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EAN : 9782264060525
504 pages
10-18 (17/04/2014)
4.17/5   408 notes
Résumé :
« Ma mère est morte deux fois. » C’est par ces mots qu’Esma, jeune femme kurde, commence le récit de l’histoire de sa famille née sur les rives de l’Euphrate et émigrée à Londres en 1970.

L’histoire, d’abord, de sa grand-mère dans le village de Mala Car Bayan, désespérée de ne mettre au monde que des filles, elle qui sait combien la vie ne les épargnera pas. L’histoire de sa mère, Pembe la superstitieuse, et de sa tante, Jamila la guérisseuse, sœurs j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
4,17

sur 408 notes
Jolie construction de petits bouts de vie autour du couple formé de l'Istanbuliote Adem fils d'ivrogne et de la jumelle Kurde Pembe dont la mère est morte en accouchant sa neuvième fille, leur émigration à Londres, leurs trois enfants, la destruction d'Adem addict aux jeux et aux femmes, le faux pas de Pembe et l'honneur que leur fils Iskender se doit de laver, la prison.

Avec Elif Shafak on voyage, Londres, Istanbul, mais on voyage surtout dans la tête de ses personnages, qu'ils soient homme, femme, enfant, vieillard, généreux, vulnérable... tel le mystique Zeeshan, compagnon de cellule, la guérisseuse Jamila ou l'amour tendre et platonique du jeune Yunus pour la punk Tobiko. Ainsi le livre serait beau même sans le crime et son incroyable dénouement.

Et pour moi, sa créativité, généreuse, qui semble sans effort est un véritable cadeau!
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Bonjour à toutes et tous ! Aujourd'hui je vous invite à faire un tour dans un petit village kurde ! On y va ?

Nous sommes en 1945, Naze met au monde les jumelles Pembe et Jamila, alors qu'elle a déjà six filles et qu'elle voulait tellement un garçon ! Un garçon, c'est tellement plus important qu'une fille !

Et le temps passe, Pembe est mariée et a 17 ans, elle met au monde son fils Iskender…

Pembe finit par partir vivre en Angleterre avec son mari, l'homme que sa soeur Jamila aimait ; Jamila reste au village…

Nous allons suivre les destinées de Jamila et de Pembe (et de ses enfants) ; laquelle est la plus libre, la plus heureuse ? Jamila qui est restée au village et qui est restée fidèle à son premier amour ? Ou Pembe qui rêvait de liberté et d'émancipation et qui s'est marié avec un homme qui ne l'aime pas…

Nous suivons l'histoire de la famille, en pays Kurde ou en Angleterre ; chaque membre de la famille raconte son expérience de son point de vue…

Ce roman raconte la difficile condition des femmes, mais aussi les rêves d'émigration et d'eldorado, vite fracassés contre la réalité ; il est très difficile de s'adapter dans un pays, qui ne vous verra toujours que comme un étranger responsable des difficultés que le pays traverse… Doit-on renier ses racines pour « s'assimiler » au pays, ou doit-on garder ses racines ?

Bref, un magnifique roman sur la difficulté de l'immigration et les conditions de la femme dans certains pays ! C'est divinement bien écrit, et nous prenons conscience que nous ne sommes pas tous égaux selon l'endroit où nous sommes né(e)s…

À lire confortablement installé sur un tapis en laine, en grignotant du Tulumba (beignets imbibés de sirop) accompagné de thé noir. Bonne lecture !



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Entre traditions et modernité, culture et exil, Elif Shafak construit petit à petit une oeuvre à part, où les histoires de famille au destin marquant révèlent des personnages pris dans des conflits qui les dépassent, entre sentiments personnels et devoirs vis-àvis de leur communauté. Son écriture incisive faite à la fois de vocabulaire précis et de métaphores bien concrètes porte ces destins jusqu'à l'extrême de leurs situations, les croisant et les entrecroisant dans la montée du drame, comme dans un kaléidoscope à multiples facettes. Hommes, femmes, parents et enfants s'aiment et se confrontent sans cesse, se cherchent et se fuient , pris dans l'engrenage de leurs amours, de leurs amitiés, des influences et des rencontres qui forgent leur destin, communauté turque et kurde en exil à Londres.
"Crime d'honneur" est l'histoire d'une femme qui sera assassinée par un jeune homme qui la croit infidèle à son mari, mais c'est surtout l'histoire de cette communauté prise en étau entre liberté occidentale et valeurs propres. Les personnages sont riches, profondément humains, et leur histoire sonne juste d'un bout à l'autre. On est pris dans cette histoire comme dans un tourbillon qui nous entraîne au-delà de nous-mêmes, au-delà des choix que nous sommes tous un jour ou l'autre amenés à faire et qui sont pour certains, beaucoup plus difficiles et douloureux que pour d'autres. Ce n'est pas le livre de Shafak que je préfère, mais c'est tout de même superbe, éblouissant d'intelligence des êtres et des situations.
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Une histoire que je ne saurais définir mais qui m'a pris mon coeur, me l'a écrasé pour me le redonner tout en morceaux…chacun des thèmes abordés m'a touché au plus profond de moi, je ne savais plus quoi faire à part penser à cette histoire, à ces personnages, à cette chose…bref ce livre est un coup de coeur qui m'a brisé en mille morceaux.

