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4,29

sur 509 notes
La quatrième de couverture nous promettait la révélation fantasy de l'année et nous présentait Anthony Ryan comme le nouveau Gemmel, son livre comme « une épopée flamboyante et lyrique qui laissera sa marque sur le genre de la fantasy moderne ». En découvrant ce petit pavé de presque 700 pages – reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique - je croisais les doigts et espérais que le contenu serait à la hauteur des promesses des éditions Bragelonne.

Alors, oui, j'ai passé un bon, très bon moment même en compagnie de Vaelin al Sorna et ses acolytes.
Pourtant loin de révolutionner le genre, La voix du sang s'en tire honorablement en nous offrant des personnages attachants, une intrigue riche en rebondissements, le tout sans temps morts.
J'ai beaucoup hésité entre 3 et 4 étoiles pour la notation finale. Parce que beaucoup de « petites choses » m'ont gênée.

D'abord, le manque de précision. On rencontre différents peuples tout au long du récit mais l'auteur ne s'attarde pas à décrire leurs us et coutumes. Les Lonachs par exemple, intrigants à souhait que l'on aurait aimé découvrir un peu plus.
Tout comme ces apostats, jugés hérétiques par les serveurs de la Foi et pourchassés par les Frères de l'Ordre ou la Ténèbre, force occulte qui regroupe en fait toute croyance contraire à celle admise par le pouvoir en place. Et cet Ordre justement, ses origines, son histoire. J'ai eu le sentiment que tout cela n'était pas assez fouillé. J'ai par contre beaucoup aimé l'idée d'une Foi qui ne vénère aucun Dieu – contrairement justement aux apostats – mais défend la croyance en un Au-delà royaume des défunts.
On reste aussi dans le flou permanent pour ce qui concerne le « don » du héros, son lien avec l'énigmatique loup, cette « voix du sang » justement mais ça s'arrange sur la fin et nul doute qu'on en apprendra plus dans les tomes suivants.

Le chapitre sur la Cité Déchue m'a aussi laissée un peu sur ma fin. J'ai trouvé l'idée très prometteuse, intrigante, amenant mystère et questions. Mais l'on n'y fait qu'un court séjour alors qu'on aurait aimé s'y attarder un peu.

L'étude psychologique des personnages, surtout au début est assez travaillée. Les premiers chapitres racontant le noviciat des différents protagonistes s'y prêtent bien et tout au long du livre, Vaelin prend de l'épaisseur. Il voit ses croyances malmenées tout comme sa conscience. Ses certitudes s'en trouvent ébranlées et il devient bien plus sympathique que le jeune novice aveuglé par sa foi et croulant sous la culpabilité. Bref, je ne veux pas trop en dire pour ne pas spoiler mais c'est un point fort du livre pour moi et l'un des côtés qui m'a fait pencher pour les quatre étoiles finales.

Parmi les aspects qui m'ont paru manquer de développement, les relations de Vaelin et Balafre, son chien. J'ai eu l'impression que celui-ci avait été amené là un peu par hasard, pour combler et que l'auteur n'a plus su quoi en faire par la suite, jusqu'au chapitre final en tout cas.
A ce sujet, je vais d'ailleurs me permettre un petit coup de gueule :


Anthony Ryan donc, présenté comme le nouveau Gemmel…. Il lui manque, à mon sens un peu de souffle, lors des batailles particulièrement. J'ai vu aussi des allusions à Robin Hobb et franchement on en est loin. L'émotion est bien là, tout au long du roman mais on n'atteint pas les sommets de L'assassin royal, ni la finesse de l'étude psychologique de ses personnages.
Peut-être simplement ne faut-il chercher aucune ressemblance, et laisser à Anthony Ryan la chance de trouver son propre style, se détacher de ses influences pour venir à bout des quelques imperfections de ce premier tome. Car, au final, l'ensemble est vraiment plaisant, la lecture addictive, le tout cohérent et la construction solide. L'écriture sert une histoire pas forcément originale mais qui s'avère passionnante. Et le dénouement, pour ma part a fini de me convaincre. Je l'ai trouvé bien amené, inattendu et apportant enfin quelques réponses. Soudain le récit devient d'une gravité et d'une noirceur jusque là pas assez présentes à mon goût.

N'oublions pas non plus qu'il s'agit d'un premier tome. Anthony Ryan y démontre un talent certain et je vais attendre avec impatience la suite de cette trilogie.

Pour finir, un grand merci à Babelio et aux éditions Bragelonne pour cette belle découverte.
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Un grand merci à Babelio et aux Editions Bragelonne pour m'avoir permis de lire et chroniquer ce livre avant sa sortie prévue pour juin 2014

Ce premier tome d'une série de fantasy nous permet de suivre Vaelin al Sorna un futur grand guerrier.

