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EAN : 9782246799610
288 pages
Grasset (16/01/2013)
3.24/5   78 notes
Résumé :
Paris, 2060. Après le clonage des êtres vivants, la loi autorise celui des personnes mortes depuis au moins de soixante-dix ans.
Et si l'un des clones d'Adolf Hitler avait été gagné à la tombola, par un gamin et son père, spécialiste de l'Histoire du XXe siècle?
Et si ce Dolfi paisible s'était échappé?
Et si le passé revenait? Et si un homme seul pouvait empêcher le pire?
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Paris, 2060. Tycho Mercier est un cinquantenaire plutôt heureux. Depuis son divorce, ce professeur d'histoire a la garde de son fils et il partage son temps entre ses cours à la Sorbonne, la rédaction d'un livre et l'éducation de Bruno. Spécialiste du XXè siècle et passionné par la seconde guerre mondiale, il a transmis le virus à son fils et tout deux vivent en bonne entente entre les ouvrages qu'ils dévorent et les musées et autres sites de combat qu'ils aiment à visiter. Entièrement dévoué à son fils et à ses étudiants, Tycho a délaissé sa vie sentimentale, tout juste s'il jette un regard concupiscent à la Marilyn de Bassompierre, le clone de son voisin, le notaire à la retraite. Parfaite reproduction de la star américaine, elle est bien tentante cette Marilyn mais Tycho n'irait jamais jusqu'à s'offrir un clone, gadget bien au-dessus de ses moyens et pour lequel il n'éprouve que peu d'intérêt. Pourtant, un hasard de circonstances va le placer dans une bien délicate situation. En rentrant du travail, il trouve Bruno en compagnie d'un clone dans son salon! Et pas n'importe quel clone! Même si la caractéristique petite moustache a été rasée, le doute n'est pas permis: c'est bien Adolf Hitler qui est assis dans son fauteuil! Partagé entre dégoût, effroi mais aussi curiosité, Tycho se raisonne, ce modèle est prohibé, il faut s'en débarrasser! Mais la chose s'avère plus compliquée que prévu. Complètement dépassé, Tycho garde son A.H.6, rebaptisé Dolfi, bientôt rejoint par une Marilyn en plein désarroi après l'AVC de son propriétaire. Il est loin de se douter que c'est là le début d'une longue et tumultueuse aventure....


Les clones sont-ils des êtres humains comme les autres? C'est la question à laquelle se confronte Tycho Mercier le narrateur de cette histoire. Crées pour servir l'homme, élevés pour obéir, dépourvus d'opinion et de volonté propres, ils n'en ont pas moins apparence humaine et peut-être même éprouvent-ils des sentiments. Victime de son apparence qui renvoie aux pires heures de l'Histoire, l'A.H.6 est pourtant innocent des méfaits de son original. Dans les faits il est difficile d'associer cet être effacé qui tond le gazon et taille les haies sans broncher, qui se délecte d'un bol de chocolat chaud avec le Führer qui fit trembler le monde... Mais que deviendrait-il s'il tombait entre les mains d'un nostalgique du IIIè Reich?
Roman d'anticipation certes, Dolfi et Marilyn frappe surtout par son réalisme. La France de 2060 n'est pas très différente de celle de 2013. Les voitures électriques se sont généralisées, réchauffement climatique oblige. Des pays cèdent parfois un petit morceau du territoire national à un riche homme d'affaires, histoire de renflouer les caisses de l'Etat, crise oblige. Mais finalement, la vraie différence réside surtout dans l'apparition des clones. Et cela, c'est pour demain, peut-être même aujourd'hui...
Menée tambour battant, l'aventure extravagante de Tycho Mercier fait froid dans le dos quand on imagine qu'elle pourrait se produire vraiment mais ne tombe pas dans l'alarmisme, sauvée par une forte dose d'humour corrosif.
Un livre qui sort des sentiers battus, qui émeut, qui interroge, qui divertit, bref un livre à lire absolument.
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Dans un avenir pas si lointain, la vente de clones de personnalités décédées est autorisée. Tycho Mercier aperçoit d'ailleurs la Marilyn Monroe de son voisin très régulièrement. Mais bien sûr, il est contre cela, contre la forme d'esclavagisme à laquelle les clones sont soumis, nouveaux hommes à tout faire et femmes de ménage/prostituées de luxe. le sort s'abat un jour sur lui quand il découvre qu'on lui a livré le clone d'Adolf Hitler, prix d'une tombola douteuse à laquelle il n'a même pas participé et surtout article prohibé. Mercier ne veut pas d'ennuis, il cherche à s'en débarrasser. C'est pourtant comme ça que les ennuis commencent...

