AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782021441147
256 pages
Seuil (08/10/2020)
4.02/5   21 notes
Résumé :
Bandian vit seul dans son appartement peuplé de plantes à Pigalle. Serbe d’origine, il se rappelle pourquoi il est arrivé à Paris, moins ce qui l'a poussé à y rester. Sa vie va basculer le jour où on lui confie un contrat pas comme les autres : tuer un magnat de l’armement français, spécialisé dans les drones de combat. Tueur à gages, Bandian aspire pourtant à autre chose, qu’il entraperçoit depuis sa rencontre avec Ailis, jeune photographe noctambule, et son cercle... >Voir plus
Que lire après MogokVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
4,02

sur 21 notes
5
5 avis
4
4 avis
3
0 avis
2
3 avis
1
0 avis
Pour ce premier roman, Arnaud Salaün s'offre le luxe de nous offrir une plume qui ne ressemble à aucune autre. Je m'attendais à un truc violent et sans concession, engagé et revendicateur comme savent l'être parfois les romans noirs.
Mais non, Mogok est unique en son genre, magnifique et sauvage. L'auteur est un maître, ou un esclave, des paradoxes et nous propose une histoire à la fois simple et complexe dans laquelle le protagoniste principal est un barbare cultivé, attachant et effrayant, dévastateur et sensible à la fois.
Le style de l'écriture est personnel comme l'est une signature inimitable sans être alambiquée, la façon de traiter les dialogues notamment est somptueuse.
L'univers décrit dans le livre m'a ramené à une trentaine d'années en arrière, dans la jungle interlope des nuits parisiennes où le fait de se déchirer n'était pas un exutoire mais un simple mode de vie qu'on adopte quand la vie ne nous retient pas. L'intrigue peut aussi bien se situer à cette époque qu'à la nôtre.
Une bande originale du livre eut été un concept original et apprécié...
La sophistication superficielle d'une certaine forme d'art et la meute agonisante de ceux qui s'en émeuvent heurtant le pragmatisme de celui qui lutte pour simplement devenir autre chose que ce qu'il est donne naissance à une forme d'espoir qui appelle à une suite que j'appelle de tout coeur.
Bref, c'était bien et j'attends la suite avec impatience.
Commenter  J’apprécie          270
Je suis tombé par hasard sur ce roman, juste avant la fermeture des librairies, la couverture et le titre m'ont intrigué, je l'ai acheté et... dévoré. A la croisée du roman noir social et du roman contemporain, Mogok raconte la tentative d'intrusion de Bandian, tueur à gages ultra-violent, dans un petit cercle d'artistes parisiens branchés, dont il tombe sous le charme de l'une des membres, photographe. D'abord conquis par sa personnalité, ce petit monde ne va pas tarder à en être lassé et par opposer à ses efforts maladroits pour s'intégrer toutes les modalités du mépris (de classe). Bandian réagira mal, forcément, déchainant ses passions d'autant plus tristes qu'elles sont imbibées de substances illicites dans des proportions industrielles.


Mogok est une critique sociale acerbe, celle d'un certain milieu petit-bourgeois endogame, partageant des conceptions esthétiques et répudiant tout ce qui ne lui ressemble pas. Problème, Bandian est un peu la version outrée et anti-sociale de chacun d'entre-nous. Quand, Rastignac contrariés, nous aurions abandonné de façon piteuse nos rêves de gloire artistique, nous nous serions laissés moquer sans réagir, lui s'énerve, lui répond à la violence symbolique par une violence tout ce qu'il y a de plus... physique.

Mais le véritable intérêt de ce livre est peut-être à chercher ailleurs, dans la langue, la prosodie maniée par Arnaud Salaün pour ce premier roman. Parfaitement déglingué, son livre est aussi d'une maitrise formelle formidable. Percutant, haletant, poétique, sensible et drôle à la fois, il est si bien construit qu'on ne le lâche pas !...
Commenter  J’apprécie          260
Choisir un livre pour sa couverture envoûtante. Connerie. Qu'on répète.

Et puis ce titre, Mogok. Onomatopée hasardeuse ? Cri d'animal exotique? Formule magique ? Sésame évocateur !

Sinon y'a le mot du libraire. Pas besoin, je suis hypnotisé.

Échange de salutations, paiement sans contact. Exit la jungle fourmillante de la librairie pour entrer dans une autre. Puis dans une autre. Puis dans une autre.

La jungle des soirées électroniques. Jungle de corps en mouvements, possédés par un son et des produits de synthèse. Les sens à l'affût du moindre mouvement de potentiomètre ou de fader.

La jungle des intérêts croisés, qui biaisent la nature humaine. Parce que je veux ce que tu as. Donc je le prends. Je paye une paire de griffes mercenaires pour ta jugulaire.

La jungle dense des caractères assemblés qui forment l'écriture, serrée, compacte, enlevée. Et puis il y a ces digressions qui ettofent et laissent un peu respirer dans cette atmosphère humide et lourde.

Hostile, amère, luxuriante, envoûtante, addictive, obscure et sauvage. Goûtez cette jungle, elle est mordante.



