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EAN : 9782343075969
238 pages
Editions L'Harmattan (01/12/2015)
1/5   1 notes
Résumé :

Le narrateur, hospitalisé à la suite d'un grave accident de voiture, se met en quête de son passé, celui d'un Maltais de Tunis installé à Paris.

Étrange parcours migratoire et identitaire : ses ancêtres ont quitté l'île de Malte au siècle dernier pour s'installer durablement en Tunisie du temps du protectorat français, et leurs descendants se sont retrouvés en France après l'indépendance tunisienne.

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D’origine maltaise de tous côtés, né en Tunisie, le livre de Carmel Sammut avait tout pour attirer mon attention. Las, j’aurais du me méfier ! Un simple coup d’œil aux qualités d’historien et de sociologue de l’auteur m’aurait prévenu de cette déception de lecture.
J’avais pourtant été échaudé par le livre d’une autre sociologue, Michèle Muscat étrangement intitulé « L’héritage impensé des maltais de Tunisie ».

La thèse développée ici par Carmel Sammut est la même avec aussi peu de nuances que celle du livre de Mme Muscat.
Les maltais de Tunisie, maintenant installés en France auraient rejeté leur origine maltaise essentiellement pour deux raisons : leur honte d’être pris pour des arabes et celle de provenir d’une île d’arriérés !
Se cumulent alors bon nombre de poncifs au fil des deux livres, ces mêmes maltais auraient par exemple aussi volontairement étouffé le fait qu’ils étaient d’origine arabe !
L’ouvrage narrant les états d’âmes d’un français d’origine maltaise né en Tunisie s’éternise, se répété, s’égare entre Mai 68 et ses fonctions qui furent de reclassement d’immigrés musulmans licenciés.

C’est vous dire ma déception, moi qui pensait y trouver le récit de la vie de la communauté maltaise en Tunisie puis en France.
Je me suis déjà inscris en faux auprès d’historiens à propos de ces thèses insensées.
D’abord, tous les maltais qui s’installèrent en Tunisie ou en Algérie ne furent pas pauvres. Dans ma famille et des deux côtés, mes ancêtres ne l’étaient pas. Entrepreneurs, armateurs, commerçants et… contrebandiers aucun ne fut cocher ou chevrier. Métiers que l’on met systématiquement en avant en parlant des migrants maltais du milieu du XIXe siècle. Les maltais quittaient aussi leur île exiguë par besoin d’entreprendre, pour se donner de l’air, par ambition. Assez de ces généralisations stupides.
Ensuite, je n’ai connu aucun maltais parmi mes ancêtres qui ait renié ou caché ses origines que ce soit en Tunisie ou en France. Mes grands-parents continuèrent à parler maltais chez eux à Albi, mon père parlait le maltais couramment ainsi que l’arabe d’ailleurs. Et il parlait arabe ou maltais avec ses clients en France. Mes grands-mères et tantes cuisinaient d’excellents plats maltais et continuaient leur correspondance avec leur famille maltaise, elles brodaient des dentelles arborant la croix de Malte.
Il est stupide de prétendre que les migrants maltais turent leurs origines. Ces auteurs se sont-ils donnés la peine d’interroger en comparaison un toulousain pour savoir si il a tu ses origines espagnoles et si il parle encore la langue de Cervantes ?
J’ai eu des amis français de souche qui ne savaient même pas où était née leur mère ! Parlaient-ils leur patois ? Ma tante aveyronnaise parlait-elle son patois ou le taisait-elle par honte d’être prise pour une plouc ?

Thèses insensées plutôt qu’héritage impensé !

Quant au fait de « nier » les origines arabes des maltais, n’était-ce pas plutôt que ces maltais ignoraient totalement les études récentes de linguistique et croyaient sincèrement à l’origine phénicienne de leur dialecte. Mon père le croyait en tout cas car on le lui avait appris et il ne pouvait douter, faute d’avoir eu accès à ces études linguistiques de l’enseignement de ses maîtres.

Et encore,, oui les maltais sont profondément chrétiens, ils ont payé le prix du sang pour le rester et si beaucoup de maltais de Tunisie firent le choix de la France au moment de décider de leur nationalité d’adoption ce critère religieux fut très important. Enfin, on aurait aimé lire quelques qualités de l’âme maltaise : son incroyable adaptabilité, son esprit d’entreprise, sa facilité pour la pratique des langues…

On comprend donc l’orientation que savent trouver nos sociologues et ethnologues pour se singulariser. Il est déplorable que finalement ayant accès à l’édition de manière quasi privilégiée, ils laissent seuls la trace de leurs élucubrations à l’Histoire. Ils finissent même par en convaincre les historiens professionnels toujours plus prompts à donner crédit à un universitaire plutôt qu’à de simples particuliers.
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