L'idée de François Saintonge (auteur anonyme sous couvert de pseudo, l'on ne sait trop pourquoi) est brillante, originale et inattendue. le caractère éminemment éthique et politique du récit, la narration ancrée dans un futur très proche bien que furieusement contemporain, le cheminement philosophique sur le retour de l'esclavagisme et donc le retour constant de l'homme à ses erreurs passées donnent à l'histoire une dimension particulièrement intéressante. Toute la première partie est captivante, malgré quelques digressions historiques et un personnage principal peut-être un peu trop lisse et idéologiquement élevé (à bien y réfléchir il est instruit en fait, ce qui n'est pas plus mal !). La deuxième partie prend un tour encore plus horrible, en dénonçant la présence certaine encore aujourd'hui de gens à qui un tel personnage manque.
Le contenu total, habilement écrit, accuse mais également alerte la science, les gouvernements et les populations des dérives possibles et surtout plausibles auxquelles peuvent mener de telles expériences de clonage. Il est prouvé que la loi encadre une majorité d'individus, mais n'empêche pas certaines personnes de s'en affranchir et d'agir à leur guise.
La fin, quant à elle, est sûrement un peu facile et n'est pas du même niveau de moralisation que le reste. Dommage. Elle montre toutefois que personne n'est infaillible, que chacun peut aisément revenir à ses instincts primaires de domination et de possession, tout comme prouve que malgré les erreurs, L Histoire continuera de se répéter, parce que l'Homme est homme et qu'il ne changera pas.
Ce livre constitue une excellente découverte, qui interroge les tréfonds mêmes de nos âmes tout comme de nos civilisations.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Tycho Mercier est professeur d'histoire. Divorcé, il vit avec son fils Bruno. Lors d'une tombola organisée dans un centre commercial, Bruno remporte le premier lot, que, naturellement, il s'empresse de ramener à la maison : or, ce lot, c'est… un clone d'Hitler. A.H. 6 plus précisément, puisqu'il est le sixième d'une série de 12 clones du dictateur nazi. Car, il faut le préciser, l'histoire se déroule en 2060, et le clonage est désormais monnaie courante. le voisin des Mercier n'a-t-il pas lui-même pour sublime gouvernante, un clone de Marilyn Monroe, sur lequel Tycho Mercier lorgne parfois avec envie ? Sauf que la détention d'un clone d'Hitler est prohibée, ce qui place Tycho Mercier dans une position plutôt délicate. Car A.H.6 est, comme tous les clones, soumis aux humains, et rend ainsi de multiples services dans la maison (passer la tondeuse, tailler la haie,..). Doit-il donc s'en débarrasser de cet «invité» à la fois très discret mais aussi particulièrement encombrant ? Quand le clone de Marilyn trouve aussi refuge chez les Mercier, l'affaire se complique…

« Dolfi et Marilyn » est un roman original, qui surprend au premier abord par le fait que le monde dans lequel évoluent les personnages est finalement très proche de celui que nous connaissons à l'heure actuelle…hormis bien entendu la présence notable des clones.

L'histoire est assez prenante, notamment car le lecteur ne sait pas vraiment la direction que celle-ci va prendre : va-t-on en rester au registre de la comédie, ou aller vers quelque chose de plus dramatique ? Un petit bémol peut-être en revanche sur la dernière partie du livre : j'ai eu le sentiment que l'auteur était un peu dépassé par les derniers développements de l'histoire, et qu'il ne savait plus vraiment comment achever celle-ci…

