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EAN : 9782709650458
240 pages
J.-C. Lattès (26/08/2015)
2.85/5   143 notes
Résumé :
Dans les années 60, à Crans-Montana, une station de ski suisse, des garçons observent, de loin, trois jeunes filles qui les fascinent : les trois C. Chris, Charlie et Claudia. Elles forment une entité parfaite, une sorte de constellation. Claudia, cheveux blonds, hanches menues, sourire enjôleur. Chris, boucles brunes, peau mate, ongles longs comme des griffes. Charlie, cheveux noirs, petits seins, longues jambes. Pour ces garçons elles sont un rêve impossible. Pend... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
2,85

sur 143 notes
Je crois que si vous n'êtes pas accro à cet écrin qu'est Crans-Montana, ce roman va vous sembler creux.

Si vous n'êtes de cette caste à la vie aussi facile que factice où les codes de la superficialité l'emportent sur tout autre critère et si vous vous ne voulez pas voir évoluer sous des airs désinvoltes mais torturés des doigts de pied rouges vifs ou carmin, acétone en main, cette jeunesse dorée, alors fin !

Quand le vernis craque et que la couche n'est pas très épaisse, on s'ennuie, c'est dommage car ce livre est très bien écrit, les phrases s'enchainent, imagées et inspirées de faits surement réels mais aux contenus copieusement artificiels.

Les paradis le sont aussi pour les trois « C », ces pauvres petites filles riches, Chris, Charlie et Claudia qui se livrent à une charmante débauche dans une décadence splendide devant les yeux pétrifiés de jeunes hommes collectionnés et plaqués comme des étiquettes « Panini » dans un album de vie aussi vite oubliés que la page est tournée.

Mon point de vue de ces images du monde n'a que peu d'intérêt mais je me souviens mieux des copieux renflements à l'entre-jambe de cette tripotée de loup de Tex Avery que de leur prénom qui n'a guère d'importance d'ailleurs.

Dans le fond, cette histoire aurait été un baume au coeur pour un français moyen qui s'est endurci à fréquenter la vraie vie si il n'y avait pas eu la mort d'un italien de modeste extraction qui s'est brulé les ailes à l'altitude où l'argent empêche de respirer plus que le sommet des montagnes.

Mais j'allais oublier le plus important, ce roman m'a fait comprendre pourquoi et comment sans jamais avoir travaillé on peut finir sa vie dans une maison de repos.
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(Dialogue intérieur à l'issue de la lecture de ce roman)

- Wow, j'ai bien aimé ce roman.
- Euh, en es-tu sûre, Croquignolle ? J'ai l'impression qu'au contraire, tu n'as pas été si emballée.
- Mais si, regarde, je l'ai apprécié car j'étais heureuse de retrouver ce livre dès que je le pouvais.
- Mais non, franchement, tu t'es perdue dans les pages, tu t'es embrouillée dans les personnages et tu n'as pas tout compris de l'histoire...
- Oui, c'est un peu vrai mais j'ai adoré les descriptions magnifiques de Crans-Montana et de la région. J'ai pu imaginer chaque remontée mécanique, chaque route, chaque bar et chaque chalet. Je me suis sentie chez moi vraiment et cette sensation rare est ma foi fort sympathique. Monica Sabolo aime mon coin de pays. Rien que pour cela ce livre mérite 5 étoiles.
- Euh, tu ne trouves pas que c'est un peu exagéré ?
- Oui tu as raison. Alors on va mettre 3 étoiles et on va dire à tous ceux qui souhaitent se plonger dans l'ambiance d'une station valaisanne de sports d'hiver au 20ème siècle qu'ils ne doivent pas passer à côté de ce roman.
La montagne, il n'y a que ça de vrai !
- Et les autres ?
- Les autres peuvent passer leur chemin et aller lire des récits de marins bretons.
- Tu as quand même tendance à passer d'un extrême à l'autre, Croquignolle ! C'est inquiétant !
- Oui, je sais, ça me fait chaque fois le même coup quand je redescends en plaine. Ca doit être le changement d'altitude ! Y a trop d'oxygène par ici en bas. Il faut que j'y remonte de suite à Crans-Montana. Tu viens ? On va prendre le dernier funiculaire !
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Un des plus gros coups de coeurs de la dernière rentrée littéraire dans le domaine français était assurément ce "Summer", troisième roman de Monica Sabolo, formidable récit de disparition au bord du lac Léman, peuplé de fantômes et de mystère, qui faisait penser énormément à l'univers d'une Laura ­Kasischke.

