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2,85

sur 143 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
(Dialogue intérieur à l'issue de la lecture de ce roman)

- Wow, j'ai bien aimé ce roman.
- Euh, en es-tu sûre, Croquignolle ? J'ai l'impression qu'au contraire, tu n'as pas été si emballée.
- Mais si, regarde, je l'ai apprécié car j'étais heureuse de retrouver ce livre dès que je le pouvais.
- Mais non, franchement, tu t'es perdue dans les pages, tu t'es embrouillée dans les personnages et tu n'as pas tout compris de l'histoire...
- Oui, c'est un peu vrai mais j'ai adoré les descriptions magnifiques de Crans-Montana et de la région. J'ai pu imaginer chaque remontée mécanique, chaque route, chaque bar et chaque chalet. Je me suis sentie chez moi vraiment et cette sensation rare est ma foi fort sympathique. Monica Sabolo aime mon coin de pays. Rien que pour cela ce livre mérite 5 étoiles.
- Euh, tu ne trouves pas que c'est un peu exagéré ?
- Oui tu as raison. Alors on va mettre 3 étoiles et on va dire à tous ceux qui souhaitent se plonger dans l'ambiance d'une station valaisanne de sports d'hiver au 20ème siècle qu'ils ne doivent pas passer à côté de ce roman.
La montagne, il n'y a que ça de vrai !
- Et les autres ?
- Les autres peuvent passer leur chemin et aller lire des récits de marins bretons.
- Tu as quand même tendance à passer d'un extrême à l'autre, Croquignolle ! C'est inquiétant !
- Oui, je sais, ça me fait chaque fois le même coup quand je redescends en plaine. Ca doit être le changement d'altitude ! Y a trop d'oxygène par ici en bas. Il faut que j'y remonte de suite à Crans-Montana. Tu viens ? On va prendre le dernier funiculaire !
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Ce roman ne raconte rien, ou presque, juste l'instantané d'une époque, vue par de jeunes hommes fascinés par un groupe de trois jeunes femmes inaccessibles et mystérieuses. Puis on passe du côté des dames, et la vision est tout autre…
Tout ce petit monde se retrouve dans la station de Crans-Montana, c'est bourgeois, mondain, un peu décadent. Il y a un parfum de soufre, de scandale, mais aussi l'attente vaguement angoissante d'une tragédie sous-jacente durant tout le roman.
Agréable à lire et bien écrit, à découvrir plus pour l'ambiance que pour l'intrigue.
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A Crans-Montana, des années 60 aux années, c’est comme partout et de tous temps, les garçons observent les filles. Ici, les filles ce sont les trois C, Chris, Claudia et Charlie. Belles, effrontées, riches- mais à Crans-Montana, qui n’est pas riche ? -prêtes à tout pour vivre à fond leur adolescence, dans le luxe de cette station où elles viennent skier en hiver et plonger en été. Tout va bien, la vie est belle, l’argent circule, le caviar et la drogue aussi, les fêtes dissolues, les belles voitures, les relations amoureuses, les beaux italiens ténébreux et séducteurs, et Franco, le bel épicier dont mères et filles raffolent. Les années passent, l’enfance, l’adolescence aussi, l’ordinaire en somme. Les garçons resteront éternellement amoureux d’un souvenir attendri, celui des trois C.
La plupart des familles sont juives, on est quelques années après la guerre, dans les maisons et les chalets les mères jouent un rôle, elles se côtoient sans pour autant réellement se connaître, dans les cadres les photos évoquent ces disparus dont on ne parle pas, ces membres amputés de familles à jamais meurtries. Les maris font fructifier leur fortune, l’argent part en Suisse, dans des sacs, des valises, dans les chaussettes, on ne sait jamais. Evocations par petites touches des périodes troubles de la guerre, de la révolution de mai 68, de l’élection de Mitterrand, qui perturbent profondément ces familles aisées. Mais c’est comme une trame de fond opaque que j’aurai aimé un peu plus ancrée dans le récit.
Pourtant, tout au long des pages, une tragédie se dessine, la tension monte, on comprend que quelque chose d’inéluctable va arriver, qui fait que votre vie change à jamais, que plus rien ne sera comme avant. Que va-t-il arriver, à laquelle de ces filles, pourquoi et comment, alors qu’elles ont tout pour être heureuses, vont-elles passer leur vie, la réussir ou pas. C’est au final un livre moins léger qu’il n’y paraît au départ.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Comme les garçons et les filles de mon âge connaîtrai-je
Bientôt ce qu'est l'amour
Comme les garçons et les filles de mon âge je me
Demande quand viendra le jour
Où les yeux dans ses yeux et la main dans sa main
J'aurai le coeur heureux sans peur du lendemain

