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3,52

sur 377 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
je l'ai lu il y a très longtemps dans le cadre d'un séminaire de psychiatrie consacré aux "perversions sexuelles" en 1979 ou 1980.
Justine m'a plu par sa candeur initiale qui peu à peu se transforme mais la plume de Sade me touche peu.
certes, on ne nous demande pas d'éprouver du plaisir en lisant les frasques diverses du divin marquis mais j'avoue que je n'ai pas eu envie de lire autre chose, sauf peut-être "la philosophie dans le boudoir"....
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Les infortunes de la vertu est un conte philosophique écrit par Sade en 1787, pendant son emprisonnement à la bastille. Il y aura deux variations postérieures à cette première mouture. La seconde date de 1791 et s'intitule Justine ou Les malheurs de la vertu. La dernière est publiée en 1797 sous le titre La nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu. Chaque nouvelle version gagne en épaisseur et en détails sordides. Il faut dire que la pauvre Justine en subit des outrages. Contrairement à sa soeur Juliette, libertine et immorale, elle souhaite par-dessus tout rester vertueuse. Dénuée de toutes ressources suite au décès de ses parents, elle va successivement tomber entre les mains d'un marchand cruel, d'une mère maquerelle, d'un adepte de la luxure parricide, d'un chirurgien sadique, de prêtres libidineux amateurs d'orgies et d'un faux-monnayeur esclavagiste. Rien que ça !
A chaque rencontre, la jeune femme creuse un peu plus le sillon de l'infortune, à chaque rencontre elle veut mettre en application une forme de vertu (pudeur, pitié, honnêteté, bienfaisance) et s'en trouve punie. le texte se répète de façon mécanique et le lecteur sait d'avance qu'en sortant d'une terrible épreuve Justine va plonger la tête la première dans une nouvelle séquence encore plus traumatisante. le message est clair, la vertu est une soumission à Dieu et aux hommes qui n'apporte dans son sillage que le malheur.
Cette redondance dans les situations rend la lecture monotone et sans surprise, à tel point que l'on finit par ne plus éprouver la moindre compassion à l'égard de cette cruche de Justine dont l'obstination à vouloir le bien exprime une candeur godiche. Devant tant de naïveté et de manque de lucidité face aux réalités d'un monde sans pitié pour les vertueux, le lecteur n'a qu'une seule envie, lancer avec force et conviction un tonitruant : Voyons Justine, un peu de vice, que diable !

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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La plume de Sade est légère, sournoise et répétitive, mais assez agréable à lire, il va s'attaquer tout au long du roman à la religion, à la morale et à l'ensemble de la société en plaçant sa candide héroïne dans des situations qui s'avèrent « sadiques » mais le ton employé pour les conter les rend subtilement loufoques et parfois à la limite de la dérision. Tout au long de son périple Justine va devoir affronter ce qu'il y a de plus vicieux, de plus cruel et de plus hypocrite dans ce 18 ème siècle.
Sade n'épargne aucune classe sociale, tout le monde y passe du petit commerçant véreux aux hauts dignitaires ecclésiastiques.
Il n'épargne pas non plus son héroïne, Justine un modèle de vertu, elle a en elle un besoin presque insensé à ne céder à aucune tentation due t elle en mourir.
Une héroïne candide à qui l'expérience n'apporte rien, bien au contraire, à l'image d'une pieuse martyre elle continue à croire que seule la vertu peut triompher du mal et lui apporter le bonheur. Cette jeune fille n'est pas sans rappeler le Candide de Voltaire, la même innocence et une résistance presque surhumaine à surmonter toutes les catastrophes.
L'aventure de Justine est bien curieuse, elle aspire à une vie pure et pieuse et elle se retrouve sans cesse à fuir, dans des paysages et des lieux de contes de fées elle parcourt des chemins qui traversent des bois qui recèlent de vils personnages, d'autres fois elle se retrouve emprisonnée dans de sombres châteaux, donjons. Mais hélas pour notre Justine le conte de fée s'arrête là, aucun Prince à l'horizon pour la sauver.
Les infortunes de la vertu est un véritable conte philosophique à priori il pourrait sembler léger, mais au final Sade avec beaucoup de « miel » et de style mène le lecteur là où il voulait le mener.
En effet quoi de plus subtil que d'utiliser sa Justine pour nous conter toutes ces horreurs. Justine, une ingénue qui n'utilisera jamais de vocabulaire vulgaire, bien au contraire, son discours est empli de pudeur, de non-dits, elle suggère plus qu'elle ne dit. Elle nous expose pourtant des scènes de viols, de séquestrations, de sadisme, de mutilation mais sans jamais utiliser des mots explicites qui pourraient heurter le lecteur. du coup la lecture est rendue facile, on s'apitoie sur cette pauvre fille, mais elle nous exaspère aussi à toujours se retrouver dans des situations sordides. Et pourtant elle ne baisse jamais les bras, ne renie jamais cette vertu qui pourtant ne lui apporte jamais le moindre bénéfice.