Cette réussite incontestable nous a donné envie d'aller jeter un oeil et même deux sur ses précédents romans, et notamment son second ," Crans- Montana", sorti en poche chez Pocket il y a quelques semaines de cela.

Un roman sombre et mélancolique qui traite du temps qui passe et qui nous éloigne inexorablement de nos rêves, de nos occasions manquées et de nos regrets.

Il est toujours question de filles fatales et de Suisse ( le titre du livre est le nom d'une station balnéaire hélvète) et de personnages aussi mystérieux qu'insaississables. dans cette société des années 60 en pleine mutation, et cette jeunesse dorée qui cultive ses secrets et mystères.

D'un coté Les 3 C., Chris Charlie et Claudia cheveux blonds,, pleines de vie, ayant le sens de la fête et profondément mystérieuses, alimentent les fantasmes d'un groupe de jeunes rêveurs qui ne savent pas y faire avec les filles encore moins lorsqu'elles semblent aussi inacessibles que ces 3 C.

Ces jeunes gens passent leurs vacances à Crans-Montana, l'hiver sur les pistes de ski, l'été au bord de la piscine. Ils grandissent, ils vieillissent, mais la mémoire, elle n'oublie jamais rien.

Dès les premières pages, on sent poindre la tension et on voit vite que sous le vernis de l'insouciance vont vite apparaître les failles et la gravité inhérent à cette époque particulière.

Une écriture forte, incisive, où chaque détail compte et contribue à rendre l'atmosphère aussi pesante qu'intrigante. On sent bien que quelque chose d'oppressant monte en nous, et Sabollo, avec presque rien, des détails pourtant anodins a priori mais qui ne le sont pas vraiment, arrive parfaitement à construire ce trouble.

Comme dans "Summer", on est pris par la petite musique très mélancolique que distille Monica Sabolo, et si ce roman est certainement plus superficiel et les personnages moins attachants que dans "Summer", on restera sous le charme de cette plume élégante qui sait très bien instaurer cette tension et ces félures que l'on devine sous des apparences trompeuses. et faire naitre cette émotion lancinante qui ne vous quittera pas de notre lecture.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Nager dans les eaux troubles des lendemains, attendre ici la fin, flotter dans l'air trop lourd du presque rien. A qui tendre la main?

C'est un peu la vie des 3 C, Claudia, Chris et Charlie (Charlotte). Elles sont ados dans les années 60. Elles posent, snobent les garçons, tout en suscitant convoitise, interrogations et concupiscence. Monica Sabolo distille les informations l'air de rien, au gré d'un remonte-pente ou d'une raclette-party. Viols, grossesse non désirée, attouchements. C'est aussi le quotidien des 3 C, pauvres petites filles riches qui ont grandi trop vite.

Si les androïdes rêvent de moutons électriques, à quoi rêvent les filles qui n'ont même plus besoin de désirer quelque chose parce qu'elles l'ont. Bien sûr, je ne vais pas plaindre cette jeunesse dorée dépeinte par Monica Sabolo. Mais la lecture du roman au premier degré n'est certainement pas suffisante.

Car le drame est là, tapi dans une congère, dans une épingle à cheveu qui se négocie trop vite. Dans une valise pleine de diamants ou de titres au porteur que l'on échange subrepticement dans un hall de banque ou à l'arrière d'une Merco Benz.