L'auteur nous présente une panoplie de personnages différents, on se perd un peu au début pour ensuite s'y retrouver et comprendre que chaque Homme est une histoire, que chaque Homme a son importance…au final je me suis attaché à chacun de ces personnages parce qu'ils ont tous leur raisons, leurs histoires, parce qu'on a tous un coeur brisé ! Quand on lit ce livre on se dit qu'il n'y a pas de notion de bonheur qui peut exister parce que tout n'est que faux…

On a aussi le fait générateur de l'auteur pour nous raconter toute cette histoire…il faut dire qu'elle est horrible, glaçante…mais si elle se contentait de raconter le fait dans un style journalistique, ça l'aurait resté, mais le pire c'est qu'elle tente de comprendre, d'expliquer, de voir comment ça s'est passé…ça en devient juste trop émouvant, haletant et surtout, on se sent impuissant face à toute cette histoire qui se déroule telle une machine infernale !

Elif Shafak, écrivaine turque a la renommée quasi-mondiale. Je me demandais bien ce qui faisait cette renommée et je m'étais acheté quatre de ces livres pendant un de mes voyages en Turquie et conséquence, je viens tout juste de la lire. Résultat ? Elle a une plume splendide, moi qui ne trouvait pas le turque excessivement beau du point de vue littéraire, j'ai changé d'avis puisque quand c'est bien écrit, c'est beau et même très !

Durant toute ma lecture, ce livre est devenu une obsession. Je pensais à Iskender, à son histoire, et je trouve que mes moments préférés (ou j'étais le plus triste quoi et le plus à fond dans l'histoire…) c'était surtout dans les lettres d'Iskender. Son histoire est bouleversante, on ne sait même plus comment réagir face à lui, l'apprécier, le détester…que faire ? On ne sait pas, et ça nous trouble et nous fascine encore plus…

PS : Il faut savoir que j'ai bien pleuré en lisant ce livre surtout en lisant les lettres de certains personnages qui sont justes bouleversantes vu le contexte…

J'ai adoré la trame narrative ! On fait des espèces de saut dans le temps parfois alors que parfois c'est linéaire, j'avais un peu peur de m'y perdre, mais on s'y retrouve assez vite. Et les points de vue puzzle qui se complète est encore meilleur puisque ça nous permet de tout comprendre et de remplir le puzzle qu'on a en nous.

La fin !! Je ne m'y attendais pas du tout, mais pas du tout…je ne sais pas si d'autres lecteurs s'y attendaient, mais moi, PAS DU TOUT ! Elif Shafak m'a choqué, m'a surpris, elle m'a fait espérer avant de me remettre dans un gouffre, à cause de ce livre, je suis passé à travers toute la panoplie des sentiments existants…bref, la fin est bien comme elle est même si j'aurais eu quelques questions à l'auteur si je la vois !

Après quelques temps de réflexion, il me vient à l'idée que cette fin est super bien fait, qu'elle insiste encore plus sur l'aspect message social de ce livre, que ce livre n'est pas une « simple » histoire (comme dans la réalité) mais surtout une fiction qui permet d'insister sur quelque chose qui permet de montrer l'horreur de la situation. Si vous ne m'avez pas vraiment compris, je vous comprends, il faut que vous lisiez le livre.

Il ne faut pas oublier l'aspect message social de ce livre. Il n'est pas clairement dit, mais on le comprend aisément. le crime d'honneur, acte horrible qui détruit des familles surtout à cause des malentendus, des problèmes de communications, à cause de valeurs qui ne sont même pas bafoués…bref un très beau message à travers une histoire brisante !

A part le crime d'honneur, il y a encore de nombreux sujets traités comme les parents, les enfants, les relations entre enfants-parents, la famille…brève un peu de tout ça pour faire cette histoire touchante au possible.

Pour terminer, je vous conseille ce livre. Il est à lire si vous voulez découvrir une histoire émouvante, triste, magnifiquement bien écrite (pour la traduction, je ne peux rien dire…) pour découvrir la vie d'Iskender…

- Ce livre est unique -
Lien : http://letteraturaa.wordpres..
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Etre Européen, et lire un roman d'Elif Shafak, c'est remettre en question sa propre culture, avoir l'impression qu'elle est complètement incohérente et pervertie. Ce « Crime d'honneur » c'est un peu ça: nous faire comprendre des coutumes qui ne sont pas les nôtres, des règles que nous ne connaissons pas, nous faire accepter que notre mode de vie est largement questionnable et qu'il y a des valeurs que nous avons oubliées en cours de route.