Sade a réécrit ce texte deux fois, en le développant en lui donnant plus de noirceur. Une seconde version a été écrite en 1791 intitulée Justine ou les Malheurs de la vertu puis une troisième « La nouvelle Justine ou les malheurs de la vertu » un texte encore interdit à la vente au moment de la publication de la présente édition.

Dans la version que je viens de lire, Sade n'épargne personne, sauf peut-être le lecteur , en effet sa prose dans la voix de son héroïne donne une légèreté étrange à ce conte où l'auteur s'exerce à prouver que les plus vertueux ne sont pas récompensés sur terre et qu'au contraire les plus cruels et immoraux triomphent grâce à leur force, leur habileté et leur intelligence.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, la structure m'a énormément fait penser à « Candide » de Voltaire, j'ai été agréablement surprise et par le ton de l'auteur et son style très subtil.
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Pour etre franc,je n'ai pas été emballé.J'avais choisi ce livre pour la réputation sulfureuse de l'auteur et j'ai ete decu.Le livre a mal vieilli.Aujourd'hui il parâit mievre et n'a pas supporte les ravages dutemps.Je vous laisserai juge de cet ouvrage mais pour ma part il ne m'a pas emballé.
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On a dit mille choses sur Sade, mais c'est parfois à se demander si les gens l'ont vraiment lu.
Comme écrivait Cocteau "Il est juste qu'on m'envisage, après m'avoir dévisagé"

Donc, cette première version de Justine, d'une centaine de pages, se verra reprise par l'auteur un bon nombre de fois, pour finir avec une édition en 10 volumes, s'enfonçant progressivement dans le glauque et le scabreux.

Mais cette version est somme toute assez soft.
Attention, entendons-nous bien : elle est soft sexuellement parlant. Quant au fond de l'histoire, elle est carrément trash.

On dit souvent que la morale de ce conte philosophique est que la gourgandine gagne bien sa vie alors que la vertueuse en prend pour son grade, donc la vertu, au fond c'est naze, allons-y pour le vice.
Mais est-ce que c'est Justine qui se trompe, ou est-ce que Sade dénonce les dérives de cette société qui s'avilit au regard de tous ?
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Notre prof de philo avait mis Sade, et cette oeuvre en particulier, dans la liste d'auteurs à découvrir.
Roman dichotomique sur le bien et le mal, le péché et la vertu.
Certains passages sont extrêmement crus, malgré le langage raffiné du XVIIIème siècle, les scènes explicites et assez violentes... L'innocence sacrifiée sur l'autel de l'immoralité, à l'image d'une société pervertie. Une morale chrétienne bien écorchée au passage, les moines représentés ici comme vils, cupides et concupiscents. Il s'agit bien de satire sociale, sur l'hypocrisie des bien pensants, dans un siècle des Lumières qui prône la liberté d'expression, mais aussi dénonce en filigrane la mainmise de l'Église sur la société.
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Justine et sa soeur aînée Juliette se retrouvent orphelines. Juliette fait fortune dans la débauche pendant que sa soeur va connaître les pires mésaventures en voulant sauvegarder sa vertu, ses principes et sa virginité. Ces aventures sont racontées par Justine qui cache son véritable nom.