Et Claudia peut se dire que si elle doit tomber de haut, que la chute soit lente... Mais elle ne sera pas exaucée. Elle ne trouvera de repos que dans l'indifférence. Ou dans le souvenir des gens qui l'ont croisée. Elle aurait sans doute voulu retrouver l'innocence. Tout est chaos. A côté. Tous ses idéaux, des mots abîmés.

La chanson de Mylène Farmer colle parfaitement à l'atmosphère du roman de Sabolo. D'autres chansons collent au roman. La bande-son est clairement italienne, on pense à Gigliola Cinquetti citée par Sabolo (Non ho l'eta...). Une génération désenchantée. Car elle avait tout et n'en a rien fait, finalement. Rien d'autre que se regarder le nombril. Clairement, le roman ne doit pas se lire au premier degré. Monica Sabolo dépeint un désoeuvrement, un désenchantement. Elle n'en fait certes pas l'apologie. Il y a du vitriol (à mon avis) dans ses mots.

C'est un roman du basculement, de personnages qui perdent pied car ils sont sans repères. L'adolescence, Mai 68, le fait de vieillir ensuite, d'être remplacé... Roman profondément triste, amer. Il est impossible de s'attacher à des personnages aussi décalés, évanescents, détachés des contingences. Je ne crois pas que Monica Sabolo attende de l'empathie de la part du lecteur. Elle décrit le vide des sentiments. Et un tel vide ne conduit nulle part, ou oblige à ressasser le passé, encore et encore. Et c'est ce que font les 2 C en "invitant" la fille de la 3è C à évoquer le fantôme de sa mère. Pathétique... Les personnages sont pathétiques et creux. Mais pas le roman, ne pas confondre.
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Autant vous le dire d'entrée, je suis passé totalement à côté de ce livre, vite lu et - qui sera - vite oublié ; un de ceux que je suis content d'avoir terminé, tout en regrettant d'y avoir consacré de mon temps. Car malgré mon agacement grandissant, je suis allé au bout. Comme toujours. Peut-être qu'un jour, cela me passera... Mais ça n'est pas le sujet.

Donc, après avoir lu la 4e de couverture parlant de nostalgie d'une décennie révolue et de jeunesse dorée s'encanaillant en Suisse, mes espoirs étaient grands, impatient de lire ce qui aurait pu ressembler à un croisement de Bret Easton Ellis (Moins que zéro) avec François Roux (Le bonheur national brut) : un bonheur !

Mais en fait, rien de tout cela.

Car pour écrire sur la nostalgie, il faut arriver à la transmettre, à la partager, à toucher cette petite fibre émotionnelle du lecteur qui fera resurgir au fond de lui un souvenir, une image, une musique, un paysage, une aventure oubliée... Mais Monica Sabolo n'y parvient pas et on a constamment l'impression de rester spectateurs de cette nostalgie sans jamais y entrer.

Et pour écrire sur la vacuité et l'absence de sens d'une jeunesse a priori trop gâtée, il faut un peu plus de rythme. Malgré leur activités débordantes et leurs émois pubères, nos jeunes s'ennuient fort. Et nous avec.

