis cette rencontre avec ce professeur, a-t-elle vraiment réussi à être elle-même, à se révéler, à exister ou bien s'est-elle fondue dans un moule, le moule de l'Université et dans une pensée et un discours formatés ? Est-elle différente de ce gamin qu'elle accuse de plagiat et qui la regarde d'un air vaguement moqueur,  s'interroge Janet dans la première nouvelle intitulée « Cavalier »?
Dans « Voix », mon récit préféré, un petit groupe de personnes originaires du Massachusetts arrivent à Venise pour la Biennale et parmi elles, se trouvent deux frères très différents l'un de l'autre : Nate, professeur d'université, célibataire, dépressif, doutant beaucoup de lui-même et Julian, le fonceur, le dominateur, le séducteur. Ils se sont peu vus ces derniers temps et leurs relations sont assez tendues. Pourquoi Julian a-t-il fait signe à son frère ? Que cherche-t-il ? Attend-il quelque chose, espère-t-il un changement ? Depuis l'enfance, depuis une mère alcoolique avec laquelle ils n'ont pas eu la même relation, chaque jour les a éloignés l'un de l'autre… Vont-ils profiter de ce voyage pour se retrouver ? Les petites ruelles de Venise ne risquent-elles pas de les perdre encore davantage ? Heureusement, les téléphones portables permettent de se rejoindre plus facilement qu'avant… encore faut-il tomber sur autre chose qu'une messagerie. Drôle de voyage pour ces deux frères… Tandis que le passé resurgit et vient assombrir un présent déjà bien terne, il faudra faire face et tenter de s'accepter tel qu'on est, condition nécessaire pour aller enfin vers l'autre, le frère, et l'aimer, enfin.
Deux autres nouvelles encore : « Intervention » dans laquelle Ray, agent immobilier, essaie de vendre à un couple de Texans pas piqués des vers la maison surchargée de souvenirs d'une amie, tentant d'oublier ponctuellement une tumeur maligne pour laquelle il doit prendre un rendez-vous. Ce qu'il ne fait pas, reproduisant ainsi les erreurs de son père dont l'attitude le hante. Enfin, « Milton et Marcus » met en scène un narrateur romancier, Ryan, qui va accepter de retravailler un scénario pour un producteur de cinéma hollywoodien - pacte avec le diable - dans un but qui lui tient à coeur : avoir suffisamment d'argent pour pouvoir soigner sa femme.
Les personnages de Russo, en butte à leur questionnement existentiel, à leurs doutes ou bien à leur maladie qui les empêchent de s'accepter, de s'aimer, d'être en phase avec eux-mêmes, sont tous à un tournant de leur vie. Ils ont quarante, cinquante, soixante ans, ces âges où l'on s'interroge, où l'on fait un bilan parce que l'on sait qu'il y a plus derrière que devant.
C'est avec un sens du détail inouï, une très grande sensibilité et beaucoup de finesse que Richard Russo peint des personnages en souffrance qui, confrontés soudain à un événement douloureux du passé qui refait surface, finissent par avoir une nouvelle lecture d'un présent qu'ils vivent mal et qui pèse trop lourd. Soudain plus lucides, ils acquièrent alors la capacité de considérer leur trajectoire, de l'analyser, d'en soupçonner toutes les variantes qu'il leur aurait été possible d'envisager, et surtout, ils trouvent la force de poursuivre le chemin déjà commencé.
Il y a beaucoup de mélancolie qui émane de ces pages, l'idée que la vie, au fond, n'a rien d'un long fleuve tranquille et que chacun s'en tire à sa façon, c'est-à-dire comme il peut.
Pas beaucoup d'illusions en somme dans ces récits où les personnages sont parfois drôles, émouvants et toujours très humains. On ressent beaucoup de tendresse de la part de Russo pour l'humanité telle qu'elle est : médiocre, ordinaire, fragile, vulnérable et en même temps si attachante, si forte, si courageuse.
Magnifique !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Comprendre à travers des situations actuelles des événements du passé. Ne plus se mentir, jouer carte sur table, affronter ses peurs, ses comportements et prendre conscience d'un possible avenir, voilà ce que Richard Russo propose à travers quatre nouvelles se déroulant dans des milieux différents mais qui sont sur la même trajectoire : celle de sa propre connaissance, de qui on est vraiment.

