Trois Contes russes

Saltykov-Chtchédrine (1826-1889) est un écrivain satiriste russe qui connaîtra le succès tout autant que la censure. Tourgueniev considérait qu'il était "le Swift russe". Ces trois contes ( 42 pages) permettent de découvrir une plume qui mêle agréablement fantaisie débridée, humour pince-sans-rire, ironie mordante et critique sociale.
1) Les généraux et le moujik (1869)
Trois hauts fonctionnaires (généraux), "gens de peu de cervelle" se retrouvent transportés sur une île déserte. Que vont-ils devenir ? Ils sont bien incapables de s'orienter ou de pêcher un poisson. Mais ils trouvent quand même le moyen de se procurer la gazette de Moscou. Nos deux astres ont faim et sont prêts à se dévorer mutuellement quand, soudain l'un d'entre eux à une idée géniale...
2) Conscience perdue
On a perdu la conscience ! Elle a disparu subitement, d'un seul coup ! Hier encore elle était là comme un parasite ennuyeux. Chouette ! On peut enfin s'amuser tranquille ! Voler ! Tromper ! Extorquer ! Et que devient-elle la malheureuse ? Elle est là toute lacérée sur la voie publique. Mais un jour, un infortuné ivrogne la ramasse...Il la refilera ensuite à un autre...
3)Le pomèchtchik sauvage
Un pomèchtchik ( gentilhomme campagnard) riche et stupide s'est mis en tête de se débarrasser de ses moujiks. Il prie Dieu de les faire disparaître mais comme celui-ci n'exauce pas sa prière, il consulte son "Manuel des intérêts pomèchtikaux" les met à l'amende pour un oui pour un non et leur confisque leurs pauvres biens. Les moujiks crèvent de faim et prient Dieu de les faire disparaître et celui-ci exauce leur prière. Plus de moujiks ! Alors certes ça sent meilleur ( les moujiks sentent le mouton) mais comment un pomèchtchik peut-il s'en sortir sans les moujiks ? Qui va apporter à ses amis généraux la vodka dont ils raffolent ? Et qui va payer les impôts ?
Lu sur Wikisource dans une traduction à dépoussiérer. Existe aussi en audiolivre ( you tube) et dans une édition bilingue.