Fort souvent, à la lecture de ce roman, j'ai pensé à la chanson de Françoise Hardy «Tous les garçons et les filles », à la fois pour les paroles – entre blues et espoir – et pour cette petite musique nostalgique. Les garçons dont il est question ici sortent à peine de l'adolescence et, à l'occasion de leur séjour au ski sur le plateau de Montana-Crans, vont plus se préoccuper des filles que de prouesses sportives. Il faut dire que les trois C. ont de quoi faire tourner les têtes. Chris (que seule sa mère appelait Christine), Charlie (qui se prénommait encore Charlotte) et Claudia (cheveux blonds, teint pâle, sourire enjôleur) sont deux parisiennes et une italienne qui, « en un clin d'oeil, se sont métamorphosées en jeunes femmes ravissantes ».
« On les voyait « toujours ensemble, bras dessus bras dessous, ou assises nonchalamment sur une banquette, un mollet replié sous une cuisse, si différentes, et pourtant elles formaient une entité parfaite, une sorte de constellation. » La vie semblait alors se résumer, pour cette jeunesse dorée, aux pistes de ski, à la piscine, la discothèque, aux cafés ou aux magasins. On y boit du Fanta en bouteille à la paille, de l'Ovomaltine (dont on prend soin de collectionner les emballages), joue de la guitare et s'habille à la dernière mode. Il arrive même qu'on se change plusieurs fois par jour. Les jeux de l'amour, les tentatives de conquête, la rivalité et la timidité mais aussi les scandales et les provocations rythment le quotidien de ces jeunes.
L'actualité du monde tient plus du mystère ou du fait divers. Quand un habitué n'est pas au rendez-vous, lorsque l'on se rend au Credit Suisse avec des valises ou des sacs de voyage ou encore quand une jeune femme prend rendez-vous à Lausanne pour «effacer» les conséquences d'une liaison coupable.
De fait, c'est davantage l'actualité mondaine qui préoccupe la bande de copains. On croise Sheila, Lino Ventura, Alessandra Mussolini, Alain Delon, Brigitte Bardot et sa rivale Gina Lollobrigida et l'on retrouve au fil des pages l'ambiance que dépeint Jean d'Ormesson dans ses premiers romans, L'amour est un plaisir (1956) et Un amour pour rien (1960) qui «célèbrent avec une belle insolence, entre légèreté et cruauté, les jeux de l'amour d'une jeunesse qui se croit libre».
Puis le temps va passer jusqu'à un jour funeste qui mettra un terme brutal à l'histoire, révélant un lourd secret de famille.
Monica Sabolo qui est née à Milan, a grandi et fait ses études à Genève, passé ses vacances à Crans-Montana et, après d'autres pérégrinations a atterri à Paris nous livre ici une «tranche de vie» qui, pour peu que l'on gratte le vernis de l'insouciance et de la nostalgie, laisse apparaître les failles et la gravité d'une époque en pleine mutation.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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2.75/5 : Après son dernier roman ayant remporté le Prix de Flore, Monica Sabolo écrit un roman à plusieurs voix contant les déboires de la jeunesse dorée d'après-guerre.

Crans-Montana est à mes yeux un roman à l'image de cette jeunesse dorée : un peu en surface, bien écrit, en somme une belle forme mais un fond pas assez approfondi. Il s'agit ici d'une histoire assez classique -mais une bonne idée tout de même- qui fait le portrait de privilégiés portés sur les excès, ce qui pourrait leur coûter cher. Ici nous avons donc un groupe de jeunes hommes fascinés par trois jeunes filles : les trois C.

Fascinantes, riches, belles, parfaites pour des adolescents qui commencent à ressentir le besoin charnel, des filles inaccessibles du fait de leur opulent héritage, elles sont des formes de fantasme qui vont impacter sur tout le reste de la vie des protagonistes masculins. Pourtant derrière le soleil se cache l'orage (ou la pluie) puisque les secrets sont omniprésents : la tension monte auprès du lecteur, on sait, on sent que quelque chose de dramatique va arriver. J'ai aimé ainsi suivre le point de vue de chaque individu afin de comprendre leurs émotions, leurs désirs et espérances.

Pourquoi ce roman n'a pas réussi à me convaincre ? Je dirai que je n'ai pas été emportée dans cette histoire, je n'arrivais pas à m'y intéresser plus que cela. Je trouvais cela agréable à lire, propre mais cela ne m'a pas fait vibrer, trembler, je n'étais ni triste ni heureuse, je n'ai rien ressenti de particulier. J'aurais voulu que l'ensemble soit plus approfondi, plus fouillé : c'est une bonne thématique mais il aurait fallu aller plus loin. Je dirais aussi que je n'ai pas réussi à ressentir une quelconque empathie vis-à-vis des personnages.

En définitive, une lecture agréable, une écriture fluide mais il manquait une petite étincelle afin d'éveiller mon intérêt.