Ne pas se fier aux apparences, rien n'est toujours comme il semble être. Chacun porte en soi des questions non résolues ou fausses. La vie est parfois constituée de mensonges, de non-dits, de manques. Nous n'en sommes que le résultat.

A lire sa biographie, je découvre qu'il a un doctorat en philosophie avant d'avoir enseigné la littérature et écrit des scénarios….. tout s'explique. Il s'est inspiré à travers de son expérience dans ces domaines pour écrire ses quatre histoires. Chacune aborde le côté psychologique des différents protagonistes.

Le Cavalier : Janet, professeur de littérature, doit affronter un élève qui a plagié un devoir et va la confronter à ses propres souvenirs d'étudiante, à sa rencontre avec son directeur de thèse qui l'avait confrontée à ses prises de position dans ses devoirs. Cherchait-elle à plaire au correcteur, refusait-elle de se révéler….. En se dissimulant n'avait-elle pas elle-même triché ?

Voix relate le voyage de deux frères Nate, professeur,dépressif depuis une rencontre un an plus tôt dans son université et Julian, vendeur et bavard, à Venise, au sein d'un groupe de touristes. Tout oppose ces deux hommes : leurs vies, leurs tempéraments mais aussi un passé douloureux. Julian est le verre à moitié plein et Nate le verre à moitié vide, mais qui est finalement le plus heureux. Trouveront-ils le moyen de se parler, de se comprendre.

Par contre, les pensées d'Opal, jaillies du terreau d'un cerveau unique et fertile, s'enchaînaient avec fluidité et élégance. Ses phrases étaient soigneusement construites afin d'accueillir avec précision, mais aussi avec grâce des citations tirées du texte original. Jamais elle n'utilisait des blocs de citations pour noircir du papier, contrairement à ses camarades paresseux. (…) Opal écrivait comme si le livre qu'elle commentait était important et, d'une certaine manière, coïncidait avec son expérience du monde. Nate se trouvait, à défaut d'un terme plus approprié, en présence d'une voix. (p90)

Intervention, met en scène Ray, agent immobilier qui doit réussir à vendre la maison de Nicky, amie de sa femme, alors qu'il traverse une période familiale difficile et que rien ne facilite cette vente. Pourtant il y a une solution à tout problème et ne reproduit-on pas les mêmes schémas.

Milton et Marcus se déroule dans le milieu cinématographique entre un réalisateur magouilleur et un scénariste dans l'urgence de trouver un engagement où tel est pris qui croyait prendre.

Il y a des points communs aux quatre textes : l'occasion est donnée à chaque protagoniste, lors d'un événement actuel, de se pencher sur son propre passé ou sur une situation similaire qu'il a vécue et qu'il n'a pas, à l'époque, résolue ou mal, qu'il traîne comme un boulet et qui ressurgit. La découvrir grâce à une situation du présent, d'une rencontre, entrevoir enfin une possibilité de la comprendre, d'avancer, de l'accepter.

Autre point commun : la maladie qu'elle soit physique (cancer) ou d'ordre comportementale (asperger, autisme, dépression), qui est un facteur aggravant de la situation : des décisions s'imposent, des choix doivent se faire, il y a parfois une urgence.

La nouvelle que j'ai préférée est Voix : ce voyage organisé en groupe à Venise est à la fois poignant par le thème sous-jacent et drôle par les événements que vivent ce groupe de touristes qui chacun porte également un passé.