Elif Shafak nous plonge au coeur des traditions et des cultures kurdes et turques, lorsqu'elles sont confrontées à un monde qui n'est pas le leur, celui de l'Occident, de l'Angleterre. On prend véritablement la mesure de ce que c'est que de vivre dans une contradiction permanente, chercher à maintenir son identité et ses valeurs, face au laxisme d'une société qui nous pousse au vice.

La famille d'Esma a beau être atypique, on s'y attache, à chacun d'eux, chaque personnage, malgré ses contradictions et ses faiblesses, puisque chacun d'entre eux au final a des raisons d'être ce qu'il est, des circonstances atténuantes. On se laisse porter par l'histoire, persuadé que dès le début, on n'a tout compris. En fait, les indices ont beau être disséminés tout au long du récit, on ne comprend rien du tout, et on hallucine jusqu'à la fin.

Magistral.
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critiques presse (1)
LaPresse
10 juin 2013
Ce roman est intense et parfois déroutant. D'autant qu'il est un peu difficile à suivre, au début, à cause de nombreux aller et retour dans le temps. Au fil des pages, tous les morceaux du puzzle finissent par se mettre en place.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (107) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant, rien ne l'obligeanit à vivre seule dans une contrée si reculée. Elle aussi aurait pu partir. (...)

À trente-deux ans, elle n'était déjà plus toute jeune, et elle avait depuis longtemps dépassé l'âge de convoler.(...)
Elle aurait pu se marier avec un handicapé ou un vieillard, comme elle aurait pu accepter d'être une seconde épouse- ou une troisième, ou une quatrième, même si c'était rare.Seule la première épouse était légale, bien sûr. Elle seule pouvait aller à l'hôpital, au tribunal ou à la perception, et prétendre être une femme mariée avec des enfants légitimes mais dans cette partie du pays, on ne se rendait pas dans de tels lieux, de toute façon, tant qu'on n'avait pas de graves ennuis, qu'on ne mourait pas d'une infection ou qu'on ne perdait pas l'esprit. Dans ces cas, quelle différence cela pouvait faire d'être la première ou quatrième épouse ?

(10/18, 2016)
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Londres, octobre 1977

Pembe avouait ne jamais avoir compris comment ses enfants pouvaient être si différents, et Yunus était différent. c'était l'introverti. Le philosophe. Le rêveur. L'ermite qui vivait dans sa propre grotte imaginaire, celui qui trouvait des richesses dans les choses ordinaires, de la compagnie dans la solitude, de la beauté partout. (...)
De ses trois enfants, Yunus était le seul prématuré qui, de plus, avait refusé le sein et avait dû être élevé au biberon.
- Tu vois le résultat ? ça l'a rendu distant, inaccessible, se plaignait-elle.
Alors qu'Iskender aspirait à contrôler le monde et qu'Esma voulait le changer une fois pour toutes, Yunus voulait le comprendre. Simplement.





(10/18, 2016, p.95 )
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Une fois, après un orage, il était tombé sur des créatures des profondeurs rejetées sur la rive. ça l'avait choqué de voir ces organismes si singuliers sans espoir, après ce déplacement. Au fil des ans, tandis qu'il travaillait dans de nombreuses villes occidentales, il s'était souvenu de cette scène en observant la vie des immigrants de première génération. Eux aussi étaient coupés de leur environnement naturel. Dans leur nouveau cadre, ils avaient du mal à respirer, ils étaient vulnérables, ils attendaient que l'océan les remporte ou que la plage avale leur inconfort, les aide à se faire une place. Elias comprenait ces émotions, car il s'était toujours considéré comme un homme vivant en marge d'autes cultures, mais, fondamentalement, il était différent d'eux. Il pouvait survivre n'importe où, puisqu'il n'était attaché à aucun bout de terre.
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On a vite appris l'anglais, contrairement à nos parents, maman en particulier. Ce n'était pas la grammaire qu'elle n'arrivait pas à saisir, juste qu'elle n'avait pas confiance dans la langue.
Ce n'est pas qu'elle était plus à l'aise en turc ni même dans son kurde natal ! Les mots créaient des ennuis, à son avis.À cause d'eux, les gens se comprenaient mal.(...)
Maman aimait les chansons, les berceuses, les recettes et les prières, où les mots, s'ils avaient une quelconque importance, n'étaient
que secondaires.

( 10/18, 2016, p.200 )
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A une époque, je me croyais de taille à réaliser de grandes choses, à livrer des batailles épiques, à défendre des idéaux. J'allais devenir écrivain et militante des droits de l'homme. Je voyagerais par le monde pour voler au secours des opprimés, des victimes. J.B. Ono- le célèbre auteur de romans où personne ne se laisse piéger par l'amour. J'avais souhaité être au centre du monde. J'ai fini par accepter de n'être qu'un des nombreux personnages d'une histoire, et encore, pas un des principaux.
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