A peine âgé de 10 ans il se retrouve, déposé par son père, main du roi, à la loge du sixième Ordre pour débuter une formation aussi rude qu'enrichissante. Il doit devenir un guerrier afin de combattre et terrasser les ennemis de la Foi et du Royaume. En entrant dans cette loge Vaelin se doit de laisser son autre vie, il n'aura plus de famille que ceux de son ordre et va côtoyer des personnages hauts en couleur, certains attachants, d'autres détestables mais qu'on accompagnera tous avec plaisir au fil de la lecture.
Mais al Sorna s'apercevra vite qu'il y a un prix à payer pour tout. Pour traverser les épreuves annuelles de sa formation, pour se sortir des complots de la cour dans lesquels il retrouve mêlé malgré lui et pour vaincre les ennemis sur le champ de bataille.
Et puis quelle est cette part de mystère qui l'entoure continuellement, pourquoi ne connaît-il finalement pas si bien ses parents et les gens qu'il côtoie? Et cette voix qu'il entend, ce chant récurent ?
Vaelin veut se convaincre qu'il ne tuera jamais un innocent mais dans le fond est-ce possible ?

Pendant la première moitié de "La voix du sang" j'ai vraiment cru au coup de coeur. Ce guerrier et ses compagnons d'armes m'ont envoutée au fil des épreuves qu'ils traversent pendant leur formation. Je voulais en savoir plus et continuer à les suivre dans cette loge.
Et puis ce fut pour la suite un changement brusque avec trop de batailles un peu trop rapides, trop de questions dont on n'a pas forcement les réponses, des pistes qui partent un peu dans tous les sens où on se sent un peu perdus. Les personnages qui accompagnent Vaelin ne sont plus aussi présents. Toutes ces petites choses on fait que j'ai moins apprécié la suite. Petit bémol aussi j'aurais préféré des chapitres plus courts afin de rendre la lecture plus agréable.

Au final j'ai passé un bon moment même si je reste sur une sensation un peu mitigée. Ce pavé de presque 700 pages (j'adore les gros livres) m'aura quand même convaincue d'attendre la suite pour retrouver ce héros et j'espère retrouver mon enthousiasme du début.

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Merci Babelio, merci Bragelonne, merci Masse Critique. Un bon livre de Fantasy qui fait passer de bons moments car c'est bien écrit, c'est bien rempli, c'est bien construit. Depuis plusieurs années maintenant, une nouvelle génération d'auteurs Fantasy nous livre des premiers romans ma fois déjà bien aboutis : nous vivons une époque formidable !
Je laisse à d'autres le soin de commenter le parcours de l'auteur qui s'est auto-édité avoir d'être édité en bonnes et dues formes. Je gage qu'en cours de route, l'oeuvre a su être tirée par le haut.
Je laisse à d'autres le soin de commenter le name dropping du service marketing, car franchement il y a bien plus intéressant à dire à propos de l'oeuvre en elle-même (même si je me ferai une joie de mettre en valeur l'héritage gemmellien d'Anthony Ryan sur http://david-gemmell.frbb.net).


L'histoire démarre immédiatement. Nous découvrons Vaelin al Sorna tiré des geôles impériales d'Alpiran où il croupissait pour le meurtre de l'Héritier de l'Empire, pour un livrer un duel judiciaire organisé par ses ennemis les plus acharnés. Il est accompagné pour son dernier voyage par Verniers Alishe Someren, chroniqueur, poète et amant du défunt prince héritier, qui désire recueillir son témoignage ou à défaut ses dernières paroles…
Je ne sais pas si le récit de Verniers est un flashforward qui nous présente la version alpirane des événements, ou si le récit de Vaelin est un flashback qui présente la version boréenne des événements. Dans tous les cas Vaelin, qui alterne narration à la 1ère personne et narration à la 3e personne, ne raconte pas la même histoire aux lecteurs qu'à son chroniqueur. Ainsi l'homme et sa légende conservent une part de mystère…

La 1ère moitié du livre se concentre sur la formation de Vaelin et son camarade au sein du Sixième Ordre. On est dans la traditionnelle phase d'initiation du héros. Mais quand c'est bien fait, pourquoi vouloir critiquer le classicisme du sujet ?
Anthony Ryan a ici su trouver le parfait équilibre entre Robin Hobb et David Gemmell. Car dans un faux-rythme qui dégage une ambiance douce-amère, on partage les joies et les peines de Vaelin et ses compagnons : Canis l'intellectuel rêveur, Barkus le fils de forgeron réservé, Dentos le fils de catin fanfaron, Northa le fils de noble passionné, auxquels s'ajouteront entre autres le rusé Frentis, Balafre le fidèle molosse et Écume le destrier revêche. Les valeurs d'égalité, de solidarité et de fraternité sont clairement mises en avant et on s'attache rapidement à ce Club des Cinq coincé dans une commanderie templière qui a adopté quelques us et coutumes de l'agogê spartiate.
Cette partie dégage une belle unité de lieu et d'action et les pages défilent étonnement vite, car l'auteur recours aux techniques de foreshadowing pour que les lecteurs découvrent en même temps que le héros narrateur l'univers qui l'entoure (et pour nous rappeler que cette phase de formation n'est que le prélude des dangers à venir).