Puis il y a ce couple de personnes extrêmement âgées qui, au repos, s'appuient l'une contre l'autre, épaule contre épaule, formant la lettre A . Si l'une des deux bougeait trop vite, il en résulterait à coup sûr une hanche brisée pour l'autre.(p70)

Je ne connaissais pas l'écriture de Richard Russo, je l'avais vu récemment lors d'un interview et j'avais aimé cet oeil malicieux, ce sourire toujours dessiné sur ses lèvres et j'ai retrouvé ces différents points dans son écriture. C'est concis, précis, construit. Il a choisi des milieux professionnels qu'il connaît pour les avoir pratiqués : université, cinéma, il décrit parfaitement le cheminement de chacun pour trouver sa réponse.

Ce sont de courts récits, doux-amers, avec une écriture efficace qui installe rapidement le décor, les personnages, utilise les flashbacks qui éclairent au fur et à mesure de la lecture les situations, qui laisse planer le mystère quant aux situations, tout ne nous est pas révéler dès le début.

Un auteur que je souhaite suivre car son écriture me correspond, ses sujets m'interpellent et qui dose habilement gravité et légèreté.

Car les gens s'accrochent à la folie comme si c'était leur bien le plus précieux, ils la défendent, parfois violemment, contre une éventuelle sagesse. (p216)

Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Il ne me viendrait pas à l'esprit de rater un nouveau livre de Richard Russo, fut-ce un recueil de nouvelles. Et si de plus sa parution coïncide avec la venue de l'auteur au festival America, voilà qui renforce mon envie de le lire ! Je l'ai entendu avec grand plaisir lors d'une rencontre sur « L'art du roman » que je ne vous relaterai pas, toutefois… je me suis laissé porter sans prendre de notes !
Et le livre ? Il est composé de quatre longues nouvelles, qui prennent le temps de poser les situations, de bien faire connaissance avec les personnages. Dans "Cavalier", une professeure d'université est confrontée à un étudiant plagiaire, et cela lui rappelle le temps où elle était élève elle-même.
Dans "Voix", deux frères se retrouvent pour un voyage de groupe à la Biennale de Venise, mais ne semblent pas prêts à reprendre le dialogue.
"Intervention" se déroule dans le Maine, où un agent immobilier tente de vendre une maison pleine de charme, mais aussi d'un invraisemblable fatras de souvenirs.
Dans "Milton et Marcus", un scénariste accepte de rencontrer un acteur pour remettre ensemble la main à un vieux scenario commencé dix ans auparavant.

