Aimez-vous Brahms...

Mais mais mais... 3,45/5 Seulement !?!! Je m'élève contre cette injustice. J'ai tellement aimé cette lecture.

Cette femme si touchante -entre ces/ses deux hommes, ses questionnements, et sa personnalité- je me sentais si proche d'elle...
Françoise Sagan a écrit un très beau roman.

Mais mais mais... troublée, j'ai oublié de vous demander : Aimez-vous Brahms... ?

Paule aime Robert.
Robert aime Paule.
Simon aime Paule.

Et puis Paule pense que Robert ne l'aime plus.
Robert aime encore Paule mais pas qu'elle.
Simon aime toujours Paule.


Un triangle amoureux où tout le monde aime fort mais mal, où chacun attend de l'autre ce qu'il ne peut pas ou ne sais pas lui donner.
Si le postulat de départ n'est pas d'une originalité folle, la plume de Françoise Sagan donne tout son sel et sa beauté à ce récit d'amours malheureuses. Des personnalités ciselées, une psychologie subtile et un texte qui allie simplicité et force.

J'ai beau me dire qu'il s'agit des états d'âmes de bobos parisiens, je suis sous le charme de l'écriture de Françoise Sagan. Quelle justesse et quelle sensibilité ! Tout sonne juste et c'est comme si j'avais vécu l'histoire de cette femme amoureuse.
Car "Aimez-vous Brahms.." c'est un roman à ambiance, l'histoire de Paule qui, approchant la quarantaine, s'interroge sur sa vie et son amour pour Roger. Celui avec qui elle entretient une liaison passionnelle depuis plusieurs années a choisi de ne pas vivre avec elle pour garder sa liberté. Ils se bornent à partager quelques soirées et quelques nuits uniquement lorsque Roger est disponible. Il ne l'est pas assez souvent pour Paule qui connaît les infidélités répétées de Roger. Mais lorsqu'on aime on ferme les yeux si cela peut rendre heureux l'être aimé.
Mais Paule va rencontrer Simon, beau jeune homme de vingt-cinq ans qui tombe fou amoureux d'elle. Ses sentiments ne sont pas réciproques. Elle n'est pas du genre à jouer les cougars (terme que l'on n'utilisait pas en 1959). Pourtant, son coeur délaissé va répondre à la délicatesse de Simon qui lui demande si elle aime Brahms en l'invitant à aller au concert. Comment résister ?
Pourtant Roger restera quelqu'un d'inéluctable.
Cette histoire d'amour avec trois protagonistes n'a pas besoin de heurts ni de vagues pour être appréciée. Ce sont les hésitations et les interrogations de Paule qui en font la richesse.

Comment vous dire à quel point je trouve délicieuse la plume de François Sagan ? Cette justesse qui heurte les mots autant qu'elle les caresse ? Cette abandon ravissante comme si le temps était suspendu à chaque mot... Une tristesse indéfinissable qui se glisse entre les lignes ? Voilà tout ce que j'aime chez cette auteure, ce qui me fait dire que la littérature est la plus merveilleuse chose que l'Homme a crée !

Que j'aime ces lectures un peu surannées, ces vieux livres de poche aux pages jaunies et à l'odeur de poussière, ces histoires parisiennes dans lesquelles ils ne se passent pas grand chose mais qui dépeignent si bien les relations humaines, quelque soit l'époque où se déroulent les faits.
63 ans (!) après sa parution, ce triangle amoureux n'a rien perdu de sa vérité. Les affres de la quarantaine s'abattent toujours de la même façon sur les femmes et certains hommes n'ont pas abandonné cette goujaterie qui caractérise Roger dans le roman. On sera juste nostalgique des cocktails et des soirées dansantes avec orchestre.

Paule a trente neuf ans, elle est décoratrice d'intérieur. Depuis six ans, elle entretient une liaison avec Roger. Mais lui, effrayé à l'idée de s'engager, continue de jouir de toute sa liberté, enchaînant les maîtresses et ne voyant Paule que quand l'envie se fait sentir.

