RABBIT BOSS de
THOMAS SANCHEZ
1846, Gayabuc, un chasseur Washo revient de 15 jours de chasse après l'accouchement de sa femme. Il va raconter au chef, son père ce qu'il a vu, des hommes armés de « bâtons de feu », grands et forts, se dévorer entre eux ! Ainsi débute ce livre par la vision d'une scène d'anthropophagie au sein d'une caravane qui se perdit au coeur de l'hiver californien et dont presque tous les membres périrent. Cette narration va marquer cette tribu et donner la première image de l'homme blanc. Ce sont les aventures de ces indiens descendants de Gayabuc que l'on va suivre sur plusieurs générations, ils vont poser des explosifs pour tuer des serpents endormis l'hiver ou capturer des lapins d'où le nom de
Rabbit boss. La plupart des descendants de Gayabuc seront haïs des Washos car ils serviront les blancs en participant par exemple à la construction du chemin de fer. On suit l'initiation d'une des filles pour devenir une femme, les saisons de l'antilope avec son maître entre mythologie, croyances et rêves, la vie s'écoule et doit se confronter avec l'homme blanc qui étend son empreinte. Autour du lac Tahoe, les Washos survivent dans les réserves, découvrent les casinos, les jeux d'argent tout en essayant de préserver leurs traditions, mais les tentations sont trop fortes. Déchéance d‘une génération à l'autre l'ultime humiliation sera infligée au dernier
Rabbit boss lorsqu'il devra clôturer son lopin de terre restant pour continuer à chasser les lapins et éviter qu'on lui prenne sa terre pour en faire…un camping!
La triste vie des perdants de l'histoire racontée par
Thomas Sanchez, écrivain californien né en 1944 auteur d'une dizaine de romans,
Rabbit boss étant son premier, riche, dense mais pas toujours simple à suivre.