Tout d'abord elle est recueillie par un usurier qui l'accuse vite de vol parce qu'elle a elle-même refusé d'en commettre un pour lui. Emprisonnée, elle ne doit sa liberté qu'à une compagne de cellule qui a concocté son évasion. Elle lui offre ensuite de cela de faire affaire avec elle ou d'être violé par ses compagnons. Justine qui finit par s'enfuir se retrouve dans la maison d'une marquise dont le fils complote contre elle. Justine se retrouve accusée de son meurtre. Enfuit à temps elle est recueillie par un chirurgien qui projette un crime effroyable pour la science. Elle s'en trouve estropiée et ne doit la vie qu'à sa fuite qui la mène dans un couvent où elle pense enfin pouvoir trouver le repos. Elle tombe entre les mains de 4 moines totalement dépravés qui lui font subir des années durant les pires sévices. Pour finir, elle est libérée, se trouve voler par un homme qu'elle secoure puis sauve un homme attaqué qui la réduit bientôt à l'esclavage. Tous ses tortionnaires, d'une manière ou d'une autre, font fortune au fur et à mesure que Justine s'enfonce dans la misère et l'exploitation. Alors qu'elle est sortie de l'esclavage par un faussaire plus humain, celui-ci est arrêté et Justine aussi. Condamnée, elle doit son salut à un magistrat. Mais elle retrouve alors celle qui l'avait libérée de prison qui lui propose un coup. En tentant de l'éviter, elle se retrouve soupçonner, d'autant que l'infortuné visée s'apprêtait à lui offrir le mariage. Il meurt empoisonné. Elle s'enfuit à nouveau et là en tentant de sauver un bébé d'un incendie se trouve accusée de l'avoir sciemment tué dans le feu et d'en avoir profiter pour commettre un vol. Condamnée à mort elle est sur le chemin de Paris quand elle raconte ses mésaventures à celle qu'elle ne sait pas être sa soeur, Juliette. Touchée par autant d'infortune, Juliette offre à sa soeur de la prendre avec elle.

Sade à plusieurs reprises fait le procès de la vertu dans un monde dépravé, tout en décrivant une société où seule le vice peut triompher en niant l'égalité, le travail, la tempérance. Il se pose comme un défenseur de la liberté et des valeurs de la révolution dans un ouvrage écrit en 1787.
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Enchainer par Sade après Laclos etait tentant. La confrontation est cruelle pour le marquis mais il faut bien qu'il souffre aussi!
Si Les infortunes de la vertu est du meilleur Sade, sa réputation est alors quelque peu surfaite.

Si l'on considère Sade l'érotomane il ne dépasse pas la suggestion coquine, Sade le persécuteur est un peu plus présent mais les sévices restent modérés, quant à Sade philosophe s'il développe son athéisme et son apologie du plaisir libre ça ne va pas bien haut.

Restent la veine comique : l'accumulation des infortunes de la pauvre Juliette devient amusante à la longue, et plus intéressant le sous-entendu politique : Juliette est bien sûr la métaphore du peuple qui reste vertueux alors que les riches aristocrates ou parvenus lui imposent brimades et avanies.
A l'époque de Sade c'était sans doute subversif.
Il demeure que l'oeuvre est bien écrite mais, somme toute, sans grande portée et ne mérite pas le Panthéon.
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Cette première version de Justine ou les malheurs de la vertu m'a rappelé les Crimes de l'amour: composée à la même époque que d'autres nouvelles, elle en a plusieurs caractéristiques, bien qu'elle soit plus longue. L'intrigue est rédigée dans un style très épuré, sous forme de témoignage, et a pour but de démontrer qu'il vaut mieux suivre la vertu que le vice, même si le prix en est une vie de malheurs comme ce fut le cas pour cette pauvre Justine. Néanmoins, je n'ai pas été convaincue par cette démonstration: celles des libertins du livre sont bien plus convaincantes, de même que l'intrigue elle-même. Là où Justine, toujours vertueuse, ne récolte qu'infortunes, les scélérats qu'elle rencontre courent de succès en succès. J'ai retrouvé dans cette oeuvre quasi toute la philosophie du divin marquis et tous les arguments que je lui connaissais (notamment grâce à le livre de Sade. le divin marquis en 100 leçons essentielles) en faveur du vice.


J'espère trouver une version moins épurée dans ma prochaine lecture: Justine ou les malheurs de la vertu et être davantage séduite.
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Il y a des années que je me propose de lire Sade. Voila je m'y suis mis et la lecture est plutôt difficile !
Dans ce court roman, Sade outrage joyeusement la vertu en l'innocente personne de Justine, orpheline sortie du couvent et qui choisit les voies de la morale chrétienne comme principe d'existence. Sortie en même temps du couvent, sa soeur Juliette choisira la voie opposée (celle du vice) et connaîtra fortune et honneurs. A lire par curiosité
Lien : https://www.babelio.com/resr..
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