Elle a quitté une situation et un mariage stable pour reprendre sa liberté et les reines de sa vie, elle se sent lasse de cette situation. Elle ne supporte plus d'attendre l'appel téléphonique qui viendra la libérer de sa pesante solitude, de ces soirées où elle se plie aux envies de sortir de son amant alors qu'elle voudrait se reposer.

Elle aime Roger mais Roger l'aime mal, alors elle cède aux avances du jeune, beau et charmant Simon qui avec la fraîcheur de ses vingt-cinq ans l'aime avec dévotion.
Mais l'amour n'est point chose facile, il ne se commande pas…

Un triangle amoureux où tout le monde a vocation à souffrir.
Du pur Françoise Sagan.
Toujours avec ce langage naturel, cette même franchise, cette même sensibilité et cette pointe d'ironie qui font le charme des romans de Sagan. Je suis toujours bluffée par sa justesse quand il s'agit de décrire les attentes, les frustrations, la complexité du sentiment amoureux. Cela résonne tellement vrai que cela fait de ce roman un roman assurément touchant.

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« Elle n'avait envie de rien. Et elle avait peur de rester seule deux jours. Elle haïssait ces dimanches de femme seule : les livres lus au lit, le plus tard possible, un cinéma encombré, peut-être un cocktail avec quelqu'un ou un dîner et, enfin, au retour, ce lit défait, cette impression de n'avoir pas vécu une seconde depuis le matin »

Mon premier livre de Françoise Sagan, et quelle belle découverte !
Ce triangle amoureux m'a complètement convaincu, l'autrice emploi les bons mots

On fait connaissance avec un couple qui se dit vivre en toute liberté - mais comme souvent un de seuls des deux le vit pleinement

Je devrais d'abord avouer que la seule et unique chose m'ayant poussée à lire ce roman, c'est son titre "Aimez-vous Brahms..." Oui, j'aime Brahms, et je voulais savoir ce qu'il en était! Evidemment, Brahms n'est mentionné que deux fois dans le livre, la musique classique seulement quelques fois de plus.. Mais ce fût cependant loin d'être une déception. Si je devais résumer l'intégralité de ce roman en un seul mot, je choisirais sans aucune hésitation le mot "tendresse". Ce livre s'apparente en effet, à une vraie boule de tendresse. Jeune femme déchirée entre deux hommes, qui la comblent de différentes manières. L'incapacité de se détacher d'un homme qui la fait souffrir pour se diriger vers quelqu'un de bien plus pur et prêt à la combler. Ce fût une lecture très émouvante, mais aussi très (très, trop?) rapide. Dévoré en moins de deux heures, je fus absolument retournée par les mots parfaitement bien choisis de Françoise Sagan pour exprimer l'amour, le désir, la maturité, la pureté de la jeunesse...

Drôle de sensation que la lecture de ce livre à l'aube de la quarantaine, quand vous venez de vous séparer d'un conjoint de treize ans votre cadet.
On n'a rien inventé.
La vie. L'amour. Les miroirs.
Le temps qui passe et qui ne guérit pas tout, et c'est tant mieux.
Il y a des blessures qui ne doivent pas se refermer trop vite, pour laisser de belles cicatrices.
Je l'ai lu d'une traite aujourd'hui, sous la couette. Il pleuvait. J'avais beaucoup de choses à faire, c'est (encore) le livre qui a gagné. On ne dirait pas comme ça, mais ça met du baume au coeur. Littéralement.

J'ai d'abord craint une histoire banale. Une femme de quarante ans, tiraillée entre un homme de son âge qui la délaisse, et un jeune homme de quinze ans son cadet, qui l'adore, la choie, mais....qui a quinze ans de moins qu'elle.
C'est le côté inéluctable de ce roman écrit en 1959 qui m'a fasciné. La même histoire écrite aujourd'hui ne serait sans doute pas la même. Cette boucle, qui, en dépit de tout , se renoue pour ramener Paule à son point de départ, sans qu'elle puisse faire autre chose que d'être la spectatrice de son propre destin. La fin est admirable, abrupte, désespérée. J'ai adoré ce roman divinement bien écrit.