Commenter  J’apprécie          230
Enorme coup de coeur pour cet auteur et son premier roman. Un style unique, sombre et percutant qui ne m'a pas laissée indifférente. Une histoire avec un personnage central qui prend toute la place et fait le vide autour de lui. Pas étonnant pour un tueur à gages venu de Serbie. La solitude de Bandian est comme une marque de fabrique. Il essaie cependant de se rapprocher des autres, le soir dans des bars ou des discothèques glauques. Sa consommation de produit illicite est impressionnante et l'auteur excelle dans la description des effets que cela entraîne chez Bandian. Un jour un nouveau contrat arrive qui va venir bouleverser une vie déjà bien confuse. On ressent tout la violence qu'il porte en lui et qui est constamment à fleur de peau, prête à surgir à la moindre contrariété, ce qui en fait un personnage froid, ultra violent et pour tout dire effrayant et pourtant... Je me suis attachée à ce personnage tout en contradiction, capable du pire sans l'ombre d'une hésitation, intelligent et sensible voir sentimental. Parallèlement, il va rencontrer la belle et enigmatique Ailis, qui lui donne envie de renouveau. Un nouveau cercle d'amis artistes se dessine, qui semble vouloir l'adopter mais bien vite rivalités et jalousies font leur apparition. J'ai beaucoup aimé le style incisif et franc de l'auteur, sa façon de nous emmener dans des lieux désaffectés dans le style urbex, vers lesquels je ne me serais jamais approchée. Pourtant en compagnie de la jeune photographe, il est capable de nous faire ressentir du romantisme entre les odeurs d'urine et les seringues éparpillées. Que dire des dialogues qui coulent, fluides et plus vrais que nature. Dans le monde de la nuit, il est dans son élément et on ressort grisé pour ne pas dire déchiré. J'aimerai beaucoup retrouver ce personnage et voir son évolution dans un futur proche. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          210
Bandian, ancien soldat de la légion étrangère vit désormais à Paris et essaye tant bien que mal de se ranger sauf qu'il est devenu entre temps tueur à gages et que l'on vient de lui confier une mission : tuer le patron d'une boîte d'armement vendant des drones de combat. Ce patron a déjà été victime d'un autre tueur à gages, collègue de Bandian, mais qui l'a tout simplement raté. Bandian rencontre dans le bar en bas de chez lui un homme qui le présente à toute une bande de marginaux, fans de musique techno et amateur de soirée clandestine dans de vieux hangars, alors de cocaïne en méta on sent bien que Bandian perd la boule et le contrôle de sa vie, surtout que c'est sans compter sur sa rencontre avec la belle et mystérieuse Ailis.

Je me suis prise facilement à la lecture de ce polar qui me paraissait original au vu du résumé. L'écriture n'est ceci dit pas extraordinaire et le personnage principal Bandian ne m'a inspiré aucune sympathie. Il est très froid, solitaire et souvent complètement défoncé. Beaucoup de passages sont répétitifs notamment ceux des fêtes clandestines auxquelles il participe toutes les nuits ou presque. Il faut le dire, la violence imprègne Bandian et elle n'est jamais tapie très loin, comme prête à ressurgir à tout moment.

Cette découverte n'est vraiment pas un coup de coeur mais je remercie toutefois les éditions du Seuil et Babelio pour cette dernière masse critique !
Commenter  J’apprécie          130

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
De cette petite opération de stalking il ressort que Twain est un type obèse à la moustache jaunie par le tabac. Il semble ne jamais se séparer de sa cravate bolo, dont la lanière de cuir lui lacère le gras du cou. On peut sans trop se mouiller se représenter un personnage fort en gueule, sans prendre de risques inconsidérés supposer que c'est ce qu'on appelle d'ordinaire un gros con.
Commenter  J’apprécie          60
En voyant cette femme du monde se jeter dans le caniveau il ne se sent pas mieux, ne sourit même pas en l'imaginant se chiant dessus, noyée dans des larmes séchées d'un revers ensanglanté de la main. Il en veut à quelque chose de plus grand qu'elle, un genre de monstre total dont elle ne serait qu'un symptôme.
Commenter  J’apprécie          70
L’image d’un diamant enveloppé dans une gangue lui traverse l’esprit. La gangue se fendille, des faisceaux la transpercent de toutes parts, elle finit par céder, libérant une intuition dont la pureté n’a peut-être rien d’extraordinaire mais qui suffit à l’éblouir. Elle tient en quelques mots : il n’a pas à être ce qu’on attend de lui. Rien ne lui interdit d’ôter le costume étroit, façonné par d’autres, qu’il porte depuis toujours.
Commenter  J’apprécie          30
Or on veut bien croire que le physique ne fait pas tout et que les femmes n’ont rien contre l’idée de sortir avec un type pas terrible du moment qu’il présente certaines qualités d’âme et d’esprit, on est bien obligé de reconnaître que dans l’écrasante majorité des cas les belles sont avec les beaux, les moyennes avec les moyens, les moches avec les moches – chacune s’appareillant avec ce à quoi elle peut prétendre de mieux.
Commenter  J’apprécie          30
Ce n’était sans doute pas optimal pour la réputation du quartier, ce squat recrachant du matin au soir des scories de la nuit, même si en définitive ces types louches n’étaient pas bien méchants, constituaient une distraction comme une autre.
Commenter  J’apprécie          30

Video de Arnaud Salaün (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arnaud Salaün
Au premier abord, ces deux romans avancent sur des chemins bien balisés. Une histoire de tueur à gages chargé d'éliminer un magnat de l'armement pour Mogok d'Arnaud Salaün. Une enquête de police sur la disparition mystérieuse d'un jeune homme dans une île des Caraïbes pour Lire les morts de Jacob Ross. Ces deux romans pourtant sont beaucoup plus originaux qu'il n'y paraît, leur propos comme leur écriture s'aventurant largement hors des sentiers battus. Mogok d'Arnaud Salaün, éd. du Seuil Lire les morts de Jacob Ross, traduit de l'anglais (Grenade) par Fabrice Pointeau, éd. Sonatine.
Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤20Sonatine11¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux ! Facebook : https://www.facebook.com/Telerama Instagram : https://www.instagram.com/telerama Twitter : https://twitter.com/Telerama
+ Lire la suite
autres livres classés : roman noirVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..