Ceci dit, « Dolfi et Marilyn » demeure un roman vraiment plaisant, qui, sous couvert d'une histoire en apparence légère, suscite beaucoup d'interrogations chez le lecteur, par exemple sur l'Histoire (avec un grand H) ou sur les progrès scientifiques.
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Pour vous mettre en situation. L'histoire se déroule à Paris, en 2060. Cloner est chose courante, mais pas n'importe qui ou n'importe comment (des réglementations ont été établies), surtout lorsqu'il s'agit de personnages historiques. Mais lorsque des personnes décident de cloner Adolf Hitler, en série limité, très vite des questions éthiques se posent. Certains clones sont alors victimes de torture ou tués (hors tuer un clone est puni par la loi, au même titre que celui de tuer un homme). Rappelé par le fabricant, il en demeure pourtant un dans la nature qui réapparait de manière surprenante et inattendu pour son futur propriétaire.
Ainsi lorsque Tycho Mercier, professeur d'Histoire à la Sorbonne, et narrateur de ce livre, rentre chez lui et trouve, assis dans son fauteuil, le clone d'Adolphe Hitler, un mélange de sentiments le traversent : l'étonnement, mais surtout la colère contre son ex-femme qui a gagné ce lot étrange dans une tombola d'un supermarché et l'a donné à leur fils. Mais voilà en tant que professeur d'Histoire spécialiste du XXe siècle, avoir une copie d'Hitler dans son salon à de quoi susciter la curiosité. Sa moustache rasé (certainement par un employé du supermarché), mais sa mèche toujours présente, il n'en est pas moins reconnaissable. Ce cadeau fait le bonheur de son fils, qui voue une étrange passion pour la Seconde guerre mondiale (causé par celle du père bien sûr). Lui veut le garder, mais pour son père hors de question vu les risques encouru s'il se fait prendre. Dès lors il s'agit pour lui de s'en débarrasser...
le personnage de Tycho Mercier est très intéressant. Il se trouve tiraillé entre son intérêt, sa curiosité pour A.H.6, le clone d'Hitler, et la crainte de subir des poursuites judiciaires. Dans un premier temps, un malaise plane quant à sa présence et l'idée de se servir du clone ne lui plaît pas. Après diverses démarches infructueuses, il se voit obligé de la garder sous son toit. C'est alors qu'il commence à lui confier de basses tâches : peindre un mur, tondre la pelouse, tailler la haie. Hitler transformé en une sorte d'esclave. Car que sont ces clones et à quoi servent-ils finalement auprès des hommes, sinon à cela, les servir. Voilà Hitler, rebaptisé Dolfi, réduit à l'état de sous-homme. Sa curiosité d'historien va aussi se matérialiser par des questions pour déterminer s'il a conscience d'être un clone et de qui il est le clone. En bref, Tycho est face à un problème qu'il ne sait pas comment résoudre, hésite sans cesse sur le comportement à adopter et cette hésitation va l'entrainer dans une suite d'évènement qu'il ne va pas contrôler.
Rebondissement dans l'histoire quand la Marilyn de Bassompière (voisin de Tycho), objet de fantasmes de ce dernier, débarque chez lui perdue. Homme au grand coeur, le voilà avec un deuxième clone sur les bras, mais un clone illégale. Double infraction pour notre narrateur qui s'enfonce inexorablement. La menace d'une arrestation, d'une dénonciation se fait plus pressante, et pourtant quand celle-ci arrive, elle nous tombe dessus brusquement. L'auteur nous installe dans le quotidien de Tycho et fait tout voler en éclat sans ménagement.
Les clones en fuite, Tycho retrouve sa vie d'avant et s'en sort plutôt bien avec la justice. Mais son aventure avec les clones et loin d'être finie. Leur sort l'intrigue. Sont-ils morts ? Se cachent-ils toujours, mais où ? Grâce à un médecin de son quartier, il va retrouver la trace de Marilyn et immanquablement celle d'A.H.6. Dans cette seconde partie, l'auteur nous réserve un tas de surprises et de révélations sur le couple improbable Dolfi/Marilyn. La dynamique est tout autre et là nous auront notre réponse à la question : et si le passé revenait ? Cloner un tel personnage, s'il attise les haines, peut aussi raviver certaines croyances idéologiques. Ainsi le clone innocent de tout péché, hormis celui d'être le clone de Hitler, se retrouve piégé par son apparence. le fait même de l'appeler Dolfi souligne tout de même l'innocence du clone. Fidèle à lui-même, Tycho se retrouve témoin d'un retour en arrière, bien malgré lui à cause de sa curiosité une fois. Son hésitation le perd encore et le voilà un mauvaise posture. Cette dernière partie m'a laissée bouche bée, je ne m'attendais pas à ce que l'histoire prenne de telle proportion.
Voilà un roman que je n'oublierais pas de sitôt. Tour à tour drôle (lorsqu'on imagine Dolfi tailler les haies, boire innocemment son chocolat chaud, lorsque Marylin débarque à son tout), et réflexif (lorsqu'il est question d'éthique et d'humanité dans le rapport de l'homme au clone), qu'il faut découvrir
Lien : http://aucafelitterairedecel..
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Une autre de mes découvertes de Saint-Maur en Poche : le « Dolfi et Marylin » du très mystérieux François Saintonge, sorte de contre-utopie littéraire, qui flirte entre sciences, sciences sociales et science-fiction.

