AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791030702750
208 pages
Au Diable Vauvert (05/09/2019)
4/5   8 notes
Résumé :
« Je m’appelle Martial. J’ai vingt et un ans et je viens d’un village de la France d’en bas à gauche, à trente kilomètres de Brive. Je sais, vous ne connaissez pas Brive, mais pour les gens d’ici, c’est New York. Je vais vous conter mon histoire : ma passion pour les jeux vidéo, mon père absent, ma mère malade et obsédée par les blacks, ma petite sœur décédée… et mon départ du village. »

À travers un jeune homme déraciné pour qui les jeux vidéo sont l... >Voir plus
Que lire après Next levelVoir plus
1984 par Orwell

1984

George Orwell

4.28★ (92482)

Humus par Koenig

Humus

Gaspard Koenig

3.90★ (2488)

Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quand le monde réel et le monde virtuel se confondent dans la tête des jeunes...

"Ce jeu est de la réalité virtuelle. On y joue avec un casque. Callagan est le héros de cette histoire. Il a 21 ans.(...) Il doit tuer trente personnes en une journée : en live, en direct. Un exemple : nous sommes le 15 mai à Buenos Aires et ce jour, il y a une manifestation de syndicalistes à quatorze heures. Je peux aller à cette manifestation et tuer 30 personnes, si je veux. Les lieux, les rues, les personnes sont réels. C'est pour ça qu'on appelle ça de la réalité virtuelle. Tout est filmé en temps réel. le jeu nous fournit des armes, nous dit où sont stationnés les policiers, les rues à éviter, le meilleur trajet, l'histoire de la ville. Plus vous tuez des personnes haut placées, plus vous avez de points, mais plus votre cavale sera compliquée. Les pièges sont nombreux et il faut être organisé comme un véritable assassin. Vous avez un temps défini pour quitter la ville et arriver à l'aéroport"...

Voilà la trame du jeu vidéo auquel Martial, 21 ans et scolarisé en Terminale, est addict. Qu'est-ce qui dans son récit appartient à la fiction ? Qu'est-ce qui relève de la réalité ? le narrateur lui-même en vient à se perdre et à perdre son lecteur. La chute coule de source.

Un questionnement obligé quand on lit ce roman. Peut-on parler de dépendance aux jeux vidéo? le risque de confusion entre la vie réelle et le jeu existe-t-il vraiment ? Les jeux vidéo violents ont-ils réellement un impact sur la santé psychique et affective ? C'est un point que j'ai apprécié dans le livre, le regard sur l'influence des jeux vidéo chez les jeunes (et moins jeunes par extension), réalité qui n'est pas toujours reconnue aujourd'hui.
Le style d'écriture en revanche ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Lu dans le cadre de Masse critique, merci à Babelio et à la maison d'édition pour l'envoi du roman.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai reçu ce roman (je ne sais pas s'il rentre dans la catégorie "polar" ?) dans le cadre de la dernière Masse Critique et je remercie les éditions du Diable Vauvert. Je trouve très amusant le logo du diable cornu détourné en manette de jeux vidéos^^
L'atmosphère de ce livre a généré chez moi un certain malaise et en cela je le rapprocherait des deux courts polars d'Hervé Mestron lus récemment.
Bien qu'il débute "en province" ce récit navigue dans les ambiances de quartier des grandes villes dont Paris où le héros, Martial, déménage afin que sa mère puisse se faire soigner à l'hôpital Cochin.
Le personnage de Martial, lycéen de 20 ans qui ne vit que pour son jeu vidéo dans lequel il interprète un tueur sans merci, Callaghan, auquel il s'identifie, mêlant fiction et réalité dans tous ses propos, est effrayant parce que crédible.
Il a décidé d'être le premier à finir le troisième volet de "Shoot dans la ville" et négocie son parcours de jeu avec des stratégies à la fois pour remplir les conditions pour gagner les objectifs mais en même temps le faire avec brio pour que les réseaux sociaux le célèbrent.
L'auteur ne juge pas, ne dénonce pas forcément les impacts que peuvent avoir les jeux vidéo violents sur des adolescents psychologiquement fragiles mais ce roman fait néanmoins réfléchir. A quel moment les choses basculent-elles.
Je suis curieuse de savoir comment les jeunes peuvent la percevoir...
Commenter  J’apprécie          70
Il y a des livres qui claquent aux oreilles comme un coup de fusil. Next Level en fait partie. Ce n'est pas tant le style, très oral, qui me fait dire cela, que le texte. Un jeune gars du genre paumé, fan d'un jeu vidéo, va peu à peu confondre la vie qu'il mène avec celle de son héros, Callagan. Il vient de Brive, d'une famille déstructurée, à 21 ans il est encore au lycée, il va se retrouver à Paris, faire de nouvelles rencontres. C'est un roman noir, bien plus efficace et juste que L'Eté circulaire de Marion Brunet qui avait lui aussi pour ambition de montrer l'adolescence dans un coin plus rural de France. Même s'il y a sûrement un peu trop de foisonnement dans la langue, c'est malgré tout un ouvrage qui va droit au but. 1h30 de lecture à cent à l'heure, une fin que l'on pressent mais qui nous glace quand même, un texte direct. Une lecture franchement intéressante.
Commenter  J’apprécie          50
La redoutable mise en abîme de la dérive addictive somme toute fort logique d'un jeune homme dans un jeu vidéo mondial de type Grand Theft Auto. Cruel, hilarant et inquiétant.


Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/07/08/note-de-lecture-next-level-thomte-ryam/

Fils désormais unique d'une jeune veuve, Martial ne vit que pour et par « Shoot dans la ville », le jeu vidéo dont il est, sous pseudonyme, l'un des champions indiscutables au plan français comme au plan mondial. Pourtant, lorsque sa mère décide pour des raisons qui apparaîtront en temps utile de quitter la Corrèze pour Paris, les conditions d'exercice de son art addictif changent de manière inattendue, et l'entraînent dans un tourbillon dont lui-même ne subodore peut-être pas l'ensemble de l'apothéose qu'il implique.

Publié au Diable Vauvert en 2019, le troisième roman de Thomté Ryam joue avec une extrême pertinence (et un sens de la provocation redoutable) des images et des angoisses associées aux liens entre consommation de jeux vidéo et violence de jeunes adultes. En l'absence de toute étude scientifique vraiment sérieuse sur le sujet, il s'agit bien d'entrechoquer les fantasmes (on se souvient d'un certain président américain préférant, lors des tueries de masse dans son pays, incriminer les jeux vidéo que la présence d'armes automatiques de guerre dans un nombre insensé de foyers) et d'inviter à une distance et à une réflexion, malgré le rush immersif, justement, comme le proposait par exemple, par de tous autres moyens, le Samuel Archibald de « Real Niggaz Don't Die ! : Grand Theft Auto San Andreas entre récit et jeu ».

Le personnage Callagan conçu par Thomté Ryam en tant qu'avatar de son joueur et de ses concurrents dans le jeu emprunte en effet bien des traits à Tommy Vercetti, à CJ Johnson ou à Niko Bellic, respectivement protagonistes principaux de GTA Vice City, de GTA San Andreas et de GTA IV (la franchise Grand Theft Auto constituant encore aujourd'hui la cinquième série de jeux vidéo la plus vendue au monde, avec ses plus de 350 millions d'exemplaires) : c'est bien dans l'usage qu'en fera Martial que se joue la puissance et l'inquiétude dégagées par ce « Next Level », et que la lectrice ou le lecteur pourront se délecter de ce tragique et hilarant glissement de réalité à la fois attendu, redouté, moqué et infiniment plus compliqué qu'on ne croirait l'avoir deviné.

Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          10
Je tiens d'abord à remercier les éditions " Au Diable Vauvert" et Babelio pour avoir reçu le livre dans le cadre de la dernière masse critique.
On va suivre Martial , 21 ans complètement déboussolé qui ne vit qu'à travers les jeux vidéo et surtout à travers " Shoot dans ma ville" où il s'identifie au personne principale de ce jeu - Callaghan.
Je dois dire que l'expression " l'habit ne fait pas le moine" est tout à faite adapter pour ce livre.
Dés le départ, on est propulsé en pleine littérature urbaine et j'ai ressenti directement un malaise lors de ma lecture. Pour moi, ce n'était absolument pas crédible, cette façon de parler, de voir les choses. Ca a été trés difficile de passer outre mon ressenti et de vraiment me plonger dans ma lecture. Je n'ai compris seulement vers les 15 dernières pages où l'auteur voulait en venir et là, j'ai été soufflée. Tout prend enfin son sens - le parallélisme avec la réalité , à quel point la frontière peut être mince pour ces jeunes qui n'ont pas autant de chance que moi. Vraiment bluffant et je rend compte à quel point c'était un choix délibéré de l'auteur pour nous emmener où il le souhaite. Si je peux vous donner un conseil pour ce livre, faites vraiment abstraction de votre premier ressenti et allez jusqu'au bout , vous ne pourrez pas être déçu. Ce livre est une porte ouverte vers la réflexion.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère m’a amené chez mon psychologue à Brive. Elle se balade au centre-ville à chercher des blacks pendant que je réponds à des questions.
Parfois je me lève, tire sur ma chevalière et regarde le temps. C’est un exercice que je pratique depuis mes huit ans. Le plus souvent avec cette même dame aux cheveux blancs, qui feint d’être très cérébrale, avec une grande maîtrise d’elle-même. Pourtant, une fois, ma mère l’a payée avec un chèque en bois. Quand elle s’en est aperçue, elle s’est mordu les lèvres et tiré les cheveux, on aurait dit une folle. Comment voulez-vous que je la prenne au sérieux maintenant ?
– Alors ! Raconte-nous un peu ta passion pour les jeux vidéo, Martial.
Après tant d’années, qu’est-ce qu’elle ne sait pas de moi ?
– Je joue beaucoup aux jeux vidéo, madame. Moins maintenant. On dit que ça rend fou. Une fois j’ai joué trente heures de suite. J’aime Shoot dans la ville, c’est mon jeu préféré. J’aime Callagan, le héros de ce jeu. Il a vingt et un ans, comme moi, et il a perdu sa petite sœur, lui aussi.
– Tu te prends pour Callagan le héros de Shoot dans la ville ?
– Oui, c’est moi Callagan, madame. Vous ne le savez pas ? Vous voulez une balle dans la tête ?
Je rigole. Elle affiche son sourire professionnel.
– C’est un avatar, un jeu de rôle… Il n’est pas réel, c’est virtuel, m’explique-t-elle d’un ton las.
– Vous savez, madame, ma mère regarde les infos en continu. Elle voit des faits divers toute la journée ; aucune explication, juste des images. Elle pense qu’elle vit ces événements, qu’elle est au plus près de l’action, mais en fait elle est juste devant son poste de télévision, assise sur son canapé blanc. Est-ce que c’est réel ? Quand commence la vérité ? Quand commence la fiction ? J’ai vu un reportage dans une banlieue où le maire, pendant les émeutes de 2005, disait que les gens avaient plus peur en voyant ce qu’il se passait chez eux à travers l’écran de leur télé qu’en regardant par leur fenêtre.
– Les infos, ce ne sont pas les jeux vidéo… Parle-nous de Shoot dans la ville…
– Shoot dans la ville est un jeu cruel et violent. Depuis sa mise en vente en juin 2016, c’est un véritable raz de marée. Six millions de copies ont été vendues à travers le monde. Pour sa sortie en France, des jeunes ont campé pendant des jours devant les grandes enseignes pour être les premiers servis. Bousculades, bagarres, crachats, viols ont rythmé cette journée. Pour la sortie du 2, dans un mois, on va aller à Brive avec des copains du village. On va squatter la veille devant le magasin. On veut être les premiers servis !
Commenter  J’apprécie          00
– Continue ! Encore…
– Ce jeu est de la réalité virtuelle. On y joue avec un casque. Callagan est le héros de cette histoire. Il a vingt et un ans. Il est vêtu d’un tee-shirt jaune, d’un pantalon vert, de baskets rouges, même en hiver. Et il a un gourdin… Je vous dirai après pourquoi il a un gourdin… La première version a eu lieu en Amérique du Sud. Dans toutes les grandes villes ou capitales du continent : Rio, Caracas, Santiago, Buenos Aires, Montevideo. Callagan doit tuer trente personnes en une journée : en live, en direct. Un exemple : nous sommes le 15 mai à Buenos Aires et ce jour, il y a une manifestation de syndicalistes à quatorze heures. Je peux aller à cette manifestation et tuer trente personnes, si je veux. Les lieux, les rues, les personnes sont réels. C’est pour ça qu’on appelle ça de la réalité virtuelle. Tout est filmé en temps réel. Le jeu nous fournit des armes, nous dit où sont stationnés les policiers, les rues à éviter, le meilleur trajet, l’histoire de la ville. Plus vous tuez des personnes haut placées, plus vous avez de points, mais plus votre cavale sera compliquée. Les pièges sont nombreux et il faut être organisé comme un véritable assassin. Vous avez un temps défini pour quitter la ville et arriver à l’aéroport. Quand vous arrivez à décoller et à partir du pays, tout est effacé et vous avez une nouvelle identité. Le gourdin : la dernière personne que vous pensez tuer, vous devez la tuer avec un gourdin, lui exploser la tête. Et là, la cavale commence…
– C’est violent, observe-t-elle, sans émotion. Continue…
Sa langue me dit de continuer, mais son regard la trahit : elle pencherait plutôt pour une bonne piqûre dans les fesses suivie d’un enfermement…
Commenter  J’apprécie          00
Ils ont connu ce jeu, môme, ils l'ont dans la peau. Un jour, ils l'oublieront, joueront à un autre jeu, avec un nouveau héros encore plus violent. Tout le monde fermera les yeux et le héros servira de prétexte lors de la prochaine fusillade. (p.204)
Commenter  J’apprécie          30
Si je vois tous ces Parisiens avec mes yeux, ou au travers de tous les clichés et préjugés que j'ai accumulés pendant toute ma jeunesse, au village. Les villageois ont peur de Brive. Brive a peur de Toulouse. Toulouse a peur de Paris. Paris a peur de la banlieue. La banlieue a peur de la banlieue voisine. La banlieue voisine n'a peur que de Dieu. (p.86)
Commenter  J’apprécie          10
Personne n'a compris comment un môme sans histoire avait pu tuer une quinzaine de personnes dont sa mère enceinte. J'étais devenu le symbole de cette jeunesse déréglée, mégalomane, mythomane, qui s'en va de l'autre côté du monde faire la guerre comme on va acheter du pain. (p.203)
Commenter  J’apprécie          10

Video de Thomté Ryam (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomté Ryam
VLEEL 281 Rencontre littéraire avec Thomté Ryam, Drug City, Éditions Au diable vauvert
autres livres classés : roman noirVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (16) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2869 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}