La 2e moitié qui fait la part belle aux intrigues de cours et aux champs de bataille ne dégage pas cette belle unité de lieu et d'action. Vaelin et ses compagnons désormais adultes participent aux conflits et aux complots du Royaume qui les a vu naître. On passe d'un théâtre d'opération à un autre en sentant bien une montée en puissance qui annonce l'inéluctable fin.
Les mystères se multiplient et se complexifient, alors mêmes que Vaelin est de plus en plus esseulé pour les résoudre et faire face aux menaces qu'ils dissimulent. Les nombreuses ellipses, donc les nombreux événements traités hors-champ, ne permettent pas de bien identifier le véritable fils conducteur (à moins d'être particulièrement attentif au whodunit qui se met discrètement en place…)
Si Anthony Ryan n'atteint pas le souffle épique des maîtres du gente, difficile de ne pas voir dans les scènes d'action bien troussées un héritage gemmellien, quoique je soupçonne clairement l'auteur de piocher assez largement dans un chef-d'oeuvre lu, étudié et apprécié dans le monde entier sauf dans le pays qui l'a vu naître (je parle bien sûr du célébrissime "Trois Mousquetaires" d'Alexandre Dumas).


Au niveau du worldbuilding,


Au niveau du magicbuilding,


L'essentiel de mes bémols concernent la 2e partie, plus ambitieuse mais aussi plus casse-gueule :


Contrairement à d'autres lecteurs, j'ai trouvé le dénouement très intéressant : attention SPOILERS !



Un récit n'a pas besoin d'être un chef-d'oeuvre pour être appréciable, et il n'a pas non plus besoin d'être révolutionnaire pour être plaisant. Les néophytes et les casuals devraient adorer, et comme ceux qui ont aimé Pierre Pevel et Antoine Rouaud en 2013 vont se retrouver en terrain connu, c'est évidemment une bonne pioche pour Bragelonne, l'éditeur français spécialisé dans les littératures de l'imaginaire.
Easy readers allez-y sans aucune crainte, hardcore readers passez votre chemin sans trop de regrets.
Ce tome 1 qui évite tous les écueils du tome d'introduction se suffit presque à lui-même, mais c'est avec impatience que je vais guetter la sortie du tome 2 placé sous le signe de la lutte du Bien contre le Mal. Quels dangers attendent Vaelin et les survivants du tome 1 ? Quel camp vont choisir le Septième Ordre, l'envoûteuse apostate et la sorcière volarienne ? Qui est la Reine de Feu annoncée par les uns ou par les autres ? (vu les inspirations historiques de l'auteur il va falloir trancher entre Bloody Mary et un équivalent héroïc fantasy de la reine vierge Elisabeth Ière) Je ne vous cache pas que j'ai hâte d'y être !

PS : Et j'avais failli oublier de mentionner la traduction sobre donc classe de Maxime le Dain, qui colle bien à prose efficace et sans fioriture de d'Anthony Ryan qui fait se faire coulante et fluide pour être accessible, mais aussi se poser pour construire une belle ambiance quand il le faut.
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Merci à Babelio et aux éditions Bragelonne pour les bons moments passés à cette lecture ! Ce gros pavé de près de 700 pages m'a accompagné toute une semaine, pour un plaisir que devrait partager tous les amateurs de grandes saga de fantasy.

On y lit les aventures du jeune Vaelin, livré par son père à un ordre de moines-soldats particulièrement rigoureux où il fait le dur apprentissage des armes, de la camaraderie de la défense de la Foi. du mystère de son abandon aux complots contre sa vie, de la rencontre d'une jeune hérétique à la découverte de curieux dons, chez lui et ses camarades, d'un complot contre les dirigeants aux machinations politiques du roi, les intrigues ne manquent pas, on ne s'ennuie pas une minute. L'intrigue est globalement bien construite, et l'univers construit par l'auteur brille par sa cohérence.

Quelques petits défauts m'empêchent cependant de classer ce roman parmi mes titres fétiches. La construction souffre de quelques maladresses. le récit - comme le Nom du vent, auquel l'éditeur compare le livre - est présenté comme le récit du héros à un chroniqueur. Devraient donc alterner donc la légende du personnage, et sa vérité. J'ai donc été un peu désarçonnée d'apprendre, au 2e tiers du livre, que le récit que je venais de lire n'était pas la version que le chroniqueur venait d'entendre. La fin est quelque peu confuse : le dernier chapitre, qui vient ajouter une dimension supplémentaire appréciable à un dénouement un peu attendu sent un peu trop le "à suivre". Ceci dit, j'ai davantage apprécié la dernière partie du roman, dont l'intrigue est plus foisonnante, à la première, un peu trop linéaire et classique à mon goût.

Malgré ces quelques chipotages, je vous recommande vivement cette lecture.


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