Chacune de ces nouvelles opère un flash-back sur un événement marquant, plus ou moins douloureux, qui aura construit ou détruit le personnage. Chacune de ces nouvelles a trait, parallèlement, à la maladie, mais ce n'est pas un sujet que l'auteur traite de front, il a la pudeur d'en faire un aléa de la vie, qui révèle les personnalités et les caractères, il ne fait pas disparaître les personnages derrière leur maladie. Entre le moment présent, et le passé dont il se souvient, chaque individu examine sans indulgence son parcours passé, sa trajectoire de vie, et il faut bien souvent l'intervention d'un autre personnage pour l'aider à accepter ce parcours accompli.
On pourrait donc dire que ces nouvelles ont une tonalité mélancolique, mais ce serait sans compter sur l'art de Richard Russo de ramener le sourire entre deux moments délicats, de montrer les revers cocasses des situations plus graves. Même si le milieu du cinéma dans la quatrième nouvelle m'a un peu moins marquée, chacun de ces textes m'a plu, et même laissé un goût de trop peu, j'en aurais bien lu encore quelques-unes !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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TRAJECTOIRE de RICHARD RUSSO
4 nouvelles, 4 trajectoires.
Janet enseigne la littérature dans une université, elle est mariée à Robbie qui a pris un travail à domicile pour s'occuper de Marcus, leur fils, atteint de troubles autistiques, qui fuit tout contact et ne semble apprécier que regarder la télévision. Janet dans son travail est confrontée à un élève, Cox, qui a plagié le devoir d'un membre de sa fraternité, il a reconnu les faits mais elle ne sait comment réagir. Lui revient alors en mémoire ce qui lui était arrivé quand elle était étudiante de Bellamy, qu'elle adorait et qui, quand il lui avait rendu son devoir dont elle était si fière lui avait dit »c'est impeccable, soigné, mais ce n'est pas de vous »…
Nate sort de plusieurs mois d'isolement volontaire et part en groupe à la biennale de Venise, il apprend que son frère Julian vient également. Tout les oppose, Nate, prof d'université, apparaît dépressif, il sort d'une histoire bizarre avec une étudiante qui l'a profondément affecté, Julian est plus charismatique, un peu hâbleur, un rien mytho, l'occasion pour les deux hommes de renouer un lien largement distendu. Mais Venise et ses ruelles, les jolies femmes du groupe leur permettront ils de se rapprocher?…
Ray, agent immobilier, et Paula, mariés depuis 30 ans, viennent de fêter l'anniversaire de Vinnie dans un restaurant m'as tu vu. Vinnie apparaît à Ray comme insupportable, toujours un bon plan, il connaît toujours quelqu'un pour chaque problème. Ray est raisonnable, Vinnie fonceur, ça rappelle à Ray les relations passées entre son père et son oncle, sans arrêt en train de se chamailler, l'un prenant des risques l'autre sur la réserve…
Ryan est un écrivain, il doit trouver de l'argent pour soigner sa femme, il accepte de retravailler sur un scénario pour un film. Traité comme un rouage important du projet, il va se trouver confronté à des modifications, des problèmes de budget, des changements de réalisateurs, d'acteurs et progressivement son rôle clé va sembler se dissoudre au point qu'il ne sera même plus crédité de sa participation…
Des nouvelles aux schémas presque identiques dans lesquelles les problèmes du présent font resurgir des histoires du passé. Toujours beaucoup de profs et d'étudiants chez Russo, une belle écriture au service des personnages. Superbe.
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je suis une grande fan de Richard Russo et habituellement je dévore chacun de ses livres dès sa sortie . Malheureusement , je n'ai pas retrouvé dans celui ci mon plaisir habituel . J'ai même ressenti comme un essoufflement au milieu du livre et me suis forcée pour le terminer . J'ai bien fait car j'ai mieux accroché avec la deuxième partie . Je n'ai pas trouvé les personnages et l'histoire aussi fouillés que dans les précédents . Malgré tout j'ai bien aimé l'histoire qu'il nous raconte .
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Janet l'universitaire affronte un étudiant provocateur qui lui a rendu un devoir plagié avant de rentrer chez elle fêter Thanksgiving avec son mari et son fils autiste qui n'a d'yeux que pour son père. Nate accompagne son frère à Venise dans un voyage organisé et il se demande ce qu'il est venu faire là. Roy voudrait vendre à un couple de texans la maison de son amie Nicky mais la partie est loin d'être gagnée. Et Ryan, qui pensait pouvoir monnayer à bon prix un scénario rangé dans un tiroir depuis des années, va finalement comprendre qu'on l'a roulé dans la farine.

Quatre histoires. Quatre personnages confrontés à un événement qui va les mener au bord de la rupture. Ils ont des situations confortables, ils sont à un âge où les grands rêves ne sont plus que de lointains souvenirs et ils traînent leur mélancolie entre non-dits et tristesse.

Des nouvelles qui mêlent présent et passé avec fluidité et qui dressent les portraits de femmes et d'hommes en pleine crise, conscients qu'ils ne vont pas vers le beau, conscients des efforts à faire pour garder un aplomb de façade en société, pour montrer que l'on tient le cap alors que le naufrage est en cours.

Un recueil sombre, crépusculaire, désenchanté et d'une glaciale lucidité, porté par l'écriture élégante d'un Richard Russo aussi à l'aise dans les romans fleuve que dans la forme courte. Au final une réflexion tout en finesse sur la solitude, le temps qui passe et la perte des illusions. Tout ce que j'aime en somme.
Lien : https://litterature-a-blog.b..
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