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Crans-Montana est une station de ski suisse où de riches parisiens et italiens passent toutes leurs vacances, accompagnés de leurs ados. C'est l'histoire de pauvres petites filles riches, des années 60 aux années 2000. le coeur de l'intrigue se déroule dans les années 60, quand une bande de garçons observent jusqu'à l'obsession, comme des poissons dans un aquarium, la vie, moeurs et coutumes de trois filles, Claudia, Chris et Charlie – les 3 C – inséparables pendant leurs séjours à Crans-Montana.
Le premier chapitre, « les garçons » est particulièrement réussi avec sa narration à la 1e personne du pluriel qui permet de développer un point de vue multiple, de la part de Daniel Vidal, Serge Chubowska, Roberto Alazraki, Patrick Saincère, Christian Grange, Max Mollanger… auquel s'ajoute 10 ans plus tard les récits que Franco Rossetti leur fait, en tant que jeune homme à tout faire apprécié de tous, rendant des services à toutes les familles riches. Les comparaisons et métaphores sont particulièrement évocatrices et permettent d'être dans la peau d'un adolescent, de manière très vivante.
Les chapitres suivants, « Charlie », « Franco », « Chris », qui développent le point de vue de chacun de ces personnages sans qu'ils en soient pour autant les narrateurs, me semble-t-il, permettent d'avancer vers les années 80 et 90, et le chapitre final « Valentina » amène aux années 2000.
Je ne sais si mon humeur a imprégné ma lecture ou inversement, mais le premier chapitre passé (avec enthousiasme et confiance car j'ai tellement aimé Summer de la même auteure, alors que le « sujet » ne me tentait pas), j'avais seulement hâte d'arriver à le fin, oppressée par l'ambiance délétère, la narration dépressive, le destin inéluctable… toutes choses que j'évite dans mes lectures. Impossible de s'attacher aux personnages, du fait peut-être de narrations distantes, blasées, à l'image des non-relations de cette société et du silence instauré (comme dans Stephan Zweig ou Fritz Zorn) entre les plus proches : « Claudia ne leur avait pas raconté ce qui s'était passé ce soir-là mais elles ne se parlaient pas de toute façon, elles ne l'avaient jamais fait. Toute leur vie, elles n'avaient échangé que des banalités, elles étaient demeurées seules avec leurs secrets ».
C'est plus probablement l'image d'ensemble de jeunes filles proies, de sexualisation précoce, de parents friqués, superficiels, de mères dépressives qui préparent des mères dépressives… qui m'a plongée dans l'inquiétude. Parce que cela est instillé progressivement, sans drame, comme si l'insouciance des fêtes permanentes n'était là que pour donner une apparence normale aux in-fortunes féminines. Mais j'ai apprécié la fin, moins sombre et plutôt élégante, qui laisse espérer une enfance moins négligée pour la génération suivante, moins abandonnée à elle-même que la précédente.
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Les 3 C, jeunes filles adolescentes fascinent un groupe de garçon du même âge. A chaque vacances au Crans-Montana, ils épient ces filles.
Les parties du livre alternent les points de vues et les époques.
Le fait que l'ensemble des personnages vienne de familles juives met une tension dans l'adolescence de ces jeunes qui n'ont pas connu la guerre mais qui en ont un héritage lourd.
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Simple comme un regard en arrière sur une vie un peu ratée, des espoirs, des drames et des occasions manquées.

Une nostalgie sucrée amère.
Lien : http://noid.ch/crans-montana/
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Difficile de dire ce que j'ai pensé de ce roman froid, distant, délicat, nébuleux, mais surtout complètement déprimant. J'ai aimé le style de Monica Sabolo, bien que je ne sois ordinairement pas férue d'impressionnisme en littérature ; je préfère les plumes qui vont au fond des choses, qui creusent l'esprit des personnages. Ici, le narrateur survole avec une certaine poésie ces vies sans âme ni bonheur, comme si les personnages n'avaient rien d'autre à offrir que leur façade. C'est étrange et cafardeux sans être foncièrement triste.
Je lirai d'autres romans de cette auteure dont l'oeuvre m'intrigue. Quant à conseiller celui-là, oui, peut-être. Je n'ai pas été transportée mais il reste intéressant et facile à lire, à condition d'avoir un moral bien accroché !
Lien : http://bouquinivore.over-blo..
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J'ai eu du mal à me concentrer sur cette histoire qui relate la lente agonie dune certaine jeunesse dorée des années 70. Dommage car Monica Sabolo possède un style certain qui lui permet de rendre palpable l'atmosphère vénéneuse qui se délite, la jeunesse perdue, la fuite en avant. Voyeurisme, malaise, superficialité : telles sont les'impressions dérangeantes laissées par cette lecture.
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