2060, notre univers est quasi en tous points identique à celui d'aujourd'hui. Avec la différence que le clonage est désormais très avancé et qu'il est possible d'acheter dans des magasins spécialisés et réglementés un clone de toutes sortes de personnalités. Tycho Mercier, historien à la Sorbonne, n'a jamais eu la volonté d'en acquérir mais se retrouve un soir bien malgré lui en possession d'un clone d'Adolf, prohibé, et d'un autre de Marylin, contrefait.

Une histoire bien sympa qui se lit très vite. La langue est ciselée et fort soignée. Les images que l'auteur fait émerger sont précises et crédibles. C'est très bien écrit. le personnage principal est finement dessiné à travers ce récit homodiégétique disert.

La première partie est légère, non dénuée d'humour. On y fait connaissance avec les personnages au travers des états d'âme de Tycho et c'est plutôt plaisant, même si on se doute souvent de la suite des événements. Saintonge adopte un style papillonnant, ouvrant mine de rien au détour d'anecdotes des pistes de réflexion. À chacun de choisir d'approfondir ou non.

La seconde partie est davantage axée sur l'existence du clone d'Hitler et les dérives que cela peut engendrer chez certains nostalgiques. Exit la frivolité et les péripéties plaisantes, amusantes. L'auteur imagine l'avènement d'un nouvel Etat géré par des illuminés du IIIe Reich. C'est tout de suite moins drôle mais c'est surtout moins convaincant, car parfois trop extravagant peut-être pour être crédible. Ça se lit néanmoins très bien malgré tout, sans contrainte aucune. Je voulais savoir comment se terminait la romance de Marylin et Dolfi.

Un petit roman bien agréable que je recommande pour cet été. Ça change!

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critiques presse (1)
LeMonde
21 janvier 2013
Le ton est ironique, constamment pince-sans-rire, mais comment être plus efficace quand il s'agit, à travers une fable, de montrer l'horreur humaine ? Chaque fois qu'un coin du voile de la comédie se lève sur de plus ténébreux aperçus, l'effroi grandit.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Gerta Gentschel avait-elle été belle, autrefois ? Peut-être. Il n'était plus temps de s'en faire une idée. A près cent réhabilitations chirurgicales, il ne restait plus d'elle qu'une forme approximativement humanoïde.
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" Est-ce que c'est pareil, dans la tête des autres ? Est-ce qu'ils se racontent à longueur de temps des bêtises pour se faire peur ou pour se faire plaisir ? Tous, les chefs d'Etats, les fondés de pouvoir des banques, les bouchers chevalins, les cantonniers au bord des routes ? Si tel est le cas, s'ils sont bien mes semblables sous toutes les latitudes, alors qu'elle bande de jobards que l'humanité."
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Ce que j'aimais, c'était lire des livres d'Histoire. Cependant, si vous vous bornez là, l'Etat rechignera à vous verser un traitement. Pour vivre de l'Histoire, il n'y a pas trente-six solutions, il y en a trois; La première consiste à la faire ( les hommes politiques qui prétendent s'en charger s'arrangent en général pour en vivre confortablement). La seconde exige qu'on l'écrive. Je m'y essayais...On peut enfin l'enseigner.
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- Lui, comment l'appelez-vous ?
- Dolfi.
- Un diminutif affectueux... C'est charmant ! ironisa Grinstein.
- A tout prendre, ça vaut mieux qu'Adolf. (chapitre 14)
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- Je connais un avocat du tonnerre, je te donnerai son numéro...
- Encore un ex ? J'ai aussi besoin d'un plombier compétent, tu as sûrement ça dans ta collection ?
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