Un récit intime donc, dont les racines et les clés doivent sans aucun doute avoir grand sens pour leur auteur. Beaucoup moins pour le lecteur que je fus.
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critiques presse (3)
Elle
05 août 2021
Monica Sabolo conte les fêlures d’une certaine jeunesse dorée des années 1960.
Lire la critique sur le site : Elle
LeFigaro
13 novembre 2015
Et voilà que tombe Crans-Montana, comme les premiers flocons sur le Valais, piquants et ensorceleurs, un livre qui rend le pays chic et sexy.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LePoint
21 septembre 2015
L'ancienne rédactrice en chef de "Grazia" fait revivre le Crans-Montana des années 70 à travers trois belles mélancoliques. Fitzgeraldien.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le reste de l’été se déroula dans une sorte de brouillard. Aucun souvenir ne demeure. Juste cette nuit, lorsque Serge Chubowska, qui avait laissé la fenêtre ouverte, et ne dormait pas, comme presque toutes les nuits, vit une chose se déplacer dans les airs, un souffle, une ombre, à toute vitesse.
Il se redressa sur son lit, et les yeux plissés,distingua une chauve-souris qui tournoyait dans sa chambre, comme un messager des enfers venu lui signifier nos péchés.
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Toutes les choses dont on ne parlait pas se consumaient là, sous leurs yeux. Toutes ces choses insensées qui avaient lieu, et qui demeuraient suspendues dans les airs. Les filles qui se rendaient chez des tricoteuses à Lausanne et se vidaient silencieusement dans leurs fuseaux de ski, pendant des jours et des jours. Les filles qui rentraient à pied chez elles, au petit matin, après avoir été déflorées sur la banquette d’une voiture. Les garçons qu’on ne voyait plus (ils étaient tombés dans la drogue, ne savaient plus comment ils s’appelaient, s’étaient jetées par la fenêtre). Les femmes qui buvaient et n’étaient plus invitées aux dîners. Les hommes qui revenaient hors saisons, dans les plus beaux hôtels de la station, accompagnés de créatures trop maquillées, des jeunes femmes qui portaient les mêmes manteaux de fourrure que leurs épouses – juste un peu plus neufs, ou un peu plus voyants –, et que le personnel faisant semblant de ne pas reconnaître. Les fantômes, ces inconnus familiers et volatilisés, les valises d’argent passées à la frontière dans le coffre, les roues de secours sous les sièges, les passeports conservés dans la poche en permanence, au cas où il faudrait fuir, à l’aube, dans la montagne. Et puis, ces Italiens dont on ne savait pas où ils étaient pendant la guerre, ou même parfois des membres de sa propre famille, auxquels on n’aurait jamais posé aucune question. On ne voulait pas savoir. Tant qu’on n’en parlait pas, les choses n’existaient pas. On aurait dit que l’équilibre du monde, ou même sa survie, en dépendait. (p. 126-127)
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Entre elles il y avait des secrets, comme des bulles renfermant un liquide amer,des regrets, et malgré l'énergie qui circulait alors, quelque chose se rétrécissait. Quand Chris avait fini par lâcher prise,elle aussi, et que la vie avait semblé s'éteindre, d'un seul coup - c'était arrivé presque du jour au lendemain, comme une migraine après une fête, qui ne s'était plus dissipée - il lui sembla que leur jeunesse s'était dissoute, à la façon des comprimés effervescents qu'elle regardait fondre dans l'eau, ces milliers de bulles qui jaillissaient, vibrantes, vers la surface, un feu d'artifice pétillant et puis, plus rien.
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Charlie était d'une élégance et d'une indépendance si absolues qu'il était absurde - insupportable - de l'imaginer sur une banquette arrière, ses beaux cheveux ébouriffés, son jean baissé sur ses cuisses, abandonnée aux mains de garçons qui n'avaient d'autre pouvoir qu'un permis de conduire.
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C’est durant l’hiver 67 que le monde s’effondra. Ou du moins, que nous en fûmes éjectés, et que la vie confirma notre renvoi dans l’ombre, dans un brouillard flou, élastique.
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Vidéo de Monica Sabolo
"J'avais été abandonnée par la flamme de la littérature..." L'écrivaine Monica Sabolo nous confie sa crise de la page blanche, avant d'avoir trouvé l'inspiration à partir d'un fait divers qui l'avait marquée : l'assassinat de George Besse en 1986 par deux membres de l'Action directe. Quelles ont été les raisons qui ont poussé ses deux femmes à commettre un tel acte ? Mais la réelle question que se pose l'écrivaine, et qui est à l'origine de son livre "La Vie clandestine", devient quasiment autobiographique : "qu'est-ce que je cherchais, moi, à